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charlie hebdo

  • Cause toujours...

    "Ceux qui prétendent qu'il y a de la censure en France sont ceux qui veulent pouvoir faire des blagues racistes ou antisémites." Charb, Leader Maximo à "Charlie-Hebdo"

    Pour un canard satirique et impertinent, c'est ce qui s'appelle se tirer une balle dans le pied. Après le ralliement de Philippe Val au service public, l'action en justice jointe de "Charlie" et du ministère de l'Intérieur dans l'affaire des caricatures de Mahomet, la demande de subvention de P. Val au gouvernement de Lionel Jospin pour son canard, l'éloge dithyrambique de Cabu à Obama (à faire pâlir de jalousie BHL), les illustrations de Wolinski-la-bite-à-l'air donnée au "Point" et à "Paris-Match" (même humour que les lecteurs de "Charlie-Hebdo" ?)... la série noire continue.

    Des publications plus sérieuses et plus satiriques que "Charlie-Hebdo" ont montré que la principale raison de la censure républicaine moderne est une raison commerciale. Par ailleurs seul le puritain Charb peut croire qu'un pays où on n'use pas d'injures racistes ou antisémites fait de ce pays un civilisé. Les tabous et les interdits, comme la "modernité" républicaine, sont à géométrie variable. Le cul et le sexe naguère censurés sont désormais utiles pour convaincre d'acheter la moindre savonnette ou permettre à Wolinslki de dessiner dans "Paris-Match", à disposition dans tous les Sofitel du monde entier.

    "La dictature c'est ferme ta gueule, la démocratie cause toujours." disait naguère un esprit satirique auprès de qui Charb-la-belle-conscience-républicaine apparaît bien politiquement correct.

    Mon confrère Alain Indépendant évoque sur son blogue la récente tentative de Sarkozy d'exercer son droit de censure sur internet. Probablement y voit-il une menace plus grande pour sa cote de popularité que "Le Canard Enchaîné" ou "Charlie-Hebdo".

    http://alainindependant.canalblog.com/archives/2011/08/12/21780888.html

    D'une manière générale la censure est niée par les fonctionnaires ou les acteurs économiques de la vie française. Récemment la "loi Hadopi" a été défendue par de soi-disant "artistes", le plus souvent cinéastes ou chanteurs vulgaires, qui ne sont même pas des saltimbanques, mais des chefs d'entreprise.

    La meilleure preuve que la censure est d'origine commerciale, tient au fait que, si l'internet ne remplissait pas des fonctions commerciales, on peut être certain que le gouvernement français ne s'y prendrait pas avec autant de prudence pour exercer son droit de censure.

    A titre personnel N. Sarkozy ne me dérange pas. Lui et ses aventures conjugales me divertissent plus que l'humour de Charb.

    La censure de l'internet ne me dérange pas non plus. Je crois qu'il reste assez de Français à refuser de se laisser mener comme des veaux aux matchs de foot du samedi soir, avec une bière dans la main, et "Charlie-Hebdo" dans l'autre pogne.

     

     

     

     

     

     

     

     

     

  • Brave Old France

    La question de la remontée du "Front National" et de ses conséquences électorales pour la gauche aux prochaines régionales n'a d'intérêt que pour la clique des journalistes-boutiquiers qui fait la pluie et le beau temps, voudrait pour cette raison exercer un droit de censure sur les blogues, et valse-hésite à se positionner en termes de carrière (bobo de droite ou de gauche ?) ; cette question ne passionne que les vieillards qui -à 90 %-, vont bourrer pieusement les urnes à chaque fois de leurs petits voeux de papier blanc comme monsieur tronche bobonne : avec le sentiment du devoir accompli. L'impuissance politique est sur le mode de l'impuissance sexuelle. Pouvoir intense de séduction de la politique sur les femelles.

    Pavé de bonnes intentions, l'enfer ressemble à un bureau de vote. Mon dégoût de la religion (que je crois "100 % français"), m'a toujours fait éprouver le sentiment, chaque fois que j'ai pénétré dans un tel bureau, d'entrer dans une petite synagogue de Satan, vu les bobines de pharisiens ou de publicains que tirent généralement les bonnes femmes scrutatrices des deux sexes dans ces lieux d'aisance, gonflées de l'importance de leur jeu de rôle.

    Le "secret de l'urne", c'est typiquement l'hypocrisie bourgeoise badigeonnée de chaux. Liberté d'expression ? Ah, on peut tout dire en France selon cette tête de noeud de Jean-François Kahn ? Alors ne chions pas seulement sur les flics, au ras du caniveau, mais aussi sur la déesse Marianne, femme-tronc grotesque sortie du sac de farces et attrapes républicaines, qui n'est qu'une grosse vache à lait sacrée. Même les petits partis anarchistes en France (ainsi que "Charlie Hebdo" et "Siné Hebdo") ne font rien d'autre que sucer le lait de cette salope qui porte le Capital en bandoulière.

    Que Xavier Matthieu saccage une préfecture, et alors la République ressort ses espèces sacrées, qui sont exactement les mêmes que celle de n'importe quel banquier suisse capitaliste : l'or et l'argent.

    Est-ce que la jeunesse n'a pas mieux à faire que "d'emmerder le Front National" pour le compte de tel ou tel gouvernement de droite gaulliste ou de gauche soixante-huitarde ? Est-ce que Sartre, en qui sont réunis l'esprit soixante-huitard et l'esprit gaulliste ne trempe pas les mains dans la politique par pur goût de la merde, comme dit Céline ? Plus efficace encore que le gâtisme gaulliste pour maintenir dans un état de dépendance, le gagatisme sexuel de Cohn-Bendit. La révolution sexuelle est un produit capitaliste et les anars façon Siné sucent l'Oncle Sam non moins que Sarkozy. Et même : lui est payé pour ça.

    Les péripéties économiques font d'ailleurs que le vote FN profite désormais alternativement à la droite et à la gauche, et que ce parti est donc désormais parfaitement intégré à la mécanique horlogère électorale telle que la prônait déjà Maître Jacques Attali il y a quinze ans, dont les Etats-Unis fournissent le modèle : l'alternance pour ne rien changer.

    Les gazettes trompent leurs lecteurs quand elles prétendent que Sarkozy a fait perdre son pouvoir de provocation à Le Pen. C'est la conjoncture économique qui a démodé Le Pen. Sarkozy n'a fait que suivre le tempo.

    Quant à Le Pen lui-même, il est assez amusant de constater que c'est -en tant que provocateur- la même corrosion que les anarchistes façon Siné qu'il a subie, celle de l'argent. Au fil du temps, son idéologie de petit propriétaire, de politiquement incorrecte qu'elle était dans le contexte industriel est (re)devenue "bien portée".

    La planche à billets tourne à fond désormais, pendant que de la cathédrale capitaliste monte une prière pour que ce dérapage ne soit qu'une syncope et pas la Chute finale.



  • Frayeurs de bobos

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    Ce qui me frappe chez le dessinateur Cabu, une des rares “valeurs actuelles” que j’admire, c’est son anachronisme. Son talent, dans le lignage de Daumier, Bofa, Caran d’Ache, Sennep, “par-delà gauche et droite”, est anachronique. Son héritage et ses références : Homère, la Bible, bref la littérature universelle - anachroniques aussi.
    Ce travail acharné et patient pendant des lustres, deux ou trois idées par jour dressées sur le papier, "sur le métier chaque jour remettez votre ouvrage", ça non plus n’est pas commun de nos jours où les artistes et les philosophes bricolent des formules comme un magicien sort des lapins de son chapeau à double-fond ; à notre époque où les publicitaires - Andy Warhol, Beigbeder, Séguéla, Sarkozy -, tiennent le haut du pavé (au royaume des démocrates-crétins…)

    *

    Il y a donc un principe d’honnêteté chez Cabu. L’anachronisme de ses idées politiques, en revanche, participe de la médiocrité ambiante. Il faut qu’il dessine avec des œillères pour ne pas voir que "les mollahs, les curés et le Front-National" (belle synthèse des frayeurs bobos !), n’ont aucun pouvoir chez nous.
    Le ministre de l’Intérieur Sarkozy à la barre des "accusés" de "Charlie-Hebdo", c’est tout un symbole que Cabu a "oublié" de dessiner. Sarkozy était d'ailleurs plus à sa place dans cette parodie de justice en faveur des immondes cochons danois que Cabu et Charlie-Hebdo.
    Le meilleur des mondes, c’est fait, on y est, les forces du mal, les mollahs, les curés et le Front-national, ont été réduites à néant, Cabu n’a plus qu’à se taire et à mourir en paix !

    Selon Marx, pour que les idées acquièrent de la force, il faut qu’elles sortent des cénacles et des clubs élitistes pour se propager dans toutes les couches de la société. Les bobos peuvent dire merci à Charlie Hebdo pour ce travail de diffusion de leurs idées. Et surtout merci à Cabu, étant donné que ses comparses, le “rasoir” Philippe Val en tête, n’ont pas le dixième de son talent.

    Mais après tout Goya lui-même n'était-il pas un "salaud" ?
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