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fabrice hadjadj

  • Imposture laïque

    Nous voulons ici dénoncer le césarisme déguisé et la nullité spirituelle du pacte démocrate-chrétien. Confrontons pour cela la rhétorique laïque à la parole de dieu.

    Première constatation : il n'y a pas de culture laïque païenne ; la laïcité peut donc se traduire comme la transposition dans le droit civil d'une idée chrétienne, transposition monstrueuse, tant du point de vue spirituel que du point de vue historique. On peut ainsi tenir la doctrine maçonnique du "guelfe" Dante Alighieri pour l'ancêtre de la rhétorique laïque (monarchiste). Du point de vue chrétien authentique ("On ne peut servir deux maîtres à la fois"), franc-maçonnerie/civisme catholique et islam sont identiques.

    L'athéisme, en tant qu'il est lié à la culture laïque, est donc un avatar de l'Occident chrétien a contrario du paganisme. Il paraît ici, dans l'athéisme qui est la conclusion logique de l'argument de laïcité, que celui-ci est parfaitement anthropocentrique et distinct des saintes écritures. Logiquement le discours laïc confessionnel finit par s'émanciper de dieu.

    Qui osera, sans craindre de s'étouffer avec sa langue, affirmer que les Etats-Unis théocratiques diffèrent substantiellement, dans leurs moyens et buts, de la République française laïque, quand la solidarité des intérêts de ces nations et de leurs élites saute aux yeux ?

    Comme par hasard, l'apologie de la laïcité est surtout faite pour en remontrer à l'islam, non pour critiquer les chefs d'Etats qui prêtent serment sur la bible. La laïcité sert d'argument au "choc des cultures", nom pour désigner la nouvelle croisade qui, si elle est "sans dieu", n'en est pas moins un fanatisme guerrier.

    Après avoir défini la rhétorique laïque comme une culture occidentale et anthropocentrique hypocrite (la confiance placée dans les banques par ceux qui y déposent leurs avoirs est parfaitement "laïque"), examinons le piège et sa construction de plus près.

    Commençons par citer un tocard, Fabrice Hadjadj, "philosophe démocrate-chrétien laïc" : "César aussi est à Dieu". Cette citation est révélatrice de l'aliénation mentale de son auteur, car le monde et la politique relèvent EXPLICITEMENT de Satan selon les saintes écritures. 

    "César aussi est à Dieu" : lapsus débile mais néanmoins révélateur ; en effet la rhétorique laïque ne fait que renouveler la théorie (égyptienne) de la monarchie de droit divin. Elle n'est qu'une présentation destinée à préserver l'illusion démocratique contemporaine.

    La fameuse réplique du Messie aux Juifs qui tentaient de le piéger "Rendez à César ce qui est à César" ne fonde absolument pas un quelconque distinguo entre "l'ordre spirituel" et de "l'ordre temporel", ainsi que les actionnaires de la démocratie-chrétienne le prétendent. Le Messie se contente de dissuader par là d'accorder aux vanités de ce monde, celles-là même qui absorbent entièrement César ou Néron, une quelconque importance. Seul doit compter pour un juif le salut, voilà en substance ce que Jésus proclame, tout en échappant au piège rhétorique que lui avaient tendu les pharisiens (conscients que la soumission à César aurait constitué un parjure de loi de Moïse). Ni soumission, ni insoumission au pouvoir politique ; n'importe quel exégète ayant un minimum de bonne foi confirmera ce que je dis : impossible de fonder sur les évangiles un quelconque "civisme chrétien".

    Or la démocratie-chrétienne retourne les paroles du Messie, les interprète dans le sens d'une apostasie radicale, puisqu'elle fonde dessus la justification de son anthropologie et de ses doctrines sociales, d'ordre exclusivement temporel et par conséquent vaniteux. Notons ici que le Messie situe même le culte rendu aux morts, et non seulement le mariage, dans l'ordre des vanités : "Laissez les morts enterrer les morts !". On ne saurait se montrer plus radicalement méprisant de l'ordre social.

    La démocratie-chrétienne repose donc sur l'exégèse truquée de ce qui, dans les évangiles, proscrit la civilisation chrétienne.

     

  • L'imposteur Hadjadj

    C'est toute la démocratie-chrétienne qui est une imposture, et non seulement le factotum Fabrice Hadjadj, dont le rôle est de tenter d'agiter le drapeau de la culture chrétienne dans un pays qui n'en a plus cure depuis longtemps.

    Pour ce faire, Hadjadj et ses comparses prennent en otage la parole de Dieu, ou plutôt, comme on ne peut prendre l'Esprit en otage, édifient un temple à la bêtise où ils enferment ceux qui leur font confiance, histoire de rejouer la comédie des Saducéens une dernière fois.

    Le caractère babylonien de l'institution européenne est en effet remarquable de tous ceux que la technologie ou la musique n'abrutissent pas complètement. On se demande dans quel Evangile le cornac Benoît XVI a pris l'idée d'aller se prosterner devant le Bundestag ? Quand il est question de tribunal dans l'Evangile, il est juif et c'est pour condamner Jésus-Christ à mort.

    Le cacouac F. Hadjadj a tenu à écrire une lettre au président Hollande pour défendre la laïcité et l'idée qu'elle serait d'origine catholique.

    - Rappelons d'abord le mépris de Jésus-Christ à l'égard de Ponce-Pilate, non pas en tant qu'homme, mais en tant que haut magistrat, mû par les principes les plus contraires au message évangélique. Tandis que cet Hadjadj commence par se soumettre volontairement à une autorité civile, alors même qu'elle est de plus en plus contestée par ceux dont c'est le principe de croire en la démocratie et son avenir.

    "Or vous n'êtes pas sans savoir que la "laïcité" est une signe ostensible dans notre langue. Il vient de la théologie catholique. (...) quand vous parlez de laïcité, vous faites de la théologie, et vous renvoyez à la parole du Christ : "Rendez à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu".

    Passons sur la phraséologie byzantine ; au niveau où Hadjadj situe la théologie catholique, n'importe quel boulanger peut se prévaloir de ce label. Depuis les débuts du christianisme, l'institution catholique a souvent été accusée de restaurer un culte païen théocratique, comportant le culte de la personnalité du pape. Dante ou Luther sont des exemples que même un démocrate-chrétien ne peut complètement ignorer. Donc la dénonciation de la théocratie est le fait de catholiques dissidents, parfois pourchassés et condamnés par des théologies officielles, destinées à conforter le mensonge théocratique et la morale chrétienne, puisqu'il n'y a pas de théocratie sans éthique, ni d'éthique sans théocratie. Le catholicisme s'affirmant "universel", il est pur de toute morale, nécessairement relative.

    - La citation de Jésus, et c'est là où l'imposture est à son maximum, exigeant de qualifier la démocratie-chrétienne, à l'instar de la monarchie de droit divin auparavant de PLAN SATANIQUE ne permet pas l'artifice du cercle des affaires privées, opposé à celui des affaires publiques ; il ne le permet pas, d'abord, parce que le principal usage de cet artifice est de consolider le totalitarisme et la théocratie. Ce que Jésus dit par cette parole, confirmée par toutes les autres, c'est que les choses de l'Esprit relèvent de Dieu, et qu'il faut abandonner à César les choses qui ne sont pas spirituelles comme la morale ou la politique. Cette parole de Jésus expédie la démocratie-chrétienne en enfer, comme un pur césarisme, tentant de se faire passer pour un ministère chrétien.

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    "La condition de possibilité historique de votre exigence de laïcité repose sur le judéo-christianisme et sur la distinction catholique entre clercs et laïcs."

    - Le sacerdoce est fondé par saint Paul sur la distinction de ce qui est nouveau dans le christianisme par rapport au judaïsme, notamment l'effacement de la distinction entre clercs et laïcs.

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    "S'il n'y avait pas l'Evangile, mais seulement le paganisme ou le Coran, l'Eglise et l'Etat se confondraient, et nous subirions l'emprise totalitaire d'un calife ou d'un président qui se prend pour Dieu."

    Comme le chien urine pour marquer son territoire, le scribe démocrate-chrétien trempe sa plume dans le fiel et l'ignorance. Pour le chrétien, le paganisme, incluant le pharisaïsme, consiste dans le mysticisme de l'éthique, l'opacité qui renforce son pouvoir de coercition. Le nazisme est une religion païenne pour cette raison. Il n'y a pratiquement aucune raison pratique d'élire un président de la République, mais uniquement des raisons culturelles ou religieuses ; cela signifie par conséquent qu'il est divinisé, et toute la société civile avec. De tous les régimes, la démocratie est un des plus théocratique et consacré religieusement, dont le subterfuge coïncide dans l'histoire avec les plus grands charniers.

    La peur du califat, voilà tout ce que les disciples de Bel sont capables de trouver pour convaincre qu'ils sont honnêtes.

    La démocratie-chrétienne est le fléau de dieu, mais d'un dieu qui n'est pas celui des chrétiens.

  • Apocalypse 2012

    Dans un vieux n° de "Famille chrétienne" récupéré à la sortie d'une église sur un présentoir (dans l'église, je me tiens plutôt vers la sortie), une interview de Didier Decoin, président de l'Académie Goncourt.

    Cette gazette, précisons pour les profanes, a inventé le christianisme génital et en détient le brevet : "Cuisine, Cinéma et Couches-culottes", derrière Christine Boutin et Frigide Barjot, ses plus célèbres VRP.

    On trouve même dans ce canard un théologien parfaitement croquignolesque, Fabrice Hadjadj, auteur d'une description de Dieu comme une sorte de vulve géante. Théologien qui s'est fendu aussi récemment d'un bouquin sur le diable et prétend que la fête de Noël Lui fait très peur (au diable). Sans doute est-ce là un moyen de démontrer que Lucifer n'a pas le sens de la fête et du business, que les atmosphères familiales le mettent mal à l'aise ? Mais laissons cet Hadjadj (qui collabore au "Figaro", par ailleurs) assumer ses conneries...

    *

    Didier Decoin s'étonne que le sujet de l'apocalypse soit aussi peu souvent évoqué dans l'Eglise catho. (Je réponds que c'est parce c'est un texte trop "politiquement incorrect".) Il dit ensuite son intérêt pour la théologie d'Origène, avant, pour conclure, de comparer Origène à Michel Polnareff : "On ira tous au paradis."

    Etant donné que l'apocalypse dit exactement le contraire, que tous seront appelés mais que peu seront élus, sans compter l'usage (sans doute spontané) d'une symbolique satanique par Polnareff dans ses clips musicaux, on peut en conclure que l'académisme en littérature mène à un souci tel de l'orthographe que l'académicien ne sait même plus lire.

    Un aspect "politiquement correct" est ici dans le fait que l'apocalypse précise l'existence de "chrétiens hypocrites" à l'intérieur de l'Eglise, thème un peu délicat à aborder en face d'ouailles souvent persuadées que l'égrenage de chapelets ou la consommation de cierges leur vaudront une indulgence spéciale. Aussi délicat par le fait que l'Apocalypse n'ouvre pas droit à une vision architecturale ou juridique de l'Eglise, qui est celle du prêcheur le plus souvent. La vision de l'apocalypse est beaucoup plus pragmatique. Le témoignage et la réception universelle de ce témoignage FONT l'Eglise, en quelque sorte. Jésus répète d'ailleurs qu'il est venu remplacer le baptême juif dans l'eau par le baptême chrétien dans l'Esprit, pour signifier la possibilité de la réunion à Dieu. Jésus détruit d'ailleurs le rapport hiérarchique que les disciples pourraient être tentés de restaurer, entre des esprits forts et des esprits faibles, en lavant symboliquement les pieds des apôtres avant la Cène.

    Le nombre des élus (144.000) est d'ailleurs en rapport avec le nombre des apôtres du Christ. Dans le système géocentrique d'Aristote, Ptolémée ou François Bacon (qui n'est pas "stricto sensu" un système, puisqu'il n'est pas "légal"), le nombre des élus est en outre en rapport avec la sphère des étoiles. Non seulement la découpe du ciel est en douze décans, mais la section du soleil est d'une mesure en rapport avec le nombre 144.000.


  • Pan sur le Pape ?

    La première erreur à propos du Pape -même si elle est grossière elle est assez commune-, c'est de continuer de tenir le pape pour une autorité religieuse ou spirituelle éminente. Le nombre de chrétiens qui se disent fidèles au pape en Europe est extrêmement réduit désormais, et plus réduit encore parmi eux ceux qui prêtent l'oreille au détail des propos du pape (Ce qu'on ne saurait leur reprocher, la théologie de Ratzinger se limitant à un divertissement ennuyeux à faire ronfler les chaisières de Notre-Dame.)

    La lecture de la gazette papiste "Famille chrétienne", confondante de niaiserie et de sentimentalisme, est à cet égard instructive car on peut constater la difficulté du clergé à imposer, y compris dans le domaine des affaires privées où il se cantonne, sa "morale chrétienne" à base de "coïtus interruptus" dont on ne voit pas bien à quel passage des Evangiles le rapporter (d'autant moins qu'il n'est qu'un effet de la "révolution sexuelle" capitaliste).

    Beaucoup plus jeunes et nombreux en Amérique, il semble que les catholiques n'y soient guère plus attentifs aux propos du pape, et qu'on y soit à peu près au même stade du culte de la personnalité.

    Lointain le temps où Dante Alighieri prenait le risque de jeter dans son "Enfer" des papes et de leur donner des leçons de théologie ; voire le XVIIIe siècle de d'Holbach, qui confronte aux Evangiles la théologie pour démontrer son hypocrisie.

    L'existence du pape est aujourd'hui essentiellement "médiatique". Si le business du tourisme n'imposait pas à l'Etat laïc d'entretenir le patrimoine architectural religieux, on peut même penser que le nombre des chrétiens serait encore plus réduit en Europe qu'il n'est actuellement, étant donné tout ce que la pratique religieuse doit au folklore, à des festivités familiales comme Noël.

    Cette "erreur d'appréciation" n'est pas tant entretenue par les papistes eux-mêmes, aussi à l'écart de l'histoire que des collégiens le sont de la vie réelle, que par le clergé laïc qui trouve là un moyen pratique de paraître "moderne" par comparaison, à bon compte. La grande secte laïque dont c'est désormais le tour de prospérer (selon l'analyse même de Marx dès la fin du XIXe siècle) et la petite secte chrétienne à l'état de relique, se lustrent mutuellement par leurs querelles picrocholines. C'est du reste la même loi qui régit en France les partis dits "de gouvernement", bien qu'ils ont du mal à se gouverner eux-mêmes dans une direction précise.

    *

    Même si elle ne comporte plus aucun risque, sur un plan apocalyptique la critique du pape me paraît cependant présenter un intérêt. Entre l'adoubement de Benoît XVI par le gratin existentialiste (Jean-Claude Milner dans "Les Temps modernes") et le soupçon de satanisme que font peser certains sites internet sur le pape, où est la vérité ? J'ai déjà évoqué le site de Gérard Colombat qui passe par la cabale et Blaise Pascal pour sa démonstration.

    D'autres ont vu ou cru voir sur les ornements liturgiques du pape une représentation du Dieu Pan et s'en sont émus. Deux remarques :

    - Si cela même était vrai, ça ne prouve pas grand-chose. Il n'est pas de théologien à qui on ne puisse reprocher d'emprunter au paganisme. Le cas récent de Jean Guitton n'est pas loin du délire insane, hors du christianisme. Encore plus "frais" le cas de Fabrice Hadjadj, invraisemblable exégète soi-disant chrétien, où on verse carrément dans une sorte de théologie pornographique à connotation pédérastique (extrait cité sur mon blogue). A Saint-Nicolas du Chardonnet où sont les tenants de l'orthodoxie la plus pure, il m'est même arrivé d'entendre un prêcheur citer Virgile, bien que celui-ci fut beaucoup moins catholique que Rabelais. A propos d'humanisme, François Bacon souligne l'analogie entre le dieu Pan et Moïse, parmi les nombreuses analogies entre la Bible et la mythologie grecque. Ces analogies ne sont pas pour Bacon, comme pour Voltaire ultérieurement, de simples "coïncidences", mais le résultat du croisement du judaïsme et de la religion grecque.

    Outre les cornes, la barbe, la houlette, la position prééminente que Pan et Moïse ont en commun, Bacon démontre que Pan occupe dans la religion grecque un stade de divinité intermédiaire qui tire son savoir, sa philosophie naturelle, du contact direct avec le Ciel (les "cornes" de Moïse ont le même sens).

    - La deuxième remarque c'est que si le paganisme de la plupart des théologiens chrétiens n'est pas une raison suffisante pour les condamner, le pallier franchi par Joseph Ratzinger et ses prédécesseurs au cours du XXe siècle est tout à fait étrange, puisqu'il ne s'agit plus d'emprunts à des théologies païennes (celle d'Aristote, d'Homère) ou musulmans (Averroès, Avicenne), mais à des philosophies foncièrement athées, comme celles de Théodore Adorno, Horckheimer, Freud, Maurras, Heidegger, ou carrément à des blasphémateurs comme F. Nitche ou L. Feuerbach, invoqués désormais fréquemment à l'appui de la doctrine chrétienne par ce qu'il convient d'appeler des menteurs doublés d'imbéciles.

  • Trahison des clercs

    Nul chrétien ne devrait croire qu'il peut servir Bel impunément et qu'il y a un purgatoire qui permet aux spéculateurs de se mettre à l'abri de la foudre.

    Bien que le christianisme soit en principe la religion des pauvres (qui ne lisent pas "Le Figaro" ni "Valeurs actuelles" mais se torchent plutôt avec, cela dit contre ceux qui tentent de faire croire qu'on peut être chrétien et travailler pour le compte de gazettes qui contribuent à faire de la pornographie une valeur), le capitalisme a engendré cependant une théologie démocrate-chrétienne, sur le mode de la corruption.

    Celle de Jean Guitton notamment, idolâtre adorateur de Kronos. Le retour en grâce de la théologie imbibée de paganisme de saint Augustin (toute la stupidité de Nitche est là, dans le fait de ne pas voir que saint Augustin le précède dans la voie païenne) a des raisons politiques qu'il n'est pas très difficile de comprendre. Mais, aussi marqué par le paganisme soit-il (et par sa mère), Augustin n'a jamais franchi le seuil que Einstein ou Guitton ont franchi, qui oblige à dire que ce dernier n'est pas plus chrétien que Charles Maurras, Heidegger ou Adolf Hitler.

    La caution fournie par Guitton aux délires sado-masochistes de ladite Marthe Robin ne fait qu'ajouter au caractère étrange du propos prétendument chrétien de Guitton.

    Je n'ai donc pas été si étonné que ça de découvrir en librairie qu'il existe même une théologie chrétienne pornographique. Extrait de F. Hadjadj, journaliste au... "Figaro" : il n'y a pas de hasard. Non seulement le hasard est le dieu des imbéciles, comme dit Bernanos, mais il est plus exactement celui des possédés.

    "Au commencement, avant de créer le monde, Dieu pensait au sexe d'une femme. Est-ce le secret de son anatomie en coupe faciale : une sorte de croix avec un triangle sur la pointe au centre ? La chose est probable, mais ce qui est sûr, c'est que le Père, pensant d'abord à cet Adam dont son fils assumerait la nature jusqu'à la mort la plus douloureuse, ne pouvait pas ne pas songer en même temps à ce qui serait sa première résidence : l'utérus de la Vierge (...)"

    Cet ésotérique guignol qui n'hésite pas à prêter à Dieu ses fantasmes de pédéraste est exemplaire de la compromission démocrate-chrétienne. L'idée que Jésus "assume" la nature d'Adam "jusqu'à la mort la plus douloureuse" est une idée idiote qui ne veut strictement rien dire. Adam est pécheur et c'est ce qui cause sa chute et sa mort. Jésus n'est pas pécheur. Le propos d'Hadjadj est donc celui d'un nécromane sado-masochiste.

    On peut vérifier en lisant l'Ancien Testament (Daniel) que c'est exactement le procédé des prêtres de Bel que reprend Hadjadj : faire de Dieu une marionnette.

    Par ailleurs cet Hadjadj fait l'apologie du cinéma yanki et de son message évangélique, alors même que le cinéma est certainement une des drogues capitalistes les plus puissantes et un terrain plus que favorable à la prostitution, soupape des régimes puritains.

    La boucle est bouclée avec le dernier ouvrage en date de ce saint Nitouche employé de Dassault qui n'hésite pas à qualifier de "satanique" la connaissance et la science au mépris de cette vérité première, soulignée par François Bacon, que l'Esprit saint apporte la sagesse et que Lucifer n'aime rien tant que le clair-obscur. On retrouve là l'ancienne hypocrisie de saint Augustin, puisque celui-ci, après avoir condamné la science ne s'en vautrait pas moins largement dans la gnose platonicienne et pythagoricienne.