Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Marx et la femme

Si Marx se préoccupe peu de "féminisme", c'est qu'il ne se berce d'aucune illusion sur l'inefficacité du droit à réparer une injustice qu'il sait être précisément d'origine juridique. Le sexisme en général n'est qu'une conséquence du droit romain et de l'organisation politique.

Marx et Engels se contentent d'observer que le droit patriarcal est synonyme d'archaïsme, et qu'il n'a rien de "naturel" puisque ce patriarcat a été précédé par des régimes matriarcaux (dans lesquels la femme est la référence généalogique).

L'égalité est une idée républicaine, voire nazie, étrangère au communisme (l'égalitarisme n'est pas opposé à l'exclusion des "métèques", bien au contraire, mais quasiment son corollaire mathématique).

D'ailleurs en aucun cas Marx n'est "sociologue" ; la sociologie n'est autre qu'un mouvement de politisation du marxisme par des fonctionnaires.

*

Mais, cependant Marx réintroduit la femme dans l'histoire d'une façon très intéressante. Il vaudrait mieux dire le "sexe faible"  ou la fonction assignée à la femme par la politique jusqu'à ce que celle-ci ait pris un tour existentialiste hyper-moral il y a quelques années (Si l'ordre hyper-moral dans lequel les Etats-Unis sont entrés les premiers traduit un pourrissement de la politique, il n'en reste pas moins une conséquence du cancer politique diagnostiqué par Marx, sa métastase. La politique est comme le sida : elle ne tue pas directement mais place le corps dans la situation de ne plus pouvoir se défendre. Ceux qui refusent d'admettre que le cancer est politique sont comme des sidaïques qui affirmeraient que le rhume ou la grippe est en train de les tuer.)

Le reproche majeur de Marx aux historiens et philosophes bourgeois est de négliger ou plutôt de dissimuler le rôle décisif des calculs économiques dans l'évolution historique et de ramener celle-ci à une simple confrontation d'idées (nazisme et capitalisme sont largement des propagandes et de l'ordre de la foi).

Or, sur le plan des rapports moraux, politiques et économiques, l'activité des femmes représente justement souvent la partie cachée de l'iceberg, c'est-à-dire un rôle qui n'est certes pas le rôle-titre mais dont Marx souligne pas le caractère essentiel bien que terre-à-terre. Au cours des guerres capitalistes, tandis que les hommes tirent, les femmes fabriquent les fusils. Le côté pile et le côté face se retrouvent dans toutes les entreprises capitalistes, au demeurant.

Si cette critique de Marx comporte une part de misogynie, en révélant que la roue du Capital est actionnée d'abord par des femmes, autrement dit qu'il est essentiel d'incorporer à l'histoire l'activité généralement dévolue aux femmes pour ne pas écrire une histoire philosophique ou "bourgeoise" éthérée, cette misogynie ne semble pas avoir été volontaire de la part de Marx comme de François Bacon ou Shakespeare, en référence à la Bible (cf. le personnage d'Ophélie, fille à papa, "Marthe" entêtée du parfum des lys, comme aimantée par les reflets de la mare argentée).

S'il était brouillé avec sa mère, Marx en revanche a toujours été soutenu par sa femme malgré des conditions d'existence difficile et le dédain du carriérisme de son mari.

Commentaires

  • Billet très intéressant. Pouvez-vous développer ceci :
    "L'égalité est une idée républicaine, voire nazie, étrangère au communisme (l'égalitarisme n'est pas opposé à l'exclusion des "métèques", bien au contraire, mais quasiment son corollaire mathématique)" ?

  • Je vais attendre une réponse à la question de Cat-1

  • Quel paresseux!
    par peur de dire une connerie je vais faire pareil

  • Il me semble que ce papier contient un élément de réponse : http://www.scriptoblog.com/index.php?option=com_content&view=article&id=397:notes-sur-le-troisieme-reich-j-evola&catid=50:histoire&Itemid=55


    Bien à vous :)

  • Le communisme, du moins dans la version authentique proposée par Marx, n'oppose pas au droit bourgeois ancien un droit prolétaire nouveau.
    Marx et Engels parlent de "Droits l'homme" qui se limitent aux droits de l'homme égoïste, assez lucides et honnêtes pour constater que les idéaux révolutionnaires ont été dévoyés très tôt.
    Incontestablement il y a de nombreux points de comparaison entre la prise du pouvoir par les nazis et la Révolution française, y compris et surtout dans la phase d'appropriation du pouvoir par l'élite bourgeoise. Sous de nombreux aspects, le régime de Napoléon est même pire que celui d'Hitler ; ne serait-ce que parce qu'il fournit le modèle du tyran sanguinaire moderne, dont Hitler n'est que le décalque.

    Pour Marx le droit (binaire) est en lui-même archaïque et dépassé, le code Napoléon une transposition du droit chrétien romain. C'est ce qui fait que Marx l'héritier du Sermon sur la Montagne comme Shakespeare ("Mesure pour mesure") : il brise la loi, il déchire le rideau de la foi derrière lequel Polonius se planque, quelle que soit l'étiquette - chrétienne, laïque, athée, nazie, capitaliste - du régime.

    Marx prend pour démontrer l'iniquité de la loi l'exemple simple d'un père de famille qui, s'il reçoit pour un travail équivalent le même salaire qu'un célibataire, sera injustement rétribué.
    A travers Marx on comprend comment la forgerie juridique de la "loi naturelle" est un concept luciférien.

Les commentaires sont fermés.