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progrès

  • Science et modernité

    L'adjectif "moderne" est inapplicable à la science. L'expression de "science moderne" désigne en effet quelque chose d'assez indéfinissable. Untel citera volontiers Einstein ou Darwin comme des exemples de "savants modernes", mais il aura sans doute du mal à dire en quoi la science naturelle de Darwin est "moderne", en comparaison de la science naturelle créationniste d'Aristote.

    En parlant de "science moderne", on se situe plutôt dans le registre de la propagande, le plus méprisable du point de vue scientifique, puisqu'il s'agit en matière de propagande, à l'instar des religions les plus méprisables, d'emporter l'adhésion du plus grand nombre, en dépit de la vérité - la propagande a un caractère "musical", ainsi que l'ont relevé certains mythes ou fables.

    Beaucoup mieux applicable l'adjectif "moderne" à ce qui est enseigné aujourd'hui sous le nom de "mathématiques". On peut plus précisément dater les "mathématiques modernes", et en attribuer la paternité à R. Descartes. Bien sûr ce n'est pas aussi simple, et cela ne suffit pas à caractériser la science moderne ; Descartes n'a pas lui-même vraiment conscience de contredire les leçons d'Aristote sur l'algèbre et la géométrie. En revanche, Descartes, ingénieur militaire, a conscience du lien étroit entre les nouvelles techniques et instruments, et la géométrie qu'il développe. Il y a une correspondance facile à comprendre, par exemple, entre l'accroissement de la puissance et de la précision des outils et machines et les mathématiques dites modernes.

    Quand certains parlent de "filières scientifiques" pour parler de classes où l'enseignement des mathématiques modernes est particulièrement important, c'est donc un abus de langage. De la même façon, la "révolution industrielle", datée le plus souvent de la fin du XVIIe siècle, est un pur motif de propagande. L'essor industriel a certes entraîné des bouleversements sociaux considérables, mais il n'y a dans cet essor rien de "scientifique".

    La science et le registre des "mathématiques modernes" sont donc deux choses bien distinctes. Les mathématiques modernes ne peuvent pas se passer de prendre en compte le temps. Du point de vue scientifique, le temps est un prisme déformant ; le savant est soumis au temps, comme il est soumis à l'inconvénient de sens limités pour appréhender la réalité. Mais l'objet de la science est "intemporel". Il y a de fortes chances qu'une conception "biologique" de l'univers ne soit que la projection d'un rêve humain, car spéculer un univers soumis au temps, c'est spéculer un univers réduit aux dimensions de l'homme.

    Conclusion : science et modernité sont deux notions ou choses divergentes. Sur le plan de la "discipline mathématique", il est plus facile de cerner la notion de "modernité", dont l'usage est le plus souvent indéfini. Par conséquent, le raisonnement des mathématiques dites "modernes" permet de caractériser la notion de modernité. Cependant l'idée que les mathématiques modernes sont une matière ou une discipline scientifique, voire une "science dure", ne repose sur aucune science expérimentale véritable. Les mathématiques modernes ne sont pas plus proches de la réalité, extérieure à l'homme, qu'elles ne sont du rêve. L'intellectualisme, en science, est probablement un signe de déclin.

      

  • Du Progrès

    Le progrès est comme dieu : on en parle beaucoup, mais nul ne peut en rapporter la preuve. Le progrès démocratique, c'est comme de prétendre que les poux sont des animaux supérieurs aux lions (dixit Clemenceau), ça ne tient pas debout.

    En art comme en politique ou en droit, tout n'est qu'imitation de la nature plus ou moins subtile ; les trous noirs sont seulement susceptibles d'avaler l'univers dans les rêves de technocrates débiles.

    En même temps qu'ils sont improbables, dieu et le progrès sont la seule issue véritable pour l'homme ; car si "tout est sexuel", la vie ne vaut vraiment d'être vécue que pour les insectes et les bourgeois, les poètes auteurs de refrains totalitaires : "Y'a d'la joie !"

  • De l'intellectualisme

    Les intellectuels et l'intellectualisme ne sont pas toujours combattus au nom de valeurs archaïques, comme ceux-ci le prétendent parfois pour leur défense. Promoteur du progrès, décisif dans la mesure où il cerne dans quels domaines l'homme n'est pas soumis à la nécessité ou au hasard, Francis Bacon a combattu l'intellectualisme d'une manière qui n'est pas sans rapport avec celle de notre Rabelais. Du point de vue de Bacon, c'est l'intellectualisme qui est un archaïsme, puisqu'il le rapproche de la scolastique médiévale.

    De plus, l'Angleterre a longtemps incarné le progrès aux yeux des élites des autres nations européennes. Or c'est certainement en Angleterre que l'on peut trouver le plus de détracteurs de l'intellectualisme et des intellectuels. George Orwell relie ainsi la cause des intellectuels au totalitarisme.

    De fait il existe une conception intellectuelle du progrès, médiévale ou cléricale dans la mesure où elle revient à ériger le progrès en religion. Au contraire Bacon s'emploie à démontrer qu'il ne peut y avoir de progrès humain dans le domaine éthique ou politique, c'est-à-dire à démolir une idéologie qui fera ultérieurement des centaines de millions de victimes, sacrifiées sur l'autel d'un progrès qui n'en est pas un, mais une pure illusion entretenue par des intellectuels - une méthode de gouvernement.

    Voici ce que Bacon écrit au chapitre consacré aux "Etudes" de ses "Essais" :

    "Les hommes pratiques méprisent les études ; les naïfs les admirent, et les sages en tirent parti : car elles n'enseignent pas leur propre fin, qui est une sagesse en dehors et au dessus d'elles, fournie par l'observation."

    On voit à quel point Bacon n'est pas moderne, puisqu'il place les hommes pratiques qui méprisent les études au-dessus des naïfs qui les admirent. Comme l'intellectualisme consiste à trouver dans les études sa propre fin, et que les intellectuels bénéficient d'un monopole dans le monde moderne totalitaire, il n'y plus de sages selon Bacon.

    "Etudier l'histoire rend sage ; la poésie, fin ; les mathématiques, subtil ; la philosophie naturelle, profond ; la morale, grave ; la logique et la rhétorique, habile à disputer. L'étude passe dans le caractère. Même il n'y a point d'obstacle ou d'entrave dans l'intelligence qui ne puisse être supprimé par des études bien choisies."

    Ici, dans le lien établi entre la sagesse et l'histoire, on peut encore reconnaître Shakespeare et son effort pour doter l'Angleterre d'une histoire véritable, contre la culture médiévale visant à maintenir l'homme au niveau inconscient de la culture. L'intellectuel descend du clerc catholique, dans la mesure où l'histoire prive le clergé et les intellectuels du rôle d'éminences grises qu'ils entendent jouer.

    On trouve par Shakespeare la représentation mythologique de l'intellectuel dans le personnage de Polonius-Copernic (responsable d'une définition intellectuelle de l'univers, dommageable pour la conscience). A moins qu'il ne sache pas lire du tout, un intellectuel se sentira forcément épinglé en lisant "Hamlet". 

     

  • Du Progrès

    L'homme de progrès détestera les musées, qui indiquent la difficulté de l'homme à franchir le cap de la culture ou de l'imitation de la nature pour son profit. Tout au plus les musées nous renseignent sur l'évolution de l'art et du goût au cours des derniers siècles, puisque l'intérêt pour l'homme s'est peu à peu substitué à l'intérêt pour la nature.

    L'homme moderne, en revanche, ne peut pas se passer des musées ; il n'existe que par eux. Qu'est-ce que Picasso serait sans les musées ? Sans doute son oeil avisé lui permet de faire le tri entre les bonnes imitations et les mauvaises, ce que le grand public ne sait pas faire ; ça fait de lui une sorte de prêtre, d'"officiant d'art". Michel-Ange fait preuve d'une capacité d'abstraction supérieure, car elle est moins rhétorique. Quoi qu'il en soit, Picasso est plus moderne et plus dépendant des musées.

    L'homme de progrès diverge donc nettement de l'homme moderne. Les efforts pour faire passer la modernité pour un progrès sont accomplis afin de dissimuler que les sociétés modernes sont indifférentes au progrès. Il est fort possible de bâtir une société sous le signe et le symbole de dieu, en réalité indifférente à dieu. Les sociétés sont comme les femmes qui, en général, se soucient d'abord d'elles-mêmes. De même on peut concevoir une société sous le signe de la science, dont la science soit le but affirmé, mais qui en réalité se complaise plutôt dans la culture.

  • Progrès & Football

    Si le progrès est chose pratiquement invisible, dont il ne faut pas s'attendre à des manifestations publiques (gare aux politiciens qui invoquent le "sens de l'histoire"), c'est en raison du goût de l'homme pour la culture avant tout. Il n'y a aucun exemple de société qui ne soit pas d'abord sous l'influence d'une culture, et n'entretienne avec elle le même rapport qu'un morceau de fromage avec la cloche qui le recouvre.

    Les cultures progressistes sont les plus laides et les plus artificielles, car elles méconnaissent simultanément le principe de la culture et celui du progrès. Les cultures progressistes privent l'homme à la fois d'une philosophie naturelle véritable comme elles le privent d'une théologie véritable, proposant à la place un existentialisme douteux - ce que le crétin occidental ultime appelle une "play list", c'est-à-dire un choix de morceaux de musique sur lesquels il va danser, jusqu'à s'essoufler, avant de crever ensuite quand il sera bien cuit.

    A un dieu invisible tel que l'est le dieu des chrétiens, dont la présence n'est pas aussi palpable que celle que Satan, correspond cette chose invisible qu'on appelle le progrès, qui sans ce dieu n'aurait pas traversé l'imagination humaine, contredisant l'art comme l'idée de liberté contredit celle d'éducation.

    La plus grande folie est de croire au progrès sans croire en dieu, car cela revient à tout miser sur le néant ou sur l'avenir, deux idoles du panthéon des cultures progressistes.

  • Culte du Progrès

    Le culte du progrès a peu à peu remplacé les anciens cultes, jusqu'à devenir presque universel. Comme tout culte, ce dernier repose sur d'importants moyens de coercition et de censure.

    - Ainsi les institutions françaises "progressistes" censurent une littérature française globalement très sceptique vis-à-vis de l'idée de progrès social.

    - L'idolâtrie du progrès social est un culte en apparence chrétien.

    - Un païen ne peut en effet croire au progrès social en vertu de la matière, qui assigne à l'homme des limites spatio-temporelles. Les poètes païens vont parfois jusqu'à dire, conscient que le temps est représentatif du plan humain, que le temps n'existe pas. Autrement dit, l'idée que la volonté humaine peut s'imposer sur une volonté d'ordre cosmologique, selon sa formule zodiacale (666), est impossible dans la philosophie naturelle païenne rationaliste où l'homme est relatif à la nature et non l'inverse.

    L'hypothèse du transformisme biologique est peu crédible du point de vue païen essentiellement conservateur, dans la mesure où la philosophie naturelle évolutionniste semble déterminée par l'idée de progrès social.

    - Le chrétien, quant à lui, ne peut croire au progrès social dans la mesure où le plan social, introduit par Eve et auquel l'Epouse du Christ mettra un terme définitif, est indiqué par la parole divine comme une voie sans issue.

    L'histoire récente a montré l'aptitude extraordinaire des théoriciens du progrès social à remplir les charniers de cadavres. Dans la doctrine hitlérienne, apparemment la plus païenne, c'est encore l'aspect du progrès social qui constitue la part la plus illusoire et dangereuse.

    Le procédé de la propagande en faveur du progrès social est celui de l'illusionnisme ou du cinéma : il consiste à attirer l'attention sur un détail secondaire, afin de distraire l'attention du mouvement général. La théorie du progrès social se nourrit d'indices statistiques et non de preuves.

    L'humour est certainement la meilleure arme contre le culte du progrès social et ses prêtres, car il entraîne la prise de conscience inverse de l'idolâtrie du progrès, à savoir la faiblesse et la nudité de l'homme, son athéisme essentiel.

    Si l'idolâtrie du progrès social résulte d'une faiblesse particulière de la psychologie chrétienne, comme prétend Nitche, ou bien d'une ruse de Satan, je vous laisse en décider.

  • Au total

    Difficile de savoir ce qui est le plus nuisible à l'imagination, des vacances ou du labeur. Le déclin de l'humanité, que celle-ci nomme "progrès" semble fait d'une alternance de ces deux modes de conditionnement à l'imbécillité.

    La représentation désormais la plus courante de dieu, qui désole l'antéchrist tandis qu'elle provoque la colère des apôtres, est celle d'un comptable, d'un assureur ou d'un prêteur sur gages, c'est-à-dire le type que l'Eve moderne rêve d'épouser ; même Satan n'a plus la cote auprès des femmes.

  • Sacrée modernité

    L'argument de la modernité est entièrement soutenu par la technique. Le mot "technocratie" dissimule moins bien le caractère totalitaire de la démocratie libérale, aussi les thuriféraires du totalitarisme ont-ils inventé le gadget de la "modernité", qui permet mieux de berner les foules.

    Etre "moderne" est pour le bourgeois en 2013 comme d'être assuré du purgatoire pour son ancêtre de 1213.

    Le fondement technique de la "modernité" explique sans doute que les Français gobent assez peu cette religion inventée par l'élite pour son seul profit.

    Si l'on comprend la démonstration de Molière que la subversion de la charité chrétienne consiste surtout dans le détournement par l'élite d'un message spirituel qu'elle ne peut entendre, et que la hyène Joseph de Maistre prêche Satan sous l'apparence de prêcher Jésus-Christ, alors on comprendra que la religion moderne dérive de ce dérapage incontrôlé des élites.

    Il n'est pas inutile de comprendre, puisque c'est un rouage essentiel de la mécanique totalitaire dont les élites sont actionnaires, que la philosophie d'une élite, son art, reflète toujours le système d'exploitation en vigueur, en tous temps. La pensée de l'élite est gadget. Elle en possède le charme et l'inutilité, se déprécie rapidement. Plus les systèmes d'exploitation sont puissants, plus la pensée de l'élite est nullissime.

    C'est d'ailleurs ce qui explique le retentissement mondial de la littérature de Céline. D'autres l'ont fait, mais de façon moins manifeste et retentissante - tout d'un coup Céline décide, non seulement qu'il n'est pas né pour lécher des bottes, comme un intellectuel normal, mais il s'affranchit complètement des codes du langage, et accomplit ainsi ce qu'un intellectuel ne peut pas faire, en raison de la dévotion de l'élite vis-à-vis de ses propres dogmes. De même c'est la dévotion religieuse qui protège les sophismes d'Einstein d'être dénoncés comme des sophismes.

    L'intellectuel est comme l'ordinateur ou le joueur d'échecs, ignorant qu'il est un imbécile.

    Il convient de comprendre les meilleurs penseurs humanistes occidentaux comme des anti-intellectuels. Le rôle de l'intellectuel à l'intérieur du christianisme est d'ailleurs le plus ténébreux. Shakespeare exécute dans ses pièces des intellectuels chrétiens à bon escient.

    L'humanisme explique que la recherche technologique est le meilleur moyen de faire triompher le point de vue conservateur. Il n'y a aucun paradoxe dans le goût des Japonais, profondément conservateurs et efféminés, pour les gadgets technologiques modernes. Ceux-ci ne traduisent que l'imitation servile et dépourvue d'imagination de la nature. Si l'irresponsabilité des modernes est encore plus grande que celle des conservateurs ou des réactionnaires, c'est en raison de l'imbécillité et de l'arrogance de l'argument moderne, destiné à faire croire au progrès de l'humanité.

  • L'Occident et la Mort

    Une erreur de jugement commune, c'est de croire que l'Occident néo-païen ne veut pas entendre parler de la mort, contrairement à l'Orient païen, où la mort possède les droits d'une divinité majeure, devant laquelle on se prosterne - la pyramide des Egyptiens est un hymne funèbre inégalable selon moi. Et si l'on avait placé des officiers de la SS à côté de ces pyramides, on les aurait vu s'incliner avec respect. Par principe, les nazis s'inclinent devant tout ce qui est architectural, même les cathédrales gothiques mal foutues, ou les cubes de Picasso, tellement le Boche craint que le ciel ne lui tombe sur la tête, ce qui finit par lui arriver, en raison de sa frayeur atavique d'homme de caserne.

    C'est la fragilité de l'art moderne occidental qui explique l'attitude de la race de fer vis-à-vis de la mort. Cette "fuite en avant", qu'il nomme "progrès" ou "modernité", et que son activité économique traduit le mieux, assimilable à la plus vaine "recherche du temps perdu", est caractéristique de l'homme occidental, privé d'un art assez solide pour se défendre, efféminé comme pas deux. Oui, vraiment, Satan a du souci à se faire.

    L'affolement de l'homme moderne signifie bien que la mort est là, omniprésente. Dans sa fuite, il ne peut pas se retourner. Affolement et fuite devant la mort sont bien la clef des génocides modernes particulièrement vastes commis par les Occidentaux, gestionnaires du monde. Si l'économie occidentale est aussi chaotique, par exemple, c'est parce qu'elle est infectée de psychologie : son fétichisme dépasse tout ce qui a été inventé avant.

    L'excès de puissance de l'Occident sur le reste du monde lui vient principalement de son effroi constant. Comme s'il ne portait pas des vêtements assez chauds. C'est cette panique qui détermine l'Occident à une activité aussi intense, et qui le fait ressembler à un insecte, son art à des pattes de mouches.

  • Cqfd

    Tout gosse, déjà, je sentais que cette abréviation, "cqfd", était aussi creuse que les "valeurs républicaines", identiques à l'acier dont sont faits les coffre-forts et les missiles Dassault, et que la morale, comme l'esthétique, se résout à un simple calcul de singe.

    Pour nier le progrès, il suffit de se situer sur le plan social, exactement le même où l'évolution se démontre.