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flaubert

  • Sade ou Shakespeare ?

    Faut-il jeter Sade à la poubelle, suivant le désir des censeurs puritains ? On aurait tort de croire que les puritains n'ont pas de désir ; leur désir de censure est un désir en creux, un désir potentiellement sadique.

    C'est peut-être la seule leçon à tirer de Sade : derrière le puritanisme sommeille un sadisme, un désir de couper la tête du roi, ou de trancher les parties génitales des cinéastes, les rois de notre époque où l'illusion tient lieu de droit divin. Posséder, la suprême illusion - être possédé, la triste réalité.

    Si l'on jette Sade, on devra aussi brûler Barbey d'Aurevilly, ce Sade à repentirs, un vrai piège à filles comme le "divin marquis". Barbey avait, dit-on, une certaine expérience de la fascination que les types démoniaques exercent sur les bas bleus.

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  • Charité réelle

    L'aveuglement de la dernière encyclique pontificale ("Caritatis in veritate") laisse pantois, plus encore que la paraphrase de la théologie de saint Augustin à laquelle les fidèles lecteurs de Joseph Ratzinger sont habitués. Pour les "non-initiés" à la glose pontificale, précisons qu'il s'agit pour le pape d'émettre dans cette encyclique quelques avis et conseils dans le domaine de l'économie et de la morale économique.

    - Première remarque : le discours moralisateur du pape est comparable à la tentative de Luther de ramener les commerçants allemands à des moeurs plus chrétiennes, tentative infructueuse et qui n'a pas empêché l'Allemagne de devenir le pays d'exploitants, de commerçants, d'industriels esclavagistes et animés d'intentions guerrières qu'on sait. Pire que ça : malgré toute la sympathie que l'essai de Luther peut inspirer à un marxiste, force est d'admettre que la religion réformée est devenue LA religion bourgeoise par excellence, avec la désuétude des régimes aristocratiques et du catholicisme. La religion réformée est devenue celle de l'Empire romain germanique embourgeoisé que Marx a prise pour cible principale de sa critique, étant né dans ce merdier, pour parler "vrai".

    Or l'élite politique et économique est désormais moins que jamais, moins qu'elle l'était du temps de Luther, réceptive aux discours et conseils chrétiens. Elle ne peut même pas l'être, puisqu'elle déduit la prétendue modernité de ses principes laïcs de la ringardise de ceux des religions en général, de la chrétienne en particulier.

    De toutes les hérésies que l'Eglise a connue, on n'en trouvera pas qui excède le discours de ce monstre qu'il est convenu d'appeler "patronnat chrétien", puisque les discours du patronnat chrétien sont totalement étrangers à l'Evangile qu'on peut douter que les représentants du patronnat chrétien aient jamais lu (je cite l'un d'eux afin d'illustrer la grossièreté des mensonges du patronnat chrétien - Jérôme Bédier : "Dans l'Evangile, il y a beaucoup de personnages riches qui ne sont pas forcément critiqués (...)")

    - Deuxième remarque : Flaubert n'est et ne passe pour un grand théologien ; néanmoins et contrairement aux imbéciles représentants du capitalisme chrétien, Flaubert a lu le Nouveau Testament et relevé avec une sagacité mêlée de dégoût le caractère "antisocial" des paroles du Sauveur et de ses apôtres. Tout ce qui relève de la "doctrine sociale" est donc à verser à l'épais dossier du "paganisme chrétien", compromis souvent présenté par le clergé comme la christianisation d'institutions chrétiennes, mais dont les études historiques sérieuses, celles de Marx notamment, permettent de constater la stérilité, "a contrario" la subversion systématique du christianisme par la politique.

    Ce figuier greffé qu'est le "judéo-christianisme" ne porte pas plus de fruits que le figuier desséché de la religion juive.

    Le "socialisme" n'est d'ailleurs que la nouvelle manière de dire "la politique", c'est-à-dire d'ajouter à la politique la dose d'hypocrisie nécessaire pour essayer de compenser sa pente naturelle vers l'anarchie. Que Benoît XVI compte après Adolf Hitler ou Joseph Staline redorer le blason du socialisme, alors qu'il n'a aucun des pouvoirs régaliens dont ces derniers disposaient pour appliquer leurs doctrines statiques, et que l'auditoire du pape se limite à quelques chaisières, deux ou trois confréries d'hypocrites patrons chrétiens, et un clergé essentiellement constitué de poules mouillées, c'est ça qui laisse pantois !

     

     

     

  • Au bout de Céline

    Comme il paraît à peu près impossible de maintenir Céline hors de l'Université, des bibliothèques et des librairies, la tactique consiste à l'ensevelir sous les préjugés divers et variés, afin qu'il soit au bout du compte comme Proust, parfaitement digeste, accessible aux vierges farouches et aux vieillards gâteux. On mastiquera juste les passages où Céline dépeint les résistants comme des branquignols et des lâches. Encore un peu de patience, dans quelques années on ne lira plus qu'Harry Potter !

    D'où l'exigence de redéfinir Céline. Cerné par les bourgeois nazis hypocrites, c'est un nazi sincère au contraire. Il a commis aux yeux des bourgeois le crime suprême : il a dit ce qu'il pensait, sans détours. Lui-même d'ailleurs s'en est voulu de tant de sincérité : ce n'est pas hygiénique.

    Les quelques "inconditionnels" de Céline (Le Bulletin célinien, par exemple, du Belge Marc Laudelout) se recrutent parmi les bourgeois héritiers de Flaubert, une espèce en voie de disparition. Bourgeois ils sont et ils resteront, mais de peur de mourir d'ennui, sous le poids des conventions, ils ne peuvent s'empêcher de sortir la tête de temps en temps de leur carapaçon. En somme, les vagues, ils se réjouissent comme des gosses que Céline les fasse à leur place.

    Quant aux bourgeois entiers, eux, les héritiers de Sartre, Camus, Malraux, ou qui s'en réclament, ils sont moins naïfs et le fait qu'on puisse, à travers Céline, les démasquer, ça les rend blêmes.

    Pourquoi un communiste préfère-t-il un nazi sincère à un nazi hypocrite ? Parce qu'un communiste n'a pas pour principe de fuir la vérité, bien au contraire.

    *

     La seule info que j'ai pu tirer de cette gazette douteuse, Lire, et de ce numéro spécial consacré à Céline, c'est ce jugement de l'auteur de Mort à crédit sur Balzac, que j'avais oublié, et qui est révélateur lui aussi : "Balzac n'a pas de style." Le jugement d'un romantique sur un classique. En réalité ce n'est pas qu'il n'y a pas de poésie chez Balzac, c'est plutôt qu'elle n'est pas ostentatoire. Ce qui est "abstrait" dans la littérature de Balzac, exactement comme dans la peinture classique qu'il aimait, c'est Balzac lui-même. Balzac n'est pas aussi énigmatique pour un bourgeois que ne l'est la peinture de la Renaissance, mais presque.

     

     

     

     

  • La vierge et la putain

    Je lis dans un magazine littéraire à se torcher l’affirmation comme quoi Drieu La Rochelle ne fréquentait que des prostituées. Il ne fantasmait, selon le criticule de service, que sur les vierges ou les putains.
    Il ne suffit pas à la critique contemporaine de porter aux nues des niaiseries préfabriquées, il faut encore qu’elle enfonce les écrivains déjà traînés dans la boue par la rumeur médiatique, pour faire voir ses muscles.

    En publiant les carnets intimes de Drieu, ses frasques, le but est double : faire du pognon et contribuer à la morale laïque qui met Drieu à l’index. Je regrette les dictatures où on brûle OSTENSIBLEMENT les livres.

    Rectifions les propos du baveux, faute de pouvoir le rectifier lui-même. Drieu désirait vivement être père ; mais il n’a pas pu. Avec les meilleures excuses du monde, que je suis bien placé pour comprendre.
    Que Drieu lui-même fût un bourgeois, il l’a reconnu, pour mieux rejeter ses vieux oripeaux et apostasier la bourgeoisie et ses valeurs, plus nettement que Flaubert ou Sartre. Drieu explique même dans son Journal que c’est son éducation bourgeoise qui l’a poussé à se faire des illusions sur l’Allemagne nazie, avant de se rapprocher du communisme à la veille de mourir. L’inverse de BHL, en somme, qui ne vomit les nazis que pour mieux lécher le cul des nantis Yankis, nazis mous qui misent sur leurs seules forces spéculatives.

    *

    “Vierge ou putain”, parlons-en, puisque c’est le paradigme de la libido bourgeoise. À tel point que la mode consiste désormais pour une gonzesse d’un milieu bourgeois - ou qui s’en inspire -, à se saper comme une pute tout en arborant des airs de pucelle inabordable et en pratiquant une sexualité de gastéropode.
    Vingt-neuf ans, c’est l’âge moyen pour une femme de son premier moutard ! Ce chiffre en dit long à lui seul sur le puritanisme bourgeois…
    On a beau justifier ce retard par le désir de la femme de se cultiver, de “mener sa vie”, d’achever ses études, personne n’est vraiment dupe en dehors des lectrices de magazines féminins ; un petit tour dans un quartier à femmes de la capitale permet de constater qu’on est assez loin de la joie de vivre exubérante et de l’épanouissement sexuel des films publicitaires. Tout au plus relève-t-on une certaine excitation hormonale en période de soldes.
    La propagande de l’épanouissement sexuel est un vaste foutage de gueule conçu par des agences de pub.
    La bobo-type, “Rive-gauche”, androgyne, récurée jusqu’aux amygdales, est tout ce qu’il y a de plus antisexuelle, un vrai “tue-l’amour”, à moins d’aimer le faire avec une savonnette ou un tube de dentifrice - ou de chercher à marier une gosse de riche pour s’affranchir de l’angoisse du lendemain, comme Drieu fit.
    La consommation de produits dopants et de substances “désinhibantes” en tous genres n’a d’ailleurs jamais été aussi forte.

    Dans ce contexte, la mère de famille nombreuse fait office de repoussoir. On souligne combien de fois elle a dû se priver du plaisir de faire l’amour sans capote ou sans stérilet pour en arriver là ! Son statut n’est guère plus enviable que celui d’une prostituée. Comme celle-ci on la soupçonne d’être trop fourrée avec le sexe masculin, sous sa coupe. Dans Plus belle la vie !, pas de mère de famille nombreuse : c’est incompatible avec un certain niveau existentiel. Lorsqu’on réserve un rôle à la mère de famille, c’est un rôle de comique.
    Dans le même temps qu’il proclame sa supériorité sur tous les autres régimes, le régime bourgeois se suicide doucettement.

    *

    Encore une fois, Drieu n’était pas si pervers que ça. Il fréquentait des putes professionnelles, tout ce qu’il y a de plus normales, avec des seins “gonflés comme des grains de raisin”, et parfois des mères de famille délaissées, faute d’aristocrates. On l’imagine mal exhibant sa bourgeoise dans un cabaret pour se faire reluire, comme c’est la tendance chez certains grands bourgeois maintenant.

  • Petite mise à jour

    Chose promise, chose due, voici la mise à jour 2007 du Dictionnaire des idées reçues. Elle s'imposait vu que depuis Flaubert le climat a un peu changé. Si je ne m'abuse il y a une sorte d'accélération et les préjugés eux-mêmes ont tendance à s'user plus vite. Voyez la pédérastie par exemple : remise à la mode dans les années soixante-dix, trente ans plus tard la société la fustige unanimement, jusqu'aux sites ouaibe où l'on fait commerce de films et de matériel pornographiques ! Même les préjugés sont fragiles désormais…

    Mise à jour 2007

    - A -

    ACHILLE : Ajouter "le talon de”, ça donne à croire qu'on a lu Homère.

    ATHÉE : Personne peu influençable. Un peuple d'athées ne saurait périr.

    - B -

    BACCALAURÉAT : Graal moderne.

    BLONDES : Plus bêtes que les brunes.

    BONNE : Le repos du curé de campagne avant le Concile. Dire "Nounou" est plus correct.

    - C -

    CAPOTE (anglaise) : Dans le sac-à-main des jeunes filles rangées.

    CÉLIBATAIRE : Une vocation comme une autre. Le célibataire est surtaxé. Exige un héritier.

    CENSURE : Enfin abolie.

    CÉRUMEN : "Cire humaine", se l'ôter régulièrement pour mieux profiter des programmes télé.

    CHASSE : Réservée au brutes sanguinaires en voie de disparition. « Un lapin a tué un chasseur, pan ! »

    CHRISTIANISME : Une secte pas plus prospère que les autres, en définitive.

    CYNISME : Diogène était devenu un peu fou à force de s'exposer aux rayons du soleil.

    CLASSIQUES (les) : Ringards célèbres.

    COCU : S'accorde au féminin aussi. Tend à disparaître comme le mariage.

    COLONIES (nos) : S'indigner quand on en parle.

    CONCESSIONS : Le ciment du couple.

    CONVERSATION : Le sexe en est le sel.

    - D -

    DESSERT : Meilleur sans sucre.

    DICTIONNAIRE : Un volume rassurant. Larousse ou Robert ?

    DICTIONNAIRE DES SYNONYMES : Pourquoi tant de mots ? Pourquoi tant de dictionnaires ?

    DIEU : Confort intellectuel. Quelques personnes âgées y croient encore - inutile de les détromper.

    DIVORCE : Privilégier la formule dite "à l'amiable". Blesse moins les enfants que les bris d'assiettes.

    DOULEUR : Perversion des sens. La morphine n’a pas été inventée pour les chiens.

    DRAPEAU NATIONAL : En vente dans les stades de foot.

    DROITS : Nul n'est censé ignoré les siens.

    DOUTE : Est nécessaire pour croire.

    - E -

    ÉGOÏSME : Revers de la médaille.

    EMAIL : Pester contre les "spams". Seuls les snobs disent "courriel".

    ÉTÉ : Canicule. Il n’y a plus de saisons.

    - F -

    FAISCEAUX : À l'origine du fascisme. Ne pas oublier d’éteindre ses phares.

    FEUILLETONS : Principal sujet de conversation (Voir "conversation").

    FŒTUS : Terme technique. Amas de cellules vivantes potentiellement appelé à remplir la condition humaine. Intéresse l’industrie pharmaceutique.

    FONCTIONNAIRE : Juron répandu. Idéal répandu.

    FONDS SECRETS : Servent à acheter des petits fours.

    FOULARD : Remis à la mode par les musulmans. Cause d’hécatombes dans les cours de récréation. Hantise des instituteurs.

    FRANC-MAÇONNERIE : Dépassée par la Scientologie.

    - G -

    GRAMMAIRE : Vieilli. Mère Fouettard. Fait peur aux enfants et à leurs parents.

    GRAS : Matière bourgeoise. Ne pas dépasser 40 %.

    - H -

    HALEINE : La garder fraîche est un véritable sacerdoce.

    HUILE D'OLIVES : Vierge. Pressée à froid. L'italienne est la meilleure. Aphrodisiaque.

    HYSTÉRIE : Sans rapport avec l’utérus. Pas d'automédication ni de gifles. Consulter un psy.

    - I -

    IMPRIMERIE : Menacée de disparaître.

    IMAGINATION : Les enfants et Jacques Séguéla en ont beaucoup.

    INFANTICIDE : Pas de confusion possible avec l'avortement.

    INHUMATION : En chansons. La crémation permet d'éviter les vers.

    INNOVATION : Leitmotiv. Exemples marquants : le fil à couper le beurre, le string.

    INQUISITION : Peut revenir. Rester vigilant.

    - J -

    JÉSUITE : Sorte de prêtre particulièrement pervers. Porte un uniforme.

    JOUIR : Bruyamment.

    - L -

    LITTÉRATURE : Intimidante. Ni entr'acte ni pop-corn.

    LATIN : Déclin des déclinaisons : un scénario, des scénarii. Même l’allemand est plus utile.

    - M -

    MACHIAVEL : Ne pas l'avoir lu, mais le regarder comme un génie.

    MAHOMET : Misogyne ET polygame.

    MALADE : Ne pas dire qu'on est "en bonne santé" mais "hypocondriaque" si on veut être remboursé.

    MALTHUS : Incompris pendant deux siècles.

    MARSEILLAIS : Plus sympathiques que les Parisiens. Accent chantant (la "Marseillaise").

    MISSIONNAIRES : Ont inventé une méthode d'accouplement fastidieuse.

    - N -

    NÈGRES : Vocabulaire primitif.

    - O -

    OPTIMISTE : Citoyen vertueux.

    - P -

    PARADOXE : Se dit toujours sur le bd St-Germain, entre deux bouffées de cigarette light.

    PAUVRETÉ : Faible pouvoir d'achat. Épée de Damoclès. Investir dans la pierre.

    PÉDÉRASTIE : Amalgame utilisé pour flétrir les homosexuels.

    PHILOSOPHIE : La recette du bonheur. Existe en plusieurs parfums.

    POÉSIE : Elle est partout, surtout dans les aires d’autoroute.

    PRÉJUGÉS : Notre époque en a peu.

    PUCEAU/PUCELLE : Se percer l’hymen ou ronger son frein de toute urgence pour échapper aux quolibets.

    - R -

    RELIGION (La) : Le haschisch est la religion du peuple.

    RÉPUBLICAIN : Ça va de soi, mais ça va encore mieux en le disant.

    ROMAN : Peut rapporter gros.

    - S -

    SAINT-BARTHÉLÉMY : Prémices de la Choa.

    SUICIDE : Geste républicain. Jospin y a songé. Carence en vitamines et en fer.

    - T -

    TEMPS : Subjectif au début, de moins en moins vers la fin. Un temps peut en cacher un autre.

    - V -

    VOLTAIRE : Valeur sûre.

  • Pourquoi pas Flaubert ?

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    Pourquoi Flaubert ne figure-t-il pas au programme de mes lectures futures, pas plus que Balzac, au contraire de Villiers, Saint-Simon, Pound, Loti ou Gobineau, que je connais mal et que je désire approfondir ?
    Est-ce d’avoir été contraint d'apprendre Madame Bovary à l’école, parmi tant de matières oiseuses, qui explique cette allergie ?
    Ou ne serait-ce pas plutôt une adaptation filmée, profondément ennuyeuse, avec une actrice rouquine plate et laide, à contresens de surcroît, de Madame Bovary ? Ou est-ce encore de n’avoir pu dépasser les dix premières pages de Salammbô ni de Bouvard et Pécuchet ?

    Le Dictionnaire des idées reçues, ouvrage léger, a néanmoins retenu mon attention quelques instants - dans un souci d’analyse politique et sociale. Flaubert y raille les préjugés de son époque. J’ai d’abord été vexé de voir que je partageais quelques-unes des idées reçues des contemporains de Flaubert. Celle-ci en particulier :
    « MOUSTIQUES : Plus dangereux que n'importe quelle bête féroce. »
    (L'occasion de remarquer que, comme le reste, les préjugés s'héritent, car celui-ci est dans ma famille depuis longtemps et j'entends bien le transmettre à mes enfants potentiels.)

    Au terme de cette lecture, plusieurs constats sociologiques s’imposent :
    - Une courte majorité des préjugés contemporains de Flaubert a résisté à l’usure du temps. Voilà pour la continuité, mais concernant tous les préjugés qui touchent à ce qu’il est convenu d'appeler "la culture générale", elle-même toujours un peu "conventionnelle", on observe qu’ils ont disparu en même temps que cette culture générale-là. C'est rassurant : il n'est pas en définitive si ridicule de partager certains des préjugés de la deuxième moitié du XIXe siècle !
    - Incidemment j’ai noté un certain nombre d’idées reçues dont le postulat s'est inversé et qui creusent donc aussi un fossé entre notre époque et celle de Flaubert, et je me suis attelé aussitôt à une petite mise à jour - bientôt disponible sur ce blogue.