Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

L'Apocalypse ou la mort !

La cri de ralliement trouvée par Fodio n'est pas mal puisque l'apocalypse chrétienne peut être regardée comme le remède à la mort. Le Christ a vaincu la mort et montré la voie à ses saints. Clairement, l'armure que Hamlet endosse est celle du combat contre le destin (= 666). Si le profane peut trouver étonnant qu'un chrétien en affronte d'autres, c'est qu'il ignore précisément tout de l'apocalypse chrétienne, en particulier de la synagogue de Satan et de son clergé, après plusieurs siècles de compromis libéral avec les puissances séculières. D'ailleurs où est-il écrit dans le Nouveau Testament que le Christ a le goût de la diplomatie ?

Seule la vérité permet d'échapper au destin, inséparable de la mort, tel est donc bien le message apocalyptique.

*

La science d'Aristote déjà consiste à tourner et retourner la mort dans tous les sens, tant son caractère d'"absolu relatif" paraît étrange à ce grand naturaliste qui embrasse tout. La mort est comme un sophisme d'Einstein ! Comme la statique mouvante du cinéma.

A quoi tient tout le paradoxe du moyen âge, incarné par Thomas d'Aquin ? A une science en chemin vers l'apocalypse, mais qui se heurte encore à la religion ; au passage on remarque que Dante est plus avancé que Thomas d'Aquin, comme s'il ne pouvait y avoir de véritable théologie qu'en dehors des murs des institutions ecclésiastiques. Il faut en effet mesurer l'effet, volontaire ou pas de la part de Dante, de son intrusion dans le purgatoire, auparavant de l'ordre de la science-fiction juridique. De même que les fictions hollywoodiennes à base de "voyage dans le temps", sur la base du prédicat stupide d'Einstein : ce cinéma ébaubira sans doute le beauf yankee, mais aux yeux d'un public plus humaniste, il fera ressortir la stupidité du prédicat d'Einstein.

Du côté de la mort, il y a eu, il y a et il y aura toujours la religion, Tartuffe hier, Freud aujourd'hui. C'est précisément la raison pour laquelle l'Eglise catholique, contre son enseignement classique le plus élémentaire, lentement au cours des siècles écoulés a "avalé le diable". Si la religion tend à se recentrer sur la mort et à bannir consécutivement l'apocalypse, c'est en raison de l'enjeu stratégique que représente la mort, sur laquelle les religions "fidéistes" sont centrées. Ainsi, dans la religion laïque ou capitaliste, qui reprend la formule du jansénisme, la foi dans l'homme et ses systèmes implique obligatoirement une forme de lieu temporel abstrait du type du purgatoire, de l'enfer et du paradis jansénistes, où l'homme trouve le réconfort en songe.

Avant toute chose, la religion existentialiste est la religion du fantasme. Si elle fait autant penser à Pascal, c'est qu'elle ne repose sur rien de sérieux et de concrêt.

Les chrétiens libéraux, qui de façon satanique font l'apologie de Freud et du freudisme sont trop stupide pour s'apercevoir qu'il fait double emploi avec le purgatoire. Le chrétien libéral porte une veste chrétienne, doublée d'une étoffe païenne, afin de mieux assurer ses actions.

"L'Apocalypse ou la mort" n'est pas mal ; tiré du livre de Joël par François Bacon, j'aime beaucoup aussi :

"Vos jeunes verront des visions et vos vieillards rêveront des rêves.", évocation perspicace du grand divertissement capitaliste béni entre autre par le super-crétin en chef Pie XII.

Commentaires

  • "la peur de la mort est le mauvais sens le plus commun." On pouvait pas mieux le dire. Je m'en vais en faire bon usage, tiens, une bonne nouvelle ça.

  • Te signale que je le tire de la tirade "Etre ou ne pas être", proprement stupéfiante de perspicacité puisque Hamlet y définit la conscience comme un purgatoire : "Ainsi la conscience [rapprochée des rêves] fait de nous tous des lâches.", dans un passage dont les crétins se servent pour affirmer... la pusillanimité d'Hamlet !
    Avant même que le vase de l'existentialisme ait été modelé, Shakespeare a pulvérisé ce bibelot.

    Est-ce que Nitche ou Freud savent même LIRE ce qui est écrit, avoue qu'on peut se le demander. Ce pédé de Nitche vise "par-delà bien et mal" ; Shakespeare lui indique le chemin, que le purgatoire et la conscience sont le refuge des lâches, et notre abruti boche se jette dans la voie opposée, à la poursuite d'une petite connasse dans le genre d'Ophélie, et surtout vers les religions les plus psychédéliques, c'est-à-dire les plus morales. Il va à Londres se faire zigouiller comme Rosencrantz et Guildenstern !

    Ici il ne me paraît pas inutile de remarquer la contestation sous-jacente de Dante par Shakespeare, étant donné qu'on peut traduire d'après ce passage que la vision de Dante n'en est pas une, mais plutôt un songe (pour un chrétien matérialiste comme Bacon, la réflexion obscurcit la vision de Dieu, d'après saint Paul, et la vision tout court d'après l'expérience physique ; la couleur de la plus intense réflexion est pour Aristote la couleur noire - les fameuses "franges noires" d'interférence des opticiens pro-fachistes, par ex.)
    Ce que ni Thomas d'Aquin ni Dante n'ont fait, à savoir laver le christianisme du paganisme romain, Shakespeare le réalise en détruisant la science-fiction, le droit et les mathématiques.

  • toutes les perceptions, soit des sens, soit de l'esprit, ne sont que des relations à l'homme, et non des relations à l'univers. L'entendement humain, semblable à un miroir faux, fléchissant les rayons qui jaillissent des objets, et mêlant sa propre nature à celle des choses, gâte, tord, pour ainsi dire, et défigure toutes les images qu'il réfléchit.

    Francis Bacon

    Dans ma traduction de Hamlet le mot anglais "conscience" est devenu réflexion!

    "le mauvais sens le plus commun", c'est pas mal, oui, pas mal du tout; j'ai même trouvé un petit poème pour l'illustrer, de St Albans:

    Quand cessent à la fin guerres qui font vain bruit,
    Toujours il nous en cuit ;
    Il ne nous reste donc qu’à pleurer la misère
    D’être né, pour sitôt retourner à la terre !

  • - Il n'y a pas d'esprit en tant que tel pour Aristote, d'esprit distinct des sens et du corps, en particulier des organes (la dévotion au coeur du Christ revient à adorer l'âme du Christ, ce qui est parfaitement grotesque, un cas de retournement anthropologique manifeste où l'homme fait Dieu à son image).
    - Bacon-Shakespeare n'est pas différent d'Aristote sur ce point (comme sur beaucoup d'autres points essentiels d'ailleurs), puisque la vision est pour l'Anglais comme pour le Grec le sens qui relie le mieux l'homme à l'univers ou à la Nature c'est la vision. Etant donné que les légumes ont une bonne ouïe (l'onde est sonore ou magnétique), on peut dire que l'homme qui se fie à son "entendement" (c'est le vocable qui remplace l'intelligence au XVIIe siècle) a "la tête à l'envers" (Aristote décrit que les légumes ont la tête plantée en terre).
    Aristote traite d'ailleurs les musiciens professionnels d'imbéciles, et on pourrait en dire autant des ingénieurs-polytechniciens ou des marins.
    - Je crois qu'il faut que tu te concentres sur la notion essentielle de "milieu naturel", car c'est là que s'opère la confusion mathématique, comme tu dis que la "nature des choses se confond avec celle de l'homme", et que la science véritable d'Aristote ou Bacon se délite en science "élémentaire" de jardinier, soumis à l'interdit moral et politique (le figuier, l'arbre de la connaissance du bien et du mal : quel symbole de la génétique/généalogie/génération-corruption !) ; on peut dire que "le milieu, c'est le prisme", dans la mesure où c'est de regarder les choses à travers un milieu naturel (cristal, verre, air humide) qui cause les parhélies, dédoublements et autres mirages. Pour reprendre l'expression de Porteur, c'est le déterminisme du milieu qu'Aristote cherche à précisément à vaincre, non pas par la rhétorique comme Zénon, mais en vérité ou en réalité (Quand Zénon d'Elée se contente de dire : "La détermination n'est qu'une illusion", Aristote ajoute : "Sans doute, mais une illusion qui a pour effet de nous tuer."

  • La vérité qui tranche, qui fend le prisme, le glaive du Christ, les tables de Moïse coupée en deux, la parole divisé... le figuier dont les fruits nous enivrent... je vois... j'entends bien.

    L'expression "déterminisme du milieu", que Porteur me le concède, c'est peu ragoûtant à la première prise. Oh c'est tout-à-fait ça, et l'amertume n'enlève rien à l'efficacité, tout au rebours, mais un petit excipient sucré rendrait la pilule plus facile à avaler pour les femmes et les enfants et les pédés d'abord.
    Un exemple, , une chanson bien connue et très populaire de Trenet, son "Que reste-t-il de nos amours", je crois que c'est le titre. Il termine par ça, ce qu'il en reste de ces amours (qu'on peut entendre au sens large comme l'amour de Dieu) "un vieux clocher, un petit village, (symbole de l'esprit de chapelle) Un paysage si bien caché (là se trouve, bien caché, le déterminisme du milieu naturel) et dans un nuage (where else?) le cher visage de mon passé". (évidemment le côté proustien de Trenet, mais on peut y voir quand même le cher visage de la vérité si on entend "mon passé" comme l'Histoire unique et universelle de l'indivisible.)

    Les cochons de vautours de la propagande démocrate chrétienne ont fait du pédéraste Trenet une sorte de Céline de la chanson. (la pédophilie chez l'un, l'antisémitisme chez l'autre) Mais chez Trenet, au contraire de Céline, il n'y a pas le côté convertisseur à contre-cœur, le côté prêcheur misanthrope romantique un peu rabâcheur comme Sade. L'art de Trenet, la chansonnette, est d'un côté beaucoup plus difficile que celui de Céline car il doit "plaire" à un public complètement "éclaté" alors que Céline ne parle qu'à une "élite" de crétins constipés, des adorateurs du con d'Ophélie. De là à dire que son Voyage est celui au bout du trou, vers le néant où rien ne luit: le con de sa mère, il n'y a qu'un pas que je franchis allègrement.
    Y a de la joie!

  • - Le prisme, c'est le déterminisme, la chambre obscure dans laquelle le regard devient un raisonnement politique, une musique ; ça te va mieux comme ça ?
    - Trenet est beaucoup plus nazi que Céline. "Y'a de la joie !" à la fête de la bière à Munich ; simuler la joie fait partie du devoir quotidien de chaque Yankee quand il te serre la pogne ; Freud, bien qu'il doive sans doute se brûler d'abord avec un briquet pour jouir, c'est encore la joie. Tous les pédérastes enculent leur petite amie non seulement dans la merde et en serrant les dents, mais avec bonheur et cotillons.
    Pas de totalitarisme véritable sans une explosion de joie à la Trenet, qui me fait penser aux Etats-Unis. Pas Céline.
    Céline méprise le mariage ET le sexe ; surtout le mariage, qui est une sacralisation du sexe plus vicieuse qu'un libertin pourra jamais concevoir, mais aussi le sexe : c'est ce qui fait que la littérature de Céline, bien plus accessible qu'on veut faire croire, n'est pas entièrement dédiée comme celle de la plupart de ses confrères contemporains à la justification de l'inceste.

  • J'en oubliais une dernière : quand un curé démocrate-chrétien dans son sermon dit à ses ouailles que le devoir d'un chrétien et d'être joyeux (entendu plusieurs fois), préférant ainsi la doctrine de Nitche au message de Jésus-Christ, je sais d'emblée que j'ai affaire à un pédé élevé sous la mère ; probablement persuadé que l'origine du monde est un con. Même un possédé comme Baudelaire est moins près de l'enfer que ce genre de bigot, qui sait parfaitement de quoi la joie des épiciers est faite.

  • Qui a dit que la théologie devait être triste?
    N'empêche qu'entre son chat bébert et sa Lucette, le Céline, on dirait bien qu'il avait charge d'âme. Et sa "petite musique" c'est de lui. Mais je suis d'accord, il reste le meilleur de son temps et le plus accessible. J'en ai eu la preuve avec une petite amie qui l'a adopté jusqu'à préférer Mort à crédit au Voyage, assez rare! Preuve qu'il séduira encore longtemps. Et même si c'est la musique qui plaira, ce n'est qu'une petite musique de fond, ça empêche pas la vision. (encore que pour Mort à crédit je suis sûr qu'elle n'y a pas vu grand chose d'autre que la musique de l'émotion nostalgique et raté tout le reste de la vision psychopompe de Céline accompagnant son siècle renégat jusqu'au bout de la nuit.)

    Dans la chanson, y a de la joie. Je dis ça parce que je chantonne assez souvent quand je dois faire certaines tâches peu ragoûtantes et déterminées (cuisine lessive approvisionnement jardin &c.)
    Sûr que Trénet gagnait bien sa vie mais un type comme Brassens qui est le moins vénal de tous les chanteurs français à part Brel qui est un vrai curé démocrate comme tu dis avec un côté belge intello un peu chiant, Brassens était un fan de Trenet pour la qualité de ses chansons. Tu peux pas comprendre, cet art mineur qui consiste à dire les trois mots qu'il faut sur les trois notes qu'il faut. L'art de dire je t'aime au bon moment, comme le résume Brassens. c'est l'utilisation populaire de la grande musique, quoiqu'on peut se demander si cette grande musique n'est pas venu de la créativité "naturelle" du laboureur laborieux qui s'emmerde dans ses champs, ou du nègre qu'on a foutu à trimer dans le coton, pour le jazz un mélange des deux. Le fait est que la chanson c'est aussi, et parfois surtout, des mots. Parole= putain, je sais, mais la musique céleste qui monte des évangiles, prend parfois un tout petit chemin qui échappe au raisonnement et à la musique des mots. Un petit miracle?
    Les russes ont une superstition qui va te plaire, ils pensent que si tu siffles à l'intérieur d'une maison tu y sèmes la ruine financière. Tu penses si je m'en donne à cœur joie dès lors!
    je sais très bien que Christ a pas dû siffloter sur la croix, mais d'une certaine manière, quand je porte ma petite croix, il me vient des chansonnettes et dans chacune je trouve un mot ou deux qui sont à gloire de dieu, l'art de dire je t'aime au bon moment... et à la bonne adresse! les voies ou les voix...
    sur ce je retourne à la fable de Pan de B.

  • tu m'diras: Qui a permis aux médiats d'endosser le rôle moral que les chansonniers tenaient auparavant si ce ne sont les chansonniers eux-mêmes ?
    ma réponse, Brassens est le seul à l'avoir fait à contre cœur et en plus, jamais mis Baudelaire en musique alors que c'était son poète préféré. un vrai modeste, et dans ce milieu, c'est remarquable. Et la petite note de joie qu'il met à la fin de ses coup de pied au cul du bourgeois, je la prend pour une assez bonne intention de ne pas généraliser à outrance puisque c'est le pouvoir que donne la musique des mots eux-mêmes.

  • Moi aussi je chante Trenet sous la douche : "L'amertume a des reflets d'argent", quelque chose comme ça, mais bon les chansons c'est comme les plaisanteries, les meilleures sont les plus courtes. Le vrai sens de la musique, c'est le chaos et non l'harmonie, c'est Pierre Boulez qui a raison : il imite le son du canon.
    C'est sur un air de musique que les enfants de bourgeois sont tirés vers l'abîme, le rock chrétien comme Mozart ou les Rolling Stones, tout ça c'est la même chose, une autoroute vers l'enfer. Une fois le pacte signé, il faut l'honorer. "Vive la mort !" dit la musique, et les crétins pédérastes lui emboîtent le pas joyeusement.

  • A propos de la parole du prophète: "vos jeunes gens verront des visions et vos vieillards rêveront des rêves", Bacon l'éclaire en expliquant que les visions sont des apparition de dieu plus fidèles que les songes (éclairage indispensable). Il ajoute que la jeunesse est l'âge le plus digne. Encore faut-il préciser (pour nos fils en esprit) que ce sont les Anciens qui sont jeunes et que nous sommes très vieux nous qui vivons si tard. Ce que le christ souligne en disant que les premiers seront les derniers et inversement. Ainsi nos fils deviennent nos pères, et c'est à nous qu'il revient de faire en sorte qu'ils prophétisent et non qu'ils se perdent dans les explications foireuses de leur rêves telles celles que les faux prophètes comme Freud ou Lacan leur fournissent.

Les commentaires sont fermés.