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dominique letourneau

  • Delenda est Roma

    Mon expérience est que les blogueurs d'obédience catholique romaine sont parmi ceux qui pratiquent le plus fréquemment la censure des propos contradictoires tenus sur leurs blogs. Cela va de la censure la plus stricte: Dominique Letourneau de "l'Opus Dei", par exemple, ou le crétin Patrice de Plunkett, plumitif pour secrétaires de direction démocrate-chrétiennes, à une censure plus timide, reconnue comme telle. Plus ces "catholiques" sont proches du pouvoir démocrate-chrétien, dont le caractère babylonien est assez facile à discerner, plus leur censure est stricte.

    Cette censure a une explication facile à comprendre : le catholicisme romain est, en 2013, un point de vue absolument dépourvu de fondement : il n'a ni fondement évangélique, ni fondement historique, ni fondement artistique, ni fondement politique, ni même de fondement moral ou juridique.

    On remarque d'ailleurs que les écrivains catholiques romains depuis le XIXe siècle, qui veulent participer à la restauration de la foi chrétienne, ou simplement un effort de sincérité (inutile de regarder en direction de Mauriac ou Claudel), ont rapidement été entraînés à s'interroger sur l'activité du clergé catholique romain, exactement à l'inverse des bonnes femmes qui lui font systématiquement confiance. Léon Bloy, par exemple, a une manière très française de respecter le clergé, qui consiste à lui botter le cul, du plus petit séminariste jusqu'au pape. Ne manque à Bloy que la démonstration stricte que le prêtre romain joue le rôle du pharisien dans l'histoire. C'est la raison pour laquelle je recommande surtout Shakespeare, à qui on peut se fier entièrement pour reconnaître le diable partout où il se cache, en raison d'une connaissance approfondie de la science physique. Shakespeare n'a pas attendu les feux d'artifice de la science polytechnique et du cinéma pour en dénoncer la bestialité. Puisque l'expérience du dieu de Nitche, c'est-à-dire Satan, est celle de la folie, on peut dire que Shakespeare vient en aide aux aliénés qui veulent devenir des hommes libres, en dépit du monde.

    (Les seuls sites où se manifeste une mentalité aussi étroite que celles des catholiques romains sont les sites à vocation pseudo-scientifique, tenus généralement par des ingénieurs à demi-analphabètes qui croient que l'informatique ou la médecine sont des sciences, et ne supportent pas que les dogmes scientifiques modernes, enseignés et reçus comme tels, soient critiqués.)

    J'en profite pour coller ici ma réponse à la citation d'un cardinal romain hongrois, Peter Erdö, sur le site du magazine "La Vie" : "Beaucoup de mass-médias divulguent une présentation de la foi chrétienne parfois débordante de calomnie, désinformant le public (...)"

    On pourrait en dire autant du judaïsme, mis au service de la propagande de puissants Etats militaires, ce qui constitue une mise en danger des juifs authentiques. Les mensonges des mass-médias sont donc relatifs à l'exercice de la puissance impérialiste par des Etats qui se revendiquent du judéo-christianisme. La curie romaine lutte-t-elle contre ce phénomène ? Absolument pas. Les pamphlets communistes de la fin du XIXe siècle contre la complicité des Eglises protestante et catholique et du système d'exploitation impérialiste sont-ils toujours valables ? Oui. 

    Par ailleurs, la plupart des mensonges sur la foi chrétienne ont été et restent répandus par l'Eglise catholique romaine, véhicule d'un culte manifestement païen sous l'apparence chrétienne. D'un culte plus proche du néo-paganisme que du paganisme antique, en raison de sa propension à l'insanité. Shakespeare accuse à juste titre les ordres monastiques, artisans d'une subversion extrême. La conversion d'une nation arriérée comme l'Allemagne au bouddhisme n'a pas d'autre explication que le monachisme, "gay savoir dionysiaque". Le monachisme médiéval s'est avéré aussi désastreux pour la spiritualité chrétienne qu'il a été efficace sur le plan social. Le chrétien qui n'a pas conscience que la préoccupation de l'organisation ou de l'ordre social est la plus éloignée du Christ, est plus ignorant du christianisme que ne le furent Hitler ou Nitche. Le catholicisme nie absolument que l'éthique puisse être universelle.

    C'est donc le plus parfait cynisme ou la plus parfaite imbécillité d'accuser les médias lorsqu'on est catholique romain. Pour ce qui est de la propagande, si elle est dépassée aujourd'hui par des institutions plus modernes, on peut dire que l'Eglise romaine en a pratiquement inventé la formule occidentale, la plus meurtrière et catastrophique.

  • Le Diable dans l'Eglise

    Le journaliste Jacques Duquesne est l'auteur d'un livre-enquête sur le diable dans l'Eglise. N'importe qui peut faire le constat comme Duquesne que le "diable" a été "évacué" de la théologie catholique (en lisant les dernières encycliques papales), ou ramené au rang de vague concept. L'idée en revanche qu'on puisse être "chrétien et capitaliste", comme Duquesne, longtemps directeur de L'Express, gazette qui n'a pas grand-chose à envier au "Figaro" pour ce qui est de l'asservissement aux banques et aux industriels de l'armement, cette idée est d'autant plus contestable que le caractère satanique du capitalisme apparaît de plus en plus clairement aux yeux du grand public à travers le rideau de fumée médiatique.

    Car Duquesne se réjouit bien sûr de cette occultation du diable par le clergé (Mon propre message sur le blogue de l'abbé D. Letourneau, lui reprochant de se moquer du diable, a été censuré.)

    A votre avis, Tartuffe croit-il plus au diable que Jacques Duquesne ? Non, et pour cause, le jansénisme qui constitue une des cibles favorites de Molière (Tartuffe mais aussi Sganarelle) est une étape décisive dans l'occultation du diable.

    Avant de préciser pour quelle raison le jansénisme* évacue le diable, rappelons que tout théologien un minimum sérieux et ne cherchant pas à accommoder coûte que coûte l'Evangile à l'esprit du monde capitaliste comme Duquesne (le prix d'une telle trahison est sans doute hors de portée de la bourse d'un quelconque multimilliardaire) ou la clique des démocrates-chrétiens gaullistes du "Figaro" et apparentés ("Famille Crétine"), tout théologien sérieux sait qu'on ne peut être chrétien sans croire au diable. Celui-ci est en effet présent du début à la fin du Nouveau Testament auquel les chrétiens accordent une réalité historique (contrairement à Michel Onfray, par exemple, qui émet publiquement des doutes sur l'existence de Jésus).

    (A SUIVRE)

    *Il y a différents types de jansénistes. Même des jansénistes qui ont fini par se tourner vers l'apocalypse comme l'abbé Grégoire. La distance entre Bossuet et Blaise Pascal est assez grande (Voltaire cite dans son "Dictionnaire philosophique" un passage de Bossuet dans lequel celui-ci introduit l'apocalypse, ce qui n'est guère compatible avec le jansénisme, comme on verra un peu plus loin.) C'est un des aspects des Lumières et de la Révolution française dissimulés par le révisionnisme républicain ET démocrate-chrétien : la polémique jansénistes "sécularistes"/contre "millénaristes" est sous-jacente au débat intellectuel, même si Voltaire ne se réfère pas sans cesse comme Shakespeare ou François Bacon aux textes prophétiques juifs, grecs et chrétiens. Je prends donc le jansénisme au sens où Sainte-Beuve l'a caractérisé de façon pertinente à défaut d'être concise (La spéculation théologique est elle-même une caractéristique du jansénisme dans lequel Sainte-Beuve se drape lui-même, prouvant ainsi la permanence du jansénisme bien au-delà de la secte de Port-Royal-des-Champs.)


  • Drôles d'oiseaux

    Je poursuis la rubrique de mes commentaires censurés sur le blogue du père Dominique Letourneau, membre de l'"Opus Dei" et tutti quanti. Lui-même ose se vanter d'être censuré en Chine, ce qui me fait doucement rigoler.

    Ce suave ecclésiastique dans le vent est aussi poète à ses heures. Je cite :

    "L'Annonciation :

    Il n’a pas remarqué deux oliviers fleuris

    Ni que deux chandeliers se trouvaient allumés.

    Sans qu'il en soit conscient, il a été plumé !

    Sa cause par ce «oui» est à jamais perdue.

    Il n’a pas vu venir le Sauveur attendu.

    Il est beaucoup trop fier pour capter le mystère

    Qui va bouleverser en profondeur la terre (...)"

    - "Il" c'est Satan, dont Létourneau dans le vent se rit en vers de myrmidon ecclésiastique [L'"Opus Dei" entend plus ou moins ressusciter l'armée défaite des jésuites].

    - Mon commentaire censuré :

    "Le poète passe par-devant saint Jean, semble-t-il. La vision du Fils du Tonnerre révèle en effet la métamorphose de Satan en principe diabolique, après la blessure mortelle qui lui a été infligée. La vision à Patmos dit "bête de la mer" pour Satan, et "bête de la terre" pour le principe diabolique, aussi dit "Lucifer".

    Autrement dit, la bête remue encore la queue, comme en témoigne d'ailleurs le fait ostentatoire qu'un Géant comme les Etats-Unis exsude le satanisme de tous ses pores, jusqu'à faire prêter serment sur la Bible à ses myriades de légionnaires assassins.

    L'ironie à l'égard de Satan est d'ailleurs la plus belle preuve qu'on puisse fournir de méconnaissance du diable.

    Sans votre confrère Baudelaire et ses jeunes émules "gothiques" que je croise tous les jours dans le métro, on peut se demander si quelqu'un postulerait encore l'existence de Satan ???"

    NB : le procédé de ma rubrique peut paraître assez "putassier", je le reconnais. Il est injuste aussi, puisque le blogue du père Letourneau est loin d'être le seul blogue démocrate-chrétien dont j'ai été chassé illico au cours des années écoulées ("Le Salon Beige", "Patrice de Plunkett inc.") ou assez rapidement ("Philippe Maxence", boy-scout janséniste sans orthographe ni syntaxe à force de lire Ellul.) Putassier donc, je l'avoue, mais c'est la guerre, et elle est totale au point qu'il se trouve des aumôniers militaires pour la bénir.

     

  • Censure chrétienne

    Depuis quelques années que je surfe sur le ouaibe, je constate que je suis censuré presque systématiquement, et souvent dès le premier commentaire sur les blogues de publicistes démocrates-chrétiens, voire de clercs.

    Je cite toujours l'exemple de Patrice de Plunkett parce que c'est le plus grossier fourgueur de camelote démocrate-chrétienne auprès d'un public de dévotes paroissiennes que je connaisse ; mais Plunkett n'est pas le seul exemple. J'estime que cette censure est significative ; elle l'est à double titre :

    - d'abord parce qu'elle dit toute l'hypocrisie du "dialogue oecuménique" et de la tolérance dont les démocrates-chrétiens se targuent généralement pour n'être pas en reste par rapport au dogme laïc qui invite à confronter des idées certifiées conformes à d'autres idées du même tonneau, et à se féliciter ensuite qu'une telle liberté d'expression soit permise ;

    - secundo, et c'est le plus important, cette censure vient du fait que la démocratie-chrétienne, précisément d'où émane la revendication absurde des "racines chrétiennes" de l'Europe, n'a aucun fondement historique ; intuitivement, les démocrates-chrétiens savent que leurs fables ne résistent pas à la critique historique, et que leur chapitre est posé sur le sable. Autrement dit, il n'est pas difficile de démontrer que le christianisme romain n'est plus qu'une filiale, une chapelle latérale de la grande nef laïque.

    D'une part la religion laïque ne veut pas -ou peu- entendre parler de ses origines chrétiennes, alors même que le slogan du "judéo-christianisme" est incompréhensible en dehors du phénomène laïc, puisque c'est la longe qui permet d'arrimer la barque chrétienne au navire laïc. Dès le XVIIIe siècle Voltaire fustige déjà ce judéo-christianisme ! Et c'est pourquoi Voltaire est l'ennemi de tous les "judéo-chrétiens".

    D'autre part la religion chrétienne libérale tente de faire croire, bien que ça soit plus difficile, à son autonomie ; alors même qu'on peut constater que sur un sujet par principe déclaré étranger à la religion chrétienne, à savoir la recherche scientifique en général, et le darwinisme en particulier, élément-clef de la religion laïque, le pape est obligé de fournir des gages de soumission.

    Ainsi sur le plan historique, les quelques chrétiens qui continuent de pratiquer sont littéralement médusés par le clergé, et, il faut bien le dire, par le pape d'abord, le Boche comme le Pollack précédent, dont l'injonction lancée à la jeunesse : "N'ayez pas peur !" est parfaitement odieuse, donne un relief spécial à des siècles de lâchetés cléricales, de bénédiction des entreprises militaires les plus diaboliques.

    - J'entame ce jour la publication régulière de commentaires censurés sur des blogues démocrates-chrétiens.

    Commentaire censuré sur le blogue de l'abbé Letourneau, théologien membre de l'"Opus Dei".

    Cité par D. Letourneau, sous le titre : "Relativisme religieux"

    "Il existe des formes de religion dégénérées et malsaines, qui n'aident pas l'homme à se construire, mais l'aliènent : la critique marxiste de la religion n'est pas seulement dénuée de tout fondement." Card. Ratzinger, "Foi, vérité, tolérance", Paris, 2005, p. 218-19.

    Commentaire : "Le fondement de la critique marxiste de la religion est d'abord historique. Manifestement Joseph Ratzinger ignore à peu près tout de la critique marxiste. On ne peut pas réfuter le marxisme comme s'il s'agissait d'une équation mathématique, mais en proposant une synthèse historique contradictoire.

    Si Benoît XVI connaissait Marx un tant soit peu, il saurait que sa critique de la religion est d'abord dirigée contre une religion très "spéciale", à savoir la religion laïque "judéo-chrétienne" telle que G.W.F. Hegel en a tracé le contour idéologique, ou encore l'ex-camarade de promo de J. Ratzinger, Hans Küng.

    Marx a bien vu notamment comme les principes et valeurs laïques, leur supposée "neutralité", ouvre la voie à un fanatisme plus grand encore.

    Marx et Engels tiennent la religion laïque dominante qui les préoccupe pour une "mutation" du christianisme (proches en cela de G.K. Chesterton) ; la religion chrétienne ne survit plus aux yeux de Marx et Engels qu'à l'état de relique.

    L'Histoire confirme Marx et Engels puisque même dans le domaine restreint de la morale désormais, à une assemblée de fidèles très réduite, le clergé romain ne parvient plus à imposer sa morale qu'avec difficulté. Sans compter la picrocholine bataille sur le point de savoir s'il vaut mieux célébrer la messe dos ou "face au peuple".

    On peut pousser jusqu'à dire que le rôle politique essentiel du clergé romain consiste à parer les valeurs laïques nouvelles, fondamentalement basées sur la prostitution, des atours de la "modernité". Il y a probablement un aspect des choses qui fait trembler le clergé romain de peur, dans la critique historique en général et celle de Marx en particulier, un aspect qui explique pourquoi cette critique est pour l'Eglise romaine comme une boîte de Pandore : la critique révèle que l'Eglise n'est autre que la mère des nations, qu'on peut tenir pour "néo-païennes" ou "néo-chrétiennes" suivant le bord d'où on cause."

    - Supplément : "L'idée que le but d'un homme soit de "se construire" vient probablement d'un mauvais manuel de psychologie boche ; elle ne figure en aucun cas dans le Nouveau Testament."