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liberté

  • Education chrétienne ?

    Le respect, la vertu, l'art, et même la générosité s'enseignent et s'apprennent, mais non la liberté et l'amour. Il n'y a donc pas d'"éducation chrétienne", et c'est mentir que de prétendre le contraire, car la métaphysique déjoue le raisonnement humain, l'organisation humaine, la mort, tout ce qui est humain.

    A la limite, une bonne éducation doit faire suspecter que l'amour et la liberté ne sont que les inventions de mauvais romancier ou philosophe, car une bonne éducation implique de prémunir contre les illusions.

    Comme Jésus a dit : "Laissez les petits enfants, et ne les empêchez pas de venir à moi." (Matth. XIX,14), n'y a-t-il pas là un paradoxe ? Non, car le Messie est le messager de la Vérité, et son message est universel; si le Messie délivrait un message éthique, à l'instar de tel ou tel philosophe, alors dans ce cas il ne serait pas raisonnable que de petits enfants viennent troubler sa conférence. Mais Jésus-Christ est le contraire d'un philosophe (c'est même ce qui lui vaut la peur ou la haine du monde).

    On peut prendre à première vue l'enseignement de Paul de Tarse aux communautés chrétiennes pour un enseignement moral, mais il s'agit surtout de la part de l'apôtre des Gentils d'expliquer aux chrétiens comment ne pas faire obstacle au Salut et à la Parole de Dieu par leur comportement.

    Si l'on examine scrupuleusement le système scolaire occidental auquel les parents confient leurs rejetons, on verra que ce système est miné par une contradiction interne: il se fait fort d'éduquer et d'inculquer des connaissances simultanément, alors que ce sont deux "choses" séparées; peu à peu la différence entre la connaissance et la vertu s'estompe, au détriment de ces deux choses distinctes.

    Dans ce cas, comment élever des enfants quand on est chrétien ? Cela passe d'abord par la reconnaissance que la tâche principale du chrétien n'est pas l'éducation, la politique ou l'élevage des moutons.

  • Place de la Métaphysique

    Jamais le mot "liberté" n'a été autant prononcé que dans les régimes totalitaires. Ils constituent à la fois l'obstacle à la liberté et la preuve que celle-ci existe bien.

    La mort est le produit de la volonté humaine. On peut même dire de l'homme moderne qu'il s'acharne à mourir, bien qu'il donne l'apparence de se consumer lentement.

    L'immortalité, quant à elle, est le fruit de la liberté.

  • Liberté, j'écris ton nom

    Il faut pour gagner la liberté détruire trente-six opinions trop humaines sur la liberté.

    On observe que, tandis que le christianisme a rapproché l'homme de la liberté en le dissuadant d'espérer la libération d'un quelconque mouvement social ou politique, la culture n'a fait qu'accumuler les obstacles sur ce chemin, surtout la culture élitiste qui a pour fonction de protéger les intérêts de l'élite, première actionnaire du monde.

     

  • Liberté politique

    L'espoir de libération politique est une illusion, nous disent le Messie, ses apôtres et Shakespeare.

    La démocratie-chrétienne est le fer de lance de l'antichristianisme, et il nous faut combattre ses actionnaires chrétiens à l'aide du glaive de la parole de dieu, confronter cette immonde parodie du salut chrétien au message évangélique. Dieu ne viendra pas en aide à des hommes qui ont traîné sa parole dans des lieux de corruption, et s'en sont servi pour berner les peuples.

    Le refus du Messie de cautionner la moindre action politique, ou la moindre action de rébellion afin d'instaurer un nouvel ordre, est doublement contredit par la démocratie (la démocratie, dans les temps modernes, s'appuie nécessairement sur une rhétorique pseudo-chrétienne) : en effet, l'argument démocratique sert de caution à des gouvernements oligarchiques ploutocratiques, en même temps qu'il permet de justifier, à l'aide de la rhétorique la plus spéculative, des mouvements de libération.

    S'il y a bien un type d'homme chez qui le péché n'est pas aboli, c'est bien le politicien, qui doit nécessairement en passer par la trahison et se comporter en bête pour parvenir à ses fins. Si, de surcroît, ce politicien ose se dire chrétien, présenter son pacte avec la fortune et avec Satan comme un pacte avec Dieu, alors il accomplit la part la plus obscure du plan de satan, et son châtiment en portera la marque.

    Shakespeare montre à ses lecteurs et auditeurs chrétiens dans "Jules César" qu'il était encore permis aux antiques romains de se laisser bercer par l'espoir de justice politique, porté par l'honnête Brutus, mais que les chrétiens, eux, grâce au Messie, savent qu'il est vain d'attendre ici-bas autre chose en politique que l'accomplissement des lois naturelles cruelles à travers les institutions.

    (Billet dédié spécialement à Fodio, exilé en Ukraine)

  • Fatalités

    L'antienne libertaire conserve son charme, bien que l'homme moderne fasse montre d'une soumission de plus en plus évidente et inquiétante à l'ordre établi ; "inquiétante" si on a le souci de l'humanité ou de la société, plus que de dieu, qui indique, lui, à ses fidèles, de ne jamais avoir peur, en aucune circonstance, même la plus terrible, par l'intermédiaire du Christ Jésus.

    Un chrétien ne combat la fatalité que là où il peut la vaincre ; c'est pourquoi il n'est pas d'exemple d'authentiques chrétiens impliqués dans la politique, en raison des avertissements du Messie de ne pas s'avancer sur ce terrain miné par la fatalité.

    L'antienne libertaire conserve surtout son charme auprès des femmes et des intellectuels, dans la mesure où ceux-ci sont mieux adaptés au monde moderne. La virilité est d'ailleurs souvent stigmatisée comme étant une tare au regard des idéaux modernes, tandis que la suspicion de la culture moderne est pratiquement toujours liée à une forme ou une autre de misogynie. La culture française est particulièrement résistante à l'idée de progrès social, c'est-à-dire moral ou religieux.

    A l'idéal artistique viril et antique, acceptant la fatalité, s'oppose donc un idéal libertaire féminin qui prétend repousser les limites que la fatalité assigne à l'humanité. C'est, ainsi, la fameuse devise de Simone de Beauvoir : "On ne naît pas femme, on le devient." Il n'est pas difficile de reconnaître ici une version, laïcisée, du catéchisme chrétien, où l'anthropologie a pris toute la place, et la confiance en l'homme remplacé la confiance en dieu. C'est aussi l'objectif le plus abstrait, à l'arrière-plan de la culture moderne, bien que ces deux tendances de la culture occidentale ne sont pas toujours représentées de façon aussi nette qu'elles sont par Simone de Beauvoir d'une part, et Nitche de l'autre, tenant d'un pur conservatisme aux antipodes de l'idéal moderne hégélien de celle-ci.

    La liberté, au stade moderne, subsiste donc sur la plan social à l'état de concept pur, parfaitement abstrait et défendu par les autorités religieuses avec des moyens similaires à ceux employés naguère par l'Eglise pour défendre ses dogmes, où la propagande et la culture de masse jouent un rôle indispensable. Cet objectif énoncé en termes de liberté a donc un but et effet coercitif inconciliable avec la liberté, pratiquement aussi absurde que le slogan "il est interdit d'interdire", où le relativisme en matière de liberté éclate, de façon absurde ou comique, suivant que l'on prend le slogan au sérieux ou comme l'expression de l'appétit de plaisir de l'élite libérale judéo-chrétienne.

    Le christianisme, extérieur au mouvement culturel, n'y est représenté que sous l'apparence subversive de l'éthique "judéo-chrétienne" ; subversive et extrêmement dangereuse, comme toutes les illusions et le point brillant de l'Avenir vers lequel se dirigent le léviathan moderne.

  • Liberté...

    quand tu nous tiens.

    Transposée en paroles ou gravée par l'homme dans le marbre, la liberté n'est pas seulement une théorie éloignée de nous, c'est aussi la conception la plus truquée de la liberté, qui fait de celle-ci un motif d'aliénation.

    Le mot "liberté" ne devrait pas figurer dans les dictionnaires, puisque la rhétorique et les intellectuels ne sont pour rien dans la liberté.

    Un esprit réactionnaire, tel Nitche ou Montherlant, est moins dangereux pour l'homme par son signalement que l'art exclut la liberté que ne sont les rhéteurs sournois qui conduisent les sociétés à leur perte en leur faisant miroiter la liberté.

  • Du Sionisme

    Avant de parler plus en détail du sionisme, il convient de préciser que ni le judaïsme, ni le christianisme ne sont des points de vue "modernes" ; si les facteurs d'espace et de temps sont essentiels au calcul du progrès moderne, ils n'ont aucune importance spirituelle ou historique. Les prophètes juifs, chrétiens, les apôtres, pensent à contre-courant du monde et non selon sa détermination : c'est un leitmotiv biblique constant.

    Un juif ou un chrétien, en raison de son caractère "moderne", tiendra donc non seulement le propos sioniste, mais tout propos moderne comme un propos idéologique, c'est-à-dire subjectif. Le socialisme, le sionisme, le nationalisme, le communisme, etc. proposent de se soumettre à un idéal, contrairement au christianisme.

    Secundo, Jérusalem a dans l'apocalypse de Jean un double sens, un peu comme Israël précédemment dans l'ancien testament, tantôt chérie de dieu, tantôt blâmée et sanctionnée durement. Jérusalem symbolise dans le nouveau testament l'accomplissement spirituel, en même temps que son nom est associé à Sodome et à l'Egypte, ou encore à Babylone. L'une sera sauvée, l'autre sera détruite ; à chacun de choisir la bonne... ou pas. Pourquoi ce double sens ? L'apocalypse chrétienne contient la révélation du dévoiement (dit "fornication") de la voie spirituelle indiquée par le Christ Jésus sur le plan politique. Cette subversion est systématique tout au long de l'histoire de l'Occident, et contrairement au propos de l'essayiste luthérien Jacques Ellul, bien loin d'y renoncer, l'art politique occidental le plus récent, loin de renoncer à cette subversion, n'a fait que le perfectionner. Bien que l'exemple de la "monarchie chrétienne de droit divin" soit l'exemple le plus frappant de fornication, cet exemple est très loin d'être isolé. Plus subtile, et en même temps plus utile à déceler, la substitution de la "providence" à la parole divine et à son esprit. En effet la parole divine est "libre de droits", tandis que la providence, elle, ne l'est pas, et permet de détruire le catholicisme à l'intérieur du catholicisme. De plus le providentialisme demeure lié à l'invention et à la justification de l'Etat moderne totalitaire dans l'Occident "judéo-chrétien". 

    - Entrons maintenant dans le vif du sujet : le sionisme moderne, en tant qu'idéologie laïque. Avocat zélé et fameux de l'expression du sionisme en France, Bernard-Henry Lévy reconnaît cette définition d'idéologie laïque, quoi qu'il soit plus habile de présenter les idées politiques comme des "idéaux".

    Dans "Les Aventures de la Liberté", dont le titre traduit une conception laïque de la liberté, si ce n'est personnelle, B.H. Lévy précise : le sionisme est un idéal antitotalitaire, né au coeur de l'Europe (Autriche-Hongrie/Mittel-Europa). Le sionisme représenterait, à l'égal de l'européisme, si ce n'est mieux que lui, l'idéal des Lumières et de la Révolution française de 1789, répandu dans toute l'Europe. L'Etat israélien et ses élites dirigeantes seraient donc porteurs du flambeau de la liberté, allumé au coeur de l'Europe, sous la forme du sionisme ; une liberté dénuée du caractère nationaliste ou racial. Je crois avoir à peu près résumé la définition de B.H. Lévy.

    Les actionnaires d'un tel idéal ne peuvent en vouloir à des esprits moins idéalistes de remarquer son côté romantique, et de faire valoir que si l'idéal laïc sioniste est assez neuf et vierge, d'autres idéaux laïcs ont précédemment entraîné au XXe siècle les plus formidables bains de sang que l'humanité avait jamais connus auparavant. C'est donc la philosophie et l'anthropologie qui sont mêlées aux crimes modernes "contre l'humanité" (expression dépourvue de sens chrétien ou juif), non la théologie. Précisons : il faut pour conférer à la théologie chrétienne ou juive un mobile guerrier, la ramener à une culture ou une philosophie.

    Du moins peut-on accorder à B.H. Lévy de ne pas tenter l'accord impossible entre le judaïsme ou le christianisme et l'idéal laïc sioniste, opération de manipulation scandaleuse des esprits menée par certains clercs chrétiens, et à peu près aussi grossièrement chrétienne que le sacre de Napoléon par le pape. En revanche il se moque des faits historiques en attribuant à l'Europe centrale la promotion des valeurs des Lumières. Une telle thèse ne peut que rencontrer l'adhésion d'ignorants. Le nationalisme n'est pas un produit des Lumières françaises ou européennes. C'est une religion mystique qui découle de l'ordre juridique républicain et son appui dans la propriété. Cette religion a été baptisée dans le sang et la guerre, et non par la philosophie des Lumières. Si ce n'était le cas, stalinisme et hitlérisme auraient aussi bien pu se prévaloir de l'héritage des Lumières que l'idéologie sioniste laïque.

    Comme les idéologies sont idéologiques, les idéaux sont idéalistes ; voilà pourquoi il n'y a pas grand-chose à en dire de plus. Un juif ou un chrétien ne sera pas antisioniste, il se contentera d'être juif ou chrétien.

    La difficulté de l'idéal sioniste est à servir de support à une morale s'imposant à tous ; le subterfuge catholique romain qui consistait pour son clergé à dire le droit commun "au nom de Jésus" est difficile à renouveler sous la forme d'une éthique commune "au nom des victimes juives de la choa", ou même des victimes du totalitarisme en général. Le statut de la victime se doit d'être éminent.

    Bien que les victimes juives ne s'opposent pas formellement, comme le nouveau testament, à la fondation d'un ordre royal, laïc, démocratique, ou encore un consortium industriel et bancaire sur leurs reliques, il semble difficile de fonder une morale planétaire sur cet argument, y compris avec des moyens de propagande décuplés par rapport à ceux de l'Eglise romaine jadis. Aucune morale ne s'est jamais imposée dans l'histoire sans l'appui de forces militaires conséquentes. Comme tout romantisme, le sionisme paraît être exposé à un brutal retour à la réalité ; plus que d'autres idéologies laïques, il paraît confus et marqué par l'abstraction.

    (En lien, non pas avec l'idéologie sioniste mais l'histoire du salut chrétien, je propose cette étude de Rodney Sankinka, chrétien congolais sur la grande prostituée de l'apocalypse, dans laquelle celui-ci se demande si elle est une figuration mythologique de Rome ou de Jérusalem ?)