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allais

  • Aux captifs...

    ...la libération.

    Encore faut-il éprouver l'enfermement et le poids des chaînes sociales, tel Hamlet au Danemark. Eprouver que dire "le lien social", c'est blanchir l'argent ; éprouver que l'argent est la traduction concrète du "lien social".

    S'il y a un esprit français, divergent de ce que leurs élites ploutocratiques voudraient qu'il soit (allemand), il est bien là, dans le mécontentement de la vie. Les Français sont le peuple le moins existentialiste de la terre, c'est-à-dire le moins socialiste, le moins clérical, puisque la foi est toujours faite pour donner un sens à l'existence, qui en soi en est dépourvue.

    Tous les penseurs existentialistes ont trempé ou trempent dans le crime de l'humanité contre elle-même, et c'est un scandale qu'ils continuent d'être enseignés en France, comparable aux méthodes de séduction des pédophiles. L'Education nationale, humaniste ? C'est un repaire de pharisiens, occupés à araser le plus possible l'esprit de résistance humaniste, dissuasif du civisme, qui n'a jamais engendré que les pires catastrophes.

    Vous voulez des noms ? Rabelais, Molière, Balzac, Bloy, Allais, Céline, Bernanos, Simone Weil... la liste est longue des artistes français dissuasifs de caresser la monstrueuse mécanique sociale dans le sens du poil. Tous empruntent la voie ouverte au milieu des factieux par l'épée de Shakespeare, et le malheur des derniers cités de cette liste vient de ne pas avoir reconnu assez l'appui que Shakespeare fournit à la pensée. Sauver Shakespeare des griffes du Grand Siècle satanique est la meilleure action que les Lumières françaises ont accompli, mais l'effort du clergé n'a pas cessé depuis pour faire en sorte de priver Shakespeare de son sens véritable. 

    Entendu que l'esprit du paganisme le plus terre-à-terre est celui de la médecine, on comprend que les thaumaturges ou les utopistes réformateurs de la société ne comprennent rien à Hamlet ou le vilipendent. Hamlet a la pointe de son épée posée fermement sur le garrot du destin. Il ne reste plus qu'à appuyer.

  • Ceci n'est pas une parodie

    Le gel pour les cheveux a-t-il des effets secondaires ? : ma parole, mais on dirait le titre d'un conte drôlatique d'A. Allais ! Et un peu plus bas : « Humain, en effet, est l'être qui peut fermer la porte derrière lui. » : encore du Allais !? Pas tout à fait : du Finkielkraut.

    Pour le 1 % de Français qui n'a pas la télé, par conviction religieuse ou par snobisme, quelques mots de présentation de Finkielkraut :
    Alain Finkielkraut est un philosophe engagé d'origine polonaise - quinze ans au Monde, dix ans à France-Culture, suivis d’une promotion sur France 2 environ une fois par semaine, et un petit stage dans les Balkans comme tout le monde. Comme on voit, c'est pas le quart de la moitié d'un trublion, cet artiste. On l'imagine mal se produisant au Chat Noir comme ce vieil Alphonse.
    Alain Finkielkraut fait partie de cette école de philosophes qui divergent un peu sur les solutions à la crise palestinienne mais qui ont en commun de se prendre tous très au sérieux et attendent conséquemment qu'on ait la même attitude respectueuse envers eux.

    Quand Finkielkraut dit ou écrit des choses drôles, il ne le fait pas exprès. Jamais. Du coup son rendement est beaucoup moins élevé… Mais, à un amateur du genre très spécial de "comique involontaire" que Finkielkraut produit, j'ai promis de dénicher un ou deux petits passages croquignolets…

    Ni une ni deux, je suis allé chercher directement dans une sorte de Journal, intitulé Le Présent imparfait. Mauvais titre puisque l'auteur tente de démontrer que le présent dans lequel nous nous (é)mouvons est très loin d'être parfait, mais on ne badine pas avec la règle du calembour depuis que Lacan l'a érigé en science exacte. Oui, dans son journal d'abord, car dès qu'un philosophe polonais met les pieds dans la réalité, il fait penser à Buster Keaton.

    Voyez un peu la conviction que Finkielkraut met à défendre les pauvres vaches abattues après le début d'épidémie d'encéphalopathie spongiforme bovine :
    « Deux millions de vaches inutiles* doivent être ainsi tuées, broyées, moulues et incinérées en cette première année du nouveau millénaire.
    Prudence tardive ? Insuffisante ? Excessive ? Démagogique ? Trop coûteuse ? Prudence dénuée de prévenance en tout cas. Ce n'est pas avec les vaches qu'il a été décidé de prendre des précautions. Le principe de raison les avait expulsées du monde de la vie. Le principe de précaution leur donne le coup de grâce en leur fermant la porte du scrupule et de la sollicitude (…) Pas une larme pour les vaches ! »


    Honnêtement, chers amis amateurs de comique purement involontaire, n'est-ce pas à meugler ?

    *Souligné par l'auteur.
    **J'ai d'autres passages du même tonneau sous le coude. Pour l'instant je ne les publie pas vu que mon but n'est pas humilier les militants de l'UMP qui ont cru pouvoir se décharger de penser par eux-mêmes sur Finkielkraut, ou bien qui se disent que citer Péguy ça fait trop "pétainiste", mais si ces militants viennent me faire chier ici - en plus de la vraie vie -, en me disant que je n'ai rien compris au système de Finkielkraut vu que je ne me suis pas tapé tous ses pensums de A à Z, alors je balancerai tout. C'est mon petit côté fachiste, comme dirait l'autre.