Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

- Page 3

  • Très grande bibliothèque

    La littérature est le signe le plus significatif du caractère essentiellement hérétique de l'homme. Si les anthropologues avaient des couilles, ils diraient ce qu'ils sont : les tenants de l'hérésie, qui lui doivent leur fortune et leur position dans le monde.

    Prenons un homme en quête de vérité. Mettons que ce soit le cas de Marx, et qu'il soit sincère dans sa démarche. Dans ce cas cet homme devra nécessairement affronter les serpents de l'anthropologie, que la caste infâme des anthropologues enverra contre lui.

    Il y a sans doute encore des jeunes gens qui espèrent que les vastes bibliothèques leur permettront de découvrir une vérité, au moins sous la forme d'un point d'appui, pour pallier les effets écoeurant du mouvement erratique du monde moderne.

    En fait d'expérience, les vieux tocards qui se permettent de donner des leçons de morale à la télé, n'ont appris que l'écoeurement et les méthodes pour se faire vomir afin de pouvoir en croquer encore un peu avant de mourir. Ils demandent le respect, alors qu'ils ne se respectent pas eux-mêmes.

    Les jeunes gens qui espèrent dans les vastes bibliothèques doivent être avertis qu'interroger l'anthropologie, c'est comme de demander son chemin au minotaure dans le labyrinthe. L'anthropologue ne connaît que l'hérésie et le moyen de s'en servir pour son propre usage, qui consiste essentiellement à occuper une position morale dominante, et à la conserver en posant le talon sur le visage de celui qui voudrait l'en déloger.


  • L'imposture chrétienne-libérale

    Mgr Dagens, membre de l'épiscopat français et de l'académie française, a le don de cumuler sur sa tête les plus vaines gloires mondaines qu'on puisse faire. Il ne lui manque plus qu'à présider le Rotary-club de son diocèse pour compléter le déguisement.

    - Sur son blog, il fustige l'attitude du parti catholique intransigeant ou réactionnaire, qu'il caractérise comme une volonté de reconquête d'une position dominante au sein de la société française. La sienne, d'attitude, consiste à lécher le bâton merdeux de l'éthique démocratique-libérale. Opposer la servilité à la rébellion, voilà en quoi consiste la tactique du démocrate-chrétien, sur la base d'un existentialisme que Bouddha inventa bien avant le sieur Dagens.

    - Disons deux mots du parti "intransigeant" ou réactionnaire. D'abord, s'il était réellement aussi intransigeant que ça, il y a belle lurette qu'il serait allé botter le cul de Mgr Dagens, ou qu'il lui aurait rappelé que tout porteur de bicorne exprime par-là son allégeance à Satan. Le christianisme de son prédécesseur Jean Guitton, est d'ailleurs le plus diabolique qui se puisse faire - une sorte de bénédiction de la technocratie et des technocrates.

    - Le christianisme libéral justifie toutes les réactions violentes contre lui, non pas chrétiennes mais politiques, en raison de l'infâmie qui consiste à indexer l'éthique sur les valeurs boursières. Et les Juifs qui se croient sous la protection de la démocratie-chrétienne feraient bien de se méfier, s'il n'y a pas derrière leur adhésion quelque motif du même genre que celui de Shylock.

    - Quant à la reconquête d'une position dominante, si elle n'a évidemment rien de chrétien ou d'évangélique, elle est la plus conforme à la théorie catholique romaine d'un christianisme institutionnel, hiérarchisé et militant. Sans cette position dominante, l'institution n'est plus qu'une ruine, fréquentées par ce qu'on peut qualifier de "touristes spirituels". L'Eglise romaine n'a d'ailleurs plus d'emprise, à l'instar de l'islam, que dans les nations ou sur les continents qui n'ont pas connu de véritable révolution industrielle, celle-ci ayant remis les instruments du pouvoir religieux dans les mains d'un nouveau clergé. Plutôt que dangereuse, il faut dire que la démarche des catholiques réactionnaires est vaine, semblable au combat mené par Don Quichotte, imaginé par Cervantès comme le prototype du chrétien qui se démène en dehors de l'histoire, tout en persistant à ignorer que le christianisme est la plus historique des espérances.

    Si le chrétien se détache des contingences morales et politiques, dont le monde ne peut se passer, pas plus que de conflits armés afin de régénérer sa culture, c'est pour la raison que le chrétien a sans cesse à l'esprit la fin du monde, à l'inverse du démocrate-chrétien, disposé à le prolonger le plus longtemps possible. Car le monde justifie le chrétien libéral et non dieu. Coupé du monde, de son bicorne, de sa mitre, de sa crosse et de son anneau, Mgr Dagens n'est RIEN. Qui voudra encore l'écouter en dehors d'affairistes douteux ? Qui lit encore les académiciens en dehors de rombières ?

    Dagens dénigre le don-quichottisme chrétien, mais hélas pour lui il n'est pas Cervantès, mais seulement un de ces nullibistes catholiques comme on ramasse à la pelle dans les coulisses de la culture "judéo-chrétienne".

    Quant à l'éloge par ce prélat des Etats-Unis et de leur simulacre de christianisme - les Yankees les plus honnêtes se réclament de Satan - il est une infâmie. Rien, dans le christianisme, ne justifie la démocratie, millénarisme plus frauduleux encore que la monarchie de droit divin des pharaons. La démocratie est entièrement tributaire de la tyrannie française d'ancien régime. C'est elle qui a opéré la conversion de l'ordre satanique égyptien en apparence d'ordre chrétien. Sans ce tour de passe-passe juridique, il n'y aurait aucun moyen de faire reluire aujourd'hui le mirage de la démocratie. Cracher dans la soupe de cet Hermès trismégiste incarné que fut le cardinal de Richelieu n'empêche pas le sieur Dagens de s'en délecter.

     

  • Gare à aux cyclopes !

    Par tous les canaux de propagande dont elles disposent, les élites libérales ou républicaines s'efforcent de faire passer le panurgisme pour l'individualisme. Il s'agit d'inverser la charge de la responsabilité, et de la transférer du berger incompétent au troupeau passif.

    Mettez une poignée d'intellectuels sur un plateau, de toutes les obédiences complices à la mode : un "judéo-chrétien", un "laïc républicain", un businessman, un agent culturel, un sociologue, et faites les s'exprimer sur le sujet du populisme ; ils disserteront pendant des heures, les mains croisées dans le dos pour planquer leurs sales pognes de mouches à merde.

    La fable du cyclope Polyphème et de ses moutons n'a pas pris une ride. Francis Bacon a raison de dire que le monde moderne est beaucoup plus antique que celui d'Homère. L'homme moderne vit et respire sous des bandelettes.

  • Tocards et horlogers

    Quand j'entends sonner les cloches dans mon quartier, j'ai l'impression d'être en Allemagne. Observez bien une cloche, et vous comprendrez ce que l'Allemand a dans la cervelle.

    Le projet de gouvernement mondial est l'esprit de clocher à l'échelle de la terre.

  • Au total

    Difficile de savoir ce qui est le plus nuisible à l'imagination, des vacances ou du labeur. Le déclin de l'humanité, que celle-ci nomme "progrès" semble fait d'une alternance de ces deux modes de conditionnement à l'imbécillité.

    La représentation désormais la plus courante de dieu, qui désole l'antéchrist tandis qu'elle provoque la colère des apôtres, est celle d'un comptable, d'un assureur ou d'un prêteur sur gages, c'est-à-dire le type que l'Eve moderne rêve d'épouser ; même Satan n'a plus la cote auprès des femmes.

  • La condition humaine

    Les hommes d'élite, qui alourdissent le poids de la condition humaine d'autrui afin d'alléger la leur, naturellement sont les mieux placés pour exalter cette condition, sous la forme de la plus aristocratique énergie du désespoir, ou bien sous la forme la plus cynique des lendemains qui chantent promis à la plèbe.

    La souveraineté du peuple laborieux lui permet de se réjouir de sa condition : il sera bientôt élu, et chacun pourra grimper dans sa tour d'ivoire pour y rédiger des traités de droit constitutionnel.

    A force d'être si bien conditionné, l'homme finit par être esclave de lui-même. La liberté conditionnelle finit par être de plus en plus conditionnelle et de moins en moins libre.

    En fin de compte, les hommes d'élites finissent par s'égorger entre eux, par manque d'imagination. Dans la démocratie, le peuple gagne le droit de jouer au même jeu que son patron.


  • La Garce Beauvoir

    Pourquoi "garce", parce que le féminisme tel que Simone de Beauvoir le prêche est cause de ravages dans les milieux populaires. C'est d'ailleurs un féminisme d'inspiration judéo-chrétienne, véhiculant cette éthique truquée. Le fait est soigneusement dissimulé de l'invention du féminisme occidental par des clercs catholiques romains, c'est-à-dire de l'exaltation du rôle social de la femme. Les métamorphoses de la société ont par la suite transformé ce féminisme ; elles l'ont laïcisé et lui ont fait perdre l'étiquette catholique romaine.

    Le féminisme permet aux bourgeoises de mettre du piment dans leur vie sexuelle. Ayant plus de ressources, elles bénéficient d'une meilleure protection sociale. Leur cas nous intéresse peu.

    A la question :

    - Niez vous qu'il y a une nature féminine propre ?

    Simone de Beauvoir répond :

    - Oui, bien sûr, nous nions même qu'il y a une nature humaine.

    A ce stade, on peut dire la réponse quasiment chrétienne, puisque la nature est, dans le christianisme, marquée par le péché originel qui précipite Adam et Eve dans la condition humaine. La force de l'esprit de Dieu permet donc dans le christianisme à la femme comme à l'homme de triompher des effets de la nature.

    Mais le christianisme ne nie pas les effets de la nature, et notamment que la volonté humaine est un moteur naturel. A cet égard, devant la nature, l'homme et la femme ne sont pas égaux. Selon les évangiles, il n'est pas possible de s'affranchir de la nature par un simple décret féministe l'abolissant, mais seulement par l'amour chrétien ; faute de quoi, Paul de Tarse ne prônerait pas le célibat seulement aux hommes qui en sont capables, comme lui, mais il prônerait un célibat absolu, pour tous les hommes et pour toutes les femmes.

    Simone de Beauvoir abolit la nature, mais elle met rien à la place qu'une idéologie hégélienne du progrès social, celle-là même qui sous-tend et a servi à blanchir a posteriori toutes les grandes catastrophes laïques et les génocides de l'Occident moderne. Il y a bien là une "culture de mort", selon le propos de l'antéchrist Nietzsche, défenseur de la culture de vie, mais cette "culture de mort" n'a contrairement à son propos aucun lien direct avec le christianisme. Il n'y a pas de doctrine sociale dans le christianisme, et il ne peut pas y en avoir, pour la raison qu'aucune doctrine sociale ne peut se passer d'effacer le péché originel. Toute doctrine sociale prend nécessairement en compte la condition humaine comme une condition insurmontable, ou qui ne peut être abolie que dans un au-delà virtuel et entièrement spéculatif. On voit ainsi le Messie et ses apôtres dénier au plan social tout caractère spirituel. Le féminisme a la tournure d'un mouvement compassionnel des femmes vis-à-vis d'elles-mêmes, qui ne peut être accepté que par des hommes imbéciles, ou des séducteurs sous la forme de propos galants à l'égard des femmes.

    Le féminisme de Beauvoir est une bonne illustration de la culture de mort moderne occidentale et de la tactique de ses agents assermentés. Cette culture emprunte au christianisme des motifs spirituels, dont elle propose une application sociale, éthique ou morale, solution impossible selon le christianisme lui-même. Et les élites occidentales s'efforcent d'imposer cette idéologie totalitaire au reste du monde comme un humanisme. Chassez la nature féminine, et elle revient au galop ; c'est sans doute pourquoi désormais certaines féministes font de la prostitution un féminisme, celle-ci étant plus significative de la détermination sociale réelle de l'Occident aujourd'hui que les grands panneaux publicitaires humanistes qu'il brandit.

  • De Maurras à Brague

    La "voie romaine" trouve son équivalent aux Etats-Unis dans l'"autoroute 66".

    A côté de la tentative burlesque de Michel Onfray d'adapter Nietzsche aux valeurs de gauche, alors que celui-ci aurait vu dans l'alternative gauche-droite une sorte de pas de l'oie de trouffion débile de la modernité, s'est développée une tentative d'adapter Nietzsche au christianisme ; elle comporte cette difficulté majeure de faire du chantre du satanisme et de la culture de vie un penseur "chrétien".

    Essentiellement, le trucage de Michel Onfray et des catholiques romains revient au même. Dans le premier cas, il s'agit de faire passer les valeurs républicaines pour des valeurs populaires, alors même que le régime républicain moderne a mis en miettes la culture populaire pour la remplacer par une culture de masse totalitaire. Jamais régime n'aura fait subir au peuple de plus grandes avanies, ni n'aura inculqué un mensonge aussi grossier que celui de la "souveraineté populaire" et de l'égalité.

    Pour faire passer une telle couleuvre, il est nécessaire de censurer à la fois Nietzsche et Karl Marx. Les valeurs républicaines modernes trouvent appui sur la rhétorique de quelques fonctionnaires assermentés, mais non sur des penseurs indépendants.

    La tentative sous le masque chrétien, elle, consiste à adapter le christianisme aux valeurs élitistes. Pour opérer ce tour de passe-passe, Charles Maurras va s'appuyer sur l'imbécillité extraordinaire du public catholique romain, que Nietzsche a théorisée d'une manière assez précise, bien qu'il n'en identifie pas la cause exacte. On trouve d'ailleurs à l'intérieur de l'Eglise romaine, quelques cas isolés de rebelles à l'imbécillité catholique romaine, tels Léon Bloy ou Bernanos, mais qui n'en reconnaissent pas la cause non plus, moins encore que Nietzsche.

    L'antichrist Charles Maurras, sorte de résurgence de Richelieu au niveau du journalisme, ne se contente pas de faire du christianisme le complice servile et commode des crimes des nations occidentales, il échaffaude par ailleurs une idéologie qui vise à faire passer l'empire romain pour une civilisation saine et équilibrée. Même la philosophie allemande n'est pas restée figée à un niveau critique aussi bas. Pour admettre que l'empire romain est une civilisation équilibrée, il faut admettre que le totalitarisme est un humanisme, ou bien la culture des Etats-Unis autre chose qu'une métastase. Quand on nie absolument l'histoire comme Maurras, on ne peut qu'en être le cocu, une sorte de voyageur dans le temps dépourvu de lien avec la pensée française.

    Ce cocufiage et l'infâmie de Maurras ont conduit à lui coller l'étiquette de chef de file d'un groupe folklorique vaguement indécent. Le besoin d'un discours subversif de l'histoire a cependant subsisté. L'évêque de Rome ne peut pas tout faire. Il est déjà assez occupé à combattre la mafia à l'intérieur de son parti, ainsi qu'à rédiger des encycliques suggérant que la lumière créatrice n'est pas celle de Satan : il a besoin de faussaires en histoire pour l'assister dans l'entreprise qui consiste à démontrer que le christianisme est compatible avec les visées de l'élite.

    Rémi Brague a pris le relais de Maurras il y a quelques années, avec un bouquin visant à démontrer que Rome est la matrice de l'Europe, c'est-à-dire du rêve nationaliste partagé par une série de bouchers sanguinaires fameux et un conglomérat de banquiers cyniques, et qui a choisi pour le symboliser une nymphe violée par un taureau, sans doute pour signifier la barbarie ultime de ce nationalisme.

    Ce que Brague et les braguets veulent éviter, ce n'est pas tant qu'on les rapproche de Satan, auxquels ils ne croient pas et qui leur semble pure abstraction en comparaison des missiles à longue portée du pacte atlantique. Ils ne veulent pas qu'on fasse le rapprochement avec Maurras, car ce dernier n'est pas assez bcbg.

    Malgré sa compromission avec le culte solaire de Louis XIV, qui oblige à le prendre "avec des pincettes", car ce genre de compromission sert à Nietzsche pour faire la démonstration d'un christianisme entièrement animé par des faux-jetons, le théologien catholique Bossuet signale quand même que, sur la piste de Satan et du nombre de la bête (666), tous les chemins mènent à Rome.

  • Lettres mortes

    Je ne vois pas quel homme de lettres peut disputer à François-René de Chateaubriand la couronne d'écrivain français le plus putassier de tous les temps ? Pas même Sartre, qui tenta de lui disputer un bout de trottoir. Les augustes académiciens, rentiers du Satan-trismégiste Richelieu ? Aucun ne sait rouler du cul comme Chateaubriand. Le branlement du bicorne fait tout au plus suinter quelques jeunes filles prépubères, clientes de Michel Déon ou Jean d'Ormesson.

    La littérature de Chateaubriand est la mieux faite pour les hommes privés de bordel, parce qu'ils n'en ont pas les moyens physiques, ou bien parce qu'une épouse vigilante, afin de ne pas se retrouver expropriée, leur tient la bride. Stendhal pourrait jouer le même rôle, avec son antichristianisme de sous-préfet, n'était son physique porcin, qui le relègue derrière Rimbaud sur le macadam.

    "Tout est sexuel" dit Freud, sans doute pour se venger d'être incapable d'écrire une seul phrase avec style, et de devoir se contenter d'un amour télépathique avec sa fille. Encore faut-il préciser que, dans la culture moderne, seuls la guerre et les charniers, les bordels d'antan où les putains crevaient massivement, traduisent une sexualité bourgeoise assumée ; le reste du temps, le sexe est "rentré", comme le dard de certains insectes. La manière de tuer du bourgeois trouve son pendant exact dans sa manière d'aimer. Tuer, pour le bourgeois, ne relève plus de l'art mais du jeu. On pense aux manières du chat, cette bestiole identifiable aux moeurs modernes.