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  • La Guerre des Sexes

    L'idée que la guerre entre les sexes peut être abolie est une idée de curés catholiques romains afin de s'attribuer le beau rôle de pacificateurs. Une de ces idées dont Nitche a raison de dire qu'elles ont été causes d'immenses catastrophes psychologiques et humaines. Une de ces idées auxquelles les évangiles ne fournissent aucun encouragement. La culture chrétienne opère un renversement parfait de l'esprit évangélique ; c'est ce que Nitche n'a pas compris : la démolition pierre par pierre par Shakespeare de la culture chrétienne n'obéit pas à un mobile athée, mais bel et bien catholique ou "universaliste". 

    Dès le début, cette idéologie féministe cléricale a donné lieu à une contre-littérature (de la part de Machiavel, notamment, mais pas seulement) ; cette littérature cléricale ne relève pas exactement de "l'amour courtois", qui s'avère pratiquement pur au départ (Xe-XIIe siècle) de tout prétexte chrétien, même bidon. La littérature cléricale féministe consiste à exalter l'esprit de sacrifice féminin et à en faire une vertu chrétienne et sociale éminente.

    La guerre des sexes, comme toutes les guerres, n'est jamais aussi violente que lorsque les deux forces en présence sont à égalité. En outre, il est bien sûr vain d'opposer sur le terrain sexuel, comme sur le terrain culturel, la guerre à la paix. Tout esprit pacifiste un peu sérieux refusera de se fonder sur la culture, sachant parfaitement qu'il ne peut s'émanciper de la violence guerrière - une culture qui prétend pouvoir s'affranchir de la violence, c'est celle-là la plus néfaste et dangereuse.

    Une fois constaté que la culture "judéo-chrétienne" est la plus néfaste de tous les temps, on n'a pas encore compris le sens de l'histoire ; mais ce constat est un préalable indispensable. La modernité pue comme le Danemark selon Shakespeare.

    La culture féministe moderne est donc l'héritière du féminisme catholique romain. Ce dernier fut plus actif dans la péninsule italienne qu'en France. D'abord parce que les Italiens entretiennent avec leur mère des rapports amoureux incestueux qui fait d'eux des sortes de "catholiques romains innés" ; ensuite parce que le lien est fréquent dans la littérature française anarchiste entre le cléricalisme et les femmes. Invariablement à travers les siècles, les femmes se rangent toujours derrière le point de vue clérical dominant.

    Ce n'est pas un hasard si Simone de Beauvoir a importé en France la philosophie de Hegel la plus religieuse, à partir de laquelle on peut définir le culte moderne le plus fanatique.

    Quant à la conception abstraite de la femme défendue par Simone de Beauvoir, seul un esprit judéo-chrétien moderne ne verra qu'elle est potentiellement suicidaire et qu'elle renouvelle les délires insanes de ces aristocrates espagnoles que l'on enfermait dans des couvents.

  • L'existentialisme est un naturisme

    Quelle petite dinde Rive-gauche n’a pas un jour ou l’autre trimballé au tréfond d’un sac Vuitton ou Prada contenant toute sa personnalité un bouquin de Simone de Beauvoir ? Si je peux me permettre cette remarque féministe (l’influence de Nabe sans doute), en ça la petite dinde se montre supérieure aux crétins du même bord mais de sexe opposé qui achètent la camelote de BHL ou qui vont voir au “Crazy Horse” la Dombasle exhiber sa plastique chirurgicale. Le néant ne peut mourir !

    Quel point commun entre le couple Dombasle-Lévy et le couple Beauvoir-Sartre, si ne n’est la notion de “couple” même ? la dévotion de la “femelle” Dombasle au “mâle” BHL n’est qu’un avatar de la dévotion du “castor” pour son intello hybride, mi-carpe mi-lapin.

    S’il y a bien une évolution qui ne manque pas de preuves, c’est l’évolution politique. Le néant de BHL fait ressortir le peu de sincérité et d’humanisme chez Sartre naguère. Ce qu’il y a de contradictoire également chez Sartre, vu que les mobiles de BHL, eux, sont parfaitement homogènes.
    Pisser sur la tombe de Chateaubriand, fort bien, évidemment je ne trouve rien à redire à ça ; “Quand on s’expose aux embruns, il ne faut pas s’étonner d’être mouillé”, dit un proverbe breton. Mais Chateaubriand n’est-il pas un existentialiste formidable, un existentialiste sans existentialisme, un menteur invétéré qui relègue Rousseau au rang de boy-scout et Kierkegaard à celui de morne imbécile exotique ?

    C’est un junker polonais, Gombrowicz, qui a le mieux formulé son concurrent Jean-Paul : “le prophète de l’égotisme bourgeois”. Cette définition s’applique très bien à François-René aussi.
    Je parierais qu’avant de mettre en scène sa petite plaisanterie pour choquer le bourgeois, qui relève du terrorisme de cour d’école, Sartre a lu cette critique de Marx :
    « En étudiant le cloaque espagnol, je suis tombé sur les manœuvres du digne Chateaubriand, ce fabriquant de belle littérature qui allie de la façon la plus répugnante le scepticisme distingué et le voltairianisme du dix-huitième siècle au sentimentalisme distingué et au romantisme du dix-neuvième. Cet alliage ne pouvait manquer de faire époque en France au point de vue du style, bien que, même dans le style, le faux saute souvent aux yeux, malgré tous les artifices (…) » [Lettre à Engels, 1854]
    Convergence de Marx, de Hegel, de Sainte-Beuve et de Baudelaire, Baudelaire qui n’est PAS romantique, ou qui ne l’est qu’à son cœur défendant.

    Pisser sur la tombe de Chateaubriand, c’était donc une manière pour Sartre de se pisser dessus ; tant qu’on dispose d’une bonne dévote pour essuyer…