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laïc

  • Rendez à César...

    Le régime officiellement laïc et républicain de la France peut faire croire que les catholiques sont "dissidents". Etant gosse et catholique, je l'ai moi-même cru, tout en observant le conformisme du clergé catholique vis-à-vis des lois de la République.

    En réalité, l'idée d'un catholicisme dissident est aussi fausse qu'une vanité de gamin qui fait rouler ses muscles pour épater la galerie : l'Etat républicain laïc est largement le produit de la philosophie du droit catholique romain. La lecture de Karl Marx, notamment, m'a permis de comprendre à quel point la République française est fille de l'Eglise romaine ; d'abord parce que Marx, historien allemand largement inspiré par l'école réaliste anglaise m'a fait prendre du recul par rapport au "roman national" français ; ensuite parce que Karl Marx réduit à néant la philosophie de Hegel, qui constitue le soubassement de la religion des élites européennes, QUE CES ELITES SOIENT ATHEES OU SE DISENT CHRETIENNES.

    La "laïcité" est en effet une construction intellectuelle qui découle de l'interprétation subversive du clergé catholique de la parole d'Evangile fameuse : "Rendez à César ce qui est à César..." ; cette interprétation est subversive puisqu'elle vise à restaurer le césarisme sur la base des paroles messianiques qui le proscrivent. Cette subversion de l'Evangile nous projette dans l'apocalypse, qui décrit avant tout le combat de la vérité contre le mensonge, un mensonge qui prend des proportions à la fois titanesques et subtiles (contrairement au mensonge païen ordinaire, à savoir la loi de l'éternel retour, qui pose le principe d'une humanité soumise aux lois de la biologie et à elles seules).

    D'abord la culture païenne ignore la laïcité ; il n'y a jamais eu de régime politique païen athée. L'évangile propage une forme de laïcité au sens de l'irréligion, dans la mesure où l'évangile met en garde contre la religion païenne, celle-là même qui est accordée au gouvernement des hommes.

    Ce que le clergé catholique s'efforce d'aménager, ce sont les droits du clergé catholique à faire de la politique, alors que ce n'est nullement le but poursuivi par le Messie quand il prononce ces paroles. Le but du Messie est simple : il dissuade ses disciples de prendre la politique véritablement au sérieux. Comme toutes les choses temporelles, la politique n'est pas une chose véritablement sérieuse du point de vue chrétien.

    Le catholique qui affirme, comme étant la doctrine catholique : "Les moeurs sont avec la foi le plus haut domaine de compétence de l’Eglise", se trompe donc et trompe son prochain. Les évangiles s'attachent à nous montrer le Messie comme un être exemplaire, non pas sur le plan des moeurs, mais sur le plan de la défense de la Vérité, où il est infaillible. Dans quelle doctrine vérité et morale sont confondues ? La philosophie païenne de Platon.

    Cette doctrine catholique prétendument "classique" est en réalité médiévale - un reflet du Temps, et non inspirée des évangiles chrétiens. Quel besoin y a-t-il de compléter les paroles du Messie, parfaitement claires et concordantes ? La doctrine catholique n'a ici aucune légitimité.

    Le rapprochement du clergé catholique et de l'autorité républicaine n'est d'ailleurs pas sans rappeler le rapprochement des juifs pharisiens avec l'autorité romaine il y a de cela deux millénaires.

  • Queue de l'Athéisme

    Depuis une cinquantaine d'années, voire un peu plus, l'athéisme est entré dans une phase religieuse extrêmement inquiétante, qui d'après moi correspond à l'avènement du cinéma et de la culture de masse, c'est-à-dire d'un moyen de sidération massif au service de la bourgeoisie libérale.

    La culture de masse est une raison d'estimer la démocratie libérale ou chrétienne comme un régime plus totalitaire encore que le nazisme ou le communisme soviétique, à l'inverse de ce que certains universitaires spécialisés dans le blanchiment prétendent. La gabegie économique des élites libérales n'est rien à côté de leur gabegie morale. Bien entendu le dérèglement économique n'est que la conséquence de cette dernière. "Marx s'est trompé, le capitalisme lui survit", entend-on répéter des spécialistes autoproclamés de l'économie, c'est-à-dire du néant. Cela revient à déclarer vivace un vieillard en proie à la maladie d'Alzheimer. Tous ces économistes chargés de "missions de réforme" sont aussi ridicules que les médecins de Molière. On a atteint le point, en politique comme en art, où l'aliénation préside à la vocation politique. Cela a toujours été le cas, diront certains, attentifs à la philosophie et sa remarque ancienne selon laquelle les hommes politiques agissent toujours avec une certaine dose d'inconscience. Cela a toujours été le cas, mais autrefois les politiciens ne prêtaient guère l'oreille aux discours confus de leurs médecins.

    Par "phase religieuse" athée, je veux parler d'un athéisme culturel entièrement dépourvu de la dimension critique qui détermina la pensée athée au cours des siècles précédents. La plupart des athées aujourd'hui, à l'inverse de Diderot, d'Holbach, ou encore Feuerbach et Nietzsche plus récemment, s'opposent à un christianisme dont ils ignorent à peu près tout. La volonté de purification de la foi que Simone Weil discerne chez certains athées, c'est-à-dire un mouvement athée plus spirituel que le mouvement religieux, a pratiquement disparu aujourd'hui.

    Ce état actuel de l'athéisme est inquiétant à double titre. Des pans entiers de la culture occidentale sont occultés, c'est-à-dire aperçus presque exclusivement sous l'angle esthétique. L'université moderne mérite les mêmes sarcasmes que ceux adressés par les humanistes de la Renaissance à la culture médiévale. Exprimant des convictions, voire une intuition athée, le citoyen laïc moderne ne s'aperçoit pas que, loin d'hériter de l'esprit critique de l'humanisme ou des Lumières, il prolonge l'ancienne bigoterie dont il se croit émancipé. Il se rend au bureau de vote pour voter, sans se poser plus de question qu'un dévot sur le rituel auquel il assiste.

    Le danger de cet athéisme, nettement dominant dans la société civile, et d'ailleurs complémentaire de la démocratie-chrétienne (de nombreux laïcs français présentent la théocratie américaine comme un modèle du genre "avenir", et sociologiquement ce sont à peu près les mêmes qui vantaient naguère l'URSS officiellement athée) est comparable au danger de la technique confondue avec la science. Le confort de l'esprit est synonyme de fanatisme, et il s'appuie dans cette mouture athée ultime sur la position dominante scolastique et la négation de l'esprit critique. De façon frappante, cette arrogance athée, équivalente de l'arrogance cléricale du XVIIe siècle, est le fait principalement des élites intellectuelles. Elle est d'ailleurs dirigée, non pas tant contre le christianisme que contre tout ce qui n'est pas moderne, en termes de culture. Dans le reste de la population, l'ignorance est à peu près la même, entretenue par l'institution scolaire et sa manie du calcul mental, mais l'arrogance est bien moindre, le dialogue possible.

    Un dernier chapitre sur Michel Onfray, qui s'adresse à des milieux populaires et à qui sa contestation de certaines doctrines officielles a valu les foudres du haut clergé. Malgré un effort critique, Michel Onfray reste assez confus (Diderot l'était aussi), passant de l'apologie de Nitche à celle de Proudhon, presque à l'opposé. Il a fallu également beaucoup de temps à cet érudit populiste pour comprendre que le psychanalyste joue aujourd'hui le même rôle social que le curé jouait autrefois, et que d'une certaine façon les dernier prêtres catholiques romains sont bien plus liés à la psychanalyse qu'à la lettre et à l'esprit de l'évangile. Proposer comme il le fait de substituer une psychologie nitchéenne à la psychologie freudienne revient pratiquement à faire l'éloge du catholicisme romain contre le protestantisme, ou du moins d'une religion plus concrète que la pure rhétorique chère aux Allemands. On pourrait aussi imaginer des thérapeutes nitchéens pour les hommes, et des thérapeutes freudiens pour les femmes ; quoi qu'il en soit, c'est une critique d'une portée très limitée, un amendement venu du bas-clergé à la ligne culturelle définie par les quelques évêques qui disent aux Français ce qu'ils doivent croire.

     

  • Produits stupéfiants

    L'Etat totalitaire moderne est le prescripteur silencieux de tous les produits stupéfiants consommés par les gosses nés dans son ombre froide - légalement ou pas ; la répression du trafic de drogue une plaisanterie de flic cynique.

    Petits connards laïcs drogués qui se croient "sans religion".

    Larmes versées par les édiles sur les victimes de tueries "inexplicables" en Norvège ou aux Etats-Unis : larmes de crocodiles.

    Lorsqu'un gosse découvre les règles de la compétition féroce dans laquelle il est engagée, derrière le stuc de l'amour, et que ses parents lui ont dissimulé ces règles, dans ce cas il peut égorger ou mitrailler ses tuteurs avec le sentiment de justice. Il n'y a de justice et d'égalité entre hommes que dans les cimetières.

  • L'Ethique du jean-foutre

    Un beau parleur laïc définit ainsi son éthique de jean-foutre : "Non pas une opinion religieuse, mais un principe de protection de toutes les expressions religieuses... à condition qu'elles soient conformes à la loi."

    Les mahométans font plus ou moins confiance à leurs imams, les juifs à leurs rabbins, tandis que les laïcs, eux, se fient à la police. Les lois des Etats totalitaires se présentent comme étant universelles ; d'où les efforts d'un clergé pléthorique pour leur donner une coloration scientifique. Le communautarisme aura beau jeu de faire valoir tel ou tel régime moral contre la démence croissante des autorités étatiques.

  • Saint Molière

    S'il y a "peu d'élus" selon les saintes écritures chrétiennes, c'est parce que très peu d'hommes échappent au plan social et aux illusions qu'il procure. Il y a certes beaucoup d'amour chez un homme comme Molière, bien plus que chez Rousseau par exemple, parce que Molière incite son prochain à regarder la société comme le néant spirituel. Tandis que, si J.-J. Rousseau n'est pas le béat socialiste que nous peignent les manuels scolaires modernes, il n'a pas conscience que le mouvement social est nécessairement déclinant. Rousseau est sentimental, comme tous les Allemands. Moi qui suis né au milieu des attrape-couillons libéraux, il y avait de grandes chances que je contracte ce sentimentalisme, qui est pire que de perdre un bras ou une jambe. Je sais donc tout l'amour que j'ai reçu de Molière, et qui a mille fois plus de prix que les vagues ondes chaleureuses de ma propre mère dans ma direction.

    Il faut dire ici le vice particulier des mères juives ou catholiques, qui explique sans doute l'imbécillité d'une majorité de rabbins et de curés catholiques, leur acharnement à prêcher le faux. Je parle surtout pour les curés catholiques, que je connais mieux. Mais pour que le judaïsme soit exprimé en France comme cette moraline pernicieuse sur la shoah, on peut supposer des rabbins la même stupidité.

    Le grand public, c'est-à-dire le public laïc, entretenu dans l'ignorance laïque de tout ce qui n'est pas le calcul mental le plus débile, pompeusement qualifié de "cartésien", le grand public croit que les curés catholiques expriment des points de vue catholiques, alors qu'il n'en est rien. 99 % des curés catholiques ne font qu'exprimer dans leurs sermons les leitmotivs que leurs mères leur serinaient dans l'enfance, un peu comme si c'était Marthe qui avait enseigné Jésus et non l'inverse. Cette volonté farouche, caractéristique des femmes, de n'accorder dans leur vie aucune place à la vérité, on la retrouve dans le clergé catholique.

    C'est ainsi à peu près la seule catégorie d'hommes qui appréciera dans ce pays la littérature apéro-digestive de Proust, qui résume bien à quoi ces fainéants boches sont occupés : la recherche du temps perdu, c'est-à-dire une des seules activités où l'homme se place au-dessous de l'espèce animale : le luxe de la pensée. Voilà à quoi ces chiens sont occupés : à nous présenter le luxe de la pensée comme l'humanisme. Aussi salauds sont-ils que Molière est saint.