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chrétien - Page 3

  • Chrétien et Anarchiste

    L'association des deux n'étonne que ceux qui font profession d'être étonnés. Bien sûr personne ne dit que les chrétiens ne sont pas des bourgeois ridicules, comme les autres. Ce qui est sûr, c'est que Jésus-Christ ne l'est pas.

    La preuve que Jésus-Christ est anarchiste ? Il scandalise les socialistes : Nitche hait Jésus-Christ, parce que celui-ci n'a cure de la société.

    C'est quand même curieux d'aller chercher dans la famille chrétienne, l'Etat chrétien, le parti démocrate-chrétien, les Etats-Unis, etc., la preuve que le christianisme n'est pas un anarchisme, mais un socialisme banal comme les autres (il est très loin de l'être) ! C'est tout simplement ignorer que le socialisme, c'est le grand n'importe quoi, le tout-à-l'égout de la pensée politique ou philosophique. Pratiquement la seule chose cohérente dans le socialisme, c'est la haine de Nitche parce que Jésus-Christ n'est pas socialiste, mais anarchiste.

    Bon, passons de la part de journalistes : ils sont là pour encourager le panurgisme et remplir les salles de cinéma : comme les chrétiens y vont aussi, je pense bien que l'idée qu'ils sont anarchistes paraîtra risible, puisque le cinéma -par définition- est un art nazi. C'est le "niveau universitaire", comme on dit, qui est inquiétant ; enfin, je veux dire qui m'inquiéterait, moi, si je n'étais pas convaincu depuis longtemps que l'université paie les gens grassement à ne rien faire, à fabriquer des "Européens" à la queue leu-leu et maintenir tant bien que mal le mythe de l'ascension sociale. Car si le christianisme n'était anarchiste ou antisocial, stigmatisant la société comme une impasse, on n'aurait ni Rabelais, ni Molière, ni Balzac, et même François Hollande ne serait pas payé pour dire du mal de l'argent, ingrédient parfaitement social. Or je me demande qui est plus anarchiste et plus chrétien que Molière, c'est-à-dire incitant à porter sur la société un regard scientifique, celui qu'elle ne peut pas porter sur elle-même. Pratiquement, pour être une fabrique d'abrutis ou de robots selon l'impulsion de son élite, la République française est obligée de censurer Molière et le remplacer par des exercices de style républicains.

  • La Foi

    Pour un chrétien, le socialisme se confond avec ce truc ridicule qu'est la "foi" ou "l'espérance" ; et le doute, par conséquent, avec le pressentiment du socialiste d'avoir été berné par la nature -la sienne, sa mère, les femmes, toutes les choses naturelles.

    - Passant par la station Guy Môquet, je lis sur une méchante petite plaque d'acier un bout de la lettre-testament du jeune Guy : "(...) ce que je souhaite de tout mon coeur, c'est que ma mort serve à quelque chose." Je ne vais pas jeter la pierre au petit Guy : à son âge j'étais aussi con et socialiste que lui. Il y a la foi et le doute dans ce testament improvisé, car Guy se demande bien A QUELLE CHOSE sa mort pourra bien servir, comme l'agneau dont le loup s'est approché tout près, à l'aide d'arguments socialistes.

    Et je me demande bien aussi, moi qui suis chrétien et donc anarchiste, à quoi peut servir la mort des petits agneaux socialistes, qui se sacrifient ainsi pour l'art abstrait ?

    Guy Môquet, si tu avais pu voir à quoi ta mort a servi - des marchands d'arme cyniques se décernant le prix Nobel de la paix -, tu aurais sans doute beaucoup souffert. Sur ce point, Brassens a tort : mieux vaut mourir pour l'art abstrait brutalement, dans la fleur de l'âge, en croyant que ça va servir à quelque chose.

  • Sionisme et croisades

    Le chrétien "sioniste" est un type assez peu répandu en France, au moins pour deux raisons. La première c'est que l'Eglise romaine, communauté réduite aux caquets, cependant conserve grâce au soutien financier du patronat et de l'Etat une voix prédominante sur les autres sectes chrétiennes ; or Rome évite de donner des consignes politiques trop directives à ses ouailles, se contentant de recommandations morales (dupant lorsqu'elle fait croire que le capitalisme n'imprime pas nécessairement le mouvement à l'éthique moderne). L'imbécillité des catholiques romains éclata lors de la guerre 14-18, quand Bavarois d'une part, et Français de l'autre, s'étonnèrent du refus de Rome de soutenir l'un ou l'autre camp.

    - D'ailleurs l'anti-américanisme reste répandu en France, ce d'autant plus en période de crise que les Etats-Unis n'ont jamais séduit que par les effets de leur puissance économique et militaire des milieux populaires à qui sont infligée une propagande constante.

    Je m'aperçois que j'ai oublié de définir le "sionisme chrétien" : il s'agit d'une théologie grossièrement truquée destinée à servir de justification au pacte militaro-industriel entre les Etats-Unis et Israël, quand bien même la domination de la puissance nord-américaine sur le monde est éclatante, et la condamnation des nations et des hommes en armes figure dans les écritures chrétiennes. Le sionisme chrétien est une théologie aussi grossière que celle du sinistre Bernard de Clairvaux jadis pour justifier les croisades, visant par conséquent à la mobilisation d'imbéciles au service d'une cause à laquelle ils ne sont pas directement intéressés. Il faut, du point de vue chrétien, deux bandes de singes humains du même niveau de spiritualité pour qu'il se produise, entre eux, un "choc des cultures". Et les études historiques montrent que les ordres religieux militaires officiellement chrétiens, se prosternaient en réalité devant des idoles (bien plus propices à leurs entreprises commerciales et militaires).

    - A l'appui du "sionisme chrétien", comme on peut le lire sur le forum de discussion "Actualité chrétienne", fréquenté semble-t-il surtout par des chrétiens francophones réformés (site auquel le réprésentant de commerce démocrate-chrétien Patrice de Plunkett apporte sa caution), une eschatologie complètement débile ; c'est-à-dire typique de l'amalgame "judéo-chrétien", qui ne dit jamais pourquoi le sacerdoce du clergé juif est caduc selon Jésus et ses apôtres ; l'amalgame revient à introduire le négationnisme de l'histoire dans le christianisme, alors même que le sens de l'histoire a été insuflé dans le monde par les apocalypses juives et chrétiennes.

    - Ce sionisme repose d'abord sur des citations tronquées d'Isaïe ou d'Ezéchiel, prophètes qui annoncent essentiellement la venue du Messie véritable Jésus-Christ, contrairement aux apocalypses de Jésus et des apôtres, tournées vers la fin des temps et l'avènement du "fils d'homme". Le caractère mythologique des prophèties juives n'est pas pris en compte, pas plus que le renversement par Jésus-Christ, au nom de l'Esprit, de l'ordre humain moral et politique auquel les nations étatsunienne et israélienne sont adossées. Bien entendu, le culte de la terre des ancêtres est exclusivement païen, et il n'y a pas d'identité juive possible.

    Les prophéties d'Isaïe comme celle d'Ezéchiel renferment d'ailleurs de violentes imprécations contre le peuple hébreu, prémonitoires de l'aveuglement des prêtres d'Israël, qui les entraîna à assassiner le Sauveur (c'est chez le prophète Daniel, auquel Shakespeare fait allusion dans "Hamlet", que l'on peut trouver non seulement l'annonce du Messie, mais aussi des prophéties sur la fin des temps et l'avènement du fils d'homme, qui concordent avec les prophéties chrétiennes ultimes, auxquelles le tragédien anglais se rattache. EN AUCUN CAS ON NE SAURAIT TROUVER DANS L'APOCALYPSE L'INDICATION D'UN PARTI-PRIS MORAL OU POLITIQUE. La spiritualité chrétienne n'accorde pas de sens catholique à des valeurs que les hyènes elles-mêmes se montrent capables de défendre avec moins d'hypocrisie : patrie, famille, et fruit de la chasse.

    Israël n'est pas pour un juif authentique un territoire ou une nation/une mère providentielle, mais la femme chantée dans le Cantique des cantiques, la fille de dieu, soumise à lui et à nul autre. De même la femme aux douze étoiles entre le soleil et la lune figure aux yeux des chrétiens l'épouse de Jésus-Christ, c'est-à-dire l'histoire des fidèles apôtres de Jésus-Christ, inscrite dans les cieux. La fille "émancipée", par conséquent, dont l'assomption est désormais permise.

    - Un certain Luc Henrist, sur le site mentionné, avance des arguments un peu plus sérieux, mais néanmoins inappropriés. Il refuse d'ailleurs la qualification de "sioniste", sachant sans doute qu'elle est forcément ridicule, puisque Sion est le symbole du salut, et que le message universel des apôtres n'a de sens que par le salut et l'eschatologie.

    L. Henrist entend prouver qu'il est le moins antisémite des hommes. Il cite l'épître aux Galates de Paul ; mais celui-ci n'a rien à voir avec l'antisémitisme, notion floue et sujette à controverses. Paul prévient les gentils dans cette épître qu'ils ne doivent pas répéter la même erreur que les pharisiens, et qu'ils ne seront à l'abri de le faire que s'ils restent fidèles aux évangiles. La dernière erreur serait d'y voir une incitation à pactiser avec le pharisaïsme des juifs - erreur qui ne ferait que s'ajouter à toutes celles dont l'iniquité du monde est grosse. L'élection des gentils à la suite d'Israël, "l'olivier franc" selon Paul, ne ferme pas aux juifs la voie du salut.

  • Gaîté

    L'appétence de certains gays pour le mariage ne laisse pas de faire sourire, y compris d'autres gays. Exactement comme la prétention de certains chrétiens à mener une vie bourgeoise peut en faire rire d'autres ; rire jaune.