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Ruine de l'âme

« Dire que t’Serstevens était journaliste au Monde ! » C’est toujours l’effet que ça me fait quand j’en lis un morceau, je suis saisi par le contraste avec les emmerdeurs publics qui sévissent désormais au journal officiel de la République des Traîtres, entre une réclame pour les soutien-gorge Lagerfeld et une autre pour la dernière turbotraction Luxus.
Si les chevaliers d’industrie actionnaires du Monde étaient plus malins, ils se contenteraient de reproduire les vieilles piges des années cinquante.

Voici un petit extrait que Benoît XVI aurait mieux fait de lire plutôt que les niaiseries d’Adorno, Horkheimer ou Heidegger, avant de s’en prendre au classicisme de Roger et Francis Bacon.

LA SCIENCE DES ANCIENS

On peut se demander pourquoi les anciens, qui ont somme toute conduit la géométrie à un tel point de perfection qu’on n’y a presque rien ajouté depuis, n’ont pas songé à en appliquer les principes à la mécanique et à doter ainsi leurs contemporains de toutes les inventions qui nous facilitent - ou nous compliquent - l’existence.
La réponse peut sembler paradoxale : c’est qu’ils ne l’ont pas voulu. Il leur répugnait en effet d’abaisser une science purement spéculative à des applications matérielles qu’ils jugeaient indignes de la pensée.
Les grands philosophes, les plus grands savants, aiment la science pour elle-même, font des recherches pour découvrir la solution d’un problème, mais ne se soucient nullement de la mettre au service de notre commodité. C’est à grand peine qu’on a amené Pasteur à nous faire bénéficier de ses trouvailles : le principe une fois résolu, son application ne l’intéressait aucunement. Il se montrait en cela un génie digne de ce nom, un véritable philosophe.
Nous n’avons aucune raison de considérer comme une légende ce que nous raconte Plutarque au sujet d’Archimède (Vie de Marcellus). Il est certain que ce géomètre, pendant le siège de Syracuse par les Romains, a créé, pour défendre sa patrie, des machines puissantes qui empoignaient du haut des murailles les galères ennemies, les secouaient à les briser ou les enfonçaient dans l’eau, projetaient à de grandes distances des pierres du poids de vingt quintaux, incendiaient comme meules de foin, par le secours de miroirs et de prismes, les navires de la flotte romaine. Au tyran Hiéron qui le félicitait, le grand homme fit cette réponse nonchalante :
- Ce ne sont que jeux de petits enfants…

Une seule fois, deux disciples de Platon, Architas et Eudoxus, se mirent en tête d’appliquer à la mécanique - on la nommait l’organique - les principes de la géométrie. La réaction fut immédiate : PLaton, nous dit Plutarque, fut courroucé de ce qu’ils corrompaient la dignité de la géométrie en la faisant descendre des choses intellectuelles aux choses matérielles ; et les deux disciples furent chassés de l’Académie.
Il n’est pas sans grandeur ce dédain des sages de jadis pour les réalisations, je dirais populaires, qui ont mis la science à la portée des plus petits cerveaux. Mais on peut s’imaginer que si Archimède, Empédocle, Platon et d’autres géomètres ou philosophes n’avaient pas interdit à leurs disciples de matérialiser les découvertes théoriques, des villes comme Athènes et Alexandrie auraient eu, vingt siècles plus tôt, l’éclairage électrique sur l’Acropole, des tramways autour du phare, des hydravions dans leurs ports, des séances de cinéma sur l’agora.
Car ce sont jeux de petits enfants…

A. t’Serstevens, Escales parmi les livres

Commentaires

  • Elle me plait bien votre citation. on le trouve sans problème ce bouquin?...Faut-il se soucier de la contingence?....

  • Tu n'es pas sans savoir mon lapin que la psychologie est un prolongement de la philosophie. Freud n'a rien inventé, et surtout pas l'inconscient. Il a modestement essayer d'ajouter sa pierre à un édifice dont le moins qu'on puisse dire est qu'il était à son époque quasiment rongé jusqu'à l'os. Le critiquer est le plus grand service qu'on puisse lui rendre. Mais on se doit d'y apporter un minimum de rigueur et d'honnêteté. Reconnaissons-lui d'abord le mérite d'avoir résisté à l'occultisme 19èmiste (quand les jeux d'enfants deviennent des folies qui ne parlent plus raisonnablement du tout). Et puis surtout, à mon sens, il est à contre-courant de ce 19ème progressiste (rousseauiste) en réaffirmant le péché originel. L'enfant un pervers polymorphe, même les bobos d'aujourd'hui ne s'y retrouvent pas, alors les bourgeois viennois, tu penses...! Disons qu'il vivait comme un bourgeois si tu veux, mais quand on a femme et enfants à charge, peut-on vivre autrement? (c'est une vraie question hein!) cependant je crois qu'il s'est efforcé dans son travail d'être le plus objectif possible. Et grâce à dieu il n'y est pas parvenu. Il n'est qu'à éprouver les dégats que l'obsession de l'objectivité provoque au coeur des professeurs Nimbus du type Spendiatissimus. Tendre vers l'objectivité n'est pas s'y vautrer. En l'occurence il est préférable de ne pas oublier qu'il y a un sujet (un homme, c'est-à-dire un enfant qui parle), non seulement au départ , mais aussi à l'arrivée. Les anciens qu'évoque t'Sterstevens ne s'y trompaient pas en leur infinie sagesse.

    Tu dois avoir raison pour Marx, irrécupérable côté pub, mais j'y parierais quand même pas ma chemise. Pour autant, ton explication du "la propriété c'est le vol" est limpide... comme quoi faire l'âne est plutôt nourrissant (quand bien même on ne le fait pas tout à fait... consciemment).

    Ne te hâte pas trop de faire de moi un nihiliste à la Pascal ou diderotien. Charité avant tout, j'ai une confiance de charbonnier en Dieu et l'espérance chevillée à l'âme. Le frère Antoine (un franciscain) qui m'a confessé il y a deux jours a pris le risque de me mettre sous la protection de la Sainte Vierge or j'ai cru comprendre que ça ne se faisait pas. Peut-être a-t-il, à ton instar, pris ma vessie pour une lanterne et jugé qu'une femme serait plus à même d'y démêler le bien du mal.

  • "Escales parmi les livres" n'a pas été réédité. Il faut donc passer par un bon bouquiniste, espèce en voie de disparition, qui déniche les livres pour son client.

    ou bien :
    http://www.priceminister.com/offer/buy/54543449/Escales-Parmi-Les-Livres-Escales-Parmi-Les-Livres-Livre.html

  • Les franciscains voire les bénédictins, passe encore, mais gaffe aux dominicains, Fodio.

    A part ça je vous signale que je suis moi-même justement rousseauiste et progressiste et que ce que je reproche à la théologie augustinienne-janséniste de Benoît XVI c'est précisément le "retour au péché originel".

    Il faudrait que vous compreniez bien le "d'une part et d'autre part" de Marx, ce qu'il appelle aussi le "dédoublement", à l'opposé des théories de Freud ou de Nitche, anticommunistes (les rares qui ont relié Marx et Freud n'ont rien compris ni à Marx ni à Freud).

    Freud et Nitche ne sont pas si différents. Nitche est un luthérien à la fois admiratif de Luther et qui s'emploie à le démolir. Nitche ignore ce que c'est que le catholicisme, la meilleure preuve étant que la religion est pour lui Morale. Il ne sort pas du luthérianisme. De même Freud ne sort pas de son puritanisme. C'est un puritain qui veut se débarrasser du puritanisme, du poids de la culpabilité, du péché originel, mais qui n'y parvient pas plus que Nitche, car ni l'un ni l'autre ne veulent ou n'osent sacrifier les valeurs de leur classe. Ils se contentent d'une sorte de "parricide virtuel" - un procédé caractéristique de la propagande bourgeoise, soit dit en passant.

    Marx a parfaitement saisi cette différence. Il distingue utilement l'esprit allemand, qui consiste à tout ramener à la religion, considérée comme une morale, et l'esprit français, qui consiste à tout ramener à la politique. Cet esprit français, c'est celui de Louis XIV, Louis XV, des jésuites, mais aussi de Danton ou Robespierre.

    L'idée de démocratie-chrétienne est une idée antifrançaise, une idée allemande, et Benoît XVI ressuscite le vieux combat entre l'idéologie française et l'idéologie allemande. Benoît XVI attaque Bacon et Marx, mais aussi, indirectement, Bloy, Péguy, Claudel, Baudelaire, Barbey, Villiers, qui ont perpétué - dans l'opposition - cet esprit français dont parle Marx, qui est, si vous voulez, beaucoup plus proche de l'esprit anglais, que Marx révère comme Voltaire (Ca n'empêche pas les Britanniques, par leur cynisme, d'être à l'origine de la plupart des malheurs de l'Europe depuis le XVIIe siècle.)

  • Les bénédictins, mon lapin, c'est mes préférés, because que j'aime le travail manuel.
    Aussi je me retirerai, savamment ignorant et sagement inculte.
    Mais où je suis pour l'instant, que des franciscains, et un monastère magnifique! Tiens je t'envoie la photo, une fois n'est pas coutume.
    http://photos.igougo.com/images/p143972-Nice-Cimiez_Monastery_Nice_France.jpg

    Dis, tu crois vraiment que l'homme naît bon et que la société le pervertit?

    Pour Freud faudra repasser parce que là, c'est un peu gros... même pour un blaireau dans mon genre!

  • ...et tiens, impartis-moi l'illusion de croire que je t'apprends, bien à-propos, de notre ami Sigmund le bien-nommé, (rien à voir avec not' Saint Simon, tu crois?) qu'il considérait les "Frères Karamazov" comme un des trois grands romans majeurs du 19ème

    ...entre nous, Je suis pas loin de ratifier... à peu'd'chose près.

  • (qu'est-ce qu'elle a la mère l'oie qu'elle daigne pas répondre à une question, ma foi, sinon légitime, peut-être vaguement indiscrète, en tous cas sans intentions malveillantes, sur le sexe de ses oisons? serait-elle comme cette oie infatuée d'elle-même que dit Baudelaire?... du coup j'me suis souvenu d'une visite au Louvres en 2001, je crois, où j'apprenais la vie à une enfant de presque 14 ans qui était venue se taper une petite déprime, pubère et prénubile, chez son père...visite un peu forcée ("-c'est ça ou tu restes seule avec ton aimepétrois parce que moi j'y vais, jeune fille!") forçage qui lui fit arpenter les salles à cinq mètres derrière moi sans décrocher un mot... forçage dont je fus récompensé le lendemain par une tirade enthousiaste sur le bonheur d'éprouver un sentiment extraordinnaire de liberté de parole intérieur...enfin, c'est ce qu'il m'a semblé en entendre... bref... nous voilà dans l'aile Sully (je m'y revois encore) devant un marbre qui me laisse... de glace...mais de cette glace qui fait froid dans le dos...: à trois mètres en retrait agonise un crucifié par les mains (jointes au dessus de la tête et cloué à un bois) complètement nu, la virgule en berne!... vision terrible, s'il en est, pour une enfant si jeune...! me voilà donc , là, comédien d'un jour, à tourner comme un bourrin de sculpteur autour de ce marbre, intitulé, si je me souviens bien, L'enfant à l'oie... !... Foutre-Diantre-de pute-vierge que je me cacardais in petto... priant le ciel que ce tableau en trois dés d'un enfant serrant une oie aussi grande que lui par le colback soit assez fort pour distraire ma jeune protégée de la vue de cet effroyable pendard...
    ai-je prié assez fort ce jour-là? je l'ignore, mais la lolita en question a aujourd'hui 20 ans et son dernier coup de fil il y a deux mois était pour m'anoncer un, qu'elle était à Barcelone depuis trois mois, et deux, qu'elle était amoureuse... bref...
    Oh! vingt-dieux, ça va être l'heure de la messe, je file...
    bon dimanche mon lapin!

  • Pas mal le texte, j'aime bien et ça résume bien ce que je disait sur les mathématiques et la physique. Comme disait Feynman "La physique est comme le sexe: elle peut certes avoir des résultats concrets, mais ce n'est pas pour cela que nous la pratiquons." De la à s'opposer à la pratique de la théorie comme le fait t'Serstevens, c'est une idée très mauvaise car cela induit qu'il faudrait contrôler l'activité humaine - et derrière toute idée mauvaise se cache l'État. En général aucun savant réel ne s'intéresse à la pratique de ces idées. Feynman avait refusé de participer à un projet visant à faire un avion d'un tout nouveau type - il trouvait que faire des inventions après avoir posé la théorie, c'était simplissime et peu intéressant (dans sa jeunesse il faisait des inventions pour s'amuser, comme De Vinci inventait des croquis de machines). Il n'empêche que les idées de Feynman et de De Vinci ont été appliquées, pas par eux mais par d'autres, et que c'est grâce à ces inventions que vous pouvez nous sortir vos trucs sur "Nietzsche le luthérien mais anti-luthérien quand même". C'est le marché libre, dans lequel tout le monde y gagne (Feynman ne s'opposait pas à l'application de ses idées, il en avait simplement rien à foutre), faites vous une raison...

    (mes derniers posts, profitez de ce suc d'intelligence les amis!)

  • Fodio a dit : "Tendre vers l'objectivité n'est pas s'y vautrer. En l'occurence il est préférable de ne pas oublier qu'il y a un sujet (un homme, c'est-à-dire un enfant qui parle), non seulement au départ , mais aussi à l'arrivée"

    Superbe :-)

  • je vous répond, fodio, je vous répond! j'ai deux garçons et cinq filles. voilà vous savez tout!

  • Parce que vous croyez que la psychologie de Freud n'est pas grossière, peut-être, Fodio ? D'une façon générale, il faut comprendre que tous ces écrivains existentialistes ne poursuivent qu'un seul but : se JUSTIFIER, de Freud à Proust en passant par Nitche, Sartre, Gombrowicz. Non pas la critique mais la justification. Même Chardonne, Proust aérien, ne vise la plupart du temps qu'à justifier son divorce ; la plupart de ses romans doivent presque tout à ce motif. Justifier de la plus belle façon un divorce mal assumé. Voyez la quasi-impuissance sexuelle de Freud et de Nitche. De là découle leurs "pensées". D'une éducation où le sexe est tabou, Freud déduit une théorie (antiscientifique) où le sexe est à l'origine de tout. L ' « inconscient » de Freud vient du tabou puritain aussi sûrement que la pornographie vient du puritanisme yanki, avec toujours cette volonté du bourgeois de fuir ses responsabilités.

    Nitche se dresse aussi contre une éducation luthérienne mal vécue, à laquelle il attribue d'être aussi mal armé pour vivre.

    (Le "bon sauvage" de Rousseau est une notion difficile à comprendre. Pour Marx ce n'est pas une nostalgie mais une légère anticipation du bourgeois vivant dans un régime égalitaire ; le Yanki, par exemple, pour qui Rousseau imagine une réforme de la politique. Rien à voir avec les niaiseries de Bernardin de Saint-Pierre. De Voltaire, Diderot et Rousseau, c'est sûrement ce dernier qui est le plus "politique", c'est-à-dire le plus "moderne". Et Diderot, qui n'entendait rien à la politique et à l'économie le plus archaïque, le plus janséniste des trois. Sur le plan scientifique, c'est encore pire, Diderot en est resté à Démocrite !)

  • "Fodio a dit : "Tendre vers l'objectivité n'est pas s'y vautrer. En l'occurence il est préférable de ne pas oublier qu'il y a un sujet (un homme, c'est-à-dire un enfant qui parle), non seulement au départ , mais aussi à l'arrivée""

    Il a dit ça, lui?

    J'aurais peut-être du le lire alors, c'est une phrase qui contredit son dogmatisme (j'imagine que si j'essaie de la trouver dans son texte, il doit y avoir le mot "Spendius" quelque part, hein, Le mouton? Il aime tant retourner aux autres que ce qui n'est une caractéristique sienne) ...

    Tout ce que j'ai lu de lui, c'est :

    "Tu dois avoir raison pour Marx, irrécupérable côté pub, mais j'y parierais quand même pas ma chemise. Pour autant, ton explication du "la propriété c'est le vol" est limpide..."

    C'est plutôt l'erreur qui est limpide, mais je vais laisser parler quelqu'un d'autre pour l'expliquer (et la phrase est de PROUDHON, pas de Marx, et Proudhon s'est rétracté de cette phrase)

    http://jesrad.wordpress.com/2006/10/20/quest-ce-que-le-marxisme/

    "Le marxisme établit que chaque chose a une valeur qui dépend de la quantité de travail nécessaire à sa production, et cette valeur est le “juste prix” auquel ce bien peut être vendu. Ainsi, le même livre copié à la main doit être vendu plus cher que s’il était imprimé, et un trou rebouché vaut plus que le même bout de terrain, laissé intact. De même, une bouteille de rhum importée par bateau vaut moins cher que la même bouteille importée par chaise à porteurs (bouteille qui ne change pas de valeur en vieillissant); un verre d’eau a la même valeur dans le désert qu’ailleurs donc le vendre plus cher aux gens qui ont soif et n’ont pas accès à de l’eau ou n’ont pas pensé à en emporter avec eux c’est mal car on fait payer plus que la “vraie valeur” du verre d’eau.

    Donc le marxisme établit scientifiquement que chaque profit est “volé” au travailleur qui a produit le bien vendu. Par exemple, quand un boulanger vend son pain plus cher qu’il ne lui a coûté à faire, il est sans le savoir en train d’exploiter ignominieusement le meunier qui lui a vendu la farine plus cher qu’elle lui a coûté à faire, qui lui-même exploite ignominieusement le paysan qui lui a vendu son grain plus cher qu’il lui a coûté à faire, qui lui-même exploite donc ignominieusement … euh, qui ça ?

    On voit donc que le marxisme réfute le secret de la richesse: pour un marxiste, la richesse n’existe pas et ne peut pas être créée car il n’y a pas de profit, seulement un transfert de l’un à l’autre. Le marxisme est contre la richesse et pour la pauvreté, d’ailleurs un type s’appelant Marx (sacrée coincidence), et marxiste lui-même malgré ses violentes dénégations, résumait cette position dans ces termes: « Le travail lui-même est nuisible et funeste non seulement dans les conditions présentes, mais en général, dans la mesure où son but est le simple accroissement de la richesse. »

    Le marxisme s’oppose aussi au concept de la location, et de l’intérêt sur les prêts: quand un forgeron fabrique une scie et la prête à un menuisier pour qu’il puisse fabriquer des meubles et les vendre, en échange d’une fraction des bénéfices ou du prix de vente des meubles, c’est mal, il faudrait que le menuisier lui prête gratos, et que le menuisier vende ses meubles à prix coûtant. Cela pose un problème: pour vendre à prix coûtant, le menuisier doit savoir exactement son coût de la vie (en intégrant aussi les risques, d’ailleurs). Pas de problème, le marxisme justifie que, si le menuisier ne se nourrit que de nectar de fleurs et de caviar, ses meubles vaudront plus et donc il sera en droit de les vendre plus cher: ses clients devront reconnaître que ses meubles ont plus de valeur, et les payer plus chers.

    Le marxisme s’oppose aussi au concept de la division du travail. Par exemple, figurons-nous un patron propriétaire d’une usine avec des machines-outils dedans, idéales pour fabriquer des Bidules. Le patron achète la matière première pour faire un bidule pour 5 euros, emploie un ouvrier pour 15 euros par bidule fabriqué, et vend les bidules 50 euros.

    Pour quelqu’un de rationnel, le patron “vend” 35 euros la situation toute faite d’une usine avec une machine-outil toute prête et la matière première pour faire un bidule, tout prémâché, à l’employé, qui peut ensuite revendre le bidule 50 euros au patron, garanti, pour faire son profit de 15 euros par bidule, pendant que le patron fait son profit de 30 euros (et s’en sert pour amortir le coût de l’usine et des machines, et accessoirement se payer à manger). On voit que les deux se partagent le travail (l’un prépare la situation, prend pratiquement tous les risques, rassemble matières premières et outils nécessaires, s’occupe de la compta et de trouver des acheteurs, tandis que l’autre fait fonctionner la machine-outil) et les profits (5 euros de coût marginal, prix de vente 50 euros, bénefs de 15 et 30 euros pour l’un et l’autre).

    Mais dans la vision marxiste, les 30 euros de profit du patron sont forcément volés à l’ouvrier, qui devrait donc le payer 45 euros par bidule (moins le coût de la vie, tout de même) et ne pas faire le moindre profit. On peut aussi appliquer la même vision à un médecin qui embauche une secrétaire médicale: d’une manière ou d’une autre, soit le médecin exploite ignominieusement la secrétaire, soit c’est la secrétaire qui exploite ignominieusement le médecin, mais quoi qu’il en soit, si l’un d’eux gagne de l’argent, c’est louche."

    Il faut penser un peu plus loin que le bout de son nez et comprendre un peu l'économie, mais pour qui possède ces deux qualités, l'erreur est limpide.

    Lapin, vous n'avez vraiment rien compris, Nietzsche qui disait que se justifier est un acte d'esprits faibles... Votre analyse psychologique des personnages que vous n'aimez parce qu'ils ne sont pas en accord avec votre idéologie par contre, vous rend freudien, Fodio ne fait que compléter votre religion en y ajoutant la pièce manquante qui révèle tout l'édifice (car c'est une idéologie, une église, qu'on dise sur tout un tas de phrases idéologues une seule phrase intelligente comme Fodio, ça ne confère pas pour autant un esprit scientifique - la différence entre les idéologues et les esprits scientifiques tient dans cette phrase de Condorcet "Les amis de la vérité sont ceux qui la cherchent et non ceux qui se vantent de l'avoir trouvée") et toute l'imposture, Freud. "Il attribue à son éducation luthérienne d'être mal armé pour vivre", des phrases toutes faites, aucune volonté d'objectivité tout en se croyant objectif, c'est votre marque de fabrique, comme celle de Fodio, la marque de l'imposteur.

    Oui, oui, je sais, la censure...

  • C'est la plus-value capitaliste que Marx condamne et non le profit.
    À en croire des démocrates comme vous, Spendius, la richesse nous tombe du ciel et par conséquent la "Société générale" n'a spolié personne en jetant par la fenêtre cinq milliards après en avoir risqué cinquante.
    Il y a une réalité de votre côté, Spendius, que Marx ne pouvait pas prévoir (Il n'a jamais prétendu pouvoir tout prévoir), c'est la manne pétrolière ; c'est une des réalités sur lesquelles repose la fiction "Etats-Unis". Sans cette réalité, la confiance s'écroule et la dette des Etats-Unis devient "réelle", c'est-à-dire non plus perçue comme un investissement mais comme un abus de confiance.

  • "C'est la plus-value capitaliste que Marx condamne et non le profit."

    Pas de séparation idiote: Les deux, sur le plan des équations marxistes, sont liées, à tel point que si on en élimine un des deux, tout s'écroule. L'édifice marxiste, au début original, a vite été dépassé par les avancées dans le domaine, c'est tout.

    "À en croire des démocrates comme vous, Spendius, la richesse nous tombe du ciel et par conséquent la "Société générale" n'a spolié personne en jetant par la fenêtre cinq milliards après en avoir risqué cinquante."

    Quelle connerie...

    1)Je ne suis pas démocrate, je vous avez d'ailleurs fait part de mes analyses sur la démocratie très dures, plus que les votres.

    2)Arrêtez de nous sortir n'importe quel exemple bidon pour nous ramener votre marxisme dépassé. Bientôt, vous me direz que si le gamin du coin a volé de l'argent a un autre, c'est la preuve éclatante des défaillances du système capitaliste? Au contraire du marxisme, qui est une pure idéologie, le système capitaliste ne se prétend pas parfait. On ne peut pas choisir un exemple mauvais parmis des milliers d'autres bon (en pays capitalistes le PIB par habitant est très élevé, le système de santé est extrêmement bon, le système des fonds de retrait par capitalisation sont performants, et je pourrais y passer toute la nuit) en croyant que cela invalide ce qu'on veut attaquer. Ce qui vous manque, encore une fois, c'est l'objectivité, que vous remplacez par l'idéologie.

    Mais par contre, beaucoup des crises économiques sont dues à l'État, presque toutes, car l'État fausse l'économie, c'est aussi simple que ça. La crise des subprimes a été engendrée par l'étatisme (voir le lien dans le post "Triste tropisme"), de même que des produits de l'État comme le système monétaire centralisé (avec monnaie unique, prix fixés, etc) font des merdes en série qui aboutissent fatalement à des choses comme ce qui est arrivé à la Société Générale. Vous me direz, l'activité humaine en elle seule produit aussi beaucoup de bobards: Les médicaments soi disant révolutionnaires qui ne sont que des daubes, etc...C'est vrai. Mais depuis quand ça a été différent? Avant, l'émétique et la saignée étaient les remèdes officiels à tout les maux. La différence, maintenant, c'est que ces remèdes, répétés sous diverses formes, fonctionnent. Pourquoi vous plaignez vous? C'est hypocrite. Mais l'hypocrisie gouverne le monde mon ami, l'hypocrisie et la bêtise, l'un permettant l'autre et les deux impossibles à supprimer. Croire que cela est possible, révèle votre utopisme. Tout ce qu'un être intelligent demande, c'est de réduire ce qui est réduisible, et l'État est réduisible, pas le fait que la gamin du coin vole de temps en temps l'autre. Je suis réaliste, vous vous prenez comme un super héros, avec tout l'attirail "je suis un clandestin, caché des médias dans mon blog-forteresse", etc...

    Quant à croire que la richesse est éternelle: Cinquante milliards de piécettes et de papiers, c'est de la richesse pour vous? C'est une monnaie centralisée et fixée par l'État, ça ne veut rien dire et ça rend difficile au lieu de faciliter les choses. Vous raisonnez mal, et je vais inverser l'exemple pour le prouver: Marx, lui, considérait que la richesse était éternelle. C'est d'ailleurs ce qui soutient inconsciemment son idéal communiste: La bouffe pour tout le monde, c'est le Jardin d'Éden! Hors, il s'avère que la création de la richesse ne peut se faire de manière égalitaire mais seulement grâce à la concentration du capital, il peut pas y avoir à manger pour tout le monde en bref, l'idéal égalitaire n'existe pas car la richesse éternelle n'existe pas. Mais si il elle n'existe pas, ils nous faut un système qui permet de la gérer d'une manière aussi optimale que possible - et ce système, c'est le capitalisme, avec État diminué n'intervenant pas dans l'économie pour ne pas la fausser. Aussi, dans un système avec monnaie privatisée (comme il y en a souvent eu dans l'histoire), la monnaie est prise pour ce qu'elle est: Non pas de la richesse, mais la mesure d'une richesse, la mesure de la valeur subjective du bien.
    Un exemple qui clarifie bien les choses, c'est le suivant: Pour un économiste capitaliste, un "système économique" tel que le SEL est supérieur à celui utilisé par la Société Générale, car ne fonctionnant pas sur la monnaie classique. Marx comprendra d'ailleurs que l'argent unique pervertit l'économie, ce qu'il ne comprend pas, c'est que ce qui perverti l'argent - en le rendant unique - c'est l'État. Il renverse tout à la fois et ne prend pas le temps de séparer ce qui doit être séparer, ça a toujours été sa grande erreur.


    "Il y a une réalité de votre côté, Spendius, que Marx ne pouvait pas prévoir (Il n'a jamais prétendu pouvoir tout prévoir), c'est la manne pétrolière ; c'est une des réalités sur lesquelles repose la fiction "Etats-Unis". Sans cette réalité, la confiance s'écroule et la dette des Etats-Unis devient "réelle", c'est-à-dire non plus perçue comme un investissement mais comme un abus de confiance."

    ...

    (ce qui me fait rire, c'est que surement aucun des idiots qui vont ici béats devant votre blog n'ont compris ce que vous dites - car cela n'a aucun sens - mais ils sont tous près a applaudir, je vois déjà Fodio amener le bout de son nez.)

  • Le capitalisme ne se prétend pas parfait, en effet, les krachs ne passent pas inaperçus, mais il se présente comme un système équilibré, au bout du compte.
    C'est "Le meilleur des mondes possibles". Guy Sorman-Pangloss va se promener en Chine, il y voit l'oppression, l'esclavage partout, mais il n'en pense pas moins qu'il faut en passer par là pour que la Chine soit heureuse un jour (heureuse = riche, pour Sorman). Qu'est-ce que vous proposez d'autre ? Demande Guy Sorman, qui se croit malin. La première mesure à prendre, étant donné que le capitalisme est actionné par des imbéciles, serait d'empêcher un maximum de Guy Sorman de nuire en publiant des idées idiotes.

    La phase qui suit l'industrialisation brutale et sanglante de l'Europe, que Sorman méconnaît complètement, c'est la phase impérialiste, d'exploitation coloniale intensive. Question : quel continent servira à fournir de la chair à canons et à usines aux Chinois s'ils acquièrent un jour un niveau de développement comparable à celui atteint par l'Europe au XIXe siècle ?

    Quant aux Etats-Unis, c'est très simple, le papier-monnaie (fiducia) repose sur la confiance, comme n'importe quel économiste sait. Le jour où le doute excèdera la foi dans le dollar US, c'en sera fini de la crédibilité du Trésor américain ; les créanciers voudront réaliser leurs créances au plus vite au même moment. Dans ces cas-là les créanciers peuvent faire une croix sur leur créance, mais le débiteur, c'est bien le moins, se retrouve étranglé financièrement.
    D'où les efforts de Poutine pour ne pas dépendre entièrement des oligarques et conserver une marge de manoeuvre politique.

  • Quelle délire...

    En plus, je connais pas Guy Sorman. Vous, vous connaissez Hoppe?

  • je crois savoir, mon lapin, que la psychologie de Freud est tout sauf grossière, mais tu m'accorderas sans peine que j'aurais mauvaise mine à vouloir le prouver. Non pas antiscientifique comme tu fais l'antijournaliste (encore que) mais non-scientifique comme la géométrie non-euclidienne. Il n'y a pas vraiment de moyens honnêtes pour adapter les principes de la science dite moderne (validité, fiabilité corroboration, etc.) à la parole. Le verbe nous vient de Dieu, Verbe ET Dieu. Or poser Dieu en équations, même quantiques ou supra(ragnagna)quantiques, c'est-à-dire prouver l'existence de Dieu, voilà qui me ferait perdre la foi aussi sec. Un type qui parle, disons Spendiquito par exemple, qui dit tout et son contraire dans la même phrase, est-ce juste pour le plaisir (la jouissance?!) de nous apprendre quelque chose? je crois, disons que j'entends, qu'il s'agit là d'une passion, au sens étymologique et donc biblique dans un seul et même souffle (celui du Saint Esprit, ça va de soi pour toi et moi, mais pour lui? (charité avant tout, tu me connais!)). Jouissance et souffrance ne se distinguent pas dans l'inconscient. Et ceci est impossible à comprendre pour qui ne l'a pas éprouvé. Je m'empresse d'ajouter, parce que c'est toi mon lapin, qu'il n'y a pas que sur un divan qu'on peut vivre cette expérience. Quoi qu'il en soit, c'est du côté de l'empirisme. Les théories, elles, sont du côté du TTP (Theo Tout Puissant!)

  • "Prouver l'existence de Dieu par des équations quantiques"

    Non, finalement, il y en a un qui est plus délirant que vous, lapin.

    "Un type qui parle, disons Spendiquito par exemple, qui dit tout et son contraire dans la même phrase[ha?], est-ce juste pour le plaisir (la jouissance?! [ho!]) de nous apprendre quelque chose? je crois, disons que j'entends, qu'il s'agit là d'une passion, au sens étymologique et donc biblique dans un seul et même souffle (celui du Saint Esprit, ça va de soi pour toi et moi, mais pour lui? [gné?]"

    Ah bah pour moi cela va de soi aussi, c'est emprunt de logique...

  • "Ah bah pour moi cela va de soi aussi"

    ", c'est emprunt de logique"

    Regardez, je suis cohérent!

    Oui, c'est vrai, je jouis. Ah, quel dégueulasse je suis...

  • Est-ce que c'est le point de vue bloyen sur le peuple à la nuque raide qui te fait prendre Freud pour ce qu'il n'est pas, Lapin, mais alors pas du tout. L'humour noir d'un mauvais juif (apparemment) nous laisse entendre à nous les justes que l'inconscient freudien, c'est l'inconscient de Dieu, puisque Dieu, pour nous, parle ET commande. Et qu'il faut bien qu'on lui réponde, comme dit le poète... si désespéré qu'il soit, Vigny est inconsciemment cette femme progressiste et rousseauiste que tu déplores par ailleurs, la moderne plaintive, sans nom, sans sexe, sans parole et qui le plus souvent se prend pour un homme quand ce n'est pas son homme qui se prend pour elle.

    Vous inversez tout, cher Lapin (hé hé hé, je t'imite bien hein!) quand vous dites que Freud veut se déculpabiliser. Il affirme au contraire une culpabilité inconsciente, à savoir dans l'inconscient, le surmoi, l'idéal du moi, le ça qui ne pense qu'à jouir, le phallus qui nous la coupe, la castration qu'il relit au mythe, une histoire imagée, celle d'Oedipe, l'homme au pied abimé, celui qui a donc du mal à prendre son pied avec les bonnes personnes, ce qui l'amène à tuer son père pour rien, si ce n'est pour baiser sa mère sans même le savoir, le salopard....est-il coupable, lui, d'être né dans les circonstance qu'on sait?
    comment penser sans parler du mythe qu'il (Freud) forge pour la scène primitive de l'interdit de l'inceste...tout ceci rejoint de facto et de droit ce qui du christianisme et plus avant du judaïsme est refoulé en lui pour rejaillir sous la forme de théorie de l'inconscient.
    Plutôt que de choisir d'y entendre que cette théorie le déculpabilise, il faut bien entendu entrelire qu'au contraire elle le fait se couper dans sa logique, qu'il est donc coupable, puisqu'il parle dans le dos de Dieu... et ses tables se sont brisées.
    Mais on peut essayer de les remettre en place, comme l'a fait Lacan dans son Discours aux catholiques, et s'apercevoir alors que Dieu est infiniement ironique quand il s'y met!
    Le dernier restant de la colère de Dieu, cette ire honnie, c'est pour ma pomme?

  • Rousseau est peut-être très politique mais ce qu'il a laissé, tout comme Freud d'ailleurs, c'est une suite de suiveurs qui ne l'ont pas entendu proprement, c'est-à-dire dans tous les coins comme tu le fais, et comme je le fais avec Freud.
    Ce qui m'amène à me demander comment vivre l'action politique puisque inévitablement nous ne serons jamais entendu comme il faut.
    Alors, jardiner comme l'orgueilleux Voltaire, certes c'est plaisant, chasser comme le fier Hemmingway, baiser comme Portnoy, bouffer comme Rabelais, frimer comme personne (comme tout le monde), buller comme Lafargue, s'enrichir comme Staline, envier comme Poutine ou se mettre en colère... comme qui?

  • Le plus marrant, c'est que tout le monde s'en fout, de vos sketchs, le Lapin en premier, qui s'en sert seulement comme rebond pour sa pensée, infiniment plus intéressante et scientifique.

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