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bonheur

  • Religion du bonheur

    Il faut mener un combat sans repos et sans merci pour être heureux.

    Il y a de plus une idée du bonheur proche de la vie, pour les gens aisés, et une idée du bonheur proche de la mort pour les esclaves ou les personnes soumises au hasard, ce destin boiteux et souffreteux.

    Le bonheur est devenu une chose si compliquée que certains en oublient l'amour ; toute la ruse de Satan est là.

  • L'Athéisme

    Bien plus que de ne pas croire en dieu, l'athéisme véritable consiste à ne pas avoir foi dans le bonheur et la jouissance.

    Nietzsche ne se trompe pas (le vrai Nietzsche, pas celui enseigné aux écoliers) quand il voit dans le christianisme la cause principale de l'athéisme moderne, en raison de la dépréciation par le Messie et ses apôtres du dieu commun unique, présidant au destin de toutes les sociétés, franches ou hypocrites - le bonheur. L'antichrist en son prêche se trompe seulement quand il prédit le pire à venir du manque de foi juif ou chrétien, car c'est "le meilleur et le pire" qu'il faudrait dire.

    Le Christ a tiré son glaive, et plus personne ne le lui fera remettre au fourreau, pas même le pape romain le plus fourbe.

  • Soumission

    Le bonheur consiste principalement dans la maîtrise de ses émotions. Dans les régimes totalitaires, le citoyen est soumis à celles-ci, ce qui explique largement le développement d'une économie irrationnelle, ne visant pas d'abord la satisfaction des besoins ; les gosses sont encouragés par divers moyens pernicieux à cultiver leurs émotions - les épidémies de drogue et de suicide sont des dommages collatéraux de ce qu'on ose nommer "Education nationale", vaste entreprise de dévirilisation.

    Le terme de "matrice" est judicieux pour indiquer la nature de l'oppression moderne, car de fait une mère tiendra ses enfants sous sa dépendance en leur enseignant à se soumettre à leurs émotions.

    Le terrorisme vise naturellement le talon d'Achille de la société occidentale totalitaire, prédestinée à imploser sous l'effet d'une peur excessive.

  • Bonheur contre Avenir

    Plus on est absorbé par le présent, moins l'avenir a de consistance. Ce sont donc surtout les fainéants qui conçoivent l'avenir - les peuples de fainéants comme les Allemands ou leurs cousins d'Amérique qui se déterminent en fonction de l'avenir.

    Les Allemands, et les Yankees plus encore, sont convaincus au contraire d'être actifs, mais ils le sont à la manière de ces femmes qui rangent et nettoient du soir au matin leur domicile en se persuadant de l'utilité de cette tâche ; ou bien encore de ces sportifs qui "s'entraînent dur" pour gagner quelques secondes ou centimètres.

    On éprouve ce sentiment d'immense vanité lorsqu'on vit aux Etats-Unis, et que tout ça ne sert à rien, comme lorsqu'on lit Proust ou Thérèse d'Avila, toute littérature érotique qui vise à remplacer chez des personnes malades ou des intellectuels, des femmes frigides, le plaisir érotique lui-même, que ces personnes ne sauraient éprouver sans défaillir. La littérature de Proust joue un peu le même rôle pour certaines personnes éthérées que le poster d'une femme nue pour le routier enfermé dans sa cabine.

    Si "tout est sexuel", comme dit Freud, alors autant flanquer au feu toute la littérature et fermer les cinémas pour apprendre des manières de jouir un peu moins théoriques. Mais l'humour, par exemple, n'a rien d'érotique, sauf à considérer les plaisanteries de soldats ou de parlementaires comme de l'humour, alors qu'il n'est qu'un simple rappel de leur mobile. La psychologie allemande du "tout est sexuel", à l'instar de la psychologie féminine, ne fait pas de place à l'humour.

    Les Français installés aux Etats-Unis que j'ai rencontrés, en dépit d'un cadre économique favorable, avaient beaucoup de mal à s'y faire à cause du masochisme des Américains et de l'ennui qui règne un peu partout. On devrait forcer les Français qui votent pour l'UMP et ceux qui prennent encore Jacques Attali au sérieux à faire un stage aux Etats-Unis. Ceux qui s'y plairaient pourraient y rester, et les autres pourraient constater à quel point l'économie moderne, loin de reposer sur des lois pragmatiques ou une vision réaliste du monde, est plutôt axée sur le rêve que les adolescents frustrés font d'être satisfaits un jour... d'une manière dont l'homme ne pourra jamais être satisfait.

  • Néant du Bonheur

    Pauvres générations humaines, je ne vois en vous qu'un néant !

    Quel est, quel est donc l'homme qui obtient plus de bonheur pour paraître heureux, puis cette apparence donnée, disparaître de l'horizon ?

    Ayant ton sort pour exemple, ton sort à toi, ô malheureux Oedipe, je ne puis juger heureux qui que ce soit parmi les hommes.

    Il avait été au plus haut. Il s'était rendu maître d'une fortune et d'un bonheur complets.

    Il avait détruit, ô Zeus, la devineresse aux serres aiguës. Il s'était dressé devant notre ville comme un rempart contre la mort.

    Et c'est ainsi, Oedipe, que tu avais été proclamé notre roi, que tu avais reçu les honneurs les plus hauts, que tu régnais sur la puissante Thèbes.

    Et maintenant qui pourrait être dit plus malheureux que toi ? Qui a subi désastres, misères plus atroces, dans un pareil revirement ?

    Sophocle

    L'apôtre du Christ ne s'appuie pas sur l'espoir. Il est seul, et la masse des hommes circule autour de lui, indifférente à ce qui ne traduit pas l'espoir.

  • Le Christ-thérapeute

    Le désir de bonheur est une source d'hypocrisie inépuisable. La plupart des violeurs promettent le bonheur à leurs victimes, pour peu qu'ils aient un peu d'éducation. Celles-ci se laissent d'autant plus prendre au piège qu'elles sont malheureuses ou frustrées, vu qu'on pêche plus facilement des truites affamées que des truites repues.

    Les sociétés libérales, peuplées d'hommes frustrés, souvent envieux du bonheur d'autres sociétés passées ou virtuelles, prouvent que la quête du bonheur compte plus, comme ciment social, que le résultat lui-même : le plaisir. Comme j'ai l'habitude de dire, qu'est-ce que la promesse de démocratie à côté d'une bonne bouteille de vin ? Un plan foireux. Le totalitarisme est essentiellement démocratique.

    Les élites politiques ou économiques, en raison de leur position sociale, mathématiquement, sont plus exposées à la folie et à la schizophrénie que les castes inférieures. Le pouvoir empêche de se connaître complètement et rend aveugle sur soi-même. La folie sociale est d'abord un problème de riches entre eux, qui les touche particulièrement.

    Pour l'aider à vaincre sa folie, Jésus propose au jeune homme pieux -mais riche- de se délester de sa fortune sur le champ. C'est une thérapie que les médecins n'osent pas proposer à leurs patients : pourtant elle permet de soigner le plus petit symptôme de possession. Tant qu'on n'est pas pauvre, on n'est pas vraiment soi-même. Probablement si les médecins-psychiatres ne vont pas jusqu'à vouloir soigner véritablement l'âme de leurs patients, ou rarement, et se comportent plutôt en matons de l'asile d'aliénés libéraux, c'est parce qu'ils ne savent pas bien eux-mêmes pourquoi ils sont médecins et ils devraient soigner leurs patients ? Tout ça est aussi ténébreux que la cure et le confessionnal d'autrefois.