L'encyclique du souverain pontife romain François consacrée à l'écologie trahit l'arrière-plan païen du catholicisme romain, dénoncé ou approuvé par divers philosophes et théologiens au cours des siècles. Pour n'en citer qu'un, F. Nietzsche, suppôt de Satan autoproclamé et sincère, se félicite de l'éradication progressive du christianisme authentique par la Rome des papes.
Le paganisme catholique romain se trouve dissimulé derrière la formule médiévale hypocrite du "droit naturel".
Un tant soit peu familier de la Bible, un chrétien reconnaîtra aisément que, si elle porte l'étiquette "catholique", l'encyclique de l'évêque de Rome aurait pu être rédigée par un chef bouddhiste. Au stade où "l'anthropologie chrétienne" recouvre et étouffe le message évangélique, le relativisme prend la place de la foi. C'est probablement l'objectif visé par le rédacteur de l'encyclique "Laudato si" : une propagande relativiste visant le public le plus large. Le successeur de Joseph Ratzinger est beaucoup mieux avisé que ce dernier de ce que la puissance temporelle de l'Eglise romaine doit à la propagande. En cela l'Eglise romaine est l'institution la plus moderne de toutes les institutions ; si l'on remonte les artères adjacentes du communisme, de l'athéisme moderne, de la démocratie, de la bourgeoisie en tant que classe moderne, ou encore de la science moderne, on finira par aboutir à Rome.
Le mensonge de "Laudato si" peut se présenter comme suit : 1/L'Eglise romaine ne dispose d'aucun moyen efficace de remédier au gaspillage de la société occidentale et au racket des richesses perpétré par l'Occident sous couverture d'implanter la démocratie ; 2/Le message évangélique est ABSOLUMENT dépourvu de solution économique. C'est ce dernier point, en particulier, qui devrait faire sursauter : comment le représentant d'un prophète qui prétend mettre un terme à la condition humaine, et suivant cette logique se désintéresse des questions économiques et sociales (et donc sexuelles), comment un tel représentant peut-il prétendre avoir une réponse à une question qui ne se pose pas du point de vue évangélique ?
Le mysticisme écologiste ("Sauver la planète pour les générations futures") se distingue du mysticisme païen du fait que l'écologie, contrairement au paganisme, est un discours irrationnel. Le paganisme est la religion de la bonne distance entre la nature et l'homme : ni trop près, ni trop éloigné. L'écologisme est un discours sentimental le plus souvent (en quoi il est propice aux menteurs et aux propagandistes) : ainsi de nombreux écologistes feignent de ne pas voir l'immense gaspillage de ressources naturelles et humaines imputables à la démocratie - simulation du partage du pouvoir à laquelle le christianisme et les évangiles ne confèrent aucune légitimité.
Autrement dit, on retrouve la même aberration sur le plan écologiste que celle pointée du doigt par Marx dans l'économie capitaliste et la production industrielle. L'écologisme est un fétichisme de la nature. D'autre part, tandis que le paganisme se résume à "une culture de vie" (expression dépourvue de sens dans la bouche d'un chrétien), l'écologisme se résume à une morale éthique culpabilisante, en vogue surtout dans les pays où le gaspillage est devenu un mode de vie.
Le propos de Nietzsche sur l'éradication du message évangélique par l'Eglise romaine est donc excessif. La propagande romaine se situe à mi-chemin entre l'éloge du droit naturel et la référence chrétienne. Le discours conservateur (droit naturel) et le discours moderniste forment les deux mâchoires d'un même piège.