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socialisme

  • Le Football ou la Religion

    Le socialisme est la religion à l'état pur. J'entends par là la religion sans frein, dont on ne peut pas dire qu'elle est "au service de l'homme", car elle conduit rapidement comme les drogues dures, après quelques instants de plaisir, à la mort ou la "solution finale".

    Le football peut être qualifié de "religion socialiste", dans la mesure où un quelconque Dieu n'est pas mis en avant, mais l'Homme ou l'Humanité, notions plus incertaines encore que Dieu. Il est très difficile de postuler ou de démontrer rationnellement l'unité du genre humain, perclus de divisions, aussi l'effort des religions socialistes (nazie, communiste, démocrate-chrétienne...) consiste tout spécialement à donner l'illusion de cette unité, à travers de grands rassemblements hystériques, qui consolident la foi socialiste aux yeux de ses divers sectateurs.

    Il est intéressant d'observer le fanatisme autour du football ; en effet, en même temps que le football fait l'objet d'un consensus au sein des élites politiques et religieuses occidentales, il constitue l'un des démentis les plus palpables à l'idéal démocratique mis en avant par ces mêmes élites. Qui peut sérieusement adhérer à l'idéal démocratique dès lors qu'il voit dans le football et les mises en scènes qui l'accompagnent un phénomène typiquement démocratique ?

    Tout est artificiel dans le football ; c'est ce qui le rend ubuesque, comme toutes les religions artificielles. Le plus grand danger tient dans ce discours éthique complètement truqué, où les "valeurs démocratiques" servent à masquer la concurrence sans frein entre les joueurs et les équipes, c'est-à-dire la vraie règle du jeu tacite, qui à termes condamne même le simple respect d'autrui.

    - Pourquoi le football, m'a-t-on récemment questionné ? Pourquoi le football fascine-t-il plus qu'une autre pratique ?

    D'abord il faut dire que cette fascination reflète l'aspiration de l'homme au néant, c'est-à-dire pour le traduire en termes chrétiens, l'aspiration de l'homme à céder au péché ; allez vérifier en Allemagne ou au Brésil, "terres de football", si la Mort n'a pas le statut de divinité consolatrice.

    Je répondrais que, dans le football, la part du hasard est plus grande que dans d'autres disciplines. D'abord il y a plus de hasard dans les sports collectifs qu'il n'y en a dans les sports individuels prônés autrefois par les Grecs ; de plus les règles propres au football contribuent à l'arbitraire ; il y a au football comme en amour beaucoup d'incertitude.

    D'une certaine façon, la corruption et la tricherie qui règnent dans le football ont tendance à diminuer l'aléa qui serait peut-être plus grand encore sans ces biais.

    Le hasard, synonyme d'ignorance du point de vue scientifique authentique, est un élément distinctif d'une culture de mort, correspondant au nombre de la bête 666, "qui est un nombre d'homme", c'est-à-dire un calcul humain (quand l'homme est calculateur, c'est toujours à partir de l'heure de sa mort qu'il calcule).

     

  • Du Socialisme

    Je n'aime pas entendre dire que Karl Marx est socialiste ; le mépris des élites bourgeoises et de leurs calculs n'entraîne pas forcément l'amour de la société.

    La religion du progrès social est la plus fanatique et la plus ennuyeuse de toute ; or Marx n'est pas ennuyeux, c'est la vie bourgeoise qui l'est. Marx est historien, non socialiste, du côté de la réalité et non du rêve.

     

  • Du Socialisme

    Comme le socialisme est une doctrine paradoxale, je ne serais pas plus étonné que ça si le socialisme devait causer la destruction définitive de l'humanité, sous prétexte de l'améliorer ou de la rendre plus heureuse.

  • Benoît XVI antéchrist

    C'est l'affirmation réitérée du caractère "anthropologique" du message évangélique par l'ex-évêque de Rome qui permet d'affirmer que sa doctrine est antichrétienne.

    Comme l'anthropologie est un terme assez vague, baignant dans le flou scientifique moderne et ses divisions grotesques en sciences molles et dures, disons plus simplement qu'il est impossible de déduire des évangiles des solutions éthiques ou politiques afin d'améliorer la condition humaine, irrémédiablement marquée par le péché.

    La thèse de ce pontife romain (qui n'est pas la sienne propre, mais celle d'une institution chrétienne reposant sur une rhétorique anthropologique), s'oppose à la défense faite par le Messie à ses fidèles apôtres de fonder le royaume de Dieu dans ce monde.

    Autrement dit quand la loi de Moïse s'adressait encore à un peuple, l'arrachant au principe identitaire, juridique ou racial qui est la détermination commune des peuples, le message évangélique s'adresse, lui, à l'individu seul. "Bienheureux ceux qui ont faim et soif de la justice, car ils seront rassasiés.", disent les Evangiles ; or ceux qui ont faim et soif de la justice sociale ne sont pas bienheureux, ils sont imbéciles, induits en erreur par un discours destinés à plonger les peuples dans un état de léthargie spirituelle.

    L'idée de justice sociale a la couleur et l'odeur du christianisme, mais elle en réalité non seulement étrangère à l'esprit et la lettre des Evangiles, mais en outre l'instrument principal de sa subversion. Il n'y a pas de remède social à un mal dont l'origine est sociale, et les évangiles n'en proposent pas.

    La rhétorique anthropologique de Benoît XVI et des élites occidentales démocrates-chrétiennes s'accompagne d'un négationnisme de l'histoire. Plusieurs faits historiques sont occultés. D'abord le fait que l'athéisme moderne s'inscrit dans le prolongement du discours anthropologique chrétien. Derrière le masque laïc porté par les autorités culturelles et morales, on distingue assez nettement la convergence d'intérêts ; Benoît XVI a reçu naguère le quitus d'intellectuels laïcs athées en raison de la conformité de son propos, non pas au message évangélique, mais bien à la rhétorique anthropologique qui forme le cadre général de l'éthique occidentale moderne. On constate que les élites politiques font preuve du plus grand opportunisme, s'agissant de reconnaître à l'Eglise romaine son primat idéologique, ou au contraire de le nier.

    L'athée moderne n'est pas l'héritier de la foi chrétienne, puisque celle-ci est intransmissible par la voie anthropologique, mais l'athée moderne hérite bel et bien de la rhétorique anthropologique chrétienne et de la thèse liturgique du saint sacrifice de la messe (eucharistie), autour de laquelle l'anthropologie chrétienne s'articule depuis le moyen-âge. L'athée moderne est l'héritier de ce que les évangiles prohibent, à savoir l'énoncé d'une doctrine sociale chrétienne, et que l'anthropologie chrétienne permet.

     

    L'individualisme chrétien affranchit l'homme de la tutelle de dieu, comme une mère lâche son enfant pour lui permettre d'apprendre à marcher seul. Un tel individualisme est conforme à l'esprit évangélique. Mais le discours anthropologique élitiste, en introduisant une perspective sociale irrationnelle, ramène cet individualisme à un relativisme athée inconséquent, et qui s'avère un instrument d'aliénation extraordinaire des peuples à la volonté et aux désirs plus fermes des élites.

    Car l'autre fait historique nié par la doctrine de Benoît XVI, parfaitement soluble dans les "temps modernes", c'est le caractère totalitaire du discours anthropologique chrétien. Il est sous-jacent dans toutes les doctrines modernes catastrophiques, non seulement libérales, mais aussi communistes ou nazie. Ce qui est présenté comme un progrès social humaniste, s'avère en réalité une convulsion de l'humanité.

    La prochaine canonisation du pape Jean-Paul II, nouveau scandale de la propagande catholique romaine, sera l'occasion de confronter de nouveau le discours anthropologique chrétien à la vraie foi, car cette canonisation "pour le besoin de la cause", trahit largement ce que le discours anthropologique cherche à dissimuler, à savoir la substitution d'un culte providentiel au message évangélique. Le procédé de la canonisation des papes présente une analogie avec le sacre du moderne suppôt de Satan Napoléon par lui-même, et elle est de surcroît aussi absurde que le culte de la personnalité pour un tenants de valeurs démocratiques. Cette propagande inconsidérée trahit que la démocratie-chrétienne a plus à voir avec un culte oedipien qu'avec des évangiles dont l'apôtre Paul affirme avec force dans l'épître aux Galates qu'ils fondent une spiritualité anti-oedipienne, c'est-à-dire antisociale.

  • Marx chrétien

    - Si la critique marxiste est un socialisme, alors Karl Marx est un antichrist.

    - En revanche si Marx va dans le sens de la vérité, alors il est sans solution sociale, déterminé comme le socialisme par la connaissance du bien et du mal physiques, vers un aveuglement et une aliénation toujours plus grands.

  • La Foi

    Pour un chrétien, le socialisme se confond avec ce truc ridicule qu'est la "foi" ou "l'espérance" ; et le doute, par conséquent, avec le pressentiment du socialiste d'avoir été berné par la nature -la sienne, sa mère, les femmes, toutes les choses naturelles.

    - Passant par la station Guy Môquet, je lis sur une méchante petite plaque d'acier un bout de la lettre-testament du jeune Guy : "(...) ce que je souhaite de tout mon coeur, c'est que ma mort serve à quelque chose." Je ne vais pas jeter la pierre au petit Guy : à son âge j'étais aussi con et socialiste que lui. Il y a la foi et le doute dans ce testament improvisé, car Guy se demande bien A QUELLE CHOSE sa mort pourra bien servir, comme l'agneau dont le loup s'est approché tout près, à l'aide d'arguments socialistes.

    Et je me demande bien aussi, moi qui suis chrétien et donc anarchiste, à quoi peut servir la mort des petits agneaux socialistes, qui se sacrifient ainsi pour l'art abstrait ?

    Guy Môquet, si tu avais pu voir à quoi ta mort a servi - des marchands d'arme cyniques se décernant le prix Nobel de la paix -, tu aurais sans doute beaucoup souffert. Sur ce point, Brassens a tort : mieux vaut mourir pour l'art abstrait brutalement, dans la fleur de l'âge, en croyant que ça va servir à quelque chose.

  • Barbarie socialiste

    Appeler les Français à consommer "Français" revient à les prendre pour des porcs et à assigner à leur existence un mobile de chancre.

    Plus vite le nazisme sera reconnu comme le socialisme le moins ignoble, mieux cela vaudra.

    Penser Français, c'est vomir le socialisme allemand, devant les preuves répétées et innombrables de la perfidie meurtrière de cette doctrine. Les doctrines sociales des Eglises sont édifiées contre l'Evangile, le communisme est édifié contre Marx, la modernité est édifiée contre le progrès de la science : à chaque fois le socialisme s'avère la doctrine du pire.

  • Déphilosopher

    "La vie a-t-elle un sens ?", titre une gazette de philosophie. Le socialisme est l'art de paraître répondre à cette question en l'éludant toujours.

    Pour la philosophie moderne, une telle question est un aveu de débilité, puisqu'elle en est encore, malgré son âge avancé, à se pencher sur un problème aussi primaire, auquel un enfant de sept ans se confronte déjà.

  • Evangile de Judas

    Le socialisme en général, non seulement le nazisme, est l'idéologie la plus contraire au christianisme ; car comme Jésus le rappelle plusieurs fois, son royaume n'est pas de ce monde, et le socialisme est l'utopie politique qui se rapproche le plus de cette impasse ; compte tenu de la Genèse et de la fascination exercée sur Adam et Eve par la morale, dichotomie à l'infini, cette voie-là ressemble à une rechute.

    En outre, le communiste Paul Lafargue a souligné toute l'hypocrisie de la "doctrine sociale de l'Eglise", instrumentalisation du christianisme au profit des cartels, plus ignoble encore que la soumission du clergé médiéval à certains principes féodaux païens.

    Au-delà de la sainte diatribe de Lafargue, le chrétien observera que le socialisme chrétien du XIXe siècle coïncide avec l'éradication de la foi dans l'activité de Satan dans le monde, sans laquelle il n'est pas de christianisme, encore moins de christianisme combattant (mais éradication nécessaire au socialisme). Baudelaire, possédé et reconnaissant cette possession, est plus proche du christianisme que les papes catholiques et leur foutue doctrine sociale.

    La séduction du socialisme sur de nombreux chrétiens voire de nombreux juifs en Allemagne (le père de Marx) et en Russie s'explique facilement par le fait que l'anthropologie fondatrice des utopies socialistes est d'origine "judéo-chrétienne". C'est très net dans la doctrine nationale-socialiste de Hegel. L'athéisme socialiste moderne est ainsi plus proche du christianisme qu'il ne l'est du paganisme antique. Diderot est le seul penseur des Lumières qui peut être qualifié d'athée à bon droit, et c'est chez lui que la transition du jansénisme hérétique aux valeurs libérales est la plus flagrante.

    *

    J'entendais récemment un journaliste incompétent (de plus) s'étonner que l'"économiste" français Maurice Allais soit à la fois "socialiste" et "libéral". Mais si M. Allais n'était pas "socialiste" ET "libéral", il ne serait qu'un crétin de journaliste. Il n'y a aucune raison, ni économique, ni historique, ni scientifique, d'opposer le socialisme au libéralisme (seule la propagande cinématographique le permet).

    L'application de la doctrine libérale est tributaire depuis le début d'un Etat central fort. Les Etats-Unis sont une nation à l'échelle d'un continent ! (Compte tenu que son économie n'aurait pas été viable sans la main-d'oeuvre mexicaine "libre" de lois excessivement tatillonnes.) il n'est par ailleurs aucun Etat socialiste centralisé qui soit parvenu à se soustraire au mercantilisme libéral : ni l'Allemagne nazie, ni l'URSS.

    Socialiste et libéral Maurice Allais, comme son confrère Jacques Attali et les trois-quarts des dirigeants de la planète. Point commun du libéralisme et du socialisme, qui ne devrait pas manquer d'inspirer le dégoût aux chrétiens : le fait de présenter la guerre comme un moyen de libération.

    En fait de chrétiens "libéraux ou socialistes", de Léon XIII à Frédéric Ozanam en passant par Montalembert, Chateaubriand, toute la cohorte des vieilles chouettes pédérastiques, il n'y a que des suppôts de Satan prônant l'évangile de Judas.

  • Caritas in veritate

    Tâchons de ne pas perdre trop de temps avec la vaine encyclique de Joseph Ratzinger. Soulignons seulement que :

    - Le Nouveau Testament ne permet de fonder aucun "socialisme" ni "constitution sociale" d'aucune sorte. Jésus n'est pas Jaurès. Au demeurant l'histoire permet de constater les échecs répétés des réformes sociales. Contre les journalistes inféodés aux pouvoirs publics, certains historiens ont même démontré que la plus sérieuse concrétisation d'une politique sociale étatique fut celle accomplie par le régime nazi entre 1935 et 1940 ; afin d'équilibrer le propos, on peut citer aussi les efforts dans le même sens de la RDA après la guerre. Ceux qui objectent que les politiques sociales nazies ou soviétiques n'ont pu se passer de contreparties sanglantes "oublient" que les miettes distribuées aujourd'hui aux pauvres par les capitalistes dans les social-démocraties occidentales trouvent aussi leur contrepoids dans des guerres impérialistes, économiques ou conventionnelles, qui font des millions de morts.

    - Le socialisme, chrétien ou pas, n'est en réalité que la métastase de la "théocratie chrétienne" telle que Joseph de Maistre la définit par exemple, faisant fi de l'histoire comme des Evangiles qui proscrivent absolument l'édification d'un Royaume de Dieu sur la terre. Les pharisiens sont peut-être adeptes du droit canonique et nostalgiques du temps où la Palestine n'était pas soumises à Rome. Le Messie ne fait, lui, que dire et redire son mépris des institutions religieuses, politiques ou morales juives, du début à la fin de sa vie publique. Même Gustave Flaubert, qui n'est pourtant pas docteur de l'Eglise, est capable de remarquer le caractère profondément antisocial du christianisme, que seul un sentiment de peur conduit à "accommoder" en "judéo-christianisme".

    La théocratie chrétienne de Joseph de Maistre, étonnant horloger suisse dont le pendule s'est arrêté au XVIIe siècle, exactement comme le socialisme exige de mettre les faits historiques entre parenthèses. Comme Joseph de Maistre "fantasme" la Révolution française de 1789 sur le mode "C'est la faute à Voltaire !", les leaders socialistes actuels sont obligés de fantasmer l'histoire de la deuxième guerre mondiale sur le mode "C'est la faute à Hitler/Staline !", occultant autant que possible la raison capitalistique des guerres industrielles, quand ce n'est jusqu'à l'évidence que sans l'appui mécanique de l'industrie, ces guerres n'auraient jamais fait autant de victimes.

    - Dernier point qui réjouira les adversaires du marxisme. En aucun cas cette doctrine ne peut être dite "socialiste" ou "théocratique". On ne peut pas bâtir de pont entre l'encyclique de Benoît XVI et Karl Marx ; celui-ci sait parfaitement l'apport indispensable du Capital à l'Etat et vice-versa ; l'histoire de la constitution du grand capital tel que nous le connaissons progresse parallèlement à l'histoire de la centralisation du pouvoir étatique. Marx est en outre parfaitement lucide sur le fait que les "Droits de l'homme" républicains fondent une religion et une liturgie bourgeoises.

    Lorsque Luther produit une critique du mercantilisme, il s'efforce de la fonder sur les Ecritures saintes. Benoît XVI n'est fondé que sur une mauvaise philosophie allemande qui n'a jamais donné aucun fruit.