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éducation nationale

  • Soumission

    Le bonheur consiste principalement dans la maîtrise de ses émotions. Dans les régimes totalitaires, le citoyen est soumis à celles-ci, ce qui explique largement le développement d'une économie irrationnelle, ne visant pas d'abord la satisfaction des besoins ; les gosses sont encouragés par divers moyens pernicieux à cultiver leurs émotions - les épidémies de drogue et de suicide sont des dommages collatéraux de ce qu'on ose nommer "Education nationale", vaste entreprise de dévirilisation.

    Le terme de "matrice" est judicieux pour indiquer la nature de l'oppression moderne, car de fait une mère tiendra ses enfants sous sa dépendance en leur enseignant à se soumettre à leurs émotions.

    Le terrorisme vise naturellement le talon d'Achille de la société occidentale totalitaire, prédestinée à imploser sous l'effet d'une peur excessive.

  • Sainte Laïcité

    Sans l'Education nationale, puissance militante, l'idée laïque qui repose sur un discours historique entièrement truqué ne résisterait pas aux nombreuses critiques scientifiques que l'on peut formuler à l'encontre de l'argumentaire laïc, qui repose entièrement sur une casuistique juridique.

    Trois idéologies ont successivement servi de cadre à l'éducation des jeunes Français : le catholicisme romain, la franc-maçonnerie et le stalinisme, cédant dernièrement comme l'union soviétique à la détermination religieuse des marques de fabrique publicitaires, devenues les signes distinctifs religieux les plus courants. Ces trois idéologies ont des caractéristiques similaires ; en tant que doctrines à vocation institutionnelle, leur cohérence repose sur le négationnisme de l'histoire ; c'est ce qui explique, par exemple, que K. Marx soit "persona non grata" dans l'Education nationale ; les fonctionnaires staliniens ont veillé à ce que sa critique drastique de l'Etat républicain n'y paraisse pas.

    A une jeune immigrée roumaine qui me faisait part de son étonnement que la France soit une république plus soviétique que la Roumanie, j'ai répondu que cela s'explique par le monopole de l'Education nationale. J'ai omis de lui conseiller la lecture de Lénine, qui s'incline devant le primat de la France de Colbert en matière de totalitarisme centralisé.

    Le nationalisme, qui s'appuie aux Etats-Unis sur une multitude de sectes, s'appuie en France sur une secte unique et une biographie de la France républicaine qui présente de nombreuses analogies avec certaines biographies de la Vierge Marie ; née dans le sang, la France républicaine n'en est pas moins immaculée de conception. Main dans la main, on voit que les élites républicaines laïques françaises et démocrates-chrétiennes allemandes (le national-socialisme est moins discrédité en France grâce à saint Jean-Paul et à sainte Simone) tentent la difficile transposition du culte de la Vierge France en culte de la Vierge Europe.

    Enième "philosophe aux caniches" après le crétin boche Schopenhauer, Luc Ferry justifie le monopole de l'Education nationale par son rôle de "ciment national" (sic). On ne peut pas avouer plus directement l'usage religieux de l'Education nationale laïque. Voilà un philosophe républicain de plus qui tente de nous faire croire que ce n'est pas l'argent et la propriété qui constituent le liant de la nation, et que le dépôt de garantie de la foi laïque n'est pas dans les banques. A quel sorte de Persan veut-on faire croire ça en dehors d'Ali Baba ?

    Le ciment vanté par Luc Ferry est le matériau qui a le moins de traçabilité. Les Français exigent pour leurs steacks des références qu'ils ne réclament pas pour la laïcité, substance conçue par quelques cacouacs alchimistes dont la phraséologie donnera la nausée à n'importe quel esprit un tant soit peu français. Ces cacouacs voudraient qu'on boive leur bain de bouche et qu'on le prenne pour un grand cru.

    Il est pratiquement impossible de trouver à la laïcité des racines en France, comme aux idéologies qui l'ont amené. Je ne prétends pas que tout ce qui n'est pas français est mauvais, mais que le paysan veille à ne pas épandre sur son champ n'importe quoi. Bien qu'il soit assez allemand, il n'est pas permis de faire de Voltaire le père de la laïcité. Celui-ci est persuadé de la nécessité de l'encadrement religieux des masses populaires, et l'idée d'un enseignement neutre ou libre ne peut naître que dans une cervelle de teuton. Voltaire n'est pas assez allemand non plus pour être aussi imperméable à l'histoire et à la science qu'un authentique laïc. Voltaire n'est pas prêt à assumer la triple sclérose du jésuitisme, de la franc-maçonnerie et du stalinisme, comme Sartre. Voltaire n'est qu'un franc-tireur jésuite rêvant de prendre la place du général des Jésuites après avoir fait la démonstration de sa supériorité intellectuelle. Voltaire n'ignorait pas que l'académisme ne pouvait qu'engendrer l'imbécillité.

    Voltaire est plus près de ces héritiers allemands des Lumières, capables de discerner que la religion moderne laïque n'est qu'une version sécularisée de la religion catholique romaine. Ainsi la supercherie philosophique de Hegel qui consiste à poser la coïncidence de l'histoire et du mouvement institutionnel indiqué par l'appareil d'Etat et ses fonctionnaires n'est pas l'invention de Hegel, mais un subterfuge ancien de l'Eglise romaine, où réside la formule du totalitarisme. Ce subterfuge est celui qu'aucun apôtre chrétien n'a été capable de battre en brèche avec la même force que Shakespeare. Il consiste pour l'Eglise romaine à se présenter comme une institution historique. Le principe du droit moderne décadent est ainsi posé, non pas comme le prétend F. Nitche en vertu d'un mouvement évangélique populaire, mais afin de satisfaire un besoin ecclésiastique élitiste. Il en est très exactement de même aujourd'hui de la moraline compassionnelle laïque : non pas destinée aux victimes, mais d'abord à leurs ayant-droits supposés. Hegel, le "grand Hegel", comme on dit avec déférence sur la radio allemande "France-Culture", n'a fait que donner à la doctrine romaine catholique une couleur allemande protestante, mettant ainsi un terme définitif au luthéranisme, dont Marx est à peu près le seul à prolonger l'ouvrage de déconstruction juridique. Nitche, quant à lui, se contente de rappeler que Satan est le seul dieu dont la magistrature et les magistrats relèvent.

    L'Eglise romaine prive le droit de son sens naturel, d'une part, et l'histoire de son sens eschatologique juif et chrétien. Il n'en fallait pas plus pour promouvoir l'anthropologie comme religion.

    La prétendue "neutralité laïque" dissimule un principe relativiste, c'est-à-dire le comble du fanatisme religieux. Il n'y a que l'aliéné mental à être persuadé de l'objectivité de son optique subjective, et à cet égard les dogmes d'Einstein ont la même valeur frauduleuse de cadre scientifique que l'hégélianisme dans le domaine de l'histoire. L'argument laïc fait long feu, qui consiste à reprocher à l'islam, au judaïsme, au christianisme, voire au paganisme authentique de Nitche de se référer à des vérités extérieures à l'homme et au système légal, sans jamais fournir l'élucidation de la vérité supérieure siégeant à l'intérieur de l'homme et au milieu des lois ; une vérité dont la psychologie de Nitche dévoile qu'elle n'est autre qu'une volonté d'anéantissement de soi, de sorte que l'homme moderne n'est pour Nitche qu'un crucifié dans l'espoir d'un utopique salut. Et l'on constate effectivement que le seul moyen pour un sectateur du principe laïc de sortir du registre masochiste pour pouvoir jouir, est de piétiner la sacro-sainte neutralité laïque. Cette religion anémiante a en outre pour effet de tripler la valeur érotique des gadgets capitalistes.

    Cette vérité ou cette liberté intime que le régime laïc cultive, autrefois présenté sous la forme la plus inconsistante de l'âme, peut se définir aujourd'hui comme une variable de temps et d'espace, que la thérapie freudienne se fait fort de réaccorder quand le métronome est bloqué (la médecine de l'âme n'est une science que pour les peuples pour lesquels la musique est un art supérieur, et le monde antique préférait à juste titre la gymnastique du corps à celle de la musique). Or on ne peut pas se fier, lorsqu'on est sain d'esprit, à une variable comme à une vérité ; pas plus qu'on ne peut se fier au jugement d'un aliéné mental, qui demain ne sera sans doute pas le même qu'il est aujourd'hui. Le principe laïc a pour effet d'imposer la mode comme une vérité.

    Marx est non seulement conscient que la dialectique de Hegel n'en est pas une, c'est-à-dire que la succession d'états d'âmes différents n'est pas une dialectique mais une partition de musique romantique, mais également du rôle joué par la révolution industrielle dans la sécularisation opérée par Hegel de l'anthropologie catholique romaine. C'est un "détail" que Nitche omet afin d'inculper le christianisme. La bourgeoisie industrielle n'a cure d'une religion catholique romaine qui ménageait une large place au paganisme afin de satisfaire les besoins d'une aristocratie, dont le pouvoir reposait sur la propriété foncière et non sur l'asservissement du prolétariat. D'une certaine manière, c'est le même problème que pose l'islam aux autorités morales aujourd'hui.

    La nécessité s'est donc fait donc sentir d'arracher le paysan à ses valeurs traditionnelles pour le rempoter dans le culte identitaire et les valeurs anthropologiques abstraites fournies par Hegel, à une matrice légale et non plus à une matrice naturelle plus physique. Sartre n'a aucun besoin de dieu pour prêcher le socialisme étatique - c'est-à-dire le totalitarisme - aux ouvriers de Billancourt. Rien n'est plus gênant pour un prêcheur qu'un dieu qui n'est pas le veau d'or, c'est-à-dire la providence sous la forme d'une idole. Sans la providence, le prêcheur ne peut plus se présenter comme un homme providentiel.

    La mythologie antique permet la comparaison de l'Etat moderne totalitaire, à quoi la religion laïque s'efforce d'enchaîner l'homme, au dieu des enfers Hadès et sa prodigalité légendaire. Sous prétexte de libérer l'homme du destin ou de dieu, l'Occident moderne n'a de cesse de lier l'homme à l'origine et la fin abstraites de sa servitude.

  • Education nationale

    Nombre de collèges et lycées parisiens ont l'aspect de véritables prisons. Moi qui ai eu en province, vers treize ou quatorze ans, la sensation d'étouffer dans le cadre scolaire, à cause de sa pédérastie et de sa mélancolie latentes, je ne sais pas comment j'aurais réagi à cet emprisonnement sévère et justifié par les femmes, comme tous les régimes militaires ou disciplinaires.

    Les mères sont avant tout dangereuses pour leurs enfants à cause du masochisme qu'elles leurs inculquent, et qui est décelable au stade identitaire ultime chez les néo-nazis défenseurs de la civilisation comme Breivik, hommes-soldats, c'est-à-dire hommes-femelles.

    Dans la perspective élitiste républicaine, la pédagogie revêt une importance cruciale. Moins dévotement, on observe comme s'élabore au sein des institutions pédagogiques l'éternel retour de la connerie, et à quel point les institutions actuelles, sous couvert d'humanisme, entretiennent le sentimentalisme, et donc la bestialité et la tragédie futures. La tartufferie règne.

    Ce système scolaire disciplinaire carcéral était prédestiné à être facilement vaincu par les promesses mercantiles d'évasion vers des paradis artificiels. L'austère et mélancolique bourgeoisie parisienne a préparé le triomphe des semi-libertins de Mai-68 (semi-libertins, parce qu'ils sont presque tous devenus de gentils papys-gâteau).

    La volonté du ministre de l'Education nationale de rétablir la morale est une plaisanterie de mauvais goût. Ce ministre a écrit il y a quelques années sur la mafia : il ferait bien d'examiner les rapports, non seulement crapuleux, mais aussi éthiques, que la République entretient avec la mafia ; est-ce que la semeuse républicaine n'est pas très proche de la "madone" des truands siciliens ?

    Dans les milieux bourgeois, la plupart des gamins sont aux trousses de leurs mères à travers la première jeune fille en fleur qui passe : quasiment aliénés dès la naissance. D'ailleurs parfaitement serviles et prêts à se soumettre à la discipline masochiste qu'on leur imposera.

    Dans la population moins "proustienne" des gamins de banlieue, on sait parfaitement que l'ordre public le plus sûr est assuré par les gangs les mieux organisés, qui procurent à leurs petites mains le travail que la République ne fournit plus. Sans la riche clientèle parisienne, le trafic ne marcherait pas.

    Concrètement, c'est dans l'incitation au travail que tient le secret et l'effectivité de l'éthique et de la morale, pourquoi elles sont aussi féminines. Justifiant le travail, c'est comme si la femme se justifiait elle-même. La société féministe est donc pénétrée de l'idée de travail, en même temps que cette société est incapable de fournir un travail décent à ses sectateurs.

    L'enseignement de la morale républicaine, à ce stade, ne consiste plus que dans une défense désespérée de la propriété privée ou publique, conçue comme sacrée et mystique dans la République, comme dans les clans mafieux.

  • Aux captifs...

    ...la libération.

    Encore faut-il éprouver l'enfermement et le poids des chaînes sociales, tel Hamlet au Danemark. Eprouver que dire "le lien social", c'est blanchir l'argent ; éprouver que l'argent est la traduction concrète du "lien social".

    S'il y a un esprit français, divergent de ce que leurs élites ploutocratiques voudraient qu'il soit (allemand), il est bien là, dans le mécontentement de la vie. Les Français sont le peuple le moins existentialiste de la terre, c'est-à-dire le moins socialiste, le moins clérical, puisque la foi est toujours faite pour donner un sens à l'existence, qui en soi en est dépourvue.

    Tous les penseurs existentialistes ont trempé ou trempent dans le crime de l'humanité contre elle-même, et c'est un scandale qu'ils continuent d'être enseignés en France, comparable aux méthodes de séduction des pédophiles. L'Education nationale, humaniste ? C'est un repaire de pharisiens, occupés à araser le plus possible l'esprit de résistance humaniste, dissuasif du civisme, qui n'a jamais engendré que les pires catastrophes.

    Vous voulez des noms ? Rabelais, Molière, Balzac, Bloy, Allais, Céline, Bernanos, Simone Weil... la liste est longue des artistes français dissuasifs de caresser la monstrueuse mécanique sociale dans le sens du poil. Tous empruntent la voie ouverte au milieu des factieux par l'épée de Shakespeare, et le malheur des derniers cités de cette liste vient de ne pas avoir reconnu assez l'appui que Shakespeare fournit à la pensée. Sauver Shakespeare des griffes du Grand Siècle satanique est la meilleure action que les Lumières françaises ont accompli, mais l'effort du clergé n'a pas cessé depuis pour faire en sorte de priver Shakespeare de son sens véritable. 

    Entendu que l'esprit du paganisme le plus terre-à-terre est celui de la médecine, on comprend que les thaumaturges ou les utopistes réformateurs de la société ne comprennent rien à Hamlet ou le vilipendent. Hamlet a la pointe de son épée posée fermement sur le garrot du destin. Il ne reste plus qu'à appuyer.

  • Brave New World

    Si l'Education nationale venait à faire naufrage, pour une raison ou une autre, il s'ensuivrait une phase de progrès considérable pour notre pays, un progrès qui peut se résumer ainsi : la chute du capitalisme.

    Contrairement à ce que certains gauchistes un peu primaires pensent, le totalitarisme ne s'élabore pas dans les commissariats de police, ni même à l'Elysée ou à l'Assemblée nationale, mais bien à l'école, de la classe maternelle à l'Université. L'école polytechnique de Palaiseau est emblématique de cet enseignement totalitaire fondamentalement ésotérique. Dans leurs uniformes ridicules qui évoquent les fables anticipatrices d'Huxley ou Orwell -on pense aussi aux médecins des pièces de Molière-, les élèves de l'X s'exerçent à manier une géométrie algébrique, un langage dont ils ignorent le préambule et la fin. Les mathématiques 'nouvelles' capitalistes (pythagoriciennes en réalité, et on ne peut plus archaïques), se vantaient récemment à la Une des magazines spécialisés de leurs dernières avancées dans le domaine de la... cryptographie. Albert Einstein, Henri Poincaré, 'nullibissimes' sophistes, sont idolâtrés dans ces milieux imprégnés d'un mysticisme d'informaticiens détraqués.

    Même si la banqueroute de la France, riche pays de cocagne, a des causes extérieures, chacun sait que la responsabilité de nombreux polytechniciens est engagée dans ce gaspillage de ressources humaines invraisemblable. Si les polytechniciens étaient plus malins, ils s'arrangeraient pour que l'arrogante stupidité d'un Jacques Attali, celle d'un Jean-Marie Messier, ne s'étale pas au grand jour. Le marchand de tapis volants Sarkozy paraît intelligent à côté de ces branleurs-là et leurs bouquins torchés pour les clients de la Fnac.

    C'est à l'école qu'on fabrique un gardien de camp de concentration, un escroc tel que Daniel Bouton, ou un soldat qui part en Afghanistan défendre une cause dont il ignore tout, pour quelques euros de plus, au risque de détruire des familles innocentes, y compris la sienne lorsqu'on doit rapatrier son corps dans un sac en plastique.

    *

    L'Education nationale entretient l'uniformité des croyances, qu'elle appelle pompeusement 'science'. Elle inculque des réflexes militaires qu'elle dit relever de l''Education civique', prétend inculquer l'esprit critique alors qu'un élève de terminale est incapable de se prononcer sur la fonction de l'algèbre sophistiquée qu'on lui enseigne, à raison parfois de dix heures par semaine, algèbre qui ne lui sera d'aucune utilité dans la vie courante, pas plus que dans sa vie spirituelle, et très rarement dans son métier.

    Sans compter la condamnation de principe d'Hitler, assortie de l'admiration pour Napoléon qui précéda le premier dans le massacre de civils, avec un caractère de terrorisme aggravé de la part des soldats de l'Empire N. : paradoxe qui révèle le caractère de propagande que revêt l'enseignement de l'Histoire en France qui dissimule que Napoléon représente un exemple pour l'Allemagne 'prussienne' puis hitlérienne.

    Je reviens souvent à cet exemple de l'algèbre, car il est particulièrement révélateur de la 'foi du charbonnier' laïque. Un adjudant fournit plus d'explications sur le sens des pompes qu'il ordonne à un trouffion d'exécuter, qu'un professeur d'algèbre n'en donne à un de ses élèves qu'il exerce à résoudre des équations à deux ou trois inconnues.

    Le 'savant' Claude Allègre s'est fait un devoir, pour tenter de combler les graves lacunes des lycéens dans le domaine des sciences physiques, chimiques, biologiques, d'écrire des ouvrages de vulgarisation scientifique. Fort bien jusque-là, même si Allègre est complètement hypocrite sur les raisons qui ont mené à une telle ignorance, au sein même d'une institution où les mathématiques sont censées être reines et les filières dites 'scientifiques' captent les éléments les plus disciplinés. C'est dans ce type d'ouvrage que Claude Allègre ose utiliser une explication telle que 'la dualité onde-particule dans la physique quantique, c'est un peu comme Dr Jekyll et Mr Hyde' ????? Pour faire prendre au sérieux à un enfant à l'esprit normalement constitué des sophismes tels que 'le chat de Schrödinger' ou la théorie d'Einstein, il faudrait soi-même être un peu plus sérieux que Claude Allègre, pontife laïc qui n'a pas pigé le paradoxe qu'il y a à vouloir éclairer une algèbre pythagoricienne fondamentalement cabalistique. Le dédoublement de Jekyll et Hyde dépasse lui-même, Allègre paraît l'ignorer, le cadre divertissant de la littérature dite 'fantastique'.

    Aussi grossier soit-il dans sa pensée, et vulgaire dans ses manières de parvenu, le baron Ernest-Antoine Serpillère lui-même possède cet instinct de conservation de l'Education nationale, muraille de Chine du Capital français. Idem pour le bouffon de Jacques Chirac, le philosophe de plateau télé Luc Ferry ; lui aussi, aussi kantien soit-il, devine que grâce à l'Education nationale le capitalisme français est le mieux protégé d'Europe (après la Finlande) contre la colère des ouvriers de l'industrie, celle des stagiaires exploités, des travailleurs clandestins, des chômeurs, des agriculteurs et des pêcheurs surendettés, des étudiants ou des fils d'immigrés qui sentent qu'on les mène en bateau, etc.

    S'il y a bien un champ d'action ouvert d'ores et déjà, 'hic et ubique', à la Révolution, bien plus que le terrain électoral avec ses 'check points', les plateaux de Michel Drucker, Frédéric Taddéi ou Laurent Ruquier, c'est bien le terrain de l'Education nationale, Léviathan miniature où s'ébattent les futurs consommateurs et agents du capitalisme. En un sens Lénine ne bénéficiait pas d'un terrain aussi favorable à la Révolution. Par ailleurs, Lénine était beaucoup moins soumis aux diktats de la pensée laïque, ayant lu Marx, qu'Olivier Besancenot et Alain Krivine, agitateurs d'idées depuis x-années. (A suivre)