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paul de tarse

  • Chrétiens en guerre

               « Heureux les pacifiques, car ils seront appelés les enfants de Dieu. » Math. V:9.             

                  « S’il est possible, autant que cela dépend de vous, soyez en paix avec tous les hommes. » Romains XII:18.

                Je propose, sous un titre volontairement ambigu, quelques réflexions sur la guerre et la foi chrétienne. L’ambiguïté reflète ici les postures adoptées par les chrétiens vis-à-vis de la guerre, différentes selon l’Eglise à laquelle ils adhèrent, leur nationalité, ou encore selon que la guerre les touche de près ou de loin.

    Cela peut laisser penser qu’il y a trente-six attitudes chrétiennes différentes vis-à-vis de la guerre. Ces tergiversations s’expliquent par la difficulté à être fidèle à la Parole de Dieu à cause du péché, non seulement à respecter cette Parole, mais aussi à l’entendre comme il faut.

    On voit ainsi que les apôtres de Jésus écoutèrent d’abord ses sermons et ses paraboles sans les comprendre ; l’apôtre Pierre manifesta plusieurs fois la volonté d’être fidèle à l’enseignement de Jésus, tout en faisant le contraire, par manque d’intelligence. Il se saisit ainsi un jour d’une épée pour défendre celui qu’il tenait pour son maître, contre des soldats venus l’arrêter, suivant un réflexe bien humain. Le Messie a condamné par avance toute intervention armée, sous prétexte de le défendre ; il a réparé immédiatement la blessure faite par Pierre à un soldat (symboliquement à l’oreille).

    ***

    Balayons pour commencer une contradiction apparente, pointée parfois par des adversaires de Jésus-Christ et de son enseignement, afin de démentir qu’il soit un prophète animé par un esprit de paix : « Ne croyez pas que je sois venu apporter la paix sur la terre ; je ne suis pas venu apporter la paix, mais l'épée. » Math. X:34.

    La guerre revêt ici une apparence symbolique ; le Messie se présente comme le chef d’une guerre sainte conduite contre leguerre,chrétien,témoins de jéhovah,pierre,royaume épée,paul de tarse mensonge, contre l’esprit de Vérité, c’est-à-dire Satan ; cette guerre dont l’apocalypse de Jean décrit symboliquement les étapes, ne passe pas par l’usage d’une épée en fer forgé, mais par la Foi chrétienne, représentée par une épée (on voit parfois l’apôtre Paul armé de cette épée dans des peintures chrétiennes, afin de rappeler le rôle primordial qu’il joue dans la guerre sainte de Jésus-Christ).

    La précision qu’il n’est pas venu apporter la paix « sur la terre » indique bien que le Messie n’est pas un chef ordinaire, qui chercherait à instaurer la paix civile dans tel ou tel pays ou contrée.

    Autrement dit le chrétien contribue par ses actions charitables à la guerre sainte contre Satan ; la parabole du Samaritain incite même à dire qu’un acte charitable, même s’il n’est pas accompli par un chrétien confirmé, contribue à la défaite annoncée de Satan.

    Précisons que les métaphores ou les symboles dans la bouche du Messie renversent l’ordre des obligations et des droits humains : en effet, la guerre qui est pour l’homme une nécessité, dans bien des cas (un acte de défense ou de survie), devient pour Jésus un acte d’amour, aux antipodes de ce que l’homme entend par « guerre » ; il en est de même pour le royaume, le mariage (de Jésus-Christ et de son Eglise), la pierre d’angle (la Foi)…, qui décrivent des réalités spirituelles célestes à l’opposé de ce que l’homme entend par royaume, mariage, pierre...

    On voit que le Messie n’affronta pas l’autorité civile romaine représentée par Ponce Pilate, détenteur d’une autorité politique et civile temporelle, qu’il ne contestait ni ne cautionnait. Le Messie affronta en revanche les pharisiens, le clergé juif, dans la mesure où celui-ci avait accaparé la Loi de Moïse et ne l’avait pas fait fructifier selon le plan de Dieu-Yahweh.

    ***

    Quand il parle de « paix » et de « guerre », Jésus-Christ parle donc de choses difficiles à concevoir pour l’homme, qui ont trait au salut et à la vie éternelle.

    Mais il n’est pas besoin d’être disciple de Jésus-Christ pour concevoir l’utilité de contenir les passions humaines et d’y mettre un frein pour éviter la guerre autant que possible.

    Le célèbre récit de « L’Iliade », plusieurs siècles avant l’ère chrétienne, nous montre que le guerrier le plus intelligent – Ulysse – est celui qui parvient à mettre un terme à la guerre, une guerre qui n’en finit pas, déclenchée par la passion illicite de deux amants.

    Sans trahir Homère, Shakespeare a prêté au personnage d’Ulysse dans son « remake » de « L’Iliade » (« Troïlus & Cressida ») l’intention pacificatrice, doublée de la ruse qui permet à Ulysse d’enrôler des guerriers guidés par leur orgueil au service du bien commun.

    La guerre fournit l’occasion à Homère, et plus nettement encore à Shakespeare, de montrer le mécanisme de la bêtise humaine.

    Il n’est pas besoin d’être chrétien pour comprendre l’utilité de contenir les passions humaines, cependant l’histoire des siècles récents XIXe, XXe et XXIe siècle, illustre combien la culture guerrière a pris le pas sur la civilisation. Le procès de régimes barbares comme le régime nazi ou le régime soviétique ne fait qu’ajouter à la barbarie l’hypocrisie, la moins susceptible d’infléchir le cours de la culture guerrière, qui va bien au-delà du nazisme et du communisme.

    Les chrétiens doivent au contraire remarquer que l’esprit belliqueux a contaminé des nations chrétiennes, ou qui se disent telles, à travers leurs représentants, leurs drapeaux, leurs constitutions…

    Ainsi un homme raisonnable, modéré ou encore civilisé, ne se résout à faire la guerre, ainsi qu’Ulysse, qu’en dernière extrémité seulement, et cela bien qu’il soit parfaitement entraîné au maniement des armes. La réticence d’Ulysse n’est pas celle d’une femme.

    ***

    Un chrétien se conformera à la prescription de l’apôtre Paul d’être en paix avec tous les hommes, autant qu’il est possible. Ce n’est sans doute pas une chose facile par les temps qui courent, tant la culture moderne a tendance à justifier les mouvements politiques violents.

    L’Evangile prohibe-t-il le métier des armes, suivant la pratique de certaines communautés chrétiennes (ordres religieux catholiques désarmés, « quakers » anglais au XVIIe et XVIIIe siècles…) ?

    Actuellement l’organisation des Témoins de Jéhovah proscrit le métier des armes à ses membres, ainsi que la conscription ; cela a valu à cette communauté chrétienne une interdiction de pratiquer son culte par la Fédération de Russie (en 2017), suivie de quelques arrestations pour infraction.

    Cette prohibition des Témoins de Jéhovah peut paraître à la fois une règle sage et une règle folle. Sage, car elle fait office de garde-fou contre l’esprit particulièrement belliqueux du monde contemporain, sa culture et son économie (« course aux armements ») qui semblent concourir à faire la guerre.

    Néanmoins la guerre n’est plus menée seulement par des soldats, maniant des armes, elle est aussi supervisée par des banquiers qui la financent, des ingénieurs qui travaillent à la conception d’armes sophistiquées, des physiciens qui découvrent l’usage létal de certains minéraux, des publicistes qui justifient les déclarations de guerre, des artistes qui exaltent le courage militaire, des ouvriers qui assemblent des chars… autrement dit la guerre mobilise beaucoup de monde et, suivant cette parole d’un philosophe : « Les citoyens d’une nation ne pourraient dormir tranquillement sur leurs deux oreilles si des soldats brutaux et prêts à toutes les exactions ne veillaient pas sur leur sommeil, postés aux  frontières. »

    On ne peut pas imputer aux seuls soldats et chefs militaires la responsabilité de guerres qui sont le fruit d’une volonté collective. On peut se demander si la proscription du métier des armes par les Témoins de Jéhovah est une mesure juste pour lutter contre l’esprit du monde ? Mais également si elle est une protection efficace contre cet esprit satanique ?

    Comme certains chrétiens ont confondu et confondent encore la « guerre sainte » avec la défense d’intérêts politiques terre-à-terre, la paix éternelle promise par Jésus-Christ ne doit pas être confondue avec la paix civile.

    Le pacifisme chrétien est donc un combat pour la paix. Déjà les prophètes de l’Ancien Testament faisaient coïncider l’avènement du royaume du Fils de Dieu, avec l’avènement de la paix :

    « Il [le Messie] sera le juge des nations, L'arbitre d'un grand nombre de peuples. De leurs glaives ils forgeront des hoyaux, Et de leurs lances des serpes : Une nation ne tirera plus l'épée contre une autre, Et l'on n'apprendra plus la guerre. » Esaïe, II,4.

    (Illustration : l'apôtre Paul représenté par Le Gréco portant l'épée de la Foi au côté de Pierre -XVIIe siècle)

  • Preuves de Dieu

    Du point de vue païen, la preuve de dieu est physique ou psychologique ; il y a une forme d'humilité de la part des païens à accepter de se soumettre aux forces de la nature ; mais aussi une forme de résignation à la mort, qui est probablement l'aspect le plus antichrétien.

    Certains païens ont foi dans l'au-delà, d'autres non - l'au-delà n'est qu'une construction anthropologique, une religion faite pour rassurer le peuple.

    Du point de vue chrétien, la preuve de dieu est historique. On pourrait multiplier les exemples de bouleversements introduits par la révélation chrétienne dans le cours du monde. On se contentera ici de mentionner que la philosophie des temps modernes est axée autour de l'histoire. Sur le sujet de l'histoire, Marx, Hegel et Nietzsche ont des avis et proposent des doctrines divergentes ; cependant Nietzsche lui-même, qui s'emploie à nier que l'histoire a un sens, ne serait qu'un poète subalterne si sa doctrine ne touchait pas à l'histoire.

    On peut mesurer l'enjeu moderne de l'histoire de différentes façons, hormis la notoriété des philosophes modernes dont le propos tourne autour de l'histoire. La force d'attraction de l'histoire explique en grande partie la dévaluation presque complète de la vertu, considérée autrefois comme le plus grand des trésors. Là encore on peut remarquer que Nietzsche, acharné à restaurer la vertu contre la moraline moderne, prêche quasiment dans le vide ; ses disciples préfèrent se référer à ses avis les moins sûrs, concernant la culture antique.

    Ici il faut remarquer l'importance de la vertu du point de vue de l'homme d'élite, et l'importance de l'histoire du point de vue de l'homme du peuple. La religion de l'homme d'élite consiste dans une conception mystique de la vertu (proche de l'art). Tandis que les religions populaires ou populistes tournent autour d'une issue heureuse de l'histoire. L'extraordinaire confusion de la politique moderne résulte du fait que les élites gouvernent toujours, et le peuple jamais, mais que les élites ne peuvent plus gouverner au nom de leurs seuls intérêts...

    Il faut enfin distinguer la "preuve de dieu" de ce que Paul de Tarse nomme foi véritable, et qu'il oppose aux oeuvres prétendument chrétiennes, suivant une exégèse conforme à l'apocalypse. La preuve de dieu n'est pratiquement rien au regard de l'engagement qu'exige la foi à suivre le Christ dans son combat de propagation de la vérité.

     

  • Satan dans l'Eglise

    "Ne voyons pas le diable partout !", dixit un curé catholique romain à des enfants qui l'interrogent sur le sujet du diable, qui fascine à juste titre les enfants.

    Le catholicisme romain est la religion (ou pour être plus précis le culte, puisque le Messie a interdit aux juifs de faire des commandements un objet ou un motif de culte), qui mène à la confusion de Dieu et de Satan.

    Impossible de savoir à quelle divinité les cathédrales gothiques rendent hommage. Difficile à première vue de dire si Dante répand le culte du christ Jésus ou bien celui d'Apollon.

    On prête à tort à la réforme de Luther d'inaugurer une version plus moderne du christianisme. La "modernité" prend en réalité sa source dans le moyen-âge et l'Eglise romaine. D'autre part la critique du catholicisme romain par Luther est beaucoup moins radicale que celle contenue dans la mythologie renversante de Shakespeare. Celui-ci fait table rase de la doctrine sociale médiévale dans lequel le message divin avait été noyé, de sorte que l'ivraie de la doctrine sociale ne puisse jamais repousser.

    On objectera que le diable est omniprésent dans la culture médiévale catholique. En réalité il ne s'agit que d'une figure inventée par l'Eglise catholique, dépourvue de fondement scripturaire. De même l'enfer, chez les "illuminati" Dante ou Galilée, n'a rien de juif ou de chrétien.

    Le diable, dans l'Eglise catholique, est dépourvu de la dimension historique qu'il a chez Paul de Tarse ou Shakespeare. Ce dernier indique un monarque catholique, contredisant au nom du bien la défense faite par le Messie de fonder son royaume sur la terre.

  • Science et christianisme

    Si la philosophie de Thomas d'Aquin est aujourd'hui caduque, et la formule de l'Eglise catholique romaine qui consiste à honorer ce philosophe chrétien-platonicien vide de sens, la raison en est que l'Eglise romaine a perdu à peu près tout crédit scientifique au fil des siècles ; on est plus habitué aujourd'hui à entendre le clergé se prononcer sur les questions sexuelles les plus triviales, de "bonnes femmes", que sur les questions de science. Parfois le clergé catholique romain se plaint de l'obsession des médias pour des matières aussi peu spirituelles, mais à vrai dire l'Eglise romaine est une institution féminisée à l'extrême où l'on se passionne vraiment pour les problèmes de moeurs et les questions juridiques.

    Or l'effort de Thomas d'Aquin porte justement surtout sur les moyens d'accorder la vérité chrétienne à la vérité scientifique "commune", accord à vrai dire impossible en ce qui concerne Platon, qui n'est pas un véritable savant, mais qu'il faut regarder plutôt comme un prêtre païen.

    Un autre exemple illustre à quel point Thomas d'Aquin est caduc : la théorie de l'évolution ; de très nombreux catholiques romains s'en font aujourd'hui les avocats, certains même comme s'il s'agissait d'un article de foi, par crainte de ne pas être à la mode, handicap fort gênant du point de vue de la propagande. Or il est fort peu probable, compte tenu de sa formation intellectuelle aristotélo-platonicienne, que Thomas d'Aquin eût cautionné l'hypothèse du transformisme. La science naturelle païenne est en effet incompatible avec la thèse du transformisme, qui sent l'anthropologie moderne à plein nez. Les savants païens sont très loin de croire les singes capables d'apprendre la lecture ou l'écriture, voire la présentation d'un JT, contrairement aux savants modernes. Ce sont d'ailleurs généralement les mêmes catholiques romains qui ont foi dans le darwinisme ET la démocratie, pure superstition juridique.

    Thomas d'Aquin est caduc au sens où je viens de l'indiquer que la communauté scientifique catholique est dissoute depuis longtemps et l'Eglise romaine soumise aux diktats technocratiques désormais. En un sens moins visible, il n'est pas complètement "out", car les clercs du moyen-âge sont tout de même à l'origine de cette grande broderie qu'est l'anthropologie moderne, continuée par d'autres philosophes après eux jusqu'à aujourd'hui, plus ou moins déistes ou athées - anthropologues d'abord. Contrairement à l'affirmation gratuite du pape-philosophe Ratzinger, issu de l'école des crétins philosophes de Francfort, le christianisme ne peut fonder un discours anthropologique, puisque l'amour vient exclusivement de dieu et que la chair, elle, est faible. "Pas de salut chrétien par les oeuvres", dit en outre Paul de Tarse, ce qui exclut la philosophie naturelle. Cette prétendue "anthropologie chrétienne" n'est en réalité qu'un résidu de la philosophie païenne de Platon.

     

     

     

  • Sainte Famille

    "La Sainte Famille" est le titre du pamphlet dans lequel Karl Marx dicrédite les valeurs familiales paysannes. De ce point de vue, Karl Marx s'inscrit dans la droite ligne de Martin Luther, qui dénonçait déjà l'imposture des sacrements ; bien sûr dans la droite ligne aussi des épîtres de Paul de Tarse ; l'apôtre fournit la meilleure explication à la révolution évangélique, c'est-à-dire pourquoi "les oeuvres de la loi ne justifient pas l'homme", ce qui implique deux choses : 1/Le christianisme n'est pas une voie morale ; 2/La charité, par laquelle l'homme devient juste et immortel, n'est pas une oeuvre de la loi. Au contraire dans les religions païennes démoniaques, l'homme est justifié de se conformer aux lois de la nature.

    La haine des démocrates-chrétiens vis-à-vis de Karl Marx s'explique très bien, y compris lorsque ceux-ci se disent luthériens. Marx est parfaitement conscient de l'étiolement définitif, au cours du XIXe siècle, du paganisme catholique romain et de la nécessité pour les élites industrielles européennes d'instaurer une religion nouvelle pour le monde ouvrier, moins liée à la propriété foncière agricole que le catholicisme romain d'ancien régime. Le providentialisme catholique romain se trouve aussi dévalué du fait de la consolidation des Etats-nations totalitaires et de leurs systèmes de sécurité sociale, qui constituent une garantie plus sûre que le purgatoire, bien que les systèmes de sécurité sociale sont fondés sur l'exploitation des peuples opprimés.

    L'histoire moderne est donc marquée par la conjonction de deux phénomènes que Shakespeare ne manque pas de prendre en compte, et qui font de lui l'historien majeur de l'Occident : le premier est d'une grande banalité, c'est l'élitisme - aucune société humaine ne peut éviter l'élitisme. C'est une observation suffisante pour envisager l'utopie millénariste démocratique et égalitaire comme ce qu'elle est : un piège tendu par les renards libéraux au peuple. Le deuxième phénomène accentue la tragédie humaine et fait de l'Occident un monde sinistre où le bonheur n'est plus permis qu'aux vampires : c'est l'impossibilité pour les élites sataniques, malgré leur combat acharné contre les anges, d'éradiquer le message évangélique.

    Le théoricien nazi G.W.F. Hegel, prenant le boucher corse Napoléon pour modèle, tente d'élaborer une contre-apocalypse, de théoriser un sens de l'histoire juridique pour pallier l'effondrement de l'Eglise romaine et sa fonction négationniste... et patatras Marx démolit le sophisme nazi. Bien qu'il se réfère explicitement à l'apocalypse pour discréditer Hegel, sachant l'effroi que ce texte a le don de provoquer dans les élites chrétiennes, Marx a peut-être perdu la foi à ce moment-là ; qu'importe, luttant contre la toile judiciaire, il lutte contre le cavalier noir et la bête de la terre.

    Pratiquement les élites occidentales ne disposent pour suborner les foules que de moyens d'intimidation et de propagande extraordinaires. Le rapport de force physique mis en place par la tyrannie antique et son art viril ne suffisent plus. Il était nécessaire que l'Eglise romaine et son clergé mettent en place une culture de mort féminine pour parer la menace que la révélation chrétienne fait peser sur l'organisation sociale, comme le prophète Daniel représenta une menace pour la religion et l'ordre babyloniens.

     

  • Oecuménisme

    Un pote mahométan, plutôt curieux de nature, aimerait bien savoir ce que je trouve à redire à Mahomet ? Puisque Jésus est plus véridique que Moïse selon toi, me dit-il, pourquoi Mahomet qui est postérieur à Jésus ne le serait-il pas plus encore ?

    Pourquoi ? Parce que tous les prophètes sont anticléricaux : ils passent par-dessus le clergé pour s'adresser au peuple, et chaque fois leur intervention se justifie par la restauration de l'iniquité du fait du clergé. Tous, c'est-à-dire Homère, Moïse (dont certains prétendent qu'il a influencé Homère), Ezéchiel, Daniel, Jésus, Paul de Tarse, Shakespeare. Mahomet m'apparaît plutôt comme un réformateur du clergé, ainsi que nous en avons plusieurs exemples en France : les jansénistes de Port-Royal, ainsi que les philosophes des Lumières, qui se présentent largement comme un clergé nouveau.

    Mon oecuménisme s'arrête là. Il n'est qu'une feinte ou une impasse de la part des religions. Une impasse qui débouche dans l'absolu sur le syncrétisme, c'est-à-dire la gastronomie. Les religions recèlent le principe du schisme ou de la division, puisqu'elles imposent la conversion, nécessairement idéologique. L'idée même d'un dialogue oecuménique entre orthodoxes et catholiques paraît pure bouffonnerie, puisqu'ils se réclament du même prophète et de la même prophétie. Calculer le PGCD entre deux religions ? On ne peut calculer que le PGCD du mensonge.

    D'ailleurs la religion républicaine, dominante aujourd'hui, ne propose pas ses valeurs, elle les impose. Et comme l'idéologie libérale est encore plus puissante et sournoise, comme larvée, elle impose ses taux de conversion aux tenants des valeurs laïques républicaines. La conversion est faite pour donner le change.