La démocratie, ça fait un peu penser à ces "parfums d'ambiance" que les bonnes ménagères des films publicitaires - le seul, le vrai cinéma sincère -, vaporisent dans les recoins nauséabonds de leur intimité/appartement/sphère privée (Si l'on ne zappe pas les longs métrages pour regarder la pub à la télé, on a peu de chance de comprendre dans quel monde on vit, et on perd un temps précieux, de façon générale.)
Il suffit d'ouvrir en grand les fenêtres et le courant d'air emportera cette ambiance frelatée aussi vite qu'elle s'est installée, dira-t-on. Certes, mais il n'est pas prévu qu'on puisse ouvrir les fenêtres ni même la porte, et en attendant l'atmosphère est de plus en plus irrespirable.
On a beau savoir cette idéologie démocratique assez volatile, n'empêche c'est étonnant de voir à quel point elle imprègne le quidam.
J'en viens à mon exemple. Prenons un militant du Front national, par exemple, le type même d'individu peu suspect de se gargariser de principes démocratiques. Pourtant, à propos des signatures de Le Pen, sur un blogue militant, je lis qu'on se réjouit au Front national de la promesse de Sarkozy de venir en aide aux candidats à qui il manque quelques précieuses signatures, y compris Le Pen. Quelle confiance dans le système démocratique et les promesses d'un candidat !? Et si Sarkozy ne faisait que se garder du reproche qui pourrait lui être fait ultérieurement, au cours de la compétition, d'avoir fait obstacle à la candidature de Le Pen ?
Un article du Monde a été enterré, et pour cause, c'était du temps où Le Monde misait sur Jospin, avant de miser sur Sarkozy. À cet époque, pas si lointaine, pour emmerder Chirac, Le Monde avait révélé que le Président avait fourni au grand méchant Le Pen les dernières signatures qui lui manquaient pour se présenter. Toute comptabilité effectuée, Chirac craignait que les électeurs de droite lui imputent l'absence de Le Pen et le lui fassent "payer" au second tour en s'abstenant. Question de tactique. Ce qui n'était que de tactique de la part de Chirac s'avéra être un coup de génie involontaire ensuite.
L'hypothèse selon laquelle Sarko volerait au secours de Besancenot et de Le Pen uniquement par altruisme ou idéal démocratique paraît peu plausible…
Dans la même veine, un autre militant de Le Pen me dit :
- « Ils n'oseront pas faire ça, empêcher Le Pen, le scandale serait trop grand !
- Ben voyons, je lui réponds, qu'est-ce que vous croyez, que les citoyens vont descendre dans la rue pour défendre les droits démocratiques de Le Pen ? Hi, hi, quelle drôle d'idée ! De Gaulle s'est emparé du pouvoir par un coup d'État, comme Pinochet ou Castro, ça ne l'empêche pas aujourd'hui de passer pour un des pères fondateurs de la "démocratie" française… »
Simone Veil, drapée dans sa vertu féministe et sa cote de popularité, apportant sa caution morale à Sarkozy, est à la démocratie ce que la mère Denis est à la société de consommation.
NB : En réaction à la démagogie et au cynisme de "La Journée internationale des femmes", célébrée dans des pays qui collaborent en toute connaissance de cause au trafic de chair humaine sur Internet, sans distinction de sexe, de race ou de religion, le seul outrage à la féminité auquel les Occidentaux pourraient s'opposer avec efficacité, aucun commentaire de ce billet de mauvaise humeur par une femme n'est autorisé symboliquement aujourd'hui jusqu'à minuit.
D'ailleurs malgré tous les efforts de la propagande pour faire porter des pantalons aux femmes, si elles sont de plus en plus nombreuses à regarder des matchs de foot, en revanche dès qu'on parle de politique ou d'histoire, elles ont encore beaucoup de mal à réprimer un bâillement.