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simone veil

  • Simone Veil - un bilan

    L'ancienne ministre de la Santé du gouvernement de J. Chirac sous la présidence Giscard, Simone Veil (1927-2017), est morte la semaine dernière quasiment "en odeur de sainteté".

    Il est en effet question que sa dépouille soit transférée au Panthéon ; une telle cérémonie représente une des plus hautes dignités républicaines, par les temps qui courent.

    La loi autorisant l'IVG que Simone Veil contribua à faire voter en novembre 1974 est en effet considérée comme "une avancée sur le plan de l'émancipation des femmes" ; on doit ici indiquer le mysticisme de ce discours, étant donné que le rationalisme et la science sont souvent tenus et déclarés comme le fondement de l'éthique moderne (émancipation de quoi ? dans quel but ?).

    A dire vrai, le but premier de cette ministre, à travers la dépénalisation de l'avortement, était de le limiter. De même, certains proposent de dépénaliser l'usage de certaines drogues douces afin de mieux lutter contre leurs effets plus ou moins néfastes. De ce point de vue, la loi Veil sur l'IVG est un échec puisqu'elle a contribué à élargir la brèche, c'est-à-dire à la multiplication des avortements, dont l'estimation basse est d'environ 200.000 en France/an. Comme les chiffres concernant le suicide, les données chiffrées concernant l'avortement sont assez taboues.

    Rien n'indique que la stratégie de la dépénalisation n'ait pas été sincère de la part de cette ministre. Néanmoins, peut-être flattée par les lauriers que la presse lui a décerné au long de sa carrière, elle n'a jamais dressé le bilan négatif de sa loi.

    Je dois ici dire dans quelles circonstances j'ai milité contre la loi Veil, à la fin de mon adolescence, et pourquoi j'ai renoncé à cette action militante (illégale et largement soumise à la censure).

    Ce sont d'abord des films de propagande américains diffusés par des militants venus des Etats-Unis qui m'ont ému et indigné. Ils ont joué un rôle décisif dans ma mobilisation au début. Ces films montraient en effet de véritables avortements, quand cette pratique était encore largement chirurgicale et mécanique. On pouvait y voir des crânes de foetus exploser sous la pression de pinces chirurgicales, et même les embryons tenter d'y échapper. On devine facilement l'horreur de telles images, à laquelle l'usage de produits chimiques a mis fin.

    Cela explique que la comparaison entre l'avortement massif et la shoah ait pu être faite par certains militants, et la barbarie de ces actes médicaux légaux comparée à la barbarie nazie. Si la comparaison n'est pas exacte, on doit remarquer que, dans les deux cas, de puissants appareils d'Etat sont impliqués, une planification mathématique laissant peu de place à l'initiative individuelle.

    Sur le tard, Simone Veil a écrit un livre dans lequel elle revient sur les circonstances de sa loi de dépénalisation. Simone Veil n'est pas Karl Marx ; elle ne compare pas la société de consommation à Moloch-Baal, cette divinité à laquelle les Carthaginois sacrifiaient leurs enfants ; néanmoins, son témoignage comporte quelques détails intéressants. La ministre mentionne l'absence de réaction des autorités de l'Eglise catholique, avouant qu'une telle "mollesse" l'avait surprise, contrastant avec l'opposition vigoureuse de quelques (rares) députés de son propre camp.

    Mon témoignage corrobore le sien ; je n'ai en plusieurs années de militantisme aperçu qu'un seul prêtre catholique, affrontant ainsi les foudres de sa hiérarchie. L'opposition à la loi Veil d'un parti réactionnaire consistant -dont l'Eglise romaine-, est une légende. D'une manière générale, l'Eglise catholique ne représente pas un point de vue alternatif ou dissident.

    J'ai renoncé à mon action militante dès lors qu'elle m'est apparue utopique, ou pour le dire mieux "absurde". Quelle société ne se ménage la possibilité de tuer ou d'éliminer certains de ses membres, en respectant le plus souvent certains codes et procédures ? Aucune. Vouloir qu'il n'en soit pas ainsi constitue une sorte de fanatisme religieux, guère éloigné du discours religieux sur l'émancipation de la femme.

    Le meurtre légal, sur le plan politique où se situait Simone Veil, est une question d'opportunité et de mesure. Le nazisme ou le communisme ne sont jugés barbares qu'en raison de l'irrationalité que l'on prête à leurs mobiles et massacres, non seulement parce qu'ils sont meurtriers à l'instar de tous les régimes.

    Le bons sens exige-t-il l'avortement de masse ? C'est une question qu'il est très difficile de trancher dans le cadre de la mondialisation, où le capitalisme et l'argent ont complètement redéfini la souveraineté des différents nations et empires. Les noyades de migrants par centaines nous montrent que la vie humaine n'a pas plus de valeur en 2017 qu'elle n'en avait à des époques lointaines.

    La barbarie contemporaine réside donc surtout dans le déguisement humaniste ou humanitaire des politiques modernes.

    Lutter contre la propagation de l'avortement au sein de la société de consommation est probablement vain ; en revanche il demeure essentiel de contester que le gain en termes de bien-être ou de considération sociale que l'avortement procure (éventuellement) a quelque chose à voir avec une quelconque "émancipation" ou "libération". L'étendard de la liberté n'est brandi dans les sociétés autoproclamées "libérales" que pour mieux étouffer cette liberté.

  • Jeudi noir

    Un jour de relâche à "Wall Street" pour honorer la mémoire de Martin Luther-King... On ne s'était sans doute jamais aussi ouvertement moqué d'un nègre. Hitler avec sa politique bourgeoise raciste n'a pas fait preuve d'autant de cynisme que ces nouveaux bourgeois antiracistes dont l'hypocrisie est à peu près illimitée.

    Le cynisme et la bêtise. Esprit concret, j'aime mettre un visage sur les phénomènes. Jacques Attali, polytechnicien autosatisfait en costume Mao incarne parfaitement le capitalisme. Le versant stupide du capitalisme. Mitterrand a eu tort de prendre ce judas comme bouffon, car c'est la principale raison pour laquelle Sarkozy l'a nommé "expert". On apprécie cette politique d'"union nationale des cons".

    La Californie comme modèle de civilisation, sans voir que le modèle californien repose sur un déséquilibre. Pas d'économie internet sans exploitation des ouvriers coréens qui fabriquent les bécanes, des ouvriers chinois qui fournissent les gadgets à vendre sur le ouaibe, sans l'exploitation de putes russes qui ont fait le succès populaire de Google.

    La Californie comme modèle à la veille d'un krach qu'Attali lui-même ne peut pas ignorer. La Californie, terre volée aux Mexicains rebaptisés "immigrants", traqués comme des bêtes à la frontière par des types capables de jurer sur la Bible qu'ils sont antiracistes, mais Mexicains qui, néanmoins, en raison de leur vitalité, sont en passe de reconquérir la terre de leurs ancêtres.

    Ma proposition libérale pour la croissance française : supprimer les subventions gouvernementales à la politique de régulations des naissances et d'avortement, politique eugéniste dans son principe, bourgeoise dans son mobile (c'est la raison pour laquelle elle n'émeut guère les démocrates-chrétiens), supprimer ces primes qu'on accorde à des toubibs prêts, pour gagner plus et se conformer ainsi à la "morale" sarkozyste, à tuer en mettant des gants. Non pas construire des "drugstores" à tous les coins de rue, comme Attali le préconise, alors que c'est déjà en grande partie le cas, pour notre malheur.

    Jacques Attali et Simone Veil, symboles du large consensus gauche-droite.

  • L'air démocratique

    La démocratie, ça fait un peu penser à ces "parfums d'ambiance" que les bonnes ménagères des films publicitaires - le seul, le vrai cinéma sincère -, vaporisent dans les recoins nauséabonds de leur intimité/appartement/sphère privée (Si l'on ne zappe pas les longs métrages pour regarder la pub à la télé, on a peu de chance de comprendre dans quel monde on vit, et on perd un temps précieux, de façon générale.)

    Il suffit d'ouvrir en grand les fenêtres et le courant d'air emportera cette ambiance frelatée aussi vite qu'elle s'est installée, dira-t-on. Certes, mais il n'est pas prévu qu'on puisse ouvrir les fenêtres ni même la porte, et en attendant l'atmosphère est de plus en plus irrespirable.
    On a beau savoir cette idéologie démocratique assez volatile, n'empêche c'est étonnant de voir à quel point elle imprègne le quidam.

    J'en viens à mon exemple. Prenons un militant du Front national, par exemple, le type même d'individu peu suspect de se gargariser de principes démocratiques. Pourtant, à propos des signatures de Le Pen, sur un blogue militant, je lis qu'on se réjouit au Front national de la promesse de Sarkozy de venir en aide aux candidats à qui il manque quelques précieuses signatures, y compris Le Pen. Quelle confiance dans le système démocratique et les promesses d'un candidat !? Et si Sarkozy ne faisait que se garder du reproche qui pourrait lui être fait ultérieurement, au cours de la compétition, d'avoir fait obstacle à la candidature de Le Pen ?
    Un article du Monde a été enterré, et pour cause, c'était du temps où Le Monde misait sur Jospin, avant de miser sur Sarkozy. À cet époque, pas si lointaine, pour emmerder Chirac, Le Monde avait révélé que le Président avait fourni au grand méchant Le Pen les dernières signatures qui lui manquaient pour se présenter. Toute comptabilité effectuée, Chirac craignait que les électeurs de droite lui imputent l'absence de Le Pen et le lui fassent "payer" au second tour en s'abstenant. Question de tactique. Ce qui n'était que de tactique de la part de Chirac s'avéra être un coup de génie involontaire ensuite.
    L'hypothèse selon laquelle Sarko volerait au secours de Besancenot et de Le Pen uniquement par altruisme ou idéal démocratique paraît peu plausible…

    Dans la même veine, un autre militant de Le Pen me dit :
    « Ils n'oseront pas faire ça, empêcher Le Pen, le scandale serait trop grand !
    - Ben voyons,
    je lui réponds, qu'est-ce que vous croyez, que les citoyens vont descendre dans la rue pour défendre les droits démocratiques de Le Pen ? Hi, hi, quelle drôle d'idée ! De Gaulle s'est emparé du pouvoir par un coup d'État, comme Pinochet ou Castro, ça ne l'empêche pas aujourd'hui de passer pour un des pères fondateurs de la "démocratie" française… »

    Simone Veil, drapée dans sa vertu féministe et sa cote de popularité, apportant sa caution morale à Sarkozy, est à la démocratie ce que la mère Denis est à la société de consommation.

    NB : En réaction à la démagogie et au cynisme de "La Journée internationale des femmes", célébrée dans des pays qui collaborent en toute connaissance de cause au trafic de chair humaine sur Internet, sans distinction de sexe, de race ou de religion, le seul outrage à la féminité auquel les Occidentaux pourraient s'opposer avec efficacité, aucun commentaire de ce billet de mauvaise humeur par une femme n'est autorisé symboliquement aujourd'hui jusqu'à minuit.
    D'ailleurs malgré tous les efforts de la propagande pour faire porter des pantalons aux femmes, si elles sont de plus en plus nombreuses à regarder des matchs de foot, en revanche dès qu'on parle de politique ou d'histoire, elles ont encore beaucoup de mal à réprimer un bâillement.