A propos du style de saint Augustin : il est certain qu’on n’entendrait plus parler de la théologie de saint Augustin aujourd’hui sans le style si personnel, si vivant, des Confessions, qui fait appel aux sens du lecteur.
Les admirateurs de saint Augustin : Calvin, Luther, Jansénius, Feuerbach, Lucien Jerphagnon, Joseph Ratzinger, n’auraient-ils pas mieux fait d’écrire à leur tour leurs confessions, comme Rousseau ?
L’originalité de Rousseau, c’est que de sa position de puritain genevois, sa biblique frayeur des sodomites, des prêtres catholiques, "a fortiori" des prêtres catholiques sodomites (!), il évolue vers une doctrine quasiment “pélagienne” plus conforme au Nouveau testament, dans laquelle le péché n’est plus l’axe primordial. Il fait le chemin de la morale à la politique.
Au contraire de son ami Denis Diderot, sympathique catholique langrois aimant la bonne chère et boire dans la compagnie de ses amis,
qui en théorie est un moraliste acharné, allant jusqu’à théoriser un théâtre moral et une peinture morale.
L’héritier de Pascal au XVIIIe siècle et des jansénistes, c’est Diderot, non pas Rousseau bizarrement.
Diderot et Pascal ont en outre ceci en commun d’être de piètres scientifiques. Diderot en est resté à la science de Lucrèce, d’où il tire son athéisme. Quant à Pascal, il est en retard sur les découvertes astronomiques. Tous les deux sont fascinés par la géométrie qu’ils assimilent à l’espace. Diderot est considéré généralement comme un “matérialiste”, mais il n’est pas difficile de voir que son matérialisme est en fait un idéalisme. Diderot a le bon goût, de mon point de vue, de proférer ses blasphèmes à l’extérieur de l’Eglise et non à l’intérieur comme Pascal fait.
Ce sont les communistes français qui ont forgé le mythe de l’emprunt du matérialisme de Marx à Diderot. Alors que le matérialisme de Marx vient de Locke, de Shakespeare, de Balzac.
Benoît XVI perpétue ce mythe dans son encyclique, alors qu’il n’est pas difficile de comprendre que l’idéalisme cauteleux des penseurs libéraux ne fait que servir de prétexte à la gabegie des bâtards capitalistes qui ne jurent que par le gadget : gadget scientifique, gadget littéraire, gadget moral, gadget politique - c’est là que se situe concrètement le matérialisme, chez ces gens qui n’ouvrent leur gueule que pour parler d’éthique.
Commentaires
L'acteur américain Richard Widmark (Le Carrefour de la Mort, La Conquête de l'Ouest, Alamo...) s'est éteint lundi à son domicile des suites d'une longue maladie. Il avait 93 ans.
idem pour Maurice Maréchal (1922 - 2008) dessinateur de Prudence Petitpas.
Très intéressant, ça, mon lapin. Brillant et original. Digne d'un honnête homme. J'ai pas grand chose à rajouter. Comme dirait l'autre, cet homme qui nous précède me le confirme, nous sommes suivis.
(Gadget convient parfaitement, surtout si on s'en tient à l'étymon "gâchette" appliqué à des mécanismes. Je me sers personnellement de"fétiche" qui permet de faire entendre la religiosité du bidule.)
Leibniz est le plus intéressant des philosophes selon moi. C'est aussi un excellent physicien (ce qui explique tout).
Oh, arrêtez avec votre haine de la géométrie, elle est idiote. Comme disait un grand disciple de Baudelaire:
"Ô mathématiques sévères, je ne vous ai pas oubliées, depuis que vos savantes leçons, plus douces que le miel, filtrèrent dans mon coeur, comme une onde rafraîchissante."
La géométrie et les mathématiques sont les deux ailes de la physique.
"Fétiche" fait partie du vocabulaire de Marx. Je trouve qu'il s'applique très bien au téléphone portable, dispensateur de la Bonne Nouvelle, en quelque sorte, pour le démocrate-crétin d'aujourd'hui, qui l'enserre dans un petit étui comme jadis la bigote enserrait chapelet, et qui permet aussi de compenser l'énorme frustration sexuelle de nos contemporains de sexe masculin.
"Gadget" convient mieux à la production intellectuelle contemporaine, je trouve, l'art contemporain ou le cinéma français, le dernier ou le futur prix Goncourt.
Ah oui, Leibnitz est comme une montagne à côté de la taupinière Nitche.
D'ailleurs Voltaire fait semblant de délaisser Leibnitz dans "Candide" pour le rejoindre de nouveau dans "L'Ingénu" ensuite.
S'il y a bien quelqu'un qui n'a pas la religion des mathématiques et de la géométrie, c'est Baudelaire, Spendius, il n'est pas idéaliste à ce point.
C'est chez le janséniste Pascal que c'est le plus net : il se rassure de l'angoisse que la nature provoque en lui par la géométrie, un système fermé, une "caverne" comme aurait dit Platon, rassurante. Et Pascal confond l'Infini avec Dieu (super-fini), alors que l'infini n'est rien d'autre qu'une extrapolation géométrique ou mathématique, c'est-à-dire une idéologie. Pascal est l'ancêtre des démocrates-crétins d'aujourd'hui, en plus "stylé".
Je ne "hais" pas la géométrie, je hais les géomètres-experts. Si on vous donne le choix entre l'œuvre d'art et le pinceau qui a permis de la peindre, vous choisissez quoi, Spendius ?
L'épistémologie contemporaine (Karl Popper), elle, choisit le pinceau, je vous signale. Et vous savez pourquoi ? La seule image qu'elle tolère, c'est, comme Narcisse, celle que lui renvoit le miroitement du marigot sur laquelle elle se penche. Aussi n'est-il pas exagéré de parler d'imbéciles kantiens, heideggeriens, popperiens, etc.
Je parlais de Isidore Ducasse, un disciple de Baudelaire et fervent admirateur des "mathématiques sévères".
L'Infini, en mathématiques, ça n'existe pas. D'ailleurs, dans une calculatrice, si vous disez un nombre par 0 (essayez dans un portable, vous qui les aimez, normalement il y a une fonction calculatrice - ou alors si vous avez un exemplaire d'une pascaline...), ça vous donne "erreur", pas "infini". Les mathématiques et la géométrie ne sont pas idéalistes, elles doivent être vues comme les bras droits de la science, et la elles ont de la valeur. Les mathématiques et la géométrie n'ont que ce rôle, sinon c'est de la pataphysique. Vous confondez mathématiques et pataphysique, vous seriez du genre à considérer que le calcul de la surface de Dieu par le Dr Faustroll est vraiment un calcul mathématique. Ou alors, dites que Pascal est l'ancêtre du Dr Faustroll, là on est daccord.
Leibniz, oui, un physicien, soucieux de vérité. Ne me sortez pas Voltaire, il n'a jamais rien compris à Leibniz - vous admetterez d'ailleurs que Voltaire était un piètre philosophe.
(Je suis plus ou moins d'accord pour votre dernier paragraphe.)
Là vous confondez la calculatrice avec les mathématiques, Spendius ! Et l'équerre avec la géométrie. Bien sûr on ne peut pas tracer l'infini avec une équerre, mais la géométrie conçoit des droites parallèles qui ne se rejoignent jamais, même à l'infini. Ou sauf, peut-être, à l'Infini ? Je ne sais plus très bien, je n'ai jamais pris la géométrie pour une source d'information fiable. 2+2=4 n'est pas plus vrai que 2+1=6, objectivement.
C'est l'illusion de Diderot, je vous signale. Il croit que la géométrie, c'est l'espace. Je vous le signale parce que Diderot croit aussi dans les théories économiques dites libérales.
Voltaire prône des idées beaucoup moins naïves que Diderot, et ne serait-ce qu'admettre la supériorité de Leibnitz est une marque de sérieux qui vous fait défaut quand vous invoquez les galipettes de Nitche.
Nietzsche est inférieur à Leibniz, il n'en est pas moins intéressent. Disons que Leibniz pousse plus haut l'objectivité de Nietzsche car Leibniz est un physicien. Nietzsche n'est qu'un poète, un des rares poètes intéressants car ne méprisant pas la Nature et ne la remplacant par des fantasmagories théologiques.
Ces questions sur les deux droites se touchant à l'infini ou non sont des questions de pataphysicien. Euclide ne se penche pas sur ça, il pose des dogmes, des définitions (le point, la droite, etc), il s'appuit sur elles pour s'élever à l'étude de phénomènes réels: La géométrie euclidienne. Il nous faut des axiomes, mais il nous faut pas les entasser comme vous les entassez, il faut les réduire. Plus tard, on découvrira qu'on arrive à réduire les axiomes d'Euclide en en enlevant le 5ième: C'est la géométrie non-euclidienne (développée notemment par Poincaré). Le but inconscient de tout ceci est de détruire tout axiome et tout dogme, pour atteindre la Réalité, la Vérité, Dieu, comme vous voulez. Les axiomes, les dogmes, c'est ce qui rend signifiant, l'Absolu est asignifiant, il n'a aucun axiome. Les axiomes sont des "strates" (dixit Deleuze) sur la Réalité, le but est de déstratifier. C'est ça, la Beauté, sans base, sans structure, sans limites.
2+1= 6? Bien entendu, pour un pataphysicien, cela peut-être vrai, d'ou la nécessité de maintenir les mathématiques dans le rang de la physique. Les mathématiques sont cohérentes que dans la mesure ou elles sont liées au réel, qu'elles sont le réel (c'est ce que je développe dans le post "Triste tropisme"). Les catholiques, Baudelaire, Bloy et autres décrivent une réalité qui n'existe pas, ce sont des pataphysiciens.
"qu'elles sont réelles" et non pas "qu'elles sont le réel".
Purée , le mec fait une différence entre "elles sont réelles, et "elles sont le réel"... après avoir dit que la réalité que peignent Baudelaire, bloy and co n'existe pas... Mais c'est qui ce naze qui développe des choses dans les "post" du Lapin? pour dire quoi?
moi je vais te dire Lapin, ce que j'ai entendu, c'est ça:
"c’est là que se situe concrètement le matérialisme, chez ces gens qui n’ouvrent leur gueule que pour parler d’éthique."
Et ça je sais que c'est une réalité...tu laisses causer? tu réponds ailleurs? tu te fais manger par ton personnage mon lapin, gaffe à ta carotte!
Peux pas résister à un mec qui m'appelle papa, Fodio.
Hé hé.
Fodio, soyez pas grognon, on a bien tous supporté votre époque lacanio-freudio-catholico-marxiste, hein, on supporte tous le temps le marxisme bloyen catholique baconien hégelien du lapin, j'ai le droit d'ajouter ma touche de fantaisie deleuzio-euclidienne. On est en démocratie ou merde?
Et puis, laissez tomber, grâce au coup du papa, j'ai réussi à mettre le lapin dans ma poche, tandis que vous, des années que vous le léchez les pompes, il peut toujours pas vous blairer. ;-)