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d'ormesson

  • Mathématique des tubes

    La loi Hadopi est typique de l'aptitude de la bourgeoisie au rapt de ce qui ne lui appartient pas. L'accaparement féodal de la terre, la bourgeoisie industrielle ne s'en satisfait pas ; elle le proroge par le vol du mobilier, sous couvert d'emprunt. La "plus-value" prise sur le salaire, et maintenant ce "droit de la propriété intellectuelle", qui marque la pénétration de l'Etat policier jusque dans les esprits des particuliers... au nom de la liberté de concurrence, c'te bande de chacals ! S'ils se contentaient juste de taxer le mensonge, les caisses de l'Etat et de ses banques seraient pleines des recettes générées par ses grands et petits fonctionnaires.

    Conçu au départ sous le prétexte hypocrite de protéger les écrivains, le droit de la propriété n'a jamais servi de fromage qu'à des rats serviles, en fait d'écrivains. Ont-ils l'air d'être affranchis et indépendants, tous les Besson, les d'Ormesson, les Sollers, les Houellebecq ? Plates crêpes mortuaires bien repassées, oui, voilà ce que tout le monde peut constater de la franchise littéraire actuelle.

    Plutôt marrant, après le pilleur de tombes André Malraux, de voir la propriété défendue par un cinéphile tel que Frédéric Mitterrand. S'il y a bien un procédé de rapine, l'ultime parodie, c'est le cinoche ! Qui laisse les champs qu'il traverse saccagés, et les gosses avec un goût plus fadasse encore que la semence de Proust dans la bouche.

    Frédéric Mitterrand aurait tout du chant du cygne déposé à la SACEM, d'ailleurs, s'il ne ressemblait pas plutôt à une vieille grue rouillée.

  • Contre Ratzinger

    Pourquoi ne pas s'acharner un peu sur le cadavre de la philosophie - cadavre exquis puisque chacun ajoute son petit schéma ?
    Le credo athée est à la base de beaucoup de spéculations philosophiques. L'argument classique des athées selon lequel Dieu n'est qu'une invention pour réconforter les âmes inquiètes a son équivalent chez les chrétiens (Nitche a voulu faire le malin en posant le principe athée à l'envers, mais il n'a fait que se rendre encore plus ridicule.)
    Certains chrétiens plutôt puritains prétendent donc que les athées, eux, se débarrassent de Dieu pour mieux jouir peinards. Il est assez évident lorsqu'on confronte à la réalité ces deux arguments qu'ils sont d'abord faits pour conforter ceux qui les avancent.
    Vouloir prouver l'existence de Dieu est puéril. C'est une manière de se rassurer. Il y a la même angoisse chez celui qui essaie de prouver que Dieu n'existe pas. Dans le fond, il est animé par le doute. Cet exercice devant le miroir va le décevoir. Car il ne mène ni à la preuve de Dieu, ni à la preuve qu'il n'existe pas, ni même à la preuve que l'homme existe !… c'est dire l'inutilité de la conscience de la conscience.

    Au bout du compte, le résultat c'est que l'angoisse de ces pauvres penseurs n'a fait que s'accroître.
    Les philosophes ne font qu'imiter l'attitude craintive de certains théologiens.
    C'est Diderot qui a une manière de trahir sa philosophie que je trouve délicieuse. Lorsqu'il dit que, s'il s'est trompé et que Dieu existe - malgré toutes les fables de Lucrèce dont il raffole -, il pense que Dieu lui pardonnera en vertu de sa… sincérité. C'est quand-même plus drôle que les faux-fuyants existentialistes !

    Je dis exprès "philosophie". Ce mot a été fabriqué pour faire croire aux béotiens que le contraire du "philosophe" c'est le "fou", le "cinglé", le "fanatique", etc. Franchement, quand on voit Finkielkraut, Jacques Attali ou Jean d'Ormesson élucubrer leurs théorèmes en postillonnant, on se demande bien qui est fou ou gâteux…

    Non, le contraire du philosophe, c'est plutôt l'homme d'action. Lui ne se pose pas TOUTES les questions, mais seulement les questions utiles. C'est même l'aptitude de la pensée active à trier les questions pour ne retenir que les bonnes qui fait d'elle une pensée active et audacieuse. Le vrai philosophe ne se trompe jamais mais il n'avance pas.

    Hélas, aujourd'hui, ce sont les théologiens qui tentent d'imiter les philosophes et ça n'est pas très fructueux non plus. Je songe ici au théologien allemand Joseph Ratzinger, bien sûr, plus connu dorénavant sous le nom de Benoît XVI. Pour simplifier le problème, qui n'est qu'un problème de vocabulaire et de définitions et ne mérite donc pas qu'on s'y attarde outre mesure, les philosophes ont érigé la raison en principe fondamental afin d'évincer les pouvoirs religieux. « Puisqu'on ne peut pas démontrer Dieu par un raisonnement, eh bien faisons de la raison le critère essentiel ! »
    Benoît XVI ne devrait pas répondre à ça. On ne doit pas accepter de jouer aux échecs, ce jeu de fous, lorsqu'on ne sait faire que des réussites. La raison, ça n'existe pas. Point à la ligne.
    « Mais, le peuple chrétien réclame des encycliques et des conférences ! », j'entends dire parfois, bizarrement. Qu'à cela ne tienne, il y a deux encycliques de Jean-Paul II, loin d'être démodées et qui tiennent dans la poche. La première, c'est « France, souviens-toi des promesses de ton baptême ! ». Et la deuxième, un peu plus énigmatique : « N'ayez pas peur ! ». Question blabla, ça devrait suffire.