La démocratie-chrétienne représente l'antéchrist tel qu'il est décrit par l'apôtre Paul dans ses épîtres, comme la réplique de Satan à la parole divine.
Ce phénomène historique est observable par un enfant, dans la mesure où la démocratie-chrétienne assume un pacte apparent avec le veau d'or et les nations.
La doctrine satanique de Nietzsche, accusant les chrétiens d'être faibles et lâches, impuissants, se heurte à la réalité de nations démocrates-chrétiennes les mieux armées et les plus puissantes au monde, jusqu'à preuve du contraire.
Un mot de la foi démocrate-chrétienne, à travers le propos de Robert Redeker, philosophe converti au catholicisme : "Je m'aperçois que la structure de ma pensée est catholique [?], comme (toutes proportions gardées) celle de Bossuet ou de Malebranche, deux maîtres. Catholique pratiquant, je suis croyant un jour sur deux, j'alterne entre la croyance et le doute, c'est ce qui s'appelle avoir la foi. Si la foi n'éprouve pas en permanence le doute, si elle ne le vit pas et ne le surmonte pas, si elle n'est pas mystérieusement sauvée de ce doute, relevé de lui, elle n'est rien. (...)"
Comme je l'ai déjà écrit ici, le secret de la gnose ou de la mystification catholique romaine réside dans l'invention du purgatoire. A cette pure invention antichrétienne correspond une idée de la foi aussi fictive et étrangère à la parole divine - le concept probabiliste énoncé ci-dessus par le philosophe catholique Robert Redeker.
L'étrange notion de "structure de pensée catholique" évoque une quelconque méthode philosophique ou scientifique ; mais comme notre philosophe évoque immédiatement après l'effet d'une puissance mystérieuse et indéfinie (la providence ?), on peut en déduire que l'absence de structure ou l'instinct définit la pensée catholique ; l'intuition féminine ?
La foi chrétienne n'est pas alternance du doute et de la foi, car cette alternance est caractéristique de la psychologie et de la volonté humaines, dépendantes d'un concours de circonstances, principalement d'ordre biologique. La foi chrétienne n'est pas d'ordre psychologique ou vital, de même que, pourrait-on dire, l'amour véritable n'est pas une question de sentiments.
La notion de doute est couplée avec celle la preuve de dieu, dont les chrétiens se dispensent parfaitement. Le doute est au coeur de la culture occidentale moderne, mais non de la foi chrétienne.
Commentaires
Camps des saints: 1, antéchrist 0. kabbale au centre!
"La foi chrétienne n'est pas alternance du doute et de la foi"
"La foi chrétienne n'est pas d'ordre psychologique ou vital"
Vous dites beaucoup ce qu'elle n'est pas, dites nous un peu ce qu'elle est selon vous.
La position nabienne est différente, bien qu'elle aussi certainement loin de vôtre position, qui considère la foi comme plus fertile que le doute, sur le plan vital, moteur, et qui en fait le fuel d'aventures Don-Quichotesques mystiques. Une sorte de pari de Pascal à l'aveugle. D'où d'ailleurs qu'il s'oppose aujourd'hui aux venins sceptiques de Faurisson. Vous pourrez dire sa position féminine, abstraite, et ce sera peut être vrai, mais il faudrait que vous veniez à bout de vos ellipse pour être plus convaincant. Pas un sentiment, pas une hypothèse qui appellerait preuve, pas un mystère... Fort bien, mais quoi alors ?
"La doctrine satanique de Nietzsche, accusant les chrétiens d'être faibles et lâches, impuissants, se heurte à la réalité de nations démocrates-chrétiennes les mieux armées et les plus puissantes au monde, jusqu'à preuve du contraire."
Nietzsche dit que l'esprit chrétien est le fait de lâches et d'impuissants, fort bien. Mais il serait assez aisé, et vous le faites fort bien, de prouver que la démocratie-chrétienne n'a RIEN de chrétienne (en tant qu'utopie politique incarnée dans un désastre de prédation mercantiliste), et qu'elle tient ce qu'elle a de puissance militaire et géopolitique, de bien autre chose que de l'esprit chrétien, de son pacte continu avec la bête, du machiavélisme de ses élites, de fortunes accumulés aux grès de millénaires de pillages. Ce sont deux choses séparés, que les soubassements spirituels et les postulations d'esprits vites isolés dans leurs temps, et que la dégradation/récupération/corruption qui fonde les cultures humaines. L'esprit au contact des hommes et des sociétés devient vulgate qui devient catéchisme qui devient trahison stricte, coquille vide, miroir renversé. Ainsi Nietzsche peut très bien faire de l'esprit chrétien de son point de vue le fait de faibles et d'impuissants (sur le plan vitaliste, organisateur, bâtisseur, qui est le sien) tout en constatant les "prouesses" impériales ou martiales des nations se revendiquant de cet esprit sur le plan politique, géopolitique, sur le plan de la domination et de la puissance. Vous savez par ailleurs fort bien qu'entre la frontalité impériale antique, et la domination par la ruse et l'hypnose qu'offre à nos yeux l'occidentalisme à bout de souffle, il y'a une déperdition certaine, un changement de sexe, qui n'aurait pas beaucoup plu à Nietzsche.
- Rapidement, à propos de Nietzsche : c'est la morale judéo-chrétienne qui est une morale de sous-hommes, selon le porte-parole de l'antichristianisme. Comment expliquer que les puissants de ce monde (BHL, Obama, etc.) soient aussi attachés à la morale judéo-chrétienne et qu'ils ne mettent pas plutôt en avant, comme Hitler, des symboles païens, une religion écologique ? La doctrine de Nietzsche ne permet pas de comprendre cette énigme.
- Ce que je dis sur la foi de R. Redeker est très simple : comme le purgatoire est une pure invention catholique, cette notion scolaire de "structure de pensée catholique", est complètement étrangère aux évangiles. Si vous les lisez, vous constaterez que, du point de vue évangélique, c'est l'existence de l'homme qui est douteuse et non celle de dieu. La foi chrétienne fait appel à une faculté qui n'est pas dans l'homme, l'amour. Ce que Redeker décrit comme un arc plus ou moins tendu, a évidemment un fondement psychologique. Ce qui n'est pas le cas de la foi.
"La foi chrétienne fait appel à une faculté qui n'est pas dans l'homme, l'amour. Ce que Redeker décrit comme un arc plus ou moins tendu, a évidemment un fondement psychologique. Ce qui n'est pas le cas de la foi."
La foi est un mot, l'amour est un mot. Reste que, pour s'approcher de ce qui n'est pas dans l'homme, et qui sauve, nous n'avons qu'un "instrument" : notre existence d'homme. Et que cet instrument soit malhabile, exposé aux oscillations de la psychologie, c'est un fait qui le condamne comme absolu, mais non comme moyen, sauf à nous proposer mieux Lapin.
Sur Nietzsche, nous avons déjà eu ce débat, et à propos du caractère énigmatique de la persistance politique "chrétienne" et de sa puissance. Cela me semble toujours d'un certain bon sens politique, voir chronologique. D'une la démocratie américaine use de symboles chrétiens ET de symboles païens, il n'y a qu'à voir les campagnes américaines ou s'étale l'hollywoodisme le plus ouvertement a-chrétien, à minima, sans que cela ne choque grand monde. Trump aurait comme symbole de campagne le veau d'or que sont antichristianisme ne serait pas beaucoup plus évident qu'à la simple écoute de ses discours de Grand Manager de La Patrie. La rhétorique judéo-chrétienne se réduit aujourd'hui à peau de chagrin, au grand n'importe quoi droit-de-l'hommiste vaguement vernis de faibles symboles chrétiens. Enfin, que ce Christ frelaté, que vous nommez antéchrist, ai un fort pouvoir de séduction des masses, je n'y vois pas grande énigme, ni Nietzsche d'ailleurs, ni Tocqueville. Nietzsche parle de la révolte des esclaves, et la définit quasiment comme un grand complot des faibles, c'est à dire de la majorité, soudés par la morale d'esclave qu'est la morale judéo-chrétienne à son goût. Le suffrage universel est le mécanisme politique qui sanctionne un tel complot contre l'aristocratisme. Tocqueville parle de la démocratie comme d'un nivellement égalitariste qui n'est pas sans rapport avec ce diagnostic de Nietzsche.
Quant à vous, non seulement cela recoupe une vision de l'antéchrist et de sa victoire qui a des fondements scripturaires connus de vous, mais cela recoupe aussi un certain bon sens. La subversion des évangiles dans une forme susurrante, consolatrice, où les violons de l'espoir jouent à plein, dans cette forme antéchristique aujourd'hui au paroxysme de sa parodie, présente une évidente séduction naturelle, a pour elle une propagande colossale, en plus d'avoir historiquement et politiquement constitué un empire et une emprise sans précédent sur le monde, avec quelques revirements, depuis la Rome de Constantin, et avec toutes les strates épaisses d'emprise politique, militaire, institutionnelle, qu'elle a constitué et raffiné depuis. Le derniers verrous en date est naturellement la figure de l'Hitler vaincu, qui a "déshonoré" durablement dans l'inconscient collectif (et à grands renforts lobbyistes et de propagande de masse) le paganisme et ses symboles. Cela serait suicide politique pur et simple, ou pari démentiel, que de vouloirs aujourd'hui reprendre ce flambeau là, si tant est que le tamis médiatique vous laisse ne serait-ce que le claironner au delà du bar du coin.
Faudrait un tami anti existentialiste sur ce blog!
Tocqueville, à l'opposé de Nietzsche, a placé son espoir dans une civilisation chrétienne.
Et je maintiens que, sur le plan de l'explication politique, de la manière dont les élites sont organisées aujourd'hui, le propos de Nietzsche est très peu éclairant. L'Allemagne nazie est la seule nation occidentale à avoir renoncé, suivant le conseil de Nietzsche, aux apparences chrétiennes, et l'Allemagne est devenue le symbole du péché et du mal, y compris pour des athées qui prétendent par ailleurs que le mal est une invention chrétienne. Même les nitchéens sont obligés de raser les murs !
- Trump prouve le contraire de ce que vous avancez : il est diabolisé par les médias du monde entier pour la seule raison qu'il ne tient pas ou peu compte des apparences auxquelles les principaux dirigeants du monde sont attachés.
- Je vais exposer d'une autre manière ce que je dis à propos de la foi de Redeker. Le Christ n'a pas introduit dieu dans le monde, mais le salut de l'homme et la guerre : "Je ne suis pas venu apporter la paix, mais la guerre." La question de la preuve de dieu et de la foi en dieu constituent donc une problématique catholique romaine, étrangère aux évangiles. Cette rhétorique est liée au purgatoire, dont la consistance est psychologique.
Il me semble que vous avez du mal à concevoir que l'homme puisse être mû par autre chose que la psychologie AngryRobot. Que dites-vous du mot de Léopardi, qui dit : "Le suicide prouve dieu" ? Léopardi a bien tenté de se suicider en raison de l'intérêt très limité que présente la vie pour un homme, alors qu'elle est pour tous les autres mammifères d'un prix très élevé. Et il a bien trouvé des raisons de vivre, malgré tout, en dehors de la vie.
Je n'ai aucun mal à imaginer que l'homme puisse être mû par autre chose que cette complication pénible de l'instinct qu'est la psychologie. Mais voyez, même dans le cas de Leopardi, cette idée du suicide (que je discute plus loin) ne lui est pas tombée toute crue sous le museau. Ne croyez vous pas qu'elle est le fruit tardif d'une vie d'homme, perturbée de psychologie comme celle de tout un chacun ? Il y'a des hommes qui restent enfant bien plus longtemps, et qui ne percent jamais dans cet "au delà de la psychologie", n'est-ce pas, et cet état d'enfance sénile est bien le point de départ plus ou moins commun.
N'auriez vous pas vous du mal à percevoir que le donné de l'homme, de l'homme en tant qu'il est cet être capable de postuler au salut, est d'abord d'être pétrie du labyrinthe psychologique dont il hérite bien souvent ? Car je ne dis pas plus, et que certain, admettons ce Redeker, prennent un "malin plaisir" à s'y enliser dans ce labyrinthe, à le cimenter de doctrine, c'est bien leur affaire, et certainement pas en tout cas la mienne.
Par ailleurs, que la nature humaine, supposément mieux dotée dans sa capacité d'abstraction et/ou de conscience, puisse concevoir une défaillance voir une négation de l'un de ses instincts premiers, l'instinct de survie en l’occurrence, me semble un maigre désaveu à l'emprise de la psychologie sur l'homme par ailleurs. "Le suicide prouve Dieu", cela me semble bien court, et je ne savais pas que la preuve de Dieu avait réponse si aisée, ni qu'elle était à vos yeux une question très chrétienne d'ailleurs.
A ce sujet je vous trouve une manie de statisticien un peu curieuse, bien prompt, malgré par ailleurs moult critique de la mathématique, à déduire d'un fait marginal (le suicide fondé en raison) qu'il y'a alors dépassement du cadre de la nature ou de la psychologie. Le suicide ne prouve, à mes yeux, pas grand chose de manière absolu ou scientifique sur ce plan. Car qui nous dit que la nature, à un certain degré d'incandescence des faculté cognitive notamment, ne contient pas en elle la dissolution possible de ses déterminismes premiers ?
Il vous suffit de postuler que tout ce qui outrepasse les habitudes moyennes ou massivement observée du règne animal est hors de ce règne animal, pour qu'en effet le suicide prouve à minima un au delà du règne animal. C'est un raisonnement qui m’apparaît fort tautologique. Si moi je dis que ma définition de la nature comprend les formes extrêmes et "miraculeusement" auto-destructrices (comprendre extrêmement marginale à l'échelle statistique) de ce qui la fonde, alors non, le suicide ne prouve pas Dieu, il éclaire les limites de la nature et de l'instinct de préservation qui la fonde, ou dont l'on pouvait avoir l'hypothèse qu'il la fondait absolument avant que le fait "possibilité du suicide" n’apparaisse dans le radar de ses manifestations, chez l'homme.
Par ailleurs, on dénote chez nombres d'espèces animales des cas de "suicide" assez intriguant, qui ne font rien pour l'espèce, et dont il me semble léger par je ne sais quel sens orgueilleux de la royauté humaine, de déduire que les uns sont de simples dysfonctionnement de l'instinct, quand le suicide humain trônerait sur les cimes de la liberté, jusqu'à en prouver Dieu (rien que ça !). Nietzsche aura beau jeu de faire du suicide de Leopardi une énième manifestation de la maladie de l'instinct et de la haine de la vie chrétienne, d'autant que nombre de suicides semble tout à fait pouvoir correspondre à des débordements de la psychologie dépressive...
On peut élargir sur le plan de l'espèce. Diriez vous que le suicide collectif, civilisationnel pour ainsi dire, pratique extrêmement manifeste chez l'espèce humaine aujourd'hui, prouve Dieu ? Car elle va en effet au delà des habitudes de la majorité des meutes ou cheptels qui habitent la terre et dont l'auto-préservation tenace semble en effet être l'une des règles d'or immuable.
De la même manière, l'apparition de la technique chez l'homme, et de la technique avancée, dépasse de très loin, en qualité comme en quantité, la capacité technique de toutes les autres espèces réunies sans doute. Les sauts qualitatifs et autres accélérations de l'histoire, ou encore les démentis aux habitudes statistiques de la nature, prouvent t-il Dieu, ou nous invite t-ils à redéfinir les limites et mécanismes de la nature elle même ? La question pour moi est ouverte, sur cet angle d'analyse en tout cas, et ne joue pas grand chose dans ma théologie (ou ce qu'il en reste, si vous y tenez...)
Vous caricaturez le propos de Nietzsche. Que la tentative nazie, si tant est qu'elle ai convenu à Nietzsche, ai échoué, cela est un très très faible démentit aux idées de Nietzsche. Nietzsche ne prétend nul par que par la simple présentation d'une bannière païenne, ou qu'en s'astreignant à je ne sais quelle discipline collective païenne, indépendamment de toute circonstance, l'on obtiendrait victoire !
Le nazisme eu ligué contre lui à partir d'un moment tout le "judéo-christianisme" du monde ! Un drôle de David contre Goliath à la renverse ! Le tout au grès de manigances géopolitique, bancaires, militaires colossales et tout à fait erratiques ! Le nazisme avait contre lui le géant américain, la perfide Albion, pléthores de ploutocratie européennes plus ou moins judéo-chrétiennes, le messianisme de l'adversaire bolchevique naissant ! Ca fait du monde, et du bien installé dans les siècles !
Nietzsche s'il en avait été témoins, et si tant est qu'il ai eu de la sympathie pour le très machiniste et plébéien Hitler, aurait probablement bien vu que c'était là le chant du cygne de la possibilité de restauration païenne, et que la "révolte des esclaves" - incarnée ici par l'alliance militaire et politique des démocraties chrétiennes et de ses alliés de circonstance - l'emporte au finish au gré d'un jeu hystérique et fort peu régulier de géopolitique monstre n'eu rien prouvé à son goût probablement que la supériorité circonstancielle - et peut être amenée à être définitive - de la veule démocratie chrétienne et de ses alliés provisoires, dont la termitière soviétique. Le dernier clou dans le cercueil du paganisme, terrassée par l'insalubre judéo-christianisme de la démocratie-chrétienne et de ses avatars, la coalition des impuissants qui triomphe. Rien d'incompatible avec ses vues.
Vous imaginez Nietzsche bien plus optimiste qu'il ne l'était à mon avis, et d'imaginer que la moindre manifestation de paganisme politique l'eu empli de la certitude que le terrassement de l'hydre judéo-chrétienne plébéienne était proche me semble un pur contresens.
Mais c'est moi qui vous caricature maintenant, car vous parliez des symboles, et non de la substance politique du nazisme.
Quant à Trump, je ne vois pas où vous voulez en venir. Oui, le judéo-christianisme fantoche n'admet pas la franchise du business man Trump. So what ? Ne voyez vous pas ce judéo-christianisme assis sur des forces matérielle extrêmement constituée et peu apte à ce que l'on change son vieux disque rouillé sauce "God Bless America" ? Ni qu'un milliardaire olibrius vienne potentiellement court-circuiter les conduits habituels qui mènent à la Maison Blanche, cette "filière d'excellence" qui est l'une des plus sûre garante de la continuité de l'oligarchie américaine, de la continuité de la collusion permanente entre les grands groupes bancaires, les grands lobby, les grands groupes d'intérêts ?
On ne tombe pas le masque si impunément ! Mais même Trump y va de temps en temps de son petit laïus de boy scout, par simple conscience des rapports de force de base, de la sensibilité américaine à cette musique là. La force de l'habitude, dans les deux cas, l'explique très bien. Et encore une fois Trump pose plus qu'un problème de façade aux intérêts constitués occidentaux. Il s'oppose - en parole - à l'interventionnisme américain et au baratin grotesque de propagande qui l'accompagne, prétend vouloir remettre en cause les grands traités de libre échange, et puis, il n'est pas tout à fait de la boutique, il n'y a aucune certitude à ce qu'il soit sur la même longueur d'onde que les cartels qui domine la politique américaine, et tiennent à la dominer ! D'où l’emballement et qu'il soit traité comme un tel voyou par les portes-voix perroquets de l'américanisme à travers le monde.
- Nous sommes à peu près d'accord à propos de Redeker, puisque je lui reproche, non pas de douter, mais d'ériger son doute en doctrine chrétienne, et d'évoquer une structure de pensée catholique qui n'a ni queue ni tête.
- A propos de Léopardi, vous délirez plus ou moins. Son propos est une boutade, pas un théorème. Cette boutade a le mérite de souligner que Léopardi est conscient que le christianisme n'est pas une "culture de vie". La boutade de Léopardi a le mérite de dynamiter le problème de la preuve dieu, de prouver qu'elle ne sert à rien, que tout le fatras psycho-spirituel qui lui est lié n'est qu'un fatras. Il vous manque peut-être d'avoir lu Léopardi plus avant pour le comprendre.
- Je confirme donc que je n'entends pas vous prouver que dieu existe, mais simplement que le problème de la preuve de dieu, crucial du point de vue moderne, n'a pratiquement aucun intérêt. Selon moi le mot d'esprit de Léopardi va dans ce sens. Bien plus qu'il ne bâtit une théologie avec sa "preuve", Léopardi y met un point final.
- Libre à vous de bâtir une théorie selon laquelle la nature vivante contiendrait les germes de sa propre destruction. Elle fera plaisir aux tenants du capitalisme, qui tire sa force de ressources naturelles en même temps qu'il semble s'acharner à gaspiller ces ressources. Ou encore aux écologistes qui veulent sauver l'homme, bien qu'il soit la pire espèce sur la terre.
Je ne caricature pas l'optimisme de Nietzsche, convaincu au moment où il écrit "L'Antéchrist" de la victoire prochaine du surhomme païen sur la moraline judéo-chrétienne.
Du reste l'optimisme de Nietzsche concorde avec le reste de sa pensée : ayant réduit le christianisme (et même la métaphysique, au mépris d'une bonne partie de la religion grecque) à un simple mirage, ayant agité pendant près de deux mille ans les cervelles de faibles d'esprit, le moins qu'il puisse postuler c'est la dissipation prochaine de ce mirage. Il se voit, lui, Nietzsche, comme l'apôtre devant mettre un terme définitif au règne de la folie chrétienne.
Or c'est bien par une ivresse assez similaire que le nazisme a été porté - l'espoir d'un homme nouveau, ratatinant le bourgeois enjuivé, le Russe imbibé d'anarchisme insane... suivi de l'échec cuisant et très rapide que l'on sait, en particulier sur le plan culturel, sur lequel le nazisme est le plus "nitchéen".
"Il vous manque peut-être d'avoir lu Léopardi plus avant pour le comprendre."
Il me manque de l'avoir lu tout court. Que vous citiez cette boutade avec tant d'insistance m'a peut être induit en erreur quant à son sérieux ou son caractère général.
Pour résumer sur Nietzsche : Si tant est, ce dont je doute, que l'hitlérisme ai convenu à Nietzsche tant que cela, alors qu'il est d'abord un mouvement plébéien puis une énorme machine technocratique très peu traditionnelle. Rien de très nietzschéen à mon avis si ce n'est par certains maigres biais faiblement moins éloignés de Nietzsche que ne l'étaient les monarchies et démocraties chrétiennes de l'époque. J'ai peine à croire que Nietzsche eu mis tout ses œuf dans ce panier à crabe là. Mais si tant est que Nietzsche eu prit ce parti, l'échec du nazisme fait certes perdre la cause nietzschéenne, mais n'invalide pas nécessairement son diagnostic général. Le péril que le destin de l'homme tombe entre les mains du "nihilisme plébéien judéo-chrétien" ne lui est pas du tout étranger, et un tel épisode historique lui eu probablement paru comme le parachèvement de l'emprise sur le monde de l'esprit des masses esclaves et de leur ordre (encore une fois dans l'hypothèse qu'il eu reconnu dans Hitler une quelconque force s'opposant à un tel ordre).
Ajoutons que l'une des pierres de touche du judéo-christianisme post-nazi est justement la figure du "démon" Hitler, ce qui, dans l'hypothèse que vous évoquez, ne manque pas de sel. Ce qui fait tenir la religion mondiale, sa liturgie pour ainsi dire, c'est la frousse plus ou moins surjoué du retour d'Hitler !
- "Libre à vous de bâtir une théorie selon laquelle la nature vivante contiendrait les germes de sa propre destruction." Je ne bâti rien, je met en doute que l'on puisse déduire de tel ou tel "miracle statistique" la preuve de Dieu, ce dont toute une série de théologies faibles font leur miel , alors qu'il est tout à fait admissible comme hypothèse que de telles exceptions soit des simples exceptions des lois naturelles ou physiques et rien de plus. Cette hypothèse fera plaisir à qui voudra, ce n'est pas vraiment mon affaire, et la vôtre serait plutôt de lui tordre le coup si vous l'estimiez fausse. L'homme est la pire espèce sur terre sur le plan de la survie de la terre, c'est indéniable, et un écologisme conséquent voudra soit castrer l'homme de sa sur-prédation, le "civiliser "(bon courage), soit l’occire (bon courage) pour le bien de la terre.
L'existence prouve Satan!
Je ne fais pas de statistiques, je constate que la psychologie n'explique qu'une partie des comportements humains, et que le mystère de la condition humaine demeure entier... du point de vue psychologique.
- L'Allemagne nazie est avant tout une technocratie, c'est entendu ; mais sur le plan culturel, c'est la seule nation occidentale qui a tenté de mettre fin officiellement à la culture judéo-chrétienne occidentale, suivant le voeu exprimé par Nietzsche (qui n'est pas un politicien, mais estime qu'il faut brûler l'art moderne dégénéré).
L'Union soviétique, quant à elle, a remplacé dieu par le progrès social, c'est-à-dire une notion que Nietzsche considère à juste titre comme marquée par le judéo-christianisme. L'Union soviétique n'affiche pas des symboles sataniques antichrétiens comme Hitler ou Nietzsche.
La meilleure preuve est que les "nitchéens" ayant pignon sur rue sont contraints de ne pas faire état de la véritable doctrine de Nitche, rigoureusement antisémite, antichrétienne, antidémocratique, antibourgeoise, antimoderne, très éloignée de la religion officielle occidentale. Vous pouvez toujours ergoter pour tenter de trouver une explication tactique politicienne à ça, mais le fait est que la moraline judéo-chrétienne continue de s'imposer plus que jamais comme la référence éthique, et qu'on peut y voir le signe que la conception de l'histoire moderne de Nietzsche, comme le produit d'une formidable illusion, cette conception ne tient pas debout.