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critique littéraire

  • Critique littéraire

    Le critique littéraire qui refuse ou s'abstient d'entrer dans le domaine de la science méconnaît la littérature. Il n'est pas un littérateur digne de ce nom ou digne d'intérêt qui fera volontairement de la littérature de genre, s'adressant plutôt aux enfants qu'aux adultes, aux hommes qu'aux femmes, aux esprits qui ont le goût de la science plutôt qu'à ceux qui préfèrent demeurer bêtes, etc.

    La critique littéraire de Sainte-Beuve fait à cet égard effectuer à la critique un net recul. Sainte-Beuve, même s'il ne l'est pas encore assez du point de vue crétin de Proust, mérite le qualificatif de moderne. La psychanalyse accompagne ce recul, en se focalisant sur le style de l'auteur. La tentative d'étude psychanalytique de l'oeuvre de Shakespeare illustre la légèreté de ce type d'étude. Si l'étude psychanalytique permet à Freud de soupçonner que Francis Bacon se cache derrière Shakespeare, en revanche elle ne permet pas d'avancer d'un iota dans la compréhension de l'oeuvre de Shakespeare.

    Ce qui fait la force de l'oeuvre de Shakespeare, c'est qu'on ne trouve pas ou presque la trace de Shakespeare dans l'oeuvre de Shakespeare, conformément à ce que l'on peut attendre d'un artiste chrétien. Sainte-Beuve ou Freud ne peut donc rien nous dire de valable sur Shakespeare. La culture bourgeoise romantique et moderne, comme l'indique déjà effectivement K. Marx, exclut la tragédie (mais nullement l'art dionysiaque, ainsi que le prétend Nitche), c'est-à-dire un art dont Marx indique utilement qu'il est conçu pour lutter contre la bêtise humaine.

    D'une certaine manière, Shakespeare a anticipé Freud ou la psychanalyse comme une composante du totalitarisme. Un lecteur intelligent comprendra que Hamlet n'est pas fou, mais qu'il se fait passer pour tel aux yeux du monde. C'est Ophélie qui est véritablement aliénée. Or le point de vue médico-social freudien, lui, se rétracte devant une lecture intelligente pour diagnostiquer la folie de Hamlet ; la culture néo-nazie, elle, organise le procès de Hamlet.

  • Le laquais et le bouffon

    La réponse du berger à la bergère, de Jean-Pierre Elkabbach à Dieudonné, ce matin sur Europe 1 ne s’est pas fait attendre longtemps. Le célèbre et fringant journaliste, proche du pouvoir, avait invité un historien révisionniste sur son antenne pour remettre les pendules à l’heure. À propos de la traite des nègres. Celle-ci n’aurait pas existé sans la complicité de chefs de tribus africains et de négociants arabes, nous explique Monsieur l’Historien de service. D’autre part, la traite des nègres aurait eu lieu également entre… Noirs (vous avez vu, je ne suis pas tombé dans le piège).
    Bref, tout n’est pas tout blanc ou tout noir dans cette histoire, M. Dieudonné, tenez-vous le pour dit ! Comme dans beaucoup d’autres histoires, M. Elkabbach.

    Quand je dis "révisionniste", il n’y a aucun a priori de ma part vis-à-vis des travaux de cet historien – dont je ne connais que ce que la maïeutique de Jean-Pierre Elkabbach m’a délivré alors que j’avalais mon bol de café noir (sans sucre ni lait) ce matin.
    D'ailleurs, le révisionnisme ne devrait-il pas être un réflexe d'historien ? Quand on n’est pas pionnier, on ne peut qu’être révisionniste, sinon autant être journaliste, non ?

    Faudrait pas que le film que Dieudonné réclame sur la traite des noirs participe d’une forme de “pornographie mémorielle”, pour piquer cette expression un peu snob à Dieudonné, qui l’a piquée lui-même à Idith Zertal (?). Pour cela, on ne peut qu’engager Dieudonné à creuser ce sujet cher à son cœur à demi-nègre (si je disais “à demi-noir”, ça pourrait être mal interprété), à lire des bouquins d’Histoire sérieux.