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En hommage à la critique

Parce qu'à cause des grimaces de Beigbeder ou Daniel Picouly, Philippe Sollers, on pourrait finir par croire que la critique est une affaire de chimpanzés accrochés aux branches de la littérature, j'ai jugé bon de recopier ici un exemple de jugement honnête, d'avant le parasitisme, en hommage à la Critique :

"Victor Hugo vint, Alexandre Dumas vint, et avec eux le troupeau de leurs imitateurs ; la monstruosité des Iphigénie et des Athalie céda la place à la monstruosité d'une Lucrèce Borgia, à l'engourdissement succéda une fièvre chaude ; on prouva que les classiques français avaient plagié les anciens, - et voici qu'apparaît Mlle Rachel et tout est oublié, Hugo et Dumas, Lucrèce Borgia et les plagiats ; Phèdre et le Cid se promènent à pas comptés sur la scène, en débitant des alexandrins bien tournés, Achille parade avec ses allusions à Louis le Grand, et Ruy Blas et Mademoiselle de Belle-Isle ne sortent plus des coulisses que pour se réfugier aussitôt dans des fabriques allemandes de traduction et sur des scènes nationales allemandes.

Ce doit être un sentiment bienheureux pour un légitimiste, en écoutant les pièces de Racine, de pouvoir oublier la Révolution, Napoléon et la grande semaine ; la gloire de l'ancien régime surgit du sol, le monde se couvre de tapisseries de haute lice, Louis l'absolu se promène en veste de brocart et en perruque à queue à travers les allées taillées de Versailles, et l'éventail tout-puissant d'une maîtresse régit la cour heureuse et la France malheureuse."

Avouez que si on tombait là-dessus dans "Le Figaro" ou "Le Monde", au milieu des pitreries habituelles de je ne sais quel mercenaire, on sursauterait. Le critique résume ici magistralement les trois-quart de la littérature allemande dans sa formule : "une fabrique de traduction". Et parmi les traducteurs, un sacré paquet de traîtres.

(Qui devine l'auteur recevra mes félicitations immédiates et mon propre ouvrage dédicacé un peu plus tard.) 

Commentaires

  • Le rythme, le ton, la hauteur de vue, l'inspiration enfin : tout dans ce passage m'évoque l'immense Balzac.

  • Raté. C'est cependant d'un grand admirateur de Balzac, qui sauve à ses yeux l'honneur de la science française.

  • Au hasard, mais vraiment au hasard, je ne vois d'ailleurs pas pourquoi j'y pense ?
    Marx !

  • Non ! Vous êtes tombé dans le panneau. Mais vous me donnez l'occasion de répéter que pour Marx comme pour Bernanos le hasard est le Dieu des imbéciles laïcs, capitalistes ou démocrates-chrétiens.

  • Je crains que t'Serstevens ne soit trop tardif, mais je le tente, vu que toutes les fois qu'il a été question d'histoire littéraire ici depuis un ou deux ans, il était dans les parages ? (ce serait nul de gagner sur un calcul aussi mesquin !)

    Mais ce doit être plutôt un contemporain de Proust. Lequel ?

  • Je dirais Barbey d'Aurevilly.

  • Ah, oui, j'aime bien t'Serstevens, surtout parce qu'il dit du mal des Romains en général et de Cicéron en particulier, mais ce n'est pas lui.

    Quant à Barbey, ce n'est pas qu'il soit mauvais critique mais il me paraît beaucoup trop 'romantique' pour s'en prendre ainsi au régime de Versailles.

  • A propos de Marx, je plaisantais...
    A propos du hasard, il me semble que vous faites plutôt allusion à une citation de Bloy que de Bernanos.
    "Il n'y a pas de hasard, parce que le hasard est la Providence des imbéciles, et la Justice veut que les imbéciles soient sans Providence."
    Pour revenir à votre petit jeu, l'anti-romantisme me semble la marque d'un esprit "Action Française". Ce n'est pas de Maurras, vous ne l'aimez guère, mais je resterais dans la même école à cause de l'anti-germanisme. Bref j'opte pour Léon Daudet.

  • Allez je continue de m'enfoncer : Paul Claudel ?

  • - Pas de quoi plaisanter avec Marx, c'est un bon critique lui aussi qui n'a pas raté Chateaubriand, prédécesseur de Proust sur le terrain du grand n'importe quoi poétique.
    BHL et d'Ormesson ont raison de se dire les héritiers de Chateaubriand ; il suffit d'appliquer le facteur temps à Chateaubriand et on obtient les indignations éventées de BHL et la théologie gâteuse de d'Ormesson (ou Jean Guitton).
    Quand BHL parle de son intérêt pour Piero della Francesca, on dirait Proust s'émerveillant sur une biscotte (le coup de la biscotte précède celui de la madeleine dans la chronophagie de Proust.)

    - Le problème avec l''Action française', c'est qu'elle aurait été plus justement étiquettée 'L'Inaction allemande'. La religion laïque de Maurras est encore plus bête que celle de Hegel. Au moins Hegel ne nie pas le progrès, à défaut d'en comprendre le sens. Maurras c'est un poète, un ingénieur, il bricole l'histoire à sa convenance.

    La haine de l'Allemagne de la part de l''Action française' est parfaitement incompréhensible contrairement à celle de Bloy. Du moins on comprend que l'Action française gaulliste ait par sa germanophobie voulu dissimuler que les principes nazis et les principes gaullistes étaient à peu près similaires (L'esthétique de Malraux, par exemple, est modelée par celle de Hegel. Maurras est incapable d'une esthétique, il confond les Romains et les Grecs.)
    Contrairement à ce que vous dites les crétins d'Action française ont beaucoup fait pour la gloire de Chateaubriand ou de Stendhal, par exemple. Quoi de plus boche que Stendhal et Chateaubriand ? Je vous rappelle que pour Stendhal, le style, c'est le 'Code civil'. Ce n'est qu'à moitié une boutade de sa part.

    - Et ce n'est pas fini ! Il y a maintenant à l'AF ce demeuré profond de Paul-Marie Coûteau. Et le curé Tanouärn, somme d'athéologie ; la dernière fois que je suis allé sur le blogue de ce prêtre décadent, il y faisait l'éloge de Feuerbach ! De fait Feuerbach a tout les atouts pour méduser durablement les renégats luthériens ou les curés jansénistes (et Althusser).
    Il n'a impressionné Marx que quinze jours, avant qu'en quelques phrases sèches il ne réfute la démonstration de ce pétard mouillé de Feuerbach. Je vous donne ma version de la thèse sur Feuerbach de Marx : 'Ce n'est pas parce que l'abbé de Tanouärn et ses semblables sont des imbéciles que Dieu n'existe pas.'

    (Pas Claudel non plus, intelligent mais trop lâche pour se mouiller à ce point.)

  • Ah oui, j'ai oublié de dire du mal de l'imbécile Boutang étant donné que BHL se charge très bien de montrer dans un de ses bouquins la pleutrerie du bonhomme Boutang.

    S'il m'avait été donné de couler la barque de l'AF, ou de faire un bon brasier de toute cette poétique métèque j'aurais sauvé Nimier, nonobstant son emmerdeuse de fille qui lui a volé son nom, et surtout Gaxotte, qui a rétabli la vérité sur Louis XV.

  • Si j'ai bien compris j'ai faux...
    Mise à part ça, je voudrais bien que vous me trouvez une phrase où Maurras fait l'éloge de Chateaubriand.
    Quand à Stendhal, Maurras ne l'appréciait guère et c'est l'une des causes de son éloignement et de sa rupture en 14 avec les futurs fondateurs de La Revue Critique dont l'un des animateurs sera Henri Martineau, grand stendhalien s'il en est. A ce différend esthétique s'ajoute une condamnation du "gauchisme" de ce groupe, la question sociale "n'intéressant" pas particulièrement Maurras.

  • Eh bien il y a bien longtemps que j'ai refourgué les oeuvres de Maurras aux puces... Plus sérieusement j'ai dit que l''Action française' en général, était bien disposée à l'égard du ludion Chateaubriand.

    Je recentre ma thèse sur Maurras, donc: c'est un poète exclusivement qui se fout complètement de la science et de l'art (pour un communiste la poésie et l'art s'opposent). 'Un poète qui se fout complètement de la science et de l'art' : on a défini ainsi l'Allemand. Donc Maurras est un amoureux sentimental et fanatique de la France - bien peu catholique et bien peu grec par conséquent, malgré sa prétention à jouer de la lyre grecque, et en tant qu'amoureux de la France il voit l'Allemand comme un rival. Même le Drieu nazi est moins bête que ça : il a compris que les Yankis et les britanniques représentent un danger beaucoup plus grand de tomber dans la barbarie.
    Tandis que Bloy, ça n'a rien à voir, il déteste la philosophie allemande comme Péguy et Claudel : Hegel, Schopenhauer, Kant, qui puent le monachisme rétrograde à plein nez.

    Malheureusement si le caractère profondément hérétique de la "pensée" de Maurras a été élucidé par quelque théologien catholique déjà, ce n'est pas au nom de cette hérésie malheureusement mais de petits calculs mesquins que l'AF a été condamnée. Cette condamnation et Gaxotte, voilà ce qu'il reste.
    (Maritain aussi a été disciple de Bloy, et on ne peut pas dire non plus que Maritain ça crève le plafond.)

  • Edmond de Goncourt ? (ne vous vexez pas, je ne peux pas ne pas jouer, et je n'ai que des idées pourries, celle-ci est la moins pathétique)

    Votre ouvrage, c'est la chose sur Hegel ? ou je n'ai rien suivi ?

    Et quelle est la différence entre la poésie et l'art ? (j'aime quand vous traitez en dix lignes ce qui a fait couler des milliards de litres de salive et d'encre depuis l'invention de la rhétorique, sincèrement, j'aime, ça fait du bien)

    Du reste vous avez le même tic que t'Serstevens, vous aimez vous faire remarquer en débinant des oeuvres patrimoniales (Cicéron, Chateaubriand, BHL, ah non pardon, mais quel temps perdez-vous encore avec ces futilités qui passeront mieux que le café, tiens au fait je n'ai pas réussi à finir les derniers jours de Charles Baudelaire, on peut être victorienne et avoir ses limites). C'est le genre artiste, qui s'oppose au genre hussard de la république (qui vénère, protège admire et parfois ignore uniment l'intégralité du patrimoine culturel) ; faut bien reconnaître que le premier est bien rare aujourd'hui. Mais t'Serstevens admire beaucoup, souvent, abondamment, plus que vous. Ca compense. Parfois je me demande si vous avez un autre blog secret où vous ne vous livrez qu'à l'exercice d'admiration, pendant de celui-ci ? ou si justement ici c'est l'égoût où vous crachez votre bile pendant qu'à longueur de journée et de vie "normale" vous écrivez professionnellement des choses douces et caressantes, ou alors vous les dites, par exemple si vous travaillez à Disneyland ?

  • Péguy ? Drieu ? Rebatet ?

  • Rabelais ? Théophile de Viau ? Morand ? Dantec ?
    A ce compte, je vous cite tout la Laffont-Bompiani

  • Sincèrement admettez que vous lisez surtout, Nadine, des auteurs comme Proust ou Daniel Arasse, fétichistes immondes qui n'aiment rien tant que tourner autour du pot et détourner l'art de son sens véritable. Ce que vous aimez vous aussi, même si c'est plutôt dans sa version féminine, ce sont les spéculations germaniques. Si le crétinisme de Proust est plus élégant que celui d'Heidegger ou Kant, il n'en est pas moins crétin. A un moment je me suis même dit que si vous me citiez Paul Valéry ou un autre connard de ce genre en plus de Proust, je ne vous causais plus, car qu'est-ce qu'on peut bien dire à un mur ?

    La différence entre un artiste et un poète, justement elle est là : un poète ça ne le gêne pas qu'on puisse lire Balzac ET Proust, puisque pour lui tout n'est qu'une question de tempo et de rythme, de style, de couple, de consonance ou de dissonance, de sentiment.

    Un artiste en revanche ne peut pas admettre qu'on lise Balzac ET Proust alternativement car cela signifie n'accorder aucune attention à leurs significations prosaïques à l'un comme à l'autre, pour résumer c'est un combat à mort entre Proust et Balzac, "Le Temps retrouvé" contre "La Peau de Chagrin", la puissance contre la force.

    La poésie est une occupation de Romains, pour ne pas dire de Babyloniens, l'art un métier de Grecs. Au sommet de l'esthétique allemande il y a la poésie, que les communistes considèrent avec mépris.
    L'Etat totalitaire de Hegel est un Etat fondé sur la poésie. C'est précisément ce qui fait de Marx un très grand théologien catholique : car au moment où le clergé se vautre dans la fange de la poésie -qui n'a son petit haïku en réserve aujourd'hui pour épater la galerie ?- au moment où le clergé écarlate se vautre dans la fange il dit : "Qu'est-ce que c'est que cette poésie satanique que l'Etat de Hegel ? Je ne veux pas pour l'humanité de ce Léviathan qui cherche à dévorer la Vérité."

    (Etant donné que je prétends savoir ce qu'est l'art et en quoi des nécrophiles comme Proust lui portent atteinte, il y a peu de chance que je cite le ou les Goncourt.)

  • Ne devine-t-on pas que ce critique-là n'est pas Français ?

  • D'un point de vue stylistique, je vous assure que non...du moins ça semble écrit en français. C'est une traduction ? Vous me surprenez ?

  • Bon, un étranger admirateur de Balzac : Engels ? Dostoievski ?

  • Eh oui, Engels, bravo ! Déçu par la France comme Marx le fut par Paris, mais néanmoins intéressés au plus haut point par la science de Balzac : "La liberté de la presse nous tuera."
    Un double point de vue sur la France et Balzac que je peux comprendre même si je préfère Villiers de l'Isle-Adam, étant né dans une France où grouille entièrement la racaille sociale-démocrate et gaulliste et où la France ne subsiste plus que dans les livres.

    Marx & Engels : non pas la correspondance quasi-'homosexuelle' de Montaigne et La Boétie, mais un binôme combattant qui à lui seul alarme toute la clique des imposteurs couronnés et casqués d'Europe. C'est autre chose que la grotesque et sanglante épopée napoléonienne repétée par Hitler.

  • Je cite : "mais un binôme combattant qui à lui seul alarme toute la clique des imposteurs"
    Ça fait pas mal de temps (et encore et encore) que ces alarmes sonnent dans le vide sidéral, mais bon. A croire qu'ils sont sourds tous ces gens ! (On se croirait à Tchernobil - avant la chute !)
    Je cite encore (désolé...) : "Marx & Engels : non pas la correspondance quasi-'homosexuelle' de Montaigne et La Boétie,"
    J'aime beaucoup le mot "quasi" : C'est vrai que le toucher rectal des vieilles prostates est sans doute une "quasi" sodomie.

    Mon bon Lapinos, laissez donc "tomber" Marx et sa soeur Engels ; ils n'ont même plus de peau sur les os ces guignols.
    De la poussière mon vieux, de la poussière.
    Il y a sans doute désormais mieux à faire (agir) sur la terre des vivants non ?
    Rappelez-vous la pensée de Balzac : "Les créanciers, gens précieux, car ce nom veut dire qu'ils ont foi en nous" (le père Goriot)
    Qui est créancier ou débiteur de qui désormais ?
    Où est la foi ?

  • Je voulais dire Lothar qu'au moment où ils publient leurs bouquins et leurs articles, Marx et Engels inquiètent sérieusement les monarchies et les dictatures républicaines de toute l'Europe, qui leurs collent les flics aux basques 24h/24.

    La puissance totalitaire 'quantique' s'est substituée depuis aux dictatures et a trouvé les moyens, le cinéma en premier lieu, de parer la force de la langue écrite.
    L'acharnement contre Céline, des BHL et des Houellebecq, des Sollers, maquignons envieux, c'est encore l'histoire de la bourgeoisie et de son régime totalitaire contre la langue écrite et sa liberté.

    Vous pourriez aussi bien citer les paroles du diable dans Balzac et faire croire que Balzac en fait des devises chrétiennes ! Alors que la grande modernité de Balzac c'est d'avoir montré comme Daumier l'immondice de la Loi laïque et de ses acteurs : magistrats, avocats, assureurs, experts-comptables, courtiers, journalistes du 'Figaro', tous métiers que la démocratie-chrétienne a rendus honorables au risque d'expédier ses sectataires au huitième dessous de l'Enfer, que Dante attribue aux simoniaques. Peut-on être chrétien et prêteur sur gage en même temps ? Votre curé de paroisse le pense peut-être, mais sûrement pas Balzac.

    Au nom de la quantique a lieu en ce moment dans le sous-sol suisse financée par un crédit de TROIS BILLIONS D'EUROS une 'expérience' prétendûment scientifique baptisée 'Large Hadron Collider' qui a tout d'un projet satanique.
    Pourquoi : parce que ce projet pharaonique débouchera sur un résultat nul. Avant même que l'expérience ait pu débuter, ses instigateurs (Léon Lederman par exemple) préparent déjà l'opinion publique et les irresponsables politiques à son échec. Je cite de mémoire Lederman : "Si rien n'était découvert au terme de l'expérience LHC, ça serait déjà une découverte." Autrement dit si trois milliards d'euros ont été dépensés en vain, ils ont été dépensés pour quelque chose. Il s'agit de ne pas compromettre la demande de sept milliards d'euros de financement déjà en cours d'un nouvel appareil pour que ces imbéciles continuent de faire joujou.

    Je vous rappelle qu'aux frontières de l'Europe des gens meurent encore de faim, Lothar, et qu'il est difficile de les mépriser plus ouvertement qu'avec cette expérience 'quantique'.
    Si Marx ne prend pas Darwin au sérieux c'est d'ailleurs précisément en raison du caractère quantique de l'évolutionnisme darwinien qui ajoute aux observations subjectives de Lamarck -pourquoi pas ?- le principe des grands nombres sur lequel repose aussi la physique quantique. Un quantique tel que Malthus n'a pas résisté de son temps plus de quelques mois ; ça fait en revanche des années que la quantique est enseignée comme une science dans les écoles de commerce et les facultés d'économie.
    La bonne dizaine de prix Nobel qui a apporté sa caution scientifique de suppôts de Satan sortis de Princeton aux gangsters de la finance internationale, cette brochette de bâtards capitalistes schizophrènes mérite le qualificatif de "quantique".

    Vous avez dit être séduit par la 'quantique' tout en étant ignare dans le domaine de la science physique : vous avez défini ainsi le principe de la religion et de la science laïques : ne rien y comprendre, mais être séduit quand même. Ainsi des millions de Français, y compris des chrétiens, croient dans la science de Darwin sans rien connaître de ces principes. La superstition prise pour de la science.
    La théologie de la Libération détruira cette superstition pièce par pièce, roulement à billes par roulement à billes, la superstition anglicane après la superstition luthérienne.

  • Merci de répondre si gentiment à certaines de mes questions, et allez donc au diable avec vos spéculations sur mes lectures. Je n'admets rien du tout, vous n'avez pas idée de ce que je lis, a fortiori de ce que j'aime lire. Si je vous faisais une confession complète de mes lectures des quatre ou cinq derniers mois, vous seriez surpris je pense. Vous me mépriseriez peut-être encore davantage, mais au moins ce serait fondé sur quelque chose.

    Félicitations Saddam, et merci d'avoir gagné si vite. Ces devinettes sont un vrai prurit, on ne peut pas s'empêcher de jouer, même si on sait qu'on se fait du mal.

  • Donc vous me prenez à peu près pour votre confesseur, Nadine ? De Proust à Stendhal, il n'y a qu'un tout petit pas vers le XVIIIe siècle et la science. Je n'ai pas le souvenir que Stendhal dépasse les lieux communs sur la peinture italienne.
    A travers la grille du confessionnal, je ne peux qu'essayer de deviner.

  • Pfff, Stendhal, encore à l'eau.

    Bon, bas les grilles. Ce ne sont pas des péchés je crois.

    Ceux que j'ai eu plaisir, voire joie, à lire : E.M. Forster, Louis de Bernières, Balzac (2), Villiers de l'Isle-Adam (merci à vous), Juan Rulfo, Almudena Grandes, Carlos Ruiz Zafon, Jean Raspail (1), Marc Lambron, Lao She, V.S. Naipaul.

    Ceux que je ne garderai pas à la maison : Bégaudeau, Michel Déon, Jean Raspail (1), Michel de Grèce.

    Ceux qui vont allumer le feu cet hiver, après avoir amorcé les grillades de la fin de l'été : Muriel Barbery, Larry Collins, BHL, Lauren Weisberger.

    Je dois en oublier, ça c'est comme les vraies confessions. Et je ne compte pas ceux que je n'ai pas finis. Voilà, mais en gros depuis le premier août on a ça. Ce n'est pas représentatif de mes goûts exactement, mais au moins ce sont des faits et puis je n'allais pas remonter à la classe de onzième non plus. Il y a des saisons où les vieux romanciers de droite sont moins présents, je vous le dis.

    (Jusqu'à présent je n'avais jamais songé qu'à soigneusement cacher mon ignorance totale de Paul Valéry, c'est malin maintenant je suis presque fière !)

  • J'espère que vous ne lisez pas Balzac à la même vitesse que Naipaul ou Raspail.

  • Peut-être bien que vous devriez essayer le 'Journal de Drieu' afin d'abjurer définitivement votre gaullisme ?

  • Si vous le dites ! je verrai à ça.

    En y repensant, j'avais oublié 3 Ian Fleming, dommage car c'est vraiment ma découverte de la saison. Bon, ça se lit effectivement vite ça aussi.

    Pour Balzac je me force à prendre le temps de déguster, mais il est terrible le bougre, car pour invraisemblables que soient les intrigues on tremble tant pour ses personnages que cette lenteur est une torture.

    J'ai pensé à vous tout à l'heure dans le poste ils disaient que Lévi-Strauss était "proustien" - je crois parce que chez les Nambikwara comme chez les Swann la musique c'est quand les paroles ne suffisent plus, enfin je n'ai pas bien écouté, je faisais du gâteau au chocolat.

  • Faut surtout comprendre que Balzac, c'est l'anti-Proust. D'où vient qu'il n'a pas de style, comme l'observe Céline après T. Gautier. Inaptitude de Karl Marx et de Balzac à la poésie. La peinture contre la poésie, Athènes contre Rome, catholiques contre protestants, Marx contre Hegel.

    De fait la pensée de Lévi-Strauss est musicale et donc inapte à dégager des 'structures'. La musique (comme les femmes) est mesure et temps (conventions).

    Un musicien ou un poète sera tenté par l'analogie entre le langage et la musique, analogie qui n'est pas valable. On retrouve là la différence entre l'architecture du 'Bauhaus' ou du 'bunker' et celle de Michel-Ange. Les bunkers de Jean Nouvel, contrairement aux apparences, n'ont pas de structure.
    C'est pour cette raison que je prends les remarques de Proust sur la peinture comme des attentats contre l'art.

    Vous vous trompez lourdement sur le compte de t'Serstevens et sur le mien au passage ; t'Serstevens est absolument logique et sincère dans sa défense des Grecs contre les Romains, ce n'est pas une pose de sa part.

    N'extrapolez pas l'hypocrisie bourgeoise de Proust à toute la critique.

  • Ce n'est pas une pose mais il éprouve un plaisir certain à dire son mépris de certains "3 étoiles au guide vert - vaut le voyage" qui tient certainement au sentiment d'appartenir à une espèce en voie de disparition dans la société bourgeoise de son temps. En n'exaltant que ce qu'il trouve beau, il combat le "bon goût" et s'offre le fameux luxe aristocratique de déplaire. Je ne doute pas de sa sincérité, plus que de la vôtre. Et prouvez moi que je me trompe quand je dis que vous n'avez pas l'admiration bavarde (sauf pour Marx - qui a dit hélas là-bas dans le fond ?).

    Quant à ce que vous dites du style de Balzac, je vois que vous n'avez toujours pas lu le Lys dans la vallée, et vous avez tort. C'est tout entier un exercice de style à la fois impétueux et écrit à la virgule près, une tapisserie orientale qui reprend les mêmes motifs sans cesse tout en les nuançant, l'écriture la plus sensuelle, synesthétique, vive enfin ; et tout cela avec un fond d'une grande richesse de pensée, différentes voix (beaucoup de discours, des lettres géniales), de l'humour, une réflexion sur les femmes et le mariage, la chair, la maternité, la pureté, le devoir, très fine et vraiment à vif en même temps. Orientalisant, impossiblement polygame et catholique, vraiment, je ne comprends pas que ce ne soit pas votre bréviaire. Ah ! j'oubliais, il y a des sentiments, ça ne vous intéresse pas, c'est vrai - mais en fait, pas tant que ça, il y en a beaucoup moins que des émotions.
    Je vous répète que si Balzac avait eu le temps il aurait été un grand styliste mais il avait trop à dire et c'était secondaire pour lui. Mais il n'en était pas incapable, ah ça non.

  • Merci de vos félicitations Nadine. Sachez que je lis en ce moment Le Lys dans la vallée.

    Parmi toute cette décadence romaine, je ne dois donc pas être étonné de ne trouver aucun des livres de t'Serstevens ?!

  • Quelques exemples du beau style de Balzac dans « Le Lys » (merci J.-Cl. Brisville) :
    « Aussitôt je sentis un parfum de femme qui brilla dans mon âme comme y brilla depuis la poésie orientale. »
    « Après m'être assuré que personne ne me voyait, je me plongeai dans ce dos comme un enfant qui se jette dans le sein de sa mère, et je baisai toutes ces épaules en roulant ma tête.
    Mes yeux furent tout à coup frappés par de blanches épaules rebondies sur lesquelles j'aurais voulu pouvoir me rouler, des épaules légèrement rosées qui semblaient rougir comme si elles se trouvaient nues pour la première fois, de pudiques épaules qui avaient une âme, et dont la peau satinée éclatait à la lumière comme un tissu de soie. Ces épaules étaient partagées par une raie, le long de laquelle coula mon regard, plus hardi que ma main. Je me haussai tout palpitant pour voir le corsage et fus complétement fasciné par une gorge chastement couverte d'une gaze, mais dont les globes azurés et d'une rondeur parfaite étaient douillettement couchés dans des flots de dentelle. »
    « … j'ai dans l'âme un œil qui voit l'avenir pour vous comme pour mes enfants, laissez-moi donc user de cette faculté, à votre profit, don mystérieux que m'a fait la paix de ma vie et qui, loin de s'affaiblir, s'entretient dans la solitude et le silence. »
    « J'avais fini par entendre en elle des remuements d'entrailles causés par une affection qui voulait sa place. »
    « … nul homme ne peut la suivre à cheval, elle gagnerait le prix d'un steeple chase sur des centaures ; elle tire les daims et les cerfs sans arrêter son cheval. Son corps ignore la sueur, il aspire le feu dans l'atmosphère et vit dans l'eau sous peine de ne pas vivre. Aussi sa passion est-elle tout africaine. »
    « … celui-ci fouille le sexe entier pour y chercher la satisfaction de ses appétits antérieurs. »

  • - Où t'Serstevens exprime le mieux son dégoût pour la poésie (romaine) et son amour pour la science (grecque), c'est dans "Escale parmi les livres", Saddam.

    - Je n'ai pas lu le "Lys dans la vallée", précisément parce que je m'intéresse aux ouvrages de Balzac où il se soucie le moins du style. Balzac est obligé de présenter une façade séduisante à une bourgeoisie qui, déjà, se méprend sur son compte et le tient pour un auteur 'fantastique' où quelque chose dans ce goût-là qui annonce la bourgeoisie cinéphile.

    La tapisserie, le décors de carton-pâte de Balzac n'ont d'importance qu'aux yeux de la mercerie Proust & Cie.

    Votre thèse du Balzac-femelle ne tient pas, Nadine. Comparez-le à Nitche ou Kierkegaard, tant que vous y êtes ! Baudelaire, Drieu, même Céline ont une part femelle, mais pas Balzac.
    D'ailleurs lorsque le style est secondaire, il n'y a plus de style. On ne dit pas par exemple d'un boulanger qu'il a du style.

    C'est quand même comique que vous en fassiez une 'question de temps' alors que précisément pour Balzac Satan est seul maître du Temps.
    Ne croyez-vous pas Nadine que votre mépris de la science et de l'art, autrement dit votre goût pour le style, vient de ce que vous avez l'illusion de vous réincarner dans vos enfants ? Et de là que l'Enfer n'est qu'une illusion ?

    S'il vous prenait l'envie de lire Dante un jour après je ne sais quel gadget bouddhiste, je vous recommande de ne pas le prendre pour un poète, Pénélope. Monogames ou pas, l'Eglise elle-même est pleine de traîtres qui seront précipités dans l'Enfer.

  • Non, c'est bien connu, Balzac avait tout son temps pour écrire ses livres, il avait un projet très modeste et d'immenses moyens de subsistance.

    Je ne comprends pas pourquoi ce n'est pas l'art même d'écrire si justement.

    Il n'a rien de femelle, c'est juste un livre qui traite de la femme particulièrement.

    Je pourrais écrire mille pages sur ce sujet mais ça ne vous intéresse pas dans le fond et je n'ai pas le temps. Tant pis.

    Je n'ai pas de lectures bouddhistes. Lao She n'est pas très bouddhiste, si c'est lui qui vous fait tiquer.

    C'est parce que vous savez (et comment ?) que mon fils aîné est le portrait craché du Télémaque d'Ulysse 31 que vous m'appelez Pénélope ?

    En tout cas, pour l'illusion d'immortalité, vous avez tort. J'ai chaque jour l'impression de trahir totalement mes deux parents (pourtant très différents entre eux), alors je sais à quoi m'attendre.

    Je crois qu'il faudrait vous asseoir et songer sérieusement à définir pour le commun des mortels les mots suivants : science, art, poésie, communisme. Parce que manifestement vous êtes un peu le seul à vous comprendre quand vous les employez. De là à dire que vous êtes un poète, raté de surcroît, il n'y a qu'un pas à franchir, et je m'en garderai. Je ne sais pas ce que c'est qu'un poète.

  • - Dans ma poésie comme vous dites, "démocratie-chrétienne" et bouddhisme ne font qu'un : par conséquent Ian Fleming est un auteur bouddhiste à mes yeux. Ou Naipaul, pour satisfaire votre rationnalisme.

    - Balzac parle en effet de la femme en long et en large, mais au cas où vous ne l'auriez pas remarqué il en parle à peu près comme Villiers de l'Isle-Adam ou Delacroix, comme d'un être qui n'est que très exceptionnellement détaché de la volonté de puissance. Hors de ces exceptions Balzac tient la femme pour une panthère qu'il faut dompter si l'on ne veut pas se faire dévorer. Ce qui n'était que très exceptionnel du temps de Balzac et de Villiers aujourd'hui est rarissime. Moi-même j'ai manqué plusieurs fois me faire vampiriser par des femmes et je ne m'en suis sorti que grâce à la ténacité que vous devinez peut-être. Il faut lire la science de Blazac en commençant par le début, 'La Peau de Chagrin', 'Louis Lambert', 'Séraphita', et en se débarrassant de l'idée que Balzac a un quelconque rapport avec Anatole France ou Proust et que le décors, chez Balzac, a de l'importance.

    - Des poètes le métro en charrie dans Paris chaque jour des millions aux heures de pointe. Dans les facultés, des étudiants ? Non, des poètes. On vous a peut-être appris qu'Einstein, Darwin ou Lévi-Strauss sont des savants ? Eh bien on vous a menti, ce sont des poètes.
    Jusqu'à mon trou du cul qui, s'il pouvait parler, serait poète. Etc. Donc ne vous gênez surtout pas pour me traiter de poète raté ; ce que je vous demande d'éviter c'est de me traiter de génie.
    Les définitions que vous réclamez, je les ai données cent fois et les preuves pourraient s'accumuler jusqu'au plafond que Balzac n'a pas de style, même dans "Le Lys dans la Vallée" (merci Copronyme), vous continueriez à soutenir mordicus que Balzac est follement poétique et charmant, à tricoter et détricoter le même refrain, Pénélope.
    Donc la Science = révélation ; l'art = révélation ; la poésie = mensonge ; le communisme = amour ; le mariage = cercle fatal ; la femme = puissance ; l'homme = force ; A la recherche du temps perdu = nostalgie = projet satanique.

  • Je ne veux pas soutenir ici de controverse, n'en ayant pas les moyens. Les concepts et moi, bon, quatre ans de philo ont été quatre ans de torture dans ma vie. Je ne sais pas ce que c'est que la volonté de puissance précisément, pour vous dire. Mais ne m'expliquez pas, je comprends quand même ce que vous opposez entre la puissance et la force.
    Racontez ce que vous voulez, comme le cul vous chante (on dit vraiment comme ça en espagnol, vous êtes nombreux à savoir que le prout est poésie manifestement), vous êtes un infâme malhonnête. Le jour où je dirai que QUICONQUE est "follement poétique et charmant", même ivre morte, je peux vous dire qu'il fera chaud. Je veux bien être une bourgeoise doublée d'une conne mais ma connerie ne s'exprime pas comme ça. Toute la tartine que je vous ai faite sur le Lys était sans doute ridicule dans sa maladroite forme, je sais bien, mais j'écrivais le contraire de ce que vous dites. Vous ne me lisez pas, j'avais oublié que vous ne lisiez jamais vraiment. Alors je vais me taire, comme ça je vais cesser de m'énerver et de vous faire perdre votre temps.

    Joyeux Noël. Pour l'an prochain, je vous souhaite de lire ce livre, mais vraiment, pas comme vous lisez mes posts, et de l'aimer comme il le mérite. Parfois le décor est raccord avec le message, je n'y peux rien, ce n'est pas de la nostalgie, l'harmonie, la cohérence valent aussi. Lisez-le, mais lisez-le nom d'une pipe. Tout ce que vous avez l'air de dire en deux lignes sur la femme, il faut bien les 500 pages qu'il occupe pour le développer correctement, et ça vous conviendra en plus. Excusez-moi, je me répète, et mal, mais qu'est-ce que vous êtes énervant parfois.

  • Balzac ne tient pas la femme pour une panthère qu'il faut dompter mais (fort ou faible de son amour fou pour sa chipie russe) pour une panthère rose par laquelle il est tellement bon d'être dompté le jour quand on passe ses nuits à dompter le tigre de papier.... Il se venge un peu dans certains livres.

  • "Je ne comprends pas mais ne m'expliquez pas" : voilà pour la puissance, en rapport avec la 'dynastai'. La femelle Louis XIV, par exemple, si vous préférez l'histoire à la philosophie (ce qui m'étonnerait tant vous êtes la preuve vivante que les femmes se contredisent le plus souvent).

    Binaire, la volonté de puissance reflète l'impuissance comme la galerie des Glaces reflète que l'aristocratie est morte.

    (Confondre Balzac avec Nitche, Henriette, voilà qui est binaire aussi. Lisez plutôt le portrait de Balzac par son ami Gautier et vous vous rapprocherez de la vérité d'un Balzac avare du temps passé auprès de jeunes filles en fleur et autres niaiseries d'ancien régime.)

  • "Mais ne m'expliquez pas, je comprends quand même ce que vous opposez entre la puissance et la force"

    pas le contraire

    mais c'est moi qui me contredis hin hin hin

    vous m'énervez tant que je vais finir par écrire des gros mots

    vous me prêtez une intellingence ou une culture qui me font défaut, quand vous parlez de moi ou pour moi vous convoquez des gens et des idées dont j'ignore tout

    mais simple ou triple dinde, je ne dirai jamais à personne qu'il est inutile de lire un écrivain pour le connaître et même parler pour lui. Les dindes ne font pas ça.

  • Attendez, vous pigez la différence entre la puissance et la force ou vous ne la pigez pas ?
    Je vous prête trop ou pas assez ?

    Il y a du style dans 'Le Lys dans la Vallée' affirmez-vous. Corpronyme vous prouve que c'est assez contestable, comme Gautier ou Céline l'ont remarqué -et Gautier insiste sur le fait que Balzac était incapable d'écrire deux vers convenables- mais on voit bien que votre religion est déjà faite et ne changera pas. Du reste vous concluez en disant presque vous vous en moquez. Que dire de plus ?

    Et qui ai-je convoqué de si spécial ? Gautier ? Balzac ? L'idéologue Proust, un des plus grands spécialistes du 'concept', soit-dit en passant, que quelqu'un comme vous qui déteste les concepts, lit néanmoins ??

    Le paradoxe est votre religion, Madame, apparemment, et j'étais en train de dire que c'est celle du diable. Autrement dit que Balzac n'a pas de style comme il n'est pas paradoxal.

  • Ah ça pour les vers je suis d'accord et du reste il le savait, il y a dans les Illusions perdues un poème absolument fumeux et nul qu'il prête à Lucien de Rubempré, qui est à mourir de rire et avait paru en 1828 signé de Balzac. Le style c'est savoir faire des vers ? dans ce cas nous ne parlons pas de la même chose, désolée de nous avoir fait perdre déjà tant de temps.

    Les extraits qu'a copiés Constantin je les trouve magnifiques, pour tout vous dire j'avais commencé à faire pareil, et puis je n'arrivais pas à couper, à choisir et du coup j'ai écrit moi-même, mais j'allais vous donner le passage des épaules d'Henriette et celui de la passion africaine moi aussi, et à peu près dix autres. Je ne veux pas parler pour M. Copronyme et j'espère bien qu'il ne les trouve pas mauvais, même si vous pensez le contraire.

    Arrêtez de me prêter des connaissances ou des pensées, lisez juste ce que j'écris, c'est tout, ou snobez-moi. Nietzsche je ne sais pas qui c'est, un paradoxe je ne sais pas ce que c'est, je vous dis que j'ai du mal avec les concepts et vous me parlez de paradoxes !
    Proust est un romancier, vous ne l'avez pas lu, vous me parlez de sa critique dont je me contre-tamponne ce que vous voudrez et que je n'ai pas lue, elle regorge peut-être de concepts. C'est vous dont la religion est faite, c'est bien, félicitations.

    Le cliché du jour c'est : les femmes sont des sangsues qui ont besoin d'emmerder un homme, de l'esclavagiser pour être puissantes, le héros/pédé/trouillard qui craint cette servitude choisira d'être fort en les envoyant se faire foutre (ailleurs). J'ai bien compris ? pas du tout ? c'est la vulgarité qui vous déplaît ? de toute façon vous étiez déjà énervé, vous êtes tout le temps énervé. Et purée moi aussi, c'est contagieux. Bref, si ça vous aide à préciser votre pensée, corrigez mes erreurs, mais pitié, pas avec des trucs du style "la femme Louis XIV", ça ne veut strictement rien dire, c'est comme dire science à la place de révélation, ça embrouille tout le monde ces tics.

  • - Je partais du point de vue commun que le style a un rapport étroit avec la poésie. Puis des observations de critiques assez pointus comme T. Gautier ou L.-F. Céline, avant J.-C. Brisville et Copronyme, observations selon lesquelles Balzac n'a pas de style, c'est-à-dire qu'il n'est pas un poète. L'extrait du 'Lys dans la Vallée' plus haut vous montre en effet que Balzac fait tout ce qu'il ne faut pas faire en poésie. Ces observations sont d'ailleurs conformes à la volonté de Balzac d'écrire des contes philosophiques et non des romans.
    Vous vous en foutez, mais moi c'est ce qui m'intéresse, ainsi que le tableau de la société bourgeoise que Balzac entend brosser et auquel Marx et Engels accordent la plus grande attention. Pourquoi ? Parce qu'il est vrai quand Chateaubriand, réputé pour son style, n'est qu'un vil menteur.
    De fait si on prend la littérature comme un divertissement, la critique n'a aucun intérêt, ou on peut se contenter de celle de Philippe Sollers. Je pense avoir assez clairement affirmé que ce n'est pas mon cas, non ?

    - D'ailleurs Proust n'est pas un romancier non plus. Je l'ai assez lu pour savoir que son intention est d'être un philosophe et un critique d'abord (sur le modèle de Sainte-Beuve qu'il dénigre, car c'est la méthode de Proust de piller puis d'afficher son mépris pour ce qu'il a pillé).
    Or Proust n'entend rien à l'art, c'est un philistin. Un avocat ou un chirurgien-dentiste allemand peut être abusé par la science de Proust : moi je vous dis qu'il ne survivra pas au régime des chirurgiens-dentistes et des plaideurs hypocrites.

    La musique n'est pas ce qu'il y a de plus raffiné, elle est ce qu'il y a de plus primitif. Le cri d'un bébé au sortir du ventre de sa mère, voilà la musique. Certains amateurs de musique comme Proust feignent de dédaigner la musique militaire. Mais la musique instrumentale EST un art militaire.

    - Lorsque je vous dis que Louis XIV est une femelle, ça vaut aussi pour Napoléon, Hitler ou de Gaulle plus récemment, je veux dire par là que le totalitarisme est de sexe féminin ; totalitarisme ou laïcité, c'est la même chose. "L'Etat, c'est moi.", ça n'est rien d'autre qu'un préambule au Léviathan et à la religion laïcs.
    Le totalitarisme place les hommes et les femmes dans une situation de dépendance infantile que, pour beaucoup, ils finissent par souhaiter. La Liberté chère aux modernes finit par être présentée par une utopie par les laïcs et les démocrates-chrétiens.

    Comme une mère ou une femme abusive peut convaincre ses enfants ou son mari qu'ils ne peuvent se passer d'elle. Le communisme comme le catholicisme, d'où viennent les révolutions depuis des siècles sont des mouvements virils dans la mesure où ils veulent la destruction de l'Etat et des institutions caduques.
    L'institution, en soi, n'est qu'une coquille vide. A quoi bon le mariage chrétien désormais, si tout le monde s'en passe ? Il est plus rationnel de vouloir rétablir la monarchie de droit divin que le mariage chrétien. Mais la nostalgie de ce cocon est si forte ? Les démocrates-chrétiens pensent que les militants gays en faveur du PACS sont leurs adversaires, mais c'est complètement faux, ils expriment le même désir de reconnaissance sociale et de Safe Sex que Christine Boutin.
    Pourtant à quoi bon l'Etat sarkozyste s'il est impuissant et nous conduit à la ruine ?
    Quel besoin ai-je de convoquer le sexe masculin et le sexe féminin là-dedans, me direz-vous ? Eh bien parce que je crois profondément que l'antisémitisme catholique ou communisme est lié à leur misogynie. Vous remarquerez que les misogynes allemands comme Nitche ne peuvent se passer des femmes, de vrais adolescents.

    Simone Weil qui est un contre-exemple, une femme qui a un désir de liberté et de vérité, de s'affranchir des conventions, eh bien ce n'est pas un hasard si elle est à la fois antisémite et célibataire, 'garçon manqué'.
    Les femmes comme les juifs sont essentiellement réactionnaires.
    Il y a des femmes comme ça chez Balzac ou Villiers de l'Isle-Adam, mais ce n'est pas le lot commun.

    (Il est vrai que je ne m'exprime pas toujours très clairement, mais le fait que nos goûts sont presque diamétralement opposés est aussi un facteur de malentendu. Par ailleurs, désolé si j'y reviens toujours, le mépris du gaullisme et de tout ce qui s'y rapporte m'a été inculqué très tôt et, voyez-vous, si mon point de vue sur la Nature a été assez radicalement modifié par ma conversion au communisme, sur ce point-là je n'ai pas vraiment varié. De Gaulle, c'est Proust à l'Elysée, un pastiche ridicule de Louis XIV.)

  • Mais vous qui mieux qu'âme qui vive
    Savez charmer en racontant,
    Et dont l'expression est toujours si naïve,
    Que l'on croit voir ce qu'on entend ;
    Qui savez que c'est la manière
    Dont quelque chose est inventé,
    Qui beaucoup plus que la matière
    De tout Récit fait la beauté,
    Vous aimerez ma fable et sa moralité ;
    J'en ai, j'ose le dire, une assurance entière.

  • On croirait entendre Nitche ou un autre barbare romain du même genre !

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