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attali

  • Les Experts de TF1

    Fascinante émission que le "Club de l'Economie" sur TF1, animée par Jean-Marc Sylvestre. Là il faut avouer que, question vulgarité, les feuilletons yankis sont battus.

    On comprend l'intérêt pour les "500 familles" de types comme Sarkozy, Chirac ou Jospin pour les représenter officiellement quand on regarde cette émission, car les tocards réunis habituellement par Jean-Marc Sylvestre sur son plateau ont de quoi faire effrayer la ménagère française de moins de cinquante ans et plus comparés aux politiciens.

    La première fois que j'ai vu et entendu ledit Marc de Scitivaux s'exprimer, j'ai même cru qu'il s'agissait d'une parodie d'un chansonnier (même effet que rend la foire d'art contemporain ; on se dit : "Tiens, voilà un truc qui ne se prend pas au sérieux ; et puis si, il y a quand même un prix de vente affiché.").

    Ce Scityvaux, des "Cahiers Verts de l'économie", n'était sa moindre omniprésence à la télévision, ne le cèderait en rien à Jacques Attali pour ce qui est de l'autopromotion du néant.

    Quand le bonimenteur J.-M. Sylvestre le gratifie d'un "meilleur prévisionniste de la planète" (sic), le Scitivaux se rengorge et secoue fièrement ses fanons de grand mâle cocu dominant. Et justifie à lui seul tous les délits de faciès de la caricature.

    Dernière innovation dans l'émission, J.-M. Sylvestre a recruté une sorte d'entraîneuse, une croupière pour essayer de faire reluire un peu les barbons de son plateau ; qui ressemble à une sorte de pute bavaroise mise au régime sec et maquillée comme une Mercedes volée. Et ça marche ! Les types rosissent un peu, on sent qu'ils brûlent de lui montrer leurs comptes en banques. Rappel que la prostitution joue dans le capitalisme un rôle clef. Marc de Scitivaux parle de "surinvestissement dans les technologies internet", mais c'est oublier un peu vite les milliards de bénéfices supplémentaires engrangés par la prostitution au cours des premières années de développement du réseau internet. Le Scitivaux devrait déplorer plutôt que tous les capitalistes ne soient pas des maquereaux ou des escrocs efficaces ; ça c'est un vrai problème ; on l'a vu avec Kerviel, il était sans doute trop honnête pour faire un bon financier.

    Ce "Club de l'économie" peut être vu comme un feuilleton porno. Ne manque même pas à la partie fine l'aristo fin de race, journaliste au "Figaro" ayant épousé une riche entreprise juive pour éponger ses dettes, Yves de Kerdrel : voix de fausset, raie sur le côté, veste de chasse au vestiaire. Mais du porno édifiant. Je compte enregistrer l'émission pour la montrer à mes neveux. A leur âge, le fameux "Qui veut gagner sa vie la perdra" est un peu abstrait et un "Si tu veux gagner ta vie, tu ressembleras à Marc de Scityvaux plus tard" serait plus parlant.

  • Chronique d'une mort annoncée

    C'est invraisemblable le nombre de crétins soi-disant 'experts économiques' qui se pressent dans le poste de télé en ce moment. L'émission de Jean-Marc Silvestre sur TF1 est un modèle du genre. Du connard gaulliste au connard social-démocrate, on a droit à toute la gamme, singulièrement uniforme, des donneurs de leçon qui auraient dû crever de honte. La morgue immarcescible de Jacques Attali surplombe de peu celle de Fitoussi, de Baverez, de Manière, de la famille Cohen au grand complet. Il n'y en a pas un pour racheter l'autre. D'une certaine façon, du point de vue de la Révolution, c'est plutôt encourageant car Necker n'était pas aussi stupide.

    La potiche Christine Lagarde, par exemple, explique qu'il sera assez tôt, lors de la 'sortie de crise', d'apurer la dette (de cent milliards d'euros). Passons sur la façon vulgaire de s'exprimer de la ministresse : on se demande comment cette idiote fait pour prévoir l'issue d'une crise qu'elle n'a pas vu arriver ? Ou, si elle l'a vu arriver, ce qui est le plus probable, qu'elle a préféré taire faute d'être capable d'imaginer un remède.

    Les citoyens français sont confrontés-là à la bêtise de leurs représentants. Celle de la droite libérale est d'autant plus frappante qu'elle a toujours prétendu parler au nom du pragmatisme.

    - De façon pragmatique, j'observe que la France est un pays qui déborde de richesses et que les banques d'Etat et les industriels ont mené ce pays à la faillite.

    - De façon pragmatique, j'observe que la crise aux Etats-Unis comme en France, contrairement aux mensonges de la propagande télévisée est une crise industrielle d'abord et non financière (Dix pour cent des pertes seulement sont dues aux escrocs de la finance internationale, dont le rôle est de doper la croissance.), doublée d'une crise démographique. Cette industrie, fondée sur l'esclavage et l'exploitation, devrait au contraire se porter plus mal demain qu'aujourd'hui. L'exploitation ne dure jamais plus longtemps que la patience des esclaves. Le sort des capitalistes français est entre les mains de l'armée chinoise.

    Par la crise économique les esclaves qui se tuent à la tâche à des milliers de kilomètres pour notre confort se rappellent au bon souvenir des cyniques sociaux-démocrates, libéraux, laïcs, démocrates-chrétiens au service des cartels de l'armement, qui ont cru pouvoir les enterrer au plus profond de leur inconscient.

  • Demain la Révolution

    Opposer le libéralisme à l'étatisme, c'est comme opposer la télévision publique d'Etat à la télévision privée de Bouygues. Seule une cervelle exposée aux spots télé ou aux clips vidéo durablement peut croire qu'il y a réellement opposition.

    Ce qu'"Arte" dit pour un public d'instituteurs laïcs, TF1 le répète dans le langage du petit peuple des supporteurs de foot.

    La meilleure protection du capitalisme, depuis le début, c'est l'Etat : en France, en Allemagne, au Royaume-Uni, partout. Sans l'Etat et ses flics, il y a longtemps que les industriels "libéraux" auraient été "raccourcis" par le prolétariat.

    Sans la police chinoise, pas de Jeux Olympiques ni de capitalisme chinois. A tel point que le destin du capitalisme chinois et de la dictature militaire chinoise sont indissociables. Et les Etats-Unis dépendent désormais pour une large part de la capacité de la junte militaire chinoise à endiguer une révolution fort probable des esclaves chinois. On recommande à la junte de faire alors appel à des conseillers très spéciaux comme Guy Sorman ou Jacques Attali.

    Le capitalisme est lié à l'initiative privée, dit-on sur les plateaux de télé. Le panurgisme des yankis est une preuve suffisante du contraire. Sous prétexte qu'il est noir, Obama est un type bien ; sous prétexte qu'il n'est pas blanc, Obama est un sale con : voilà à peu près le niveau de l'initiative privée aux Etats-Unis. Alain Madelin a une gueule d'initiative privée, peut-être ? Il a surtout une gueule de con qui répète la même rengaine depuis trente ans, et qu'on nous ressort avec cette vieille peau imbaisable de Marie-France Garaud, comme si la France ne sentait pas déjà assez le moisi comme ça, après tant d'années de gaullisme.

     

  • Factotums de Neuilly

    L’opinion publique française ignore tout de la Birmanie, de ses coutumes, de ses mœurs, de sa politique ; n’importe, postée devant la télévision, armée de sa zapette, elle a choisi son camp, s’est fabriquée son petit drapeau avec deux louches de philosophie, un zeste de “droit international” et une rengaine de Patrick Bruel. Et vive la démocratie !

    Je suis un Français de souche. Qu’est-ce que ça signifie ? Par exemple que certains de mes ancêtres ont été spoliés de leurs terres au cours de la Révolution française. Et que d’autres ont bénéficié de ces spoliations. D’où une certaine pondération chez votre serviteur.
    La révolte en Birmanie me rappelle que si ce maudit Louis XVI avait eu le courage de réprimer quelques milliers d’émeutiers, comme les généraux birmans viennent de le faire, les centaines de milliers de morts atroces que sa lâcheté et sa commisération ont entraîné auraient peut-être été évitées, ainsi que d’autres catastrophes plus spirituelles et la barbarie napoléonienne.
    Mon ancêtre spolié a laissé quelques souvenirs imprimés. Il ne se plaint pas d’avoir été spolié mais se réjouit au contraire d’avoir eu, lui et ses enfants, la vie sauve.
    Louis XVI est l’ancêtre de ces démocrates hypocrites qui rêvent de voir la guerre civile se propager en Birmanie. Qui méprisent le régime autoritaire birman mais font sans vergogne leurs courses en Chine de gadgets fabriqués par des esclaves chinois.

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    Un autre événement qui évoque des souvenirs cuisants, c’est la faillite récente de la “Northern Rocks”. Incapable de garantir la fiabilité de ses titres, cette banque britannique bien mal nommée a perdu en un instant la confiance de ses clients qui se sont précipités tels des moutons de Panurge pour retirer leurs liquidités.
    En pleine crise financière, en 1716, la Régence mit sa confiance dans l’Écossais Law qui importa en France pour augmenter le volume de la monnaie en circulation le système de l’agiotage. Quatre ans plus tard, c’était la faillite, les clients de la banque de Law ayant perdu subitement toute confiance dans des actions qui spéculaient sur les trésors plus ou moins imaginaires de l’Inde et du Mississipi. Comme dit l’historien Duby, plus lucide sur les questions économiques que politiques : “La Régence a ouvert la boîte de Pandore.” Soixante-dix ans plus tard, après d’autres crises financières, notamment celle provoquée par la maudite “guerre d’Indépendance américaine”, c’était la sanglante Révolution française.

    Il y a encore des idéologues comme le pseudo-économiste Michel Fitoussi ou le polytechnicien Jacques Attali pour se réjouir de l’invention de l’agiotage, ce grand bluff.
    Pour eux le capitalisme, s’il n’est pas exactement le meilleur des mondes, est le meilleur des mondes POSSIBLES. Sinistres crétins ! Je m’empresse de dire que les économistes libéraux de droite sont aussi crétins, si ce n’est plus. La réalité que Fitoussi et Attali n’occultent pas dans leur discours, au moins, c’est qu’à l’origine du capitalisme, il y a une intervention décisive de l’État. Le capitalisme n’est pas tombé du ciel pour nous apporter paix et prospérité comme certains crétins libéraux de droite pensent. Si le Régent n’avait pas décidé de mettre en œuvre les méthodes de Law, celui-ci serait demeuré dans des tripots, à jouer au poker.

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    Pas facile de convaincre un idéologue de droite que Marx n’a rien à voir avec le communisme soviétique, qu’il est plus proche d’Aristote que de Lénine. L’idéologue de droite est une espèce plus sincère que l’idéologue de gauche, mais il n’est pas moins têtu.
    Je dois admettre que les divagations de Jacques Attali, qui ose se dire marxiste, sont de nature à susciter la méfiance de n’importe quel honnête homme.
    Pour corriger les défauts du capitalisme, qui pour ce Phillistin consistent seulement dans l’inégale répartition des richesses, Attali suggère de renforcer les institutions démocratiques ! Quel contresens historique et marxiste ! Primo Marx a blâmé sa propre race de s’occuper trop d’affaires d’argent, d’en faire une fin en soi. Ensuite Marx, c’est en cela qu’il est le digne héritier des Grecs, est un antidote contre l’idéologie, qu’il a combattue toute sa vie et qui ne résiste pas à son scalpel. Aussi Marx a prévu ce déferlement de gadgets promus par un "marketing" dément, tous ces gadgets qui fascinent Jacques Attali.
    La démocratie - et, non pas l’égalité, la liberté et la fraternité qui la caractérisent, mais le nivellement social, scientifique et artistique, l’oppression économique et la concurrence acharnée - la démocratie est une CONSÉQUENCE du système capitaliste, sans lequel ce régime politique n’aurait pas été possible. En aucun cas pour un marxiste authentique la démocratie ne peut être un remède à l’oppression et aux carnages capitalistes du XXe siècle. Dans la démocratie en Amérique, le premier des services marchands, sans lequel la "nouvelle économie" n'aurait pas été possible, c'est la prostitution "via" internet.

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    Ici on voit une différence entre Sarkozy et son modèle F. Mitterrand. Si ce dernier avait pris pour bouffon ce major de l’X, Sarkozy, lui, paraît le prendre au sérieux.
    Lorsque je vois la bobine du polytechnicien Attali, qui défie les probabilités, ou celle de l’économiste Fitoussi, ou encore celle du démocrate Bruel à la télé, en tant que Français de souche je pense au joueur de poker écossais Law.

  • Prescience de Drieu

    Et la prescience de Drieu, n’est-elle pas étonnante ? Car il est isolé ou presque dans son “living room” mais avec quelques années d’avance prévoit la tournure que vont prendre les événements. Il y a sans doute des cartes d’état-major étalées chez lui, il connaît le nombre de divisions allemandes, britanniques, françaises, par cœur, il a beaucoup moins de préjugés que ses contemporains, et cela suffit.

    Comparons avec les politiciens actuels, incapables, avec leurs bataillons de soi-disant experts en économie et tous leurs logiciels, de prévoir ne serait-ce que six mois à l’avance une crise économique ! Tous les Attali, Cohen, Boissonnat, quelle bande de radoteurs inutiles ! Ils justifient après coup tout ce qu’on veut, ça, pour ça on peut compter sur eux. Attali publie un bouquin où il annonce la multiplication des i-pods, et tous les crétins qui sortent de Sup. de co. se ruent pour l’acheter.

    Le diagnostic de Drieu sur les campagnes d’Hitler : six mois de retard par année. Évidemment c’est le jugement d’un homme de méditation sur un homme d’action, mais il n’a pas tort, Hitler fond sur sa proie, puis il ne sait trop qu’en faire ensuite, il paraît tergiverser.

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    Ce goût pour la conjecture politique, dont Drieu affirme qu’il se passerait bien pour se consacrer entièrement à l'histoire des religions, est plus fort que lui. Conséquence directe, l’avortement est un sujet qui l’obsède. Il a déjà écrit une nouvelle qui tourne autour et a le projet d’écrire tout un roman dessus.
    La réaction des démocrates-chrétiens, qui sont en quelque sorte les “derviches tourneurs” du catholicisme, face à l’avortement, est beaucoup plus “calme”. “L’avortement ? Ah, oui, c’est embêtant, mais tant que le business va, tout va”, voilà à peu près le ton et l’esprit d’un évêque français moyen, pas très éloigné de celui de Fillon ou Sarkozy.
    Lorsqu’on se souvient de l’inaptitude de Mgr Lustiger au calcul politique, à miser sur Balladur plutôt que sur Chirac (Parce que celui-ci avait intercédé en faveur de Mgr Lefebvre ?), on se dit que les évêques feraient mieux de s’en tenir aux principes, ce pourquoi ils sont payés, au moins en partie.

  • Tendance Teissier

    Si je suis autant motivé par Marx, c'est parce qu'il met à la casse une bonne partie de la philosophie. Il n'y a pas de discussion, il n'y a pas de progrès si on ne déblaie pas tout le fatras de la pensée philosophique de devant sa porte avant. Aux chiottes les ratiocineurs kantiens !

    Il faut éviter de juger Marx à la tête des marxistes contemporains. Je dis ça parce je suis tombé dans le piège avec Jacques Attali, l'ancien conseiller de Mitterrand. Il m'a longtemps dissuadé de m'intéresser à Marx. Je me disais : « Jacques Attali est marxiste, donc le marxisme ne PEUT PAS être un truc très sérieux… »

    Je me demande d'ailleurs si Mitterrand ne s'est pas offert les services de certains de ses conseillers, je pense à Attali mais aussi à Régis Debray, avant tout pour pouvoir garder un œil sur eux et les empêcher de nuire. Il ne faut jamais laisser seul sans surveillance dans la nature un X, à plus forte raison un major de promo, on ne sait jamais quel gadget il est capable d'inventer…

    Jacques Attali est marxiste, donc, mais un marxiste "tendance Élisabeth Teissier". Il transforme la méthode de Marx en boule de cristal, dans son dernier bouquin. Aux gogos il prédit l'hypercapital en 2025, pour pas trop les dérouter au début, puis l'hyperconflit en 2050, pour les faire flipper un peu, puis l'hypercoolitude en conclusion, pour respecter les règles du genre. D'ici que Spielberg propose d'adapter ça au cinoche…

    Le truc d'Attali, pompé sur Élisabeth Teissier, c'est que si par hasard ce qu'il prédit pour dans vingt-cinq ans s'accomplit, le téléphone-fax-télévision-réveil-matin, par exemple, il pourra faire remarquer que son pressentiment était génial si Dieu lui prête vie ; si cela n'advient pas, qui lui en tiendra rigueur dans vingt-cinq ans ?

    Ce qui prouverait que l'idée originale de Marx selon laquelle l'économie capitaliste comporte un vice structurel qui l'entraînera à faire faillite un beau jour est une idée complètement fausse, ça serait justement qu'on puisse dater cette faillite à deux ou trois ans près.

  • De l'art d'éditer des conneries

    J'ai décidé de m'embusquer au rayon "Philo" de la Fnac. La philo ne m'intéresse pas, je n'y consacrerais même pas six heures et un quart, mais je suis curieux de voir quelle tête ont les amateurs de philo, et les amatrices, comparées aux gonzesses du rayon "Littérature étrangère" ou "Développement personnel" ?

    La première ne me déçoit pas en réclamant un titre d'"Emmanuel Lavinasse". Le vendeur ne peut réprimer un sarcasme, avant d'essayer de se rattraper vu que la cliente est plutôt bien roulée et que c'est une cliente. La vanne du vendeur glisse sans faire un pli sur le visage lisse de la jeune fille.
    Bon, mais celle-ci n'est pas typique, juste une lycéenne en train de faire ses courses avec sa liste. La suivante est blonde et élégante et doit faire pas loin d'un mètre quatre-vingt. Elle farfouille un peu, puis va réclamer à son tour une biographie de Karl Marx par Jacques Attali… Heureusement pour elle, ils ne l'ont pas.
    Pour se foutre de la gueule des clients ignares, ils sont forts à la Fnac, mais à part ça ils n'ont jamais rien dans leurs rayons, ou quinze jours après tout le monde. La Fnac combine les inconvénients du dirigisme soviétique et ceux du capitalisme américain.

    Je suis intrigué au bout d'un moment par ce petit bouquin qui me tourne le dos et devant lequel deux ou trois bobos ont marqué un temps d'arrêt. C'est De l'art de raconter des conneries, d'un certain Harry Frankfurt, professeur à Princeton. Ça, en revanche c'est très typique, typique du genre de merde que les éditeurs français essaient de fourguer pour se remplir les poches. En gros c'est une dissertation d'étudiant appliqué d'une soixantaine de pages. 10/18 a imprimé ça en corps quatorze pour gonfler la disserte jusqu'à en faire un volume de poche, et ajouté une couverture toilée épaisse pour faire monter le prix au-dessus de huit euros. Avec un tel titre, ça va sûrement cartonner, ils ont dû se dire, ces enculés !
    Petite préface oiseuse du traducteur d'abord pour expliquer qu'il a eu beaucoup de mal à traduire bullshit dans la langue de Molière. Foutaises ! Il a bon dos Molière ! Ensuite, développements vains et maladroits du professeur de Princeton sur les tenants et les aboutissants de la logorrhée. Faut dire qu'il est mal placé. La philosophie, ç'a toujours été un peu l'art de raconter n'importe quoi sur n'importe quel sujet, mais depuis quelque temps, c'est VRAIMENT n'importe quoi !!

    Bien sûr, la littérature française se dégrade surtout à cause des goûts déplorables des femmes pour les niaiseries politiquement correctes, mais aussi parce que les éditeurs ne pensent plus qu'à ça, au pognon.