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occident - Page 2

  • Dionysos ou l'opium du peuple


    On mesure ici la perte pour les milieux populaires causée par la censure de l'histoire marxiste (en ce qui concerne les élites, elles se situent nécessairement en dehors de l'histoire et ne connaissent que le destin à toutes les sauces).

    Cette censure républicaine (Marx nie que l'homme puisse être libre dans le cadre d'institutions étatiques tentaculaires telles que celles au contact desquelles nous sommes aujourd'hui forcés de nous forger un destin) permet à Michel Onfray de faire passer son "delirium tremens" pour la science. Cet énergumène vante depuis des années la philosophie morale d'un junker boche, nostalgique des prérogatives de sa classe aristocratique... au nom du progrès : Nitche. Michel Onfray se dit "par-delà bien et mal", tout en multipliant les jugements de valeur et les condamnations de qui dérange ou remet en cause ses stéréotypes.

    - Les Lumières n'ont pas inventé le principe suivant, qui date de l'antiquité la plus reculée : le fanatisme est proportionnel à l'ignorance. Désireux de lutter contre le fanatisme, je vais donc m'efforcer de démontrer l'ignorance crasse de Michel Onfray, proche d'une mythomanie républicaine dont le mécanisme a entièrement été démonté par K. Marx. Je suppose que l'ignorance du marxisme, au point qu'elle atteint en France, est le résultat des malversations d'universitaires staliniens. Marx avait deviné dans la pléthore de fonctionnaires entretenus par la France une cause de son immobilisme et de son encroûtement intellectuel excessif.

    - Mme Delsol commence par invoquer le destin fatal de l'Occident. Tu parles d'un scoop. Cela fait plusieurs siècles que la mort de l'Occident est annoncée ou prophétisée par divers poètes ou savants, précisément parce que la civilisation est orientée selon le destin, et que celui-ci inclut le déclin et la mort. "Hamlet", qui date du début du XVIIe siècle, est une pièce sur le déclin et la chute de l'Occident. "L'odeur du Danemark" dont parle Shakespeare est une odeur de merde ou de pourriture, préliminaire de la mort.

    - M. Onfray semble attaché à l'Occident, bien qu'il éprouve de très grandes difficultés à le définir d'une façon qui ne soit pas mathématique ou paradoxale. Pourquoi ? Quelle est cette sorte de religion ? Les développements rhétoriques à l'appui d'un vague concept sont le principe de la religion même.

    - Le mensonge historique de M. Onfray consiste à établir un lien entre la philosophie des Lumières et la République moderne. Marx montre que ce mensonge fut l'oeuvre de l'idéologie libérale (Guizot). Pour un raison facile à comprendre : l'ancienne morale paysanne au service de l'aristocratie une fois éradiquée par la bourgeoisie, celle-ci se se devait d'en inventer une nouvelle pour le monde ouvrier : ce n'est nullement le projet de Marx, bien sûr, mais ce n'était pas non plus celui des "Lumières" ; c'est seulement le projet de M. Onfray.

    La mythomanie est assez puissante pour faire oublier que Diderot et Voltaire furent les conseillers de dictateurs, qu'ils espéraient amener à plus de souplesse, suivant l'exemple du régime anglais. Pour faire oublier aussi que Rousseau n'était nullement athée, mais chrétien, et que d'une manière générale il est impossible de faire de la philosophie des Lumières un mouvement athée antichrétien.

    - "L'hypothétique Jésus-Christ" : Onfray paraît fier de sa trouvaille, comme les grenouilles de bénitier le sont lorsqu'elles inventent un nouveau dogme ou paraphrase. Mais en quoi Michel Onfray est-il moins hypothétique que Jésus-Christ ?

    Il faut une espérance et une foi en béton pour continuer de vivre, à l'instar de Michel Onfray, en étant persuadé de la chute prochaine de l'Occident et des valeurs éthiques que M. Onfray lui prête. L'espérance de lendemains qui chantent n'est pas rationnelle, nous dit Michel Onfray (à vrai dire, elle ne l'a jamais été, mais toujours un moyen d'asservir le peuple aux plans de l'élite - un opium) : il reconnaît donc vivre selon un mode religieux ou ésotérique.

    - Même à propos de l'athéisme, Nitche n'enseigne pas les rudiments, et que la principale cause de l'athéisme ne concerne pas directement les Lumières ; elle tient au développement de la technocratie au cours du XIXe siècle, et la mise en place de systèmes de protection possédant les mêmes vertus que la religion autrefois. Certes on peut soupçonner beaucoup de religions d'être des hypothèses confortables pour l'esprit, mais les prothèses que la technocratie moderne fournit ne sont pas moins propices à éradiquer l'esprit critique au profit du cinéma ou de la musique. Même trucage à propos du "matérialisme", qui n'a rien de spécialement athée. La haine du christianisme, du judaïsme et de l'anarchie est le propre de Nitche, et non des Lumières. La haine de Nitche repose sur une volonté d'immobilisme et de confort intellectuel, revendiquée, tandis que les philosophes des Lumières font preuve d'esprit critique vis-à-vis d'une religion qui cherche à imposer une morale pour le compte d'une caste dirigeante. Pratiquement, Nitche oppose le bonheur au christianisme, sachant que le bonheur n'est pas une doctrine en usage dans le christianisme.

  • Illuminati et subversion du christianisme

    L'essayiste français Jacques Ellul ne parle pas de complot illuminati, mais de "subversion du christianisme" par les Eglises officiellement chrétiennes.

    Un lecteur attentif de Shakespeare constatera que le problème de cette subversion est déjà central dans la mythologie chrétienne de Shakespeare, à la fin du XVIe siècle. Les personnages de traîtres à l'esprit et à la lettre du christianisme abondent en effet dans le théâtre de Shakespeare : Copernic (alias Polonius), Gertrude, Thomas More, Wolsey, et bien sûr tous les rois "de droit divin" (dont même l'Eglise romaine officielle ne nie pas le satanisme désormais, bien qu'il serait plus utile de dénoncer dans la démocratie le même processus théocratique païen, et un stratagème idéologique plus pernicieux que le nazisme).

    Cette subversion est un phénomène décisif, au point qu'il est pratiquement impossible de comprendre l'histoire de l'Occident moderne sans l'intégrer. La contre-culture du complot illuminati peut donc permettre aux jeunes générations de recouvrir la conscience historique à qui elle a été délibérement ôtée pour le besoin de justification de l'éthique ou de la morale républicaine (voire remplacée par le culte identitaire nazi, instrument du fanatisme et du populisme).

    Complément de cette note sur mon nouveau blog parallèle : http://shakingspirit.overblog.com/complot-illuminati-2

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    The French essayist Jacques Ellul is not talking about the 'illuminati conspiracy', but about the "subversion of Christianity" by Christian official churches - Roman catholic first of all, then others.

    A careful reader of Shakespeare will find that this subversion is already the main subject of the Christian mythology of W. Shakespeare, at the end of the XVIth century - that there are many traitors to the spirit and the letter of the Gospels in the theater of Shakespeare: Copernicus (aka Polonius), Gertrude, Thomas More, Wolsey, and of course all the kings from "divine right" (which even the Roman Church does not deny Satanism now, though it would be more useful to condemn democracy, which is not less made with same theocratic pagan trick, and is more pernicious than nazism was).

    This betrayal must be understood, because it is major point in modern history of the Western world. What is prohibited as Jesus-Christ says -civilization aka Kingdom of God in this World- should be betrayed by clergymen and official Churches (to better cover up the truth at the source). USA are playing this game now, after Roman catholic Church before, of universal lie in the name of Ethics and Civilization. Between science, truth, and power, you must choose says Christian Revelation and Shakespeare, because they cannot go together.

  • Shakespeare ou l'Occident

    Impossible de comprendre l'Occident, cette énigme, sans comprendre Shakespeare. Pour comprendre Shakespeare : éviter les thèses universitaires, car le mépris de l'université est une des caractéristiques de l'art de la Renaissance, quand l'Occident atteignit sa maturité, à cause du panurgisme qui règne dans les institutions scolaires, désormais à un niveau jamais atteint auparavant.

    Plusieurs universitaires m'ont avoué avoir dû censurer leurs thèses pour ne pas nuire à leur carrière ou simplement être publiés ; je précise que ces thèses ne s'en prenaient en rien au grand tabou international de la shoa. Je tairai les noms de ces universitaires, car mon but n'est pas de dénoncer publiquement leur pleutrerie, mais de démontrer que la chinoiserie est la qualité principale requise pour grenouiller dans le marigot universitaire, où il n'existe pratiquement aucun contre-pouvoir, et les jeunes étudiants sont manipulés par leurs professeurs.

    Le désir des rejetons de familles prolétaires d'échapper à leur condition grâce à l'université est un truc que les bandes de singes universitaires exploitent de manière peu ragoûtante. Pratiquement la différence est la même aujourd'hui entre les professeurs de collège et les universitaires qu'elle était entre le bas-clergé et le haut-clergé sous l'Ancien régime. D'ailleurs Benoît XVI est le dernier tocard à rendre hommage aux universitaires européennes, tout en postulant par ailleurs, credo invraisemblable, que le christianisme et la science n'ont rien à voir.

    Le pape situe instinctivement l'université au niveau de ce qu'elle est : un lieu de culte imperméable à la critique, et même, je crois, à l'ironie. Certes l'université française a beaucoup contribué à la germanisation accélérée des esprits français depuis la Libération pour le compte du pouvoir industriel et bancaire, afin de faire des petits Français de bons petits soldats au service de l'économie. Les gens de droite sont beaucoup trop bêtes dans l'ensemble pour comprendre que l'effort d'éradication de l'esprit anarchiste ou individualiste typiquement français a été accompli essentiellement par la gauche.

    D'ailleurs on peut traduire d'après Shakespeare le basculement du mode de gouvernement tyrannique dans le totalitarisme comme le gauchissement ou la féminisation des esprits. Le plus grand visionnaire de l'Occident a été capable d'anticiper l'effondrement de la civilisation occidentale au niveau religieux le plus médiocre, celui de l'éthique démocratique, guère éloigné du cannibalisme humain.

    Comprenez Shakespeare, et vous ne pourrez plus ensuite entendre parler de "comités d'éthique" sans avoir la nausée. Plus généralement, Shakespeare peint l'esprit universitaire comme un pharisaïsme et fait de Copernic-Polonius une figure mythique du pharisaïsme universitaire, ainsi que les traîtres Rosencrantz et Guildenstern. Comment veut-on, après ça, que Shakespeare soit jugé sereinement dans l'université, et que celle-ci n'ait pas préféré qualifier ses pièces d'"énigmatiques" ? Nitche fait d'ailleurs de même, car Shakespeare est le moins dionysiaque ou musical des tragédiens.

    L'éthique, qui est le principe même de l'antichristianisme, cela Shakespeare le sait aussi bien que Nitche, l'éthique devient encore plus sinistre dans le théâtre de Shakespeare quand elle s'avance sous le masque chrétien. Croire que Shakespeare est athée parce qu'il met en péril l'éthique romaine, bottant le cul-béni de Claudel à travers les siècles, c'est faire la théorie d'un Jésus-Christ athée, sous prétexte qu'il voue aux gémonies l'éthique juive, dont le déchirement du voile signifie la fin. L'éthique ne peut se passer d'un voile, ou d'un nuage de signes mathématiques insignifiants. Il est curieux de voir de soi-disant savants s'acoquiner avec l'éthique, matière la moins scientifique au point d'impliquer le négationnisme historique le plus strict. Du point de vue occidental, on reconnaîtra un barbare à ce qu'il est imprégné d'éthique, et donc pas très éloigné de placer le hasard au niveau d'un phénomène scientifique. Les Etats-Unis aujourd'hui, auparavant le régime nazi, sont au niveau de l'éthique, la plus apte à préparer et justifier les génocides de la polytechnique. La science barbare intègre le préjugé d'ordre éthique ou juridique, c'est ainsi que Shakespeare la détecte, et ce qui lui permet d'anticiper le retour en grâce de la science égyptienne en Occident, que la contre-culture populaire aujourd'hui désigne sous le nom de "complot illuminati". A cette contre-culture populaire, l'historien Shakespeare n'enlève que le qualificatif de "complot", ou du moins il le situe au niveau physique primordial qui est le sien.

    L'antichristianisme des Etats-Unis aujourd'hui, et l'analogie du culte qui règne dans cette théorie de nation avec celui de l'Egypte antique, voire de l'Atlantide évoquée par Platon, est constatable en un endroit où Hamlet-Bacon enfonce son épée particulièrement : celui de la "philosophie naturelle". Comme la conscience des Egyptiens est orientée vers un au-delà métaphysique truqué, qui n'est qu'une "morale pure" en réalité, faite pour souder la société égyptienne en anéantissant toute velléité d'individualisme, l'inconscient collectif aux Etats-Unis relève de la même incitation identitaire parfaitement ésotérique du point de vue chrétien.

    Chez les rares chrétiens d'Europe assez stupides ou malhonnêtes pour faire valoir le principe identitaire égyptien, il n'y a pas à chercher très loin pour retrouver les symboles du culte de Satan. Adolf Hitler était lui-même issu d'un tel milieu démocrate-chrétien. Il se caractérise non par le paganisme ou par le christianisme, mais par le mariage ubuesque de l'éthique païenne avec le message chrétien, qui comporte un risque d'aliénation mentale. Dans la prose de Nitche par exemple, l'aspect d'auto-psychanalyse est déterminant (qui le rend peu digne d'intérêt pour le lecteur français, guère amateur de littérature thérapeutique) : un esprit ne peut demeurer durablement installé sur deux forces aussi opposées sans basculer dans l'aliénation.

    Hitler est le bouc émissaire idéal de la démocratie-chrétienne allemande, mais du point de vue chrétien la voie romaine nazie, son culte des éléments, n'est pas le plus dangereux. Certains prêtent à Shakespeare d'avoir annoncé les ravages du national-socialisme. C'est inexact. Brutus, qui est une sorte d'Hitler avant l'heure, désireux de restituer au peuple romain ses droits, est loin d'être le personnage le plus antipathique que Shakespeare a créé. C'est plutôt l'inconséquence de Brutus que Shakespeare signale et stigmatise, et que, déjà du temps de Rome, la démocratie est un mode de gouvernement désuet et inadapté. Non, c'est l'Angleterre que Shakespeare vise, c'est-à-dire un paganisme revêtu des oripeaux de l'éthique chrétienne. Il faut être aveugle pour ne pas comprendre que Shakespeare voit juste : c'est un défaut de machiavélisme qui caractérise le régime nazi, à qui il manque l'essence même du socialisme, à savoir la tartufferie sans laquelle le socialisme n'est plus qu'une utopie inutile, et dont aucun clergé ne peut faire usage.