Depuis quelques années que je surfe sur le ouaibe, je constate que je suis censuré presque systématiquement, et souvent dès le premier commentaire sur les blogues de publicistes démocrates-chrétiens, voire de clercs.
Je cite toujours l'exemple de Patrice de Plunkett parce que c'est le plus grossier fourgueur de camelote démocrate-chrétienne auprès d'un public de dévotes paroissiennes que je connaisse ; mais Plunkett n'est pas le seul exemple. J'estime que cette censure est significative ; elle l'est à double titre :
- d'abord parce qu'elle dit toute l'hypocrisie du "dialogue oecuménique" et de la tolérance dont les démocrates-chrétiens se targuent généralement pour n'être pas en reste par rapport au dogme laïc qui invite à confronter des idées certifiées conformes à d'autres idées du même tonneau, et à se féliciter ensuite qu'une telle liberté d'expression soit permise ;
- secundo, et c'est le plus important, cette censure vient du fait que la démocratie-chrétienne, précisément d'où émane la revendication absurde des "racines chrétiennes" de l'Europe, n'a aucun fondement historique ; intuitivement, les démocrates-chrétiens savent que leurs fables ne résistent pas à la critique historique, et que leur chapitre est posé sur le sable. Autrement dit, il n'est pas difficile de démontrer que le christianisme romain n'est plus qu'une filiale, une chapelle latérale de la grande nef laïque.
D'une part la religion laïque ne veut pas -ou peu- entendre parler de ses origines chrétiennes, alors même que le slogan du "judéo-christianisme" est incompréhensible en dehors du phénomène laïc, puisque c'est la longe qui permet d'arrimer la barque chrétienne au navire laïc. Dès le XVIIIe siècle Voltaire fustige déjà ce judéo-christianisme ! Et c'est pourquoi Voltaire est l'ennemi de tous les "judéo-chrétiens".
D'autre part la religion chrétienne libérale tente de faire croire, bien que ça soit plus difficile, à son autonomie ; alors même qu'on peut constater que sur un sujet par principe déclaré étranger à la religion chrétienne, à savoir la recherche scientifique en général, et le darwinisme en particulier, élément-clef de la religion laïque, le pape est obligé de fournir des gages de soumission.
Ainsi sur le plan historique, les quelques chrétiens qui continuent de pratiquer sont littéralement médusés par le clergé, et, il faut bien le dire, par le pape d'abord, le Boche comme le Pollack précédent, dont l'injonction lancée à la jeunesse : "N'ayez pas peur !" est parfaitement odieuse, donne un relief spécial à des siècles de lâchetés cléricales, de bénédiction des entreprises militaires les plus diaboliques.
- J'entame ce jour la publication régulière de commentaires censurés sur des blogues démocrates-chrétiens.
Commentaire censuré sur le blogue de l'abbé Letourneau, théologien membre de l'"Opus Dei".
Cité par D. Letourneau, sous le titre : "Relativisme religieux"
"Il existe des formes de religion dégénérées et malsaines, qui n'aident pas l'homme à se construire, mais l'aliènent : la critique marxiste de la religion n'est pas seulement dénuée de tout fondement." Card. Ratzinger, "Foi, vérité, tolérance", Paris, 2005, p. 218-19.
Commentaire : "Le fondement de la critique marxiste de la religion est d'abord historique. Manifestement Joseph Ratzinger ignore à peu près tout de la critique marxiste. On ne peut pas réfuter le marxisme comme s'il s'agissait d'une équation mathématique, mais en proposant une synthèse historique contradictoire.
Si Benoît XVI connaissait Marx un tant soit peu, il saurait que sa critique de la religion est d'abord dirigée contre une religion très "spéciale", à savoir la religion laïque "judéo-chrétienne" telle que G.W.F. Hegel en a tracé le contour idéologique, ou encore l'ex-camarade de promo de J. Ratzinger, Hans Küng.
Marx a bien vu notamment comme les principes et valeurs laïques, leur supposée "neutralité", ouvre la voie à un fanatisme plus grand encore.
Marx et Engels tiennent la religion laïque dominante qui les préoccupe pour une "mutation" du christianisme (proches en cela de G.K. Chesterton) ; la religion chrétienne ne survit plus aux yeux de Marx et Engels qu'à l'état de relique.
L'Histoire confirme Marx et Engels puisque même dans le domaine restreint de la morale désormais, à une assemblée de fidèles très réduite, le clergé romain ne parvient plus à imposer sa morale qu'avec difficulté. Sans compter la picrocholine bataille sur le point de savoir s'il vaut mieux célébrer la messe dos ou "face au peuple".
On peut pousser jusqu'à dire que le rôle politique essentiel du clergé romain consiste à parer les valeurs laïques nouvelles, fondamentalement basées sur la prostitution, des atours de la "modernité". Il y a probablement un aspect des choses qui fait trembler le clergé romain de peur, dans la critique historique en général et celle de Marx en particulier, un aspect qui explique pourquoi cette critique est pour l'Eglise romaine comme une boîte de Pandore : la critique révèle que l'Eglise n'est autre que la mère des nations, qu'on peut tenir pour "néo-païennes" ou "néo-chrétiennes" suivant le bord d'où on cause."
Commentaires
Votre commentaire censuré est excellent Lapin. Chesterton disait d'ailleurs, pour paraphraser, que l'homme cessant de croire en Dieu ne croyait non-pas en rien mais en quelqu'un d'autre. Néanmoins si vous commencez par faire du Millénarisme sur ce genre d'agora, autant aller sur un blog néo-conservateur ("scusez mais "réac" ou "réacosphère" signifie tout et son contraire et je préfère appeler un chat un chat) dire que leur haine des Arabes est proportionnelle à la fascination à leur égard ; vous serez jeté de le même manière.
Non, la censure immédiate, dès le premier message, je ne l'ai connue quasiment que sur des blogues de chrétiens libéraux, en particulier de partisans de Benoît XVI, depuis six ou sept ans que je surfe sur internet.
J'explique ça par le fait qu'ils sont obligés de vivre dans la mythomanie et le mensonge historique, sans quoi leur système de compromis avec le Siècle s'écroule - c'est la mort des crédits sur vingt ans aspergés d'eau bénite et de la soldatesque chrétienne en Afghanistan.
Celui qui s'intéresse à l'histoire d'un peu près, au lieu de se branler sur la "loi naturelle", les niaiseries de sainte Thérèse de Lisieux ou je ne sais quelle bondieuserie du même genre pour femelle sentimentale et autres pédérastiques chrétiens, très vite en viendra au constat que l'Eglise n'est plus qu'une vieille barque pour amateurs d'antiquités.
Quel besoin les apostats nationalistes européens avaient-ils d'inventer cette histoire de Vierge aux douze étoiles dans l'Apocalypse, contre toute théologie sérieuse, à votre avis ?
Quant à Chesterton, on peut regretter qu'il n'ait pas souligné le fait que l'Eglise est "la mère des nations" et par conséquent des idées nationalistes et des droits de l'homme, toutes les idées chrétiennes foldingues. Qui s'est chargé de souligner l'aspect ésotérique et criminel de la religion laïque ? Marx et Engels. Mieux que ça, qui se charge de réfuter la conclusion de l'athéologien Feuerbach : encore Karl Marx ; tandis que le sinistre cardinal Barbarin aujourd'hui juge plus utile de s'entretenir avec Luc Ferry, grotesque philosophe ringard. C'est de ne pas avoir reconnu leur possession qui a causé la perte des Pharisiens et des Saducéens.
Judas Iscariote est déçu que le Sauveur ne soit pas un nouveau Moïse venu restaurer la gloire d'Israël. En observant attentivement la clique papiste, qui ne brille pas par son intelligence, on se rend compte que c'est bien ainsi qu'ils perçoivent le pape, à qui ils réservent des accueils hystériques (le nom de Frigide Barjot suffit à résumer la connerie et le pharisaïsme de ces chrétiens-là) : ils considèrent Benoît XVI après Jean-Paul II comme une sorte de Moïse guidant le peuple chrétien ; en réalité ils ne font pas tant l'éloge de la religion juive que celui de l'usure.