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grande prostituée

  • Notre-Dame ou la putain universelle

    "Puis l'un des sept anges qui portaient les sept coupes vint me parler en ces termes : "Viens, je te montrerai le jugement de la grande prostituée qui est assise sur les grandes eaux, avec laquelle les rois de la terre se sont souillés, et qui a enivré les habitants de la terre du vin de son impudicité." Et il me transporta en esprit dans un désert." (Apocalypse XVII, 1-3)

    Les chrétiens du monde entier ont assisté à une cérémonie étonnante le samedi 7 décembre 2024 dans la cathédrale gothiqueputain universelle,or,notre-dame,paris,apocalypse,jean,patmos,grande prostituée,babylone,ishtar Notre-Dame de Paris restaurée, cérémonie animée par le chef de l'Etat Emmanuel Macron et suivie par la reprise du culte catholique (mystagogie platonicienne).

    Emmanuel Macron s'inscrit dans une longue tradition française ésotérique de confusion entre le pouvoir politique temporel et la religion, tradition qu'il a lui-même mentionnée dans son discours. Les tenants de la République laïque peuvent être surpris par une telle cérémonie : ils méconnaissent l'histoire de la République et le maintien de cette tradition ésotérique par les républiques successives.

    Cet ésotérisme ou ce culte identitaire prêché par E. Macron a, bien sûr, du point de vue de la Foi chrétienne, un parfum de satanisme. Il n'y a pas de pire péché pour un chrétien que le détournement de la parole divine à des fins temporelles.

    On peut voir dans l'Evangile que les Romains (païens) ne comprennent pas la signification spirituelle du "royaume du Christ", qui n'est pas temporelle et théocratique. Les Romains prennent donc le Christ pour un illuminé. Je lisais récemment sous la plume d'un représentant de la démocratie-chrétienne française que "Jésus-Christ a fondé la laïcité" en refusant de cautionner la théocratie romaine. C'est oublier un peu vite que la démocratie-chrétienne restaure cette théocratie à travers le culte des droits de l'Homme et du suffrage universel, équivalent moderne du "droit divin" romain.

    L'Empire romain était conçu pour durer éternellement ; la démocratie-chrétienne s'efforce de le prolonger.

    On peut se demander si la trahison de Judas Iscariote n'est pas due à une déception : la déception que Jésus-Christ, considéré comme le  Messie annoncé par les prophètes, ne restaure pas la souveraineté temporelle d'Israël ; dans ce cas Judas était un "Juif charnel", c'est-à-dire un Juif identitaire. Cette hypothèse est d'autant plus plausible que les onze autres apôtres ne comprennent pas non plus le dessein spirituel de Jésus. Il se contentent de suivre le Messie comme des enfants.

    L'idéologie démocrate-chrétienne est discrètement impérialiste ; elle maintient, derrière les références au christianisme de ses dirigeants, une idéologie politique et des valeurs romaines typiquement providentialistes, concrétisées par la puissance financière du Capital. Le dollar est le véritable dieu des démocrates-chrétiens. E. Macron a fait une discrète allusion à cette spiritualité truquée. Rome n'est plus, mais l'idéologie romaine persiste à travers la démocratie-chrétienne.

    Ce qui est nouveau dans la cérémonie de Notre-Dame, c'est l'échelle mondiale de celle-ci. Les journaux les moins chrétiens, battant le rappel des fidèles, présentent d'ailleurs cette cérémonie de réouverture comme un culte sollicitant une ferveur mondiale, pas très éloignée de celle des Jeux olympiques.

    La connotation chrétienne étonne certains Français laïcs ou athées, mais le nazisme laïc a été vaincu par le communisme laïc au XXe siècle, qui a lui-même été dominé par la démocratie-chrétienne laïque ensuite. Il n'y a rien d'étonnant à ce que la démocratie-chrétienne, qui domine actuellement le monde, impose sa marque et son style politico-religieux.

    La présence de nombreux chefs d'Etat démocratiquement élus est à rapprocher du symbole des "grandes eaux, avec lesquelles les rois de la terre se sont souillés".

    L'évêque de Rome le pape François n'a pas souhaité se joindre directement à la cérémonie ; on peut penser que le contexte de guerres violentes entre certaines nations occidentales et des pays en voie de développement plus pauvres, où son Eglise compte de nombreux fidèles, l'a dissuadé de s'afficher aux côtés de potentats perçus comme des oppresseurs dans ces pays opprimés. Le pontife romain est lui-même né dans une nation asservie par le dieu Dollar. L'évêque de Rome est pris au piège de la mondialisation démocrate-chrétienne, qui s'avère être un régime d'oppression à l'échelle mondiale.

    Le procédé d'asservissement capitaliste, bien que les dirigeants capitalistes préfèrent parler "d'employés", est d'ailleurs celui de la prostitution. Karl Marx, qui arracha leurs masques aux dirigeants européens à la veille de la guerre civile européenne, qualifiait à bon droit le capitalisme de "règne de la putain universelle".

    Parler de "valeur travail" revient à poser l'équation du travail et de la prostitution, et l'on peut même dire que le capitalisme a rétabli une forme de prostitution sacrée en Occident, de "culture de vie" païenne.

    La prostituée décrite dans l'Apocalypse aux versets suivants du même chapitre (3-6) est une déesse babylonienne, revêtue d'une apparence chrétienne. Ce camouflage provoque la surprise de l'apôtre visionnaire. De fait, Notre-Dame de Paris passe pour "un temple chrétien" ; ce qui saute d'abord aux yeux, c'est le caractère somptuaire de cet édifice.

    La prostituée de la prophétie évoque Ishtar, divinité babylonienne majeure, qui est à peu près la Vénus des Romains, avec de surcroît des attributs martiaux.

    Le symbolisme des sept têtes, des sept montagnes, des sept rois et des dix cornes est politique : il nous permet de situer le règne de la prostituée dans le temps qui précède la fin du monde sous l'emprise de Satan. Une prostituée passant aux yeux du monde pour "chrétienne" évoque forcément le capitalisme (démasqué par Shakespeare dès le début du XVIIe siècle).

    La prophétie dit en effet que cinq rois, c'est-à-dire cinq empires, sont déjà tombés au temps de la vision, et qu'il y en aura un, bref, suivant la déchéance de la prostituée. Nous vivons actuellement, depuis le début du Moyen-Âge, au temps du sixième empire.

    "Et les dix cornes que tu as vues sur la bête haïront elles-mêmes la prostituée ; elles la rendront désolée et nue ; elles mangeront ses chairs et la consumeront par le feu." (XVII, 16)

    Le règne de la prostituée n'est donc pas ultime ; ici j'émets l'hypothèse de la chute de l'Occident démocrate-chrétien satanique derrière le symbole du "retour de la bête de la terre". J'avoue être influencé par le constat de la haine de Jésus-Christ que la prostituée et les potentats qui la vénèrent inspirent dans le tiers-monde, en raison de leur barbarie et leur sournoiserie (le piège diabolique des droits de l'Homme). Les démagogues nazis et communistes n'ont pas eu de mal à provoquer la haine des peuples opprimés contre les banquiers occidentaux, juifs, les riches koulaks faisant usage du message évangélique à des fins esclavagistes.

    Cette barbarie moderne stimule la naissance et le développement de cultes fanatiques ouvertement néo-païens, dont on peut considérer F. Nietzsche comme le précurseur (en Europe). On voit d'ailleurs que le vernis chrétien des élites politiques démocrates-chrétiennes est très superficiel.

    Au sein de la marée humaine, obéissant souvent à des mouvements instinctifs (aucun régime politique dans l'histoire de l'humanité n'a été doté de moyens de propagande aussi sophistiqués et aussi fascinants que ceux dont dispose la démocratie dite "chrétienne"), les "fidèles" sont assurés par le messager de Dieu de la "victoire finale de l'Agneau". La Foi est leur seule arme, qui leur sert à la fois à se prémunir des séductions de la prostitution et des faux sermons identitaires chrétiens.

    L'Apocalypse délivre un message d'espérance aux chrétiens fidèles à la fin des Temps, afin qu'ils ne se tournent pas vers le Veau d'or comme le peuple hébreu apeuré fit dans le désert, en l'absence de Moïse.

    Illustration : représentation de la prostituée de l'apocalypse, image de l'Eglise chétienne infidèle, telle qu'elle est décrite au chapitre XVII de l'Apocalypse, par l'artiste-peintre allemand Hans Burgkmaier (actif au début du XVIe siècle). La vision comporte une représentation alternative complémentaire de l'Eglise fidèle au Christ, une femme à la tête couronnée de douze étoiles.

  • Dialectique contre Ethique

    Cette note est pour accompagner Fodio dans l'étude des sonnets de Shakespeare, où le grand prophète chrétien de l'Occident met littéralement le feu à la culture chrétienne médiévale afin de faire table rase de la morale catholique romaine, entièrement satanique.

    Les sonnets de Shakespeare sont donc le plus grand poème chrétien illustrant la dialectique chrétienne, opposée à l'éthique païenne binaire.

    Dès qu'un chrétien ou un juif invoque l'éthique, vous pouvez savoir grâce à Shakespeare que vous avez affaire à un imposteur: ce que les chrétiens authentiques nomment un "fornicateur".

    Jamais civilisation n'a porté de masque plus ignoble que celui de la démocratie-chrétienne, dont le rapport avec "l'odeur du Danemark" est très étroit. Shakespeare a-t-il prophétisé le nazisme ? Non, il a prophétisé bien pire encore, conformément à l'apocalypse. Un esprit divisionnaire extrême, qui ressemble à la convulsion de la bête de la terre, et qui laissera les fidèles apôtres du Christ indemnes. 

    Shakespeare témoigne d'une conscience chrétienne aiguë de l'écartèlement de l'homme par deux forces antagonistes. Il les décrit dans ses sonnets, l'une comme un ange, "un homme parfaitement beau" (sonnet 144), l'autre comme "une femme à la couleur maligne" (ibidem). Quelques benêts dans l'Université y ont lu un aveu 

    de bisexualité ; ça tombe bien puisque Shakespeare, après Rabelais, dissuade de prendre le savoir universitaire très au sérieux. Il n'y a pas besoin d'une théorie du complot pour comprendre la raison de la médiocrité de l'enseignement académique : agrégation et panurgisme suffisent à l'expliquer.

     

     

     

    Le "prince charmant" des contes chrétiens occidentaux n'est pas plus "sexué" que la vierge Marie, quoi qu'il soit nécessaire de tout érotiser pour fourguer des indulgences ou le purgatoire. Ce prince symbolise

     l'Esprit divin, combattant l'iniquité. L'histoire, pour les chrétiens, commence par la chute d'Adam et Eve suivant la mythologie de Moïse, et s'achève par la résurrection de Jésus-Christ (anti-Adam), et de son épouse, l'Eglise (anti-Eve). Comme Moïse, inspiré par dieu, a conçu une mythologie de l'origine du monde et de la chute, qui entraîne la mort de l'homme, Shakespeare conçoit une mythologie de la fin des temps. 

    Partout dans l'oeuvre de Shakespeare-Bacon, les sonnets aussi bien que les pièces, on retrouve ce symbolisme historique ou apocalyptique.

     

     

    L'entreprise de Shakespeare peut se comparer à celle de Dante Alighieri, à condition de comprendre que Shakespeare rétablit l'histoire et la science contre l'éthique et la philosophie platoniciennes du poète italien, sans fondement dans les saintes écritures. La Béatrice de Shakespeare est pure, comme l'éternité, de considérations anthropologiques, nécessairement charnelles, portant la couleur maligne, écarlate ou pourpre, du péché.

     

    - Shakespeare sait très bien la tendance de l'homme à tout traduire sur le plan charnel ou érotique. Cette tendance n'épargne pas l'ère chrétienne; elle est représentée sous la forme de la grande prostituée.

    Bacon développe par ailleurs l'idée, opposée à la psychanalyse, que la chair est le principal obstacle à la conscience et à la science. Elle l'est plus encore lorsqu'elle est sublimée dans des théologies puritaines odieuses et qui frisent la démence sado-masochiste (Thérèse d'Avila). L'ivresse de la chair est moins grande chez Sade ou Don Juan qu'elle n'est chez certains religieux dévôts, parfois totalement abstinents mais dévoués à un culte érotique.

    - La dialectique chrétienne, rappelée dernièrement par Karl Marx d'une manière moins imagée, implique contrairement à la foi et à la raison païenne animiste (tous les paganismes ne sont pas des animismes), implique de ne pas considérer l'âme autrement que comme un "principe vital", indistinct du corps. La raison pour laquelle il n'y a ni purgatoire, ni "espace-temps" au-delà de la mort dans le christianisme, que celle-ci n'est pas une étape nécessaire, est liée au fait que l'âme n'a pas dans le christianisme d'existence séparée ou autonome. C'est le sens chrétien de "la résurrection des corps" : la personnalité morale, juridique, n'a pas de fondement chrétien. "Laissez les morts enterrer les morts !" dit Jésus, car le culte des morts est essentiellement païen.

    Pour le chrétien, tout se joue dans l'enfer, ici et maintenant. Satan passe l'humanité au crible.

    Le christianisme n'est pas "binaire", comme sont les religions "anthropologiques" ou "morales". Non seulement le chrétien reconnaît qu'il y a un aspect positif dans Satan, et non seulement négatif, mais il reconnaît que c'est l'aspect de la santé ou de la beauté (au sens platonicien) sur le plan personnel, ou de la politique lorsqu'elle est équilibrée, dans lequel se traduit cet aspect positif.

    C'est bel et bien un sens chrétien qu'il faut donner à la réforme de la science selon Francis Bacon Verulam (alias Shakespeare), et non censurer cet aspect comme font généralement les universitaires qui traduisent Bacon à leur convenance, suivant une tendance équivalente aux méthodes inquisitoriales du moyen âge. Rien n'autorise le droit canonique !!! Il faut le dire et le répéter face aux chiens qui prétendent le contraire, et se mettent délibérément en travers de la voie de l'Esprit.

    Le droit canonique est une insulte à Paul et son épître aux Hébreux. C'est la manifestation d'un pharisaïsme odieux, qui entraînera ceux qui s'y fient dans l'étang de feu.

    La réforme de Francis Bacon vise en effet deux buts concordants, dont les universités européennes n'ont JAMAIS tenu compte (ce que Bacon avait sans doute prévu) : en finir avec la philosophie platonicienne (il met plus ou moins Aristote dans le même sac, sachant qu'Aristote est à moitié platonicien, et qu'il a fini par rompre avec le pythagorisme et la croyance égyptienne dans l'âme séparée du corps) et revenir à la mythologie d'Homère, porteuse de vérités beaucoup plus profondes que l'éthique de Platon. Par Homère, Bacon veut renouer avec un universalisme dont il sait qu'il emprunte tout à Moïse. L'opposition d'Achille le païen et d'Ulysse le juif est déjà une dialectique illustrée.