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  • Le Coup d'Etat permanent

    La jeune génération, dont la mémoire est systématiquement effacée par les écrans de télévision, ignore que la "révolution MAGA" a déjà eu lieu en France en 1981 : "l'Etat profond", c'est alors l'Etat gaulliste et sa constitution monarchique, conçue pour annihiler la république parlementaire, accusée de la défaite française de 1940.

    Dans un ouvrage paru dans les années 60, au titre éloquent - "Le Coup d'Etat permanent" - François Mitterrand faisait le procès des institutions bonapartistes mises en place par le général de Gaulle et son constitutionnaliste Michel Debré. On note au passage le soutien du parti communiste français et des grandes centrales syndicales au régime monarchique républicain, et l'évolution du communisme vers un corporatisme ouvrier.

    Non seulement ce dispositif gaulliste-bonapartiste est antirépublicain, mais il représente selon F. Mitterrand une menace d'évolution vers un pouvoir technocratique. C'est à croire que F. Mitterrand avait lu "1984" !

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  • Précisions à propos de l'Apocalypse

    La Bibliothèque nationale de France-F. Mitterrand (Paris 13e) organise actuellement une expo. sur le thème de l'Apocalypse à travers les âges, exposant notamment des livres d'heures enluminés millénaires, ainsi que des oeuvres d'art contemporaines sur ce thème pittoresque.

    Cette expo. s'accompagne d'un épais catalogue comportant de nombreuses reproductions et quelques commentaires confiés à des historiens et divers théoriciens. Ceux-ci s'efforcent de replacer l'Apocalypse dans le contexte laïc contemporain, ce qui n'est pas forcément illogique car l'Apocalypse suscita l'intérêt des humanistes au cours de la Renaissance ; le cas d'A. Dürer est le plus fameux, puisque cet artiste allemand, proche du courant humaniste, illustra avec soin l'Apocalypse, y ajoutant un portrait de l'ange déchu (Satan), intitulé "Melancolia I".

    L'interprétation laïque de l'Apocalypse peut cependant prêter à confusion en France où laïcité rime parfois avec athéisme.

    Du point de vue chrétien, si l'Apocalypse rompt par la forme fabuleuse avec les évangiles et les épîtres de Paul, elle est en concordance avec l'annonce évangélique de la fin des temps par le Messie lui-même. L'Apocalypse présente une difficulté d'interprétation supplémentaire, mais le Messie s'exprime lui-même en paraboles, qui n'ont pas toujours été comprises ni interprétées de façon univoque, bien que l'exégèse de Paul fasse autorité pour beaucoup de chrétiens (même si les théologiens catholiques soutiennent contre Paul que les oeuvres humaines sont une voie de Salut).

    - Une historienne fait ce rappel -utile- que l'Apocalypse n'est pas, du point de vue chrétien, synonyme de "catastrophe". Non seulement la fin du monde dominé par Satan est une bonne nouvelle pour les chrétiens, mais l'Apocalypse est un message d'espérance, puisqu'elle annonce la victoire finale du camp des saints ; elle réconforte les chrétiens qui vivent pendant "le règne de la prostituée", au cours duquel les chrétiens "charnels" tiennent le haut du pavé, et qui précède la fin des temps. Cette vision provoque l'étonnement de l'apôtre visionnaire.

     - Il aurait fallu rappeler aussi que l'Apocalypse resta mal comprise au Moyen-Âge ; elle est bien moins emblématique de la culture médiévale que la poésie ésotérique de Dante Alighieri, qui mélange la philosophie païenne de Platon et les références chrétiennes. L'esprit de la prophétie est en lien avec les prophéties juives, tandis que celui de Platon est géométrique (égyptien), et "le nombre de la bête" est "un nombre d'homme".

    Le théologien catholique Thomas d'Aquin, responsable d'un syncrétisme assez confus entre la philosophie idéaliste grecque et l'enseignement du Messie, n'a fait que quelques commentaires sans grande portée à propos de l'Apocalypse.

    - Il semble que Shakespeare désapprouve l'usage polémique de l'Apocalypse par les disciples de Martin Luther, contre l'Eglise romaine et les potentats catholiques, assimilés à une nouvelle Babylone à visage chrétien. Il s'agit-là d'un usage séditieux, alors que la guerre sainte est une guerre spirituelle (Luther reprochait justement à l'Eglise romaine de ramener la Foi au plan temporel à travers les sacrements).

    - L'Apocalypse de Jean confirme la définition du satanisme que l'on peut déduire des évangiles et de Paul de Tarse comme "un effort à visage chrétien pour subvertir la Foi chrétienne", c'est-à-dire la pierre angulaire du Salut. Autrement dit, il n'y a pas de satanisme "extérieur" au christianisme. Bien qu'il se proclame "antéchrist" et multiplie les blasphèmes odieux dans son oeuvre, F. Nietzsche n'est pas "satanique" (la fréquentation des néo-païens "identitaires" n'est pas pour autant souhaitable) ; les disciples de Mahomet ne sont pas non plus "sataniques" pour la même raison (ils se situent à l'extérieur de la communauté des disciples de Jésus-Christ).

    Il n'est pas difficile de comprendre pourquoi le "christianisme identitaire" est nécessairement satanique : d'une manière générale, contre les Pharisiens, le Messie reconnaît comme ses disciples ceux qui accomplissent des actes d'amour (le Samaritain), et non ceux qui se répandent en discours chrétiens. Si le "France, fille aînée de l'Eglise" est un slogan identitaire bien connu, tombé en désuétude depuis que le nombre de catholiques-pratiquants a fondu, on retrouve un dispositif identitaire similaire plus vivace au niveau de l'Union européenne.

  • Mérites et limites des Gilets jaunes

    (Rédaction en cours d'un essai sur les mérites et les limites du mouvement des Gilets jaunes - à paraître bientôt).

    L'importance de la très longue grève perlée des Gilets jaunes se mesure à la réaction du pouvoir oligarchique, à la fois surpris que l'on puisse s'opposer au cap fixé par la technocratie franco-bruxelloise, et assez inquiet pour déployer des moyens policiers extraordinaires, qui ont éberlué le monde entier, même si des mouvements analogues à celui des Gilets jaunes ont éclaté aux Etats-Unis et dans toute l'Europe depuis le krach de 2008.

    Dans quelle mesure la pandémie n'a pas été une aubaine pour le système oligarchique aux abois, en lui fournissant une raison sanitaire de transformer la France en prison à ciel ouvert ? La crise sanitaire aura été l'occasion, on l'espère, pour de nombreux Gilets jaunes, de lire ou relire George Orwell, en prêtant attention au rôle qu'il attribue à la peur dans la constitution de l'Etat totalitaire. Big Brother est un Etat paranoïaque. En même temps qu'il a ressoudé l'Etat derrière l'institution médico-policière, le confinement a accru dangereusement la dette de cette Etat.

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  • Le Retour d'Alain

    Au programme cette semaine à la télé : le retour d'Alain Juppé ; ça ressemble à une mauvaise blague, je me frotte les yeux, mais non, pas de doute, cette hyridation de la mâchoire de Chirac avec les locutions de Giscard, pas de doute, c'est le modèle Juppé, "tête de promo".

    Alain Juppé pense qu'il a un problème de communication ?! Du coup il se lance dans des demi-confidences sur les scènes de ménage entre ses parents, les bons conseils et les petits plats de sa légitime, en pensant que ça va nous intéresser et le rendre plus humain. C'est là qu'on voit que Juppé est à peu près dépourvu d'intelligence. Ce genre de truc ne marche réellement qu'à condition de s'épancher en détails réellement sordides, comme l'ont fait Yann Moix, Franz-Olivier Giesbert, et, le meilleur d'entre tous, Houellebecq, la bagarre animée avec sa daronne :

    - "Ma mère n'est qu'une pute, une gauchiste irresponsable..."

    - "Approche-toi un peu petit con que je t'en mette une bonne au coin de la gueule, pour t'apprendre à vivre !"

    Là ça fonctionne. Les confidences à moitié crapuleuses seulement, c'est crétin. Est-ce que Juppé s'imagine qu'une pute BCBG va raccoler comme raccole un pute normale ? Quant au registre du délayage d'une vie de fonctionnaire ou de rentier dépourvue de faits saillants, on peut penser qu'il restera à jamais l'apanage de Marcel Proust, et que ses fans ne le lâcheront pas pour Alain Juppé.

    Juppé n'a aucun problème de communication ; les Français sont juste parfaitement au courant désormais que l'élite politicienne est une élite autoproclamée ; que la "prospective" des experts-comptables est à peu près aussi foireuse que celle des cartomanciennes ; de ce point de vue, on ne peut pas en vouloir à Mitterrand d'avoir fait plus confiance à Elisabeth Tessier qu'à Jacques Attali ou Jean Guitton. Si Juppé arrivait à nous persuader qu'il n'est pas complètement dépassé par les événements comme ses collègues de travail, c'est là qu'il aurait un problème de communication ! 

     

  • Astrologues et bouffons

    La racaille gaulliste, déjà sous Chirac, s'efforçait de salir Mitterrand. Le but étant notamment de dissimuler la parfaite accommodation aux lois allemandes d'Occupation d'industriels laïcs ou démocrates-chrétiens, les avionneurs Potez ou Dassault notamment, dont les Chirac étaient proches.

    Pierre Péan s'est employé à dissimuler ce lourd passé de non-résistance dans un bouquin sur Chirac à l'usage des ménagères et des abonnés au "Figaro".

    C'est à peu près le seul secret de Chirac et du gaullisme, parfaitement transparent pour le reste.

    Le truc qui revient en boucle dans les médias gaullistes, c'est le coup de Mitterrand et de sa cartomancienne Elisabeth Teissier... Pourtant entre une astrologue et un bouffon comme Jacques Attali, on peut penser que Mitterrand avait fait le meilleur choix. Sans compter le loustic Jean Guitton, chargé lui aussi de temps en temps d'amuser le Président avec ses jongleries pascaliennes.