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chardonne

  • Z comme Zannini

     

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    Il ne faut pas non plus exagérer la vilénie des éditeurs. Ce sont tout simplement des gens médiocres. Disons que c'est plutôt l'idée de l'art qui est très élevée dans l'esprit des gens. Ils ne s'attendent donc pas du tout à ce marigot de crapules en chemises BHL avec des faciès veules façon Poivre-d'Arvor ou André Malraux.

    Pas le temps de lire le dernier Marc-Edouard Nabe, vu que j'ai dix ou vingt pièces de Will en retard (voire trente), et que l'idée de l'apocalypse me poursuit de plus en plus près. Assez de minutes quand même pour saluer l'initiative excellente de Nabe de se passer d'un éditeur pour son dernier bouquin. C'est le sens de l'honneur minimum dans un milieu qui en est totalement dépourvu et s'en gargarise d'autant plus. Je pensais que Houellebecq ferait ça le premier, vu qu'il n'a apparemment pas grand-chose d'autre à branler. Mais visiblement il parvient pas à dépasser le niveau du romancier pour petites putes de DEUG de lettres modernes. Pire qu'un jazzman, un informaticien.

    Moi, pauvre profane dans le domaine du Salon du Livre, préférant de loin la fréquentation des peintres à celle des poètes, quoi qu'il y a une chiée de poètes-peintres en ce moment, à ramasser à la petit cuillère dans le caniveau... j'imagine qu'on ne peut pas être écrivain et se permettre de casser leurs gueules à Beigbeder, Sollers ou Jean d'Ormesson quand on les croise dans une foire au livre ? Voilà donc Nabe débarrassé de pas mal de ventouses et de cas de conscience. La foire aux livres est une invention de petites bourgeoises allemandes qui confondent les livres avec des meubles ikéa.

    D'ailleurs c'est pas bien grave d'écrire pour dix personnes plutôt que cinq cent mille. Même l'écrivain fachiste Chardonne, la crème du stylo, juge que pour quatre ou cent cent personnes, pourvu qu'elles aient pas les mains sales, c'est déjà beaucoup. Un fachiste ! Et puis surtout c'est vraiment pas le moment de passer un pacte avec le diable ou avec un éditeur.

    (Regrets que la page "Gueules de traîtres" de la page du site alainzannini.com soit en panne.)

  • Le pape et le Père Noël

    Paraît que saint Nicolas Sarkozy a offert à Benoît XVI lors de son excursion au Vatican, ex-cité des papes reconvertie en parc d'attraction, une paire d'éditions originales de Bernanos. C'est pas avec ce genre d'étrennes qu'il risque de grever le budget de l'Etat, Sarkozy !
    La France contre les robots était un choix qui s'imposait pour un Allemand, mais Sarkozy a choisi d'autres titres, "au petit bonheur" semble-t-il.

    On peut penser d'ailleurs que Benoît XVI connaît aussi bien la France et son histoire que Sarkozy. À l'heure actuelle les étrangers sont mieux placés que les Français eux-mêmes, soûlés de propagande et obnubilés par leur pouvoir d'achat, les pauvres… cons !
    Exporter sous le manteau un auteur comme Bernanos, ce n'est donc pas franchement une priorité. Les Français ont plus besoin des avertissements de Bernanos que Benoît XVI, d'ailleurs, faute de pouvoir faire mieux, répète en les édulcorant.

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    Sarkozy lui-même, ou un de ses conseillers, aura estimé sans doute que Bernanos est en littérature ce que le gaullisme a produit de mieux. En ce qui me concerne je trouve que Mauriac exprime mieux dans ses romans que Bernanos, comme "de l'intérieur", la noirceur et les ressorts de la bourgeoisie contemporaine. Bien qu'il n'y ait pas une distance énorme entre les deux, Mauriac c'est l'anti-Chardonne.
    En outre, pour être exact, Bernanos est un authentique "cocu du gaullisme" :
    « Il y a eu des collaborateurs mais la collaboration était un mensonge. Il y a eu des résistants, mais la résistance était un autre mensonge. Il y a eu la victoire, qu'on a tout de même pas osé appeler Victoire, par un reste de pudeur, mais libération. Et cette libération était aussi un mensonge, et le plus grand de tous… ! » : paroles amères et lucides, paroles de cocu !