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  • Place du chrétien

    La mort de l'art est la rançon de la démocratie. Il n'y a que dans les "grandes démocraties modernes", régimes d'oppression sournoise, que l'expression de l'aliénation est justifiée comme l'art, ou encore l'expression du désir sexuel, de la peur, de l'angoisse.

    Il n'y a qu'en démocratie que l'on ne se pose pas la question : - si l'aliénation a sa part dans l'art, qu'en est-il du domaine de la science ? Est-ce que nous ne subissons pas les conséquences de l'aliénation de certains prétendus savants ? Pour être juste, certains esprits critiques se sont posé la question, tels que Simone Weil, Georges Bernanos, Hannah Arendt, Georges Orwell, de la fiabilité de la science moderne, mais aucun n'y a répondu comme Hamlet, de façon catégorique, en transperçant Polonius.

    La place du chrétien semble introuvable, puisque celui-ci ne se situe ni dans le camp, conservateur, de l'art, ni dans le camp de la démocratie, plus moderne ; ni dans la prison du passé, ni dans celle de l'avenir. Le chrétien voit dans l'art comme dans la démocratie, deux formes de satanisme, non pas opposées mais tributaires l'une de l'autre, opérant ensemble diversion. La première, l'art, plus pure, plus franchement hostile à l'idée de révélation chrétienne, posant le principe des limites de la nature vivante à l'aspiration chrétienne à connaître dieu et l'éternité. Le second antichristianisme, plus sournois, ne serait-ce que parce que portant le plus souvent l'étiquette "judéo-chrétienne", acharné à poser l'équation du temps et de l'éternité, à travers les trois discours de l'art, de la philosophie et de la science modernes.

    Le satanisme de l'art s'oppose au judaïsme et au christianisme sous la forme d'une philosophie naturelle. Le satanisme de la démocratie s'oppose au christianisme sous la forme de l'artifice. Artifice de la démocratie, assez facilement discernable et auquel l'esprit français, moins spéculatif, a le don de s'opposer (même Tocqueville n'est pas assez sot pour avoir une foi aveugle dans la démocratie), mais aussi artifice de l'art, de la philosophie et de la science qui justifient la démocratie, tous trois sous l'empire de la notion d'infini, la plus artificielle qui soit.

    Pourquoi la démocratie est condamnée à échouer ? Parce qu'elle est une perspective exclusivement humaine, par conséquent essentiellement athée, dépourvue de but anthropologique véritable. L'art vise lui, la jouissance, et la démocratie détruit l'art au profit de concepts religieux athées. Si la démocratie selon Marx est moins absurde, c'est à cause du but scientifique que Marx lui assigne, par-delà le motif strictement anthropologique du bonheur. La démocratie selon Marx n'est pas une fin en soi, mais un moyen d'accéder à la vérité. La démocratie selon Marx n'est pas un état de droit égalitaire - elle diffère en cela du principe démocratique totalitaire. Où le raisonnement démocratique de Marx est juste, c'est sur l'aspect de l'anti-élitisme, précisément le point où il a été trahi par la doctrine sociale léniniste. Marx observe justement, bibliquement, qu'une élite politique, quelles que soient les valeurs éthiques qu'elle défend, conservatrices ou modernes, poursuit nécessairement un but institutionnel et n'a pas intérêt à découvrir la vérité, à une vérité qui, si elle est métaphysique, a le don de dévaluer le plan institutionnel et social. Un homme de loi rationnel, désireux de consolider les lois humaines, est contraint de dire : il n'y a pas de vérité métaphysique, il n'y a que des vérités naturelles. Il est une manière, démocratique et moderne, de faire obstacle à la vérité, c'est de simuler un plan métaphysique dans le droit et les institutions, c'est-à-dire de promulguer des lois artificielles, pleines de promesses qui ne seront jamais tenues, des lois qui prétendent inclure l'amour et la liberté, mais ne visent en réalité qu'à les galvauder. 

     

  • Soumission

    Le bonheur consiste principalement dans la maîtrise de ses émotions. Dans les régimes totalitaires, le citoyen est soumis à celles-ci, ce qui explique largement le développement d'une économie irrationnelle, ne visant pas d'abord la satisfaction des besoins ; les gosses sont encouragés par divers moyens pernicieux à cultiver leurs émotions - les épidémies de drogue et de suicide sont des dommages collatéraux de ce qu'on ose nommer "Education nationale", vaste entreprise de dévirilisation.

    Le terme de "matrice" est judicieux pour indiquer la nature de l'oppression moderne, car de fait une mère tiendra ses enfants sous sa dépendance en leur enseignant à se soumettre à leurs émotions.

    Le terrorisme vise naturellement le talon d'Achille de la société occidentale totalitaire, prédestinée à imploser sous l'effet d'une peur excessive.

  • Dieu et l'amour

    Il en va de l'amour comme de dieu : avant de connaître l'amour, il faut détruire de nombreuses représentations erronées de l'amour - de nombreuses idoles placées par Satan en travers du chemin de l'amour.

    Mon succès auprès des femmes m'a tôt enseigné à quel point l'amour est une chose rare dans le monde, plus rare que les filons d'or. En effet, quand une femme disait m'aimer, je devinais sans trop de peine qu'elle n'aimait en moi que ce qui pouvait la faire rêver, y compris d'ailleurs l'aspect le moins flatteur. Bref, le malentendu qui est la loi commune des histoires d'amour, a très tôt été pour moi particulièrement évident, et il l'aurait été encore plus tôt si je n'avais pas reçu une éducation féministe.

    A l'hystérie de dieu : "Allah akbar !", c'est-à-dire une forme de volontarisme de la foi, répandue dans les pays pauvres, correspond une hystérie de l'amour dans les pays riches démocratiques. Impossible de faire le recensement des films et des chansons d'amour débiles en vogue dans les pays Occidentaux, tant il y en a. "L'islam est la religion la plus conne.", maugrée le pauvre type à la recherche de la "femme de sa vie".

    L'amour est une religion de riches parce qu'il coûte beaucoup plus cher que dieu. Les émotions sexuelles que procurent la guerre pour le service de dieu sont d'un coût faible en comparaison de la dépense capitaliste.

    Satan est le grand ordonnateur de la plupart des cultes, et il agit comme les hommes qui lui ressemblent le plus - il divise pour mieux régner. Jusqu'où Satan peut-il aller dans la division, le choc des cultures, la règle du "Je", sans entraîner la fin du monde ?