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bollore

  • FRENCH ATTACKS

    THE MILITARY INDUSTRY MUST OFFER AT LEAST A FIRST CLASS BURIAL SERVICE TO FRENCH SOLDIERS WHO DIED IN AFGHANISTAN TO PROTECT ITS INTERESTS.

    OUR PRESIDENT SARKOZY, FAMOUS FOR NOT HAVING TOO MUCH DECENCY WILL PROBABLY TAKE PLACE NEXT TO THE WIDOWS AND THE ORPHANS ON THE COVER OF A TABLOID SUCH AS 'PARIS-MATCH'.

    IT IS OFTEN REPEATED IN FRANCE THAT OUR BRAVE ARMY SAVED US TWO TIMES FROM THE WILD GERMANS. IT WAS TO SUCK THE U.S. BUTT BETTER.

     

  • Marx pour les Nuls

    Avec les bourgeois c’est toujours “d’une part et d’autre part”, comme dit Marx ; d’une part on multiplie les films sur les vilains nazis à la télé, les méchants islamistes - d’autre part on ne se gêne pas pour faire du “business” avec la Chine.

    Qu’est-ce qui est le plus frappant ici, le cynisme de Sarkozy et de son opposition, ou bien sa bêtise ?
    Insistons sur la bêtise, plus caractéristique.
    L’importance des investissements chinois dans l’économie yankie est telle que ça fait de ces deux empires de papier-monnaie des alliés objectifs. Barak Obama, s’il était en exercice, bien qu’il semble avoir des liens moins étroits avec les cartels capitalistes, n'aurait d'autre choix que de soutenir diplomatiquement la Chine libérale* à travers les Jeux olympiques, ou se démettre.

    *

    L’industrie française accuse en revanche des pertes importantes en Chine et la flagornerie des VRP faisant office d’élite politique et morale, tous les Pinault, les Arnault, les Leclerc, les Lagardère, les Dassault, cette flagornerie vis-à-vis des Chinois n’est due qu’à l’espérance d’un hypothétique et juteux “retour sur investissement”.
    Or l’industrialisation forcée de la Chine, qui “profite” presque exclusivement aux grandes villes portuaires, transforme peu à peu la Chine en poudrière révolutionnaire. Une révolution bourgeoise comme celle de 1789 en France, fomentée par la classe bourgeoise contre les militaires au pouvoir, ou une révolution paysanne comme en Russie en 1917, ou encore une révolte du prolétariat chinois opprimé pour le compte des barons de Manhattan. Il pourrait bien advenir de l’“emprunt chinois” ce qu’il advint de l’“emprunt russe” autrefois.

    *

    Je tiens cette analyse d’un millionnaire croisé dans un bar il y a quelques années, en veine de confidences ; la bulle internet donnait alors au monde des affaires un air encore plus arrogant qu’à l’accoutumée ; mais mon type était plutôt du genre “animal à sang-froid”, pas le genre de crocodile à ouvrir la gueule pour rien. Quelques semaines auparavant, un de ses vagues cousins l’avait tapé d’un demi-million sous prétexte de financer un projet bidon de “start-up” parmi tant d’autres. Refus de mon animal. Il venait de recevoir un appel du cousin l’informant qu’en un mois à peine, il venait de lever cinq millions auprès de différentes banques, éblouies par son projet de vendre des croquettes pour chiens via un site ouaibe.
    « - Comment expliquez-vous, lui demandai-je, une telle stupidité de la part des banques ?
    - Eh bien, j’en suis venu à la conclusion, que les banques ont trop de pognon. Elles ne savent plus quoi en faire. C’est ce qui les pousse à investir, y compris dans des projets complètement foireux. »

    Sans le savoir, mon requin avisé venait de confirmer l’étude économique de Marx.
    Cette stupidité des affairistes, presque palpable lorsqu’on entend des types comme Bernard Arnault, Edouard Balladur ou Bolloré s’exprimer, cette stupidité contamine peu à peu la vie spirituelle.
    C’est pourquoi le matérialisme de Marx est un humanisme. Et l’angélisme des philosophes et des théologiens contemporains est celui de la bête immonde.
    Il n’y a jamais eu autant d’athètes et de philosophes en tous genres que dans notre régime démocratique, et simultanément l’athlétisme et la philosophie n’ont jamais été aussi rares en Occident.

  • Sur la pente

    De Sarkozy, bientôt, on dira peut-être : « Il faisait pourtant un bon maire de Neuilly ! »

    Mon antipathie vis-à-vis de Sarkozy est proportionnelle à la confiance qu’ont placée en lui les démocrates-chrétiens de tous poils et autres experts-comptables patentés.
    Cette quasi-unanimité du patronnat français, aussi, de Bolloré à Pinault en passant par Arnault, Dassault, Lagardère, Bouygues, Michelin, etc., est inquiétante. Car que vaut cette élite ? Sur le plan intellectuel, le “Figaro” est un bon indicateur : la théologie de Jean d’Ormesson, la critique littéraire de Philippe Tesson et la politique d’Eric Zemmour, voilà pour les sommets. Sur le plan moral, Pinault et Arnault donnent le “la” en collectionnant les boîtes de sardines "customisées" et "millésimées", et en inaugurant des fondations pour entreposer leurs trésors de bêtise.

    *

    Il faut replacer les choses dans le contexte historique. Dès le début, avec plus ou moins de franchise, les artistes ont détesté le régime démocratique et bourgeois, Baudelaire et Delacroix en tête. Mais cette bourgeoisie était encore capable de singer l’aristocratie dans son comportement et ses goûts. Moins d’un siècle plus tard, le désespoir de Drieu La Rochelle est complet.

    Petit extrait de L’Œuvre de Zola, une description de la réaction de la foule devant la peinture nouvelle exhibée au Salon :
    « Dès la porte, il voyait se fendre les mâchoires des visiteurs, se rapetisser les yeux, s’élargir le visage ; et c’étaient des souffles tempétueux d’hommes gras, des grincements rouillés d’hommes maigres, dominés par les petites flûtes aiguës des femmes. En face, contre la cimaise, des jeunes gens se renversaient, comme si on leur avait chatouillé les côtes. (…) Le bruit de ce tableau si drôle devait se répandre, on se ruait des quatre coins du Salon, des bandes arrivaient, se poussaient, voulaient en être.
    (…) Ceux qui ne riaient pas, entraient en fureur : ce bleuissement, cette notation nouvelle de la lumière, semblaient une insulte. Est-ce qu’on laisserait outrager l’art ? De vieux messieurs brandissaient des cannes. Un personnage grave s’en allait, vexé, en déclarant à sa femme qu’il n’aimait pas les mauvaises plaisanteries. »


    L’hypocrisie de Zola, qui raille ici les bourgeois, est connue. En effet il a fourni sans scrupule à la bourgeoisie brutale une caution sans réserve, faisant l’éloge du travail quand les mineurs crevaient dans les puits, s’acharnant contre les derniers restes de l’Eglise et de l’armée, qui auraient pu faire trébucher ses commanditaires.

    Mais ce n’est pas le point où je voulais en venir. On est plutôt frappé dans cette description par la capacité à réagir des bourgeois, quelle que soit cette réaction. Ils seraient même capables de distinguer, selon Zola, différentes façons de "noter la lumière" !? Que l’on compare cette réaction à celle du bourgeois contemporain. Visitant un musée, siégeant à l’opéra ou au théâtre, il applaudira sur commande, quel que soit son rang. Qui aurait l’idée de faire un scandale au musée Pompidou, au milieu des fétiches en plastique, serait immanquablement dénoncé aux flics dans la minute qui suit.
    La bêtise du public est telle qu’elle a même ébranlé dans ses convictions modernistes mon pote Henri des Etats-Unis, pourtant élevé dans la propagande yankie, lorsque je l’obligeai, pour son édification, à suivre un groupe de badauds et leur guide, au Pompidou. Même les employés aux guichets y sont frappés d’une stupidité particulière que les caissières de supermarché n’ont pas, comme s’ils se prenaient pour les gardiens du Temple.