Le lobby gay se prévaut pour réclamer de nouveaux droits pour ses membres (droit d'adopter et/ou concevoir des enfants) d'une invention catholique romaine : l'amour. - On s'aime, donc on doit avoir le droit de se marier/de procréer.
Le mélange de l'amour et du mariage est un mélange inconcevable dans le monde païen ; la cérémonie de mariage s'apparente plutôt dans ce cas à un viol rituel. Le rituel est conçu, non pour occulter la violence de l'acte sexuel, mais pour, selon la philosophie naturelle, mieux encadrer cet acte afin d'en atténuer la violence (cf. mythe du viol de Perséphone par Hadès).
Quelques essayistes réactionnaires malveillants ou ignares ont tenté d'imputer au christianisme l'invention de l'amour ; cela revient à assimiler la civilisation occidentale au christianisme, deux choses très différentes.
Jésus-Christ en son évangile ne manque pas de rappeler plusieurs fois que "la chair est faible", par conséquent que l'union de chair n'a rien de sacré à ses yeux, tandis qu'elle revêt ce caractère dans de nombreuses civilisations ou religions.
Le mot célèbre de saint Paul "Femmes, soyez soumises à vos maris", dérange parfois le clergé romain, car il est peu conforme à l'idéal moderne amoureux. L'apôtre considère le mariage comme un remède à la faiblesse, de sorte que cette institution est plus nécessaire aux hommes qu'aux femmes. - A quoi bon le mariage ?, répondent les apôtres quand le Messie leur prescrit de ne pas répudier leur femme à la manière brutale ancienne des Juifs.
Pourquoi le clergé catholique romain contredit-il Jésus-Christ, au point de fournir une explication absurde au sacerdoce des prêtres ? Shakespeare, dans "Roméo & Juliette", fait la toute la lumière sur ce mécanisme institutionnel. Le maintien par le clergé catholique de la chair dans ses droits sacrés est la condition sine qua non pour prendre pied sur le terrain de l'éthique sociale ; de cette façon, on peut dire que l'éthique bourgeoise moderne et le catholicisme romain sont indissociables.
L'éthique bourgeoise est destinée à provoquer le scandale parmi les nations païennes, dans la mesure où elle repose sur l'arbitraire (déguisé en loi d'amour universelle).