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    Le caractère autodestructeur de la crise capitaliste nous rappelle que le libéralisme est une biologie. C'est-à-dire raisonnant, comme les religions, par analogie avec les phénomènes biologiques. C'est une constante depuis l'aube de l'humanité, le discours libéral procédant en quelque sorte à l'adaptation à la nouvelle donne politique, introduisant la notion de vitesse autrefois masquée dans l'idéologie politique.

    La doctrine libérale n'a jamais été capable de rien anticiper, pour la bonne et simple raison que ce n'est pas son rôle, étant destinée plutôt à justifier et rassurer. On peut d'ailleurs désigner les théoriciens libéraux les plus imbéciles comme étant ceux qui n'ont pas conscience du caractère religieux du "pari" libéral. Derrière le libéralisme comme derrière tous les fanatismes, on retrouvera l'aspect fictionnel et hypothétique (quand la science pose le principe, opposé à celui de l'hypothèse, de l'expérience). Le chacal libéral n'a que l'expérience du sophisme. Coupez-lui la langue et il ne sera plus rien, étant donné qu'il ne sait rien faire.

    Le procédé de nombreuses religions - ou du code civil -, consiste en effet à attribuer au métabolisme (coït, consommation, décès) une valeur mystique, afin d'inciter ses membres au sacrifice. La plus vulgairement répandue de ces valeurs est le sentimentalisme.

    Karl Marx a compris comment cette religion paysanne s'est imposée dans le monde industriel, contre le christianisme dissuasif de toute doctrine sociale, avec l'aide des institutions protestantes ou catholiques.

    Elle s'est imposée grâce à l'esclavage, étant des plus efficaces à répondre au besoin de l'opprimé d'une justification, même simpliste et fragile, à son existence.

    Marx a aussi compris comment, en ôtant toute valeur spirituelle au sacrifice humain, en incitant l'homme à ne pas s'accommoder de la mort comme but ultime, Jésus-Christ a sapé toute architecture ecclésiastique pour tous les temps.

    Certains artistes contemporains un peu naïfs croient contribuer à l'élucidation du monde en produisant des oeuvres macabres, mais la publicité n'est pas moins noire que ne le furent les doctrines religieuses précédentes. Le capitalisme est une fête des morts infinie, avec son lot de suicidés qui n'arrivent pas à tenir le rythme, malgré tous les efforts du clergé de Satan à son chevet pour ranimer la flamme de la foi dans le néant social.

    Le Capital chancelle sous son poids de grand corps boulimique qui ne parvient plus à trouver une nourriture suffisante. Il n'est plus la brute repue qu'il fut pendant des lustres, justifiant viols, vols, conquêtes par les "droits de l'homme", exerçant sa domination sans partage. Il redevient une bête sauvage.

    La seule Eglise dont les portes peuvent prémunir contre l'Enfer n'a rien à voir avec la brigade mondaine de Benoît XVI, qui n'a de cesse de peindre la société aux couleurs de l'arc-en-ciel. C'est l'Eglise du Christ qui n'est pas de ce monde.

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    Self-destruction of Great Army of Babylon does remain us that Capitalism is 'biological'. I.e. a religion, as it is the duty of priests to justify the labour of slaves that are building the Tower.

    Due to their lack of imagination, clergymen always change Biology into Mysticism. I could not believe my Ears when I heard recently in a 'catholic' ceremony a guy who was loudly praising the 'God of Fecundity', and no reaction of his Chief, though this 'God of Fecundity' is better known by Christian people under the name of Satan, with his cross, horns, flute and goat legs (Bacon-Shakespeare gives a good explanation of this painting in 'Wisdom of the Ancient'.)

    Just because he was a good reader of Shakespeare, contrarily to French dummy René Girard, Dr Johnson understood that the Devil is 'capitalism inventor'.

    Pagan or basic religion (I do not speak about Aristotle's religion that says 'Human is not made for Working') constantly do that: a bad theology made with biology. We easily can understand why it was baptized by nazism 'a Science', not a 'Theology'. But it is a golden rule througout History, perhaps better known in the USA than in France, that there is no Science which is not a theology either; and that there is no Theology that is not a Science too.

    Karl Marx understood why this basic pagan religion became the first in modern industrial slavery, though there is no social rule in the Gospels. Just because it is the more efficient to make people work for nothing, believing it is everything. 'Social religion' is just a trick. Rich people do prefer more psychedelic drugs.

    Marx & Engels understood too why Jesus-Christ, denying every spiritual value to human sacrifice, himself assassinated for social reasons, prohibited the building of a new Babylon, that is always 'anthropology in the name of God'.

    'Dead is not for you but the devil's apostles.' says Jesus-Christ, and there is no Christian Church on this basis in this World forever, but only Aegyptian or Roman.

    Careful of the Giant who does not know where to find blood today, what makes him more dangerous he was during last decades, cynical monster raping and steeling "in the name of Human Rights".

  • Dard d'art (1)

    Le b.a.-ba de l'art consiste à éviter la fréquentation des bourgeois et se mettre à l'abri de leurs efforts pour placer l'art sur le trottoir, entreprise de proxénétisme perfectionnée par le cinéma. Sûr qu'un éleveur de porcs sagace pourrait effacer, grâce à l'usage du cinéma, toute réticence de la part de son troupeau à se rendre à l'abattoir.

    Dans l'histoire du panurgisme, le cinéma occupe une place privilégiée.

    Il n'est pire aveugle que celui qui séjourne dans une salle de cinéma, foetus peu récalcitrant au massacre avenir. Maudis soient les apôtres du cinéma, quand ils ne se sont pas déjà eux-mêmes placés sous le signe indien.

    L'art est un scandale au regard de la société, le pieu qu'Ulysse enfonce dans l'oeil de Polyphème pour le tuer. Le cinéma, lui, est une scandale aux yeux des gosses, une pédophilie hyper-cruelle.

    La société elle-même en fait l'aveu quand elle recommande d'accoutumer progressivement l'enfant aux produits cinématographiques les plus primaires ou débiles, réservés aux adultes. L'éthique républicaine est ici prise en flagrant délit, comme la morale catholique romaine auparavant, de prévoir et organiser la régression morale. Recommandations de pédagogues au demeurant parfaitement hypocrites, puisque la publicité à laquelle sont exposés les enfants est aussi pornographique, un viol équivalent aux séquences ultra-violentes des films de guerre. Si les ligues de vertu sont les meilleures alliées des pornocrates, comme le régime des Etats-Unis le prouve, où les deux entreprises apparemment adverses prospèrent simultanément, c'est pour la raison que pornocratie et ligues de vertu ont en commun un mobile essentiel, celui de la défense de la propriété.

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    A un artiste en herbe qui se plaint que la bourgeoisie française investit peu dans l'art contemporain, comparativement à sa cousine d'Outre-Atlantique, je réponds que c'est au contraire une chance, un risque moins grand d'être corrompu. Tant mieux si la bourgeoisie française préfère se vanter à travers les tartouillades de Monet ou de l'architecture selon Picasso, plutôt que des exploits de jeunes artistes élevés en batterie dans les Ecoles des Beaux-Arts. C'est la meilleure chance d'échapper à une carrière artistique conçue comme celle d'un bidasse, dans l'espoir d'un quart d'heure de gloire. Les âmes des soldats crevés sont autant de petits papillons piqués dans les vitrines de la bourgeoisie ; bien sûr aucun artiste ne se jettera avec le même entrain sous les roues des chars de l'élite républicaine.

  • Indice boursier

    Je guette la chute des actions de l'industrie cinématographique yankee. Dans la bataille économique en train de se jouer, ce serait comme la perte de ses étendards pour Satan. C'est dans le cinéma que le coeur de la religion se situe, là que le lavage de cerveaux s'opère, par où les âmes des enfants sont violées avec l'assentiment de leurs propres mères, la propriété métamorphosée en principe spirituel, la sagesse flanquée sur le trottoir.

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     I am waiting for the Entertainment Industry Krach. It would be a real defeat for one Devil's Army. Because it is in Theater -as Shakespeare-Bacon does underline it- that the Devil is concentrated, love and devotion for Nothing, what is man himself without God. Listen the prayer, God, of your Apostles who want the End of this ugly World.

  • L'Heure des Juges

    "Je me demande s'il n'y a pas une part de trouble mental dans la vocation de juge."

    E. de Montgolfier, procureur.

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    Pour le chrétien, il ne fait pas de doute que la justice des hommes relève de la folie furieuse. D'abord, bien sûr, parce que le Christ l'a subie doublement, condamné à mort par un tribunal juif, ainsi que par la magistrature romaine. Au cours de cette exécution, le Christ accorde la vie éternelle à un criminel ; fait exceptionnel : sur le seul témoignage de la foi du condamné.

     Généralement, il y a une voix qui s'élève à ce moment, quelque fils d'esclavagiste de père en fils, ou juste un type qui pense simplement avoir du bon sens, et qui dit :

    - Vous n'avez donc pas pour habitude, vous, chrétiens, de vous SALIR LES MAINS ? Ce sont toujours les autres qui doivent s'y cogner ? Tenir le fusil, condamner les criminels, mettre en place l'esclavage à l'échelle internationale, jamais vous ne vous mouillez un peu ?

    Et ici on comprend pourquoi Barabas a été sauvé, de préférence au Christ, par la foule de juifs qui avaient été excités par leurs prêtres contre lui. Parce que, Barabas, au contraire, c'est le type qui s'est sali les mains ; le gars qui s'est mouillé jusqu'au cou, nouant ainsi avec la société une complicité essentielle.

    Il est sans doute très difficile de comprendre dans un monde totalitaire où l'idée de fonction publique s'est imposée unanimement, que dans le christianisme ce sont les animaux domestiques qui ont une fonction, non l'homme.

    Voici quand même une réponse qu'un chrétien peut tenter de faire à l'accusation, de la part d'irresponsables, qui tentent la plupart du temps de fournir une justification honorable à leurs crimes, du type : "C'est un sale boulot, mais il faut bien que quelqu'un le fasse !", afin de pouvoir continuer de se regarder dans la glace.

    - Que ne proclamez-vous pas que vous êtes des gangsters ? Pourquoi, s'il faut faire le mal pour un bien, la guerre pour avoir la paix, prêtres de Satan (= moralistes), pourquoi ne portez-vous pas tous des vêtements noirs, pourpres ou écarlates, décrétant au nom de votre intérêt la loi ? Pourquoi faire de la vendetta une religion du bien ? Craindriez-vous d'outrager quelque dieu ? N'êtes-vous pas de purs agnostiques qui ne croyez à rien ?

    Ainsi sera mis à jour le motif de la Synagogue de Satan, qui est d'entraîner à l'aide de la morale pure dans le filet de la justice et des nations humaines, des hommes ne possédant rien que de belles promesses, et par conséquent bien moins d'intérêt dans les arrêts de la justice. Il apparaîtra ainsi que ce n'est pas quand la magistrature vend des armes, tranche des têtes, emprisonne, qu'elle est la plus folle, mais quand elle prétend de façon machiavélique accomplir sa mission au nom d'un "bien" et d'une "justice" moins rationnels que le bon plaisir d'un tueur sanguinaire.

    Il ne sera fait croire à personne, de cette façon, qu'on peut se salir les mains "en prenant des gants", ou quelque chose dans ce goût-là ; ou bien qu'il y a un dieu qui pardonne les crimes politiques, de tous les plus prémédités.

    TOUS LES MENSONGES QUI ONT REDUIT L'HOMME A UN ANIMAL, L'EXISTENCE AU DESTIN, VIENNENT DU CLERGE. AFIN DE CONFORTER CETTE CASTE.

     


  • Céline humaniste

    La principale raison de la haine persistante des élites républicaines vis-à-vis de Louis-Ferdinand Céline ne tient pas d'abord à son antisémitisme, mais au fait qu'il n'a jamais appartenu durablement à aucun clergé.

    Ainsi, de cette façon, Céline maintient le cap de l'humanisme, assez nettement marqué par l'anticléricalisme, dans une époque où le goût de la tartufferie et des religions allemandes a nettement pris le pas sur le goût de Molière.

    Tandis que le clergé républicain cloue Céline au pilori, il se permet sans gêne dans ses universités de tresser des couronnes à Hegel, Nitche, Heidegger, Kierkegaard, toute la clique des prophètes du national-socialisme germano-pollack et leurs mille détours rhétoriques pour justifier dévôtement la propriété.

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    Main reason of the hate of French Bourgeois, School & University against Louis-Ferdinand Céline is not first of all because of his antisemitism. The main reason is because Celine was no clergyman; he did not belong to any Church.

    Remember this unfairy tale of Aesop in which a pet dog is talking to a Wolf? That's exactly the problem between today French Critics and Céline. They are full, well paid by businessmen to make fake books (i.e. theater), and so envying Celine of his true attempt to be an artist and not only a stylish writter.

    There is no War without money. Sell your Soul to Business and you are Accessory to the tomorrow mass-murdering.

  • Bouddha ou le Christ

    Après le christianisme libéral (conciliation du christianisme avec une utopie morale ou politique), le bouddhisme est la religion qui me dégoûte le plus.

    D'abord parce que, pour un Français, la sagesse ne va pas sans un minimum d'esprit anarchiste et de défiance vis-à-vis des pouvoirs politiques et religieux, leurs efforts incessants pour imposer le discours de la méthode sur la vérité elle-même.

    Disons que, tenant Molière pour le plus grand théologien de langue française, en vertu de la peinture démoniaque de la société qu'il a donnée, je ne suis pas bien disposé à l'égard des devises de boy-scout du Dalaï-Lama. Babylone, telle que reconstituée sous la forme du gouvernement mondial et de ses dirigeants cyniques est la dernière chose qui peut inciter à l'utopie bouddhiste naïve de l'amour en société.

    *

    Un journaliste interroge un chrétien libéral converti au bouddhisme sur la cause du développement du bouddhisme en France ? Elle n'est pas bien énigmatique. Pour parler le langage bouddhiste, on pourrait dire qu'il s'agit d'une "mutation naturelle" du christinanisme libéral. Il n'est que d'observer en ce moment les JMJ en Espagne : on aura du mal à justifier ce mouvement de liesse hystérique, à la limite du culte de la personnalité, par les textes chrétiens. Beaucoup mieux avec le bouddhisme, susceptible de justifier à peu près tout.

    Le goût du carnaval, quelle que soit son étiquette, trahit toujours un état d'oppression chez ceux qui s'y adonnent, un besoin de vacance de la réflexion, tournée le reste du temps vers des objets futiles. Chez des jeunes filles de 14-24 ans, principale clientèle des JMJ, il y a probablement une frustration sexuelle très grande, qu'elles expriment par ces simulacres d'extase ou de rut collectif.

    Notre journaliste aurait pu trouver aussi la réponse à sa question dans l'engouement précoce des moralistes et politiciens allemands pour le bouddhisme, alors qu'ils avaient reçu une éducation réputée chrétienne. Schopenhauer, Nitche, et même Hegel, qui attribue au progrès historique une raison morale, ce qui est le meilleur moyen d'introduire la dévotion religieuse dans l'histoire, et d'attribuer ainsi le beau rôle au clergé.

    C'est de la part de Nitche que le mobile de la conversion au sado-masochisme bouddhiste est le plus explicite, celui-ci ayant bien compris l'incompatibilité du christianisme avec l'esprit de caste et avec la propriété.

    Je précise "sado-masochisme" et non "hédonisme", parce que Nitche n'est tout de même pas assez con pour ignorer que la nature ou la société, qui s'efforce d'en refléter le mécanisme, avec son lot de jouissances et de plaisirs, apporte aussi douleurs et fardeaux, et que la promesse d'un bonheur plein et partagé par l'ensemble de l'humanité n'est qu'un truc grossier de démagogue pour berner les foules ; autrement dit, Nitche ne comprend pas le rôle décisif joué par la démagogie sur le plan moral dans la société totalitaire moderne.

     

  • Ktodique

    Je regarde de temps en temps la chaîne KTO, du parti chrétien-libéral, dans l'espoir d'y entendre proférer un jour quelque propos en rapport avec l'évangile, ou, à défaut, pour m'endormir plus vite.

    Dernièrement, un jeune curé ensoutané, parlant un français mi-guttural, mi-efféminé, trahissant ses origines teutonnes, prônait une méthode imitée des premiers chrétiens. Forcément, je l'attendais sur le chapitre du martyre ou de l'apocalypse, mais il ne vint pas... du moins pas avant que j'ai trouvé le sommeil. 


  • Cause toujours...

    "Ceux qui prétendent qu'il y a de la censure en France sont ceux qui veulent pouvoir faire des blagues racistes ou antisémites." Charb, Leader Maximo à "Charlie-Hebdo"

    Pour un canard satirique et impertinent, c'est ce qui s'appelle se tirer une balle dans le pied. Après le ralliement de Philippe Val au service public, l'action en justice jointe de "Charlie" et du ministère de l'Intérieur dans l'affaire des caricatures de Mahomet, la demande de subvention de P. Val au gouvernement de Lionel Jospin pour son canard, l'éloge dithyrambique de Cabu à Obama (à faire pâlir de jalousie BHL), les illustrations de Wolinski-la-bite-à-l'air donnée au "Point" et à "Paris-Match" (même humour que les lecteurs de "Charlie-Hebdo" ?)... la série noire continue.

    Des publications plus sérieuses et plus satiriques que "Charlie-Hebdo" ont montré que la principale raison de la censure républicaine moderne est une raison commerciale. Par ailleurs seul le puritain Charb peut croire qu'un pays où on n'use pas d'injures racistes ou antisémites fait de ce pays un civilisé. Les tabous et les interdits, comme la "modernité" républicaine, sont à géométrie variable. Le cul et le sexe naguère censurés sont désormais utiles pour convaincre d'acheter la moindre savonnette ou permettre à Wolinslki de dessiner dans "Paris-Match", à disposition dans tous les Sofitel du monde entier.

    "La dictature c'est ferme ta gueule, la démocratie cause toujours." disait naguère un esprit satirique auprès de qui Charb-la-belle-conscience-républicaine apparaît bien politiquement correct.

    Mon confrère Alain Indépendant évoque sur son blogue la récente tentative de Sarkozy d'exercer son droit de censure sur internet. Probablement y voit-il une menace plus grande pour sa cote de popularité que "Le Canard Enchaîné" ou "Charlie-Hebdo".

    http://alainindependant.canalblog.com/archives/2011/08/12/21780888.html

    D'une manière générale la censure est niée par les fonctionnaires ou les acteurs économiques de la vie française. Récemment la "loi Hadopi" a été défendue par de soi-disant "artistes", le plus souvent cinéastes ou chanteurs vulgaires, qui ne sont même pas des saltimbanques, mais des chefs d'entreprise.

    La meilleure preuve que la censure est d'origine commerciale, tient au fait que, si l'internet ne remplissait pas des fonctions commerciales, on peut être certain que le gouvernement français ne s'y prendrait pas avec autant de prudence pour exercer son droit de censure.

    A titre personnel N. Sarkozy ne me dérange pas. Lui et ses aventures conjugales me divertissent plus que l'humour de Charb.

    La censure de l'internet ne me dérange pas non plus. Je crois qu'il reste assez de Français à refuser de se laisser mener comme des veaux aux matchs de foot du samedi soir, avec une bière dans la main, et "Charlie-Hebdo" dans l'autre pogne.

     

     

     

     

     

     

     

     

     

  • Du Mythe républicain

    A un ami étranger venant séjourner en France, je suggère de ne fréquenter que des milieux marginaux, afin de ne pas se croire resté dans son pays d'origine, les Etats-Unis, où règnent le politiquement correct et le culte de l'avenir. Un pays où seul un pape bénin peut poser les pieds sans se rendre compte de l'odeur du Danemark.

    Ce culte si peu français de l'avenir, qui fait les peuples anxieux et veules, c'est la République qui l'a imposé définitivement, pour le compte des investisseurs de tous poils. Enfant, n'écoute pas la promesse du politicien ambitieux, d'où qu'il vienne, qui prétend avoir le souci de ton avenir. Les vieillards n'ont que le souci de leur identité, par où ils croient s'échapper vers un monde meilleur que celui qu'ils ont bâti. Lis Balzac plutôt que n'importe quel académicien cacochyme, écrivant pour les jeunes filles en fleurs défraîchies. Il te dira que le pacte passé avec Satan pour le gain de la puissance est un contrat à durée déterminée, de sorte que Satan se comporte à peu près comme un patron avec ses employés (L'avantage avec les gosses, c'est qu'il n'est guère difficile de les convaincre de mépriser les politiciens ou de croire à Satan, aimable et familier, à rebours de leurs mères.)

    On voit les deux petits partis populaires français, s'employer à redorer le blason de la République française. Roulements de tambour d'Alain Soral pour le compte du FN, "Cocoricos" de Mélanchon pour le compte du PS. Deux raisons à ça : ces deux petits partis n'ont rien d'autre à fourguer à leurs électeurs que des rêves ronflants. Le grenier de la République en est bien pourvu, et tous les petits soldats de plomb pour permettre à Eric Zemmour de faire joujou. Secundo les "valeurs de la République" sont parfaitement mystiques et religieuses, moins monnayables que des jetons de poker. Et, c'est bien connu, la religion est faite pour le peuple, ou ce qu'il en reste. Les grands partis libéraux ont mieux à faire : la mort de crédit - patate chaude !

    Pour défaire le mythe, rien de tel que l'histoire. Quand elle est bien faite, elle transperce le droit, sur lequel le mythe républicain est entièrement bâti. Le droit ne dénote que la coutume quand il est assorti de sanctions, voire la seule intention religieuse quand il n'en a pas. Pour connaître le fond de la République, il faudra étudier le droit fiscal, le plus malléable et asservi aux coutumes de ceux qui s'en servent. Le droit international des peuples est le plus religieux. Quand Le Pen ou Mélanchon prêchent le peuple, BHL prêche les bobos.

    Sur le mythe de la "Révolution française" et des Lumières, lire Marx, qui révèle que c'est un mythe libéral, une réécriture de l'histoire telle qu'elle ne s'est pas déroulée, afin de servir les intérêts de la bourgeoisie républicaine.

    Petite illustration de l'anarchiste Jossot à suivre, pour les gosses. Commentant l'exposition de Jossot, l'onctueux édile républicain Delanoë tint à signaler que cet artiste talentueux avait néanmoins de la réalité une vision un peu trop noire. T'as qu'à croire, Edgard ! Insistance des politiciens pour que les artistes voient comme eux, même après leur mort.

     

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  • L'Esprit en boucle ?

    "Certains pensent qu'Homère ne considère même pas Dionysos comme un dieu." Héraclite Pontique.

    - Si les citoyens de la République française s'intéressent plus au football qu'à Homère, la faute en incombe exclusivement aux soi-disant élites républicaines. Et à personne d'autre. On ne va pas reprocher à des capitaines d'industrie et des banquiers de se désintéresser d'Homère.

    - Est-ce qu'il n'est pas fascinant de voir Héraclite, si tôt dans l'histoire, lutter déjà contre les cléricaux, Platon et Epicure, et défendre Homère contre leurs pamphlets ? De fait la rhétorique de Platon, reprise par Schopenhauer, est un des trucs les plus abjects de toute l'histoire de la philosophie. Il n'est pas étonnant que les barbares républicains modernes se soient emparés de Platon ou de l'épicurisme.

    On pourrait conclure à l'éternel retour des grandes questions spirituelles ; à moins que l'Esprit ne progresse de façon invisible ?

    - Héraclite précède Francis Bacon Verulam dans l'élucidation des mythes homériques, élucidation poussée à son point de perfection par le savant anglais, bien au-delà des fantaisies de Nitche sur la tragédie grecque.

    Un agrégé de lettres classiques républicain me confie : "Je ne me suis jamais intéressé aux mythes ; j'ai toujours préféré la philologie." Bien sûr, religion d'abord, et gardons-nous de l'imagination ! Le "hic", c'est que les mythes durent plus longtemps que les langues, qui meurent en étouffant au passage les stylistes incapables d'aligner deux phrases claires. "Le jeu d'écritures" : le point où l'élite républicaine et l'expert-comptable opèrent leur jonction.

    - Héraclite pontique nous dit qu'"Héphaïstos tombé du ciel" est une image pour décrire la technique (non pas un blasphème, comme prétend le dévot Platon), technique qui procède par la réflexion ou le raisonnement spéculatif, reflétant le soleil. On comprend ainsi pourquoi les Japonais ont une conception technologique de l'univers.

    - "Diomède, ayant pour alliée Athéna, c'est-à-dire la sagesse, blesse Aphrodite, la déraison, qui n'est pas une déesse, non par Zeus, mais seulement l'irréflexion des combattants barbares." poursuit Héraclite. On comprend pourquoi il y a toujours un bordel implanté près des campements militaires. Aussi en quoi la religion grecque diffère nettement de la romaine, puisque celle-ci place au contraire Aphrodite-Vénus au firmament, César ayant la prétention d'être son descendant direct.

    On sait que Napoléon se plaignait de ne pouvoir compter sur un tel lignage, et méduser ainsi plus complètement le peuple. Il ne pouvait s'appuyer que sur le dilettante Chateaubriand, plus occupé à débiter ses souvenirs d'enfance qu'à élucider quoi que ce soit. La République française n'a pas de mythes, elle n'a que des mythomanes et un code civil.

  • L'Odeur du Danemark

    Je tiens le gaullisme pour un bon critère afin de mesurer la pourriture des élites républicaines.

    Alors même que de Gaulle fait l'unanimité dans l'élite ou le clergé, il fut, de son vivant, le chef d'Etat le moins apprécié dans la population de toute la Ve République. Celle-là vénère donc "post mortem" cette baderne ubuesque en vertu des efforts de l'Education nationale et des médias dans ce sens.

    Le but de la démocratie est donc d'incliner la population à penser conformément à l'élite politique et économique.

    En outre, l'idée d'accoler Dieu aux valeurs familiales, patriotiques et militaires, est sans doute l'idée la moins française possible. Comment admirer Molière, Rabelais, Balzac, Alphonse Allais... et de Gaulle en même temps ? La satire a été faite en langue française depuis longtemps, moins bien que Shakespeare, certes, mais avant Marx, de la "religion du propriétaire".

    C'est une loi, inchangée par le régime démocratique républicain, que les pires ingrédients de la culture populaire viennent de l'élite, faits pour préserver son monopole moral et religieux. Dans une société mercantile, on voit ainsi l'art faire l'éloge de la société de consommation.

    L'anthropologie peut être désignée comme l'axe central du dévoiement de la science ou de l'art en ordre moral et religieux. Elle fait ainsi une apparition incongrue dans le christianisme, pourtant le message spirituel le moins social et politique qu'on puisse trouver, en dépit de l'avertissement contre les rêves temporels des apôtres Judas et Pierre, à cause des efforts du clergé pour acclimater le christianisme aux bonnes moeurs, bien sûr au moyen âge, mais avec une vigueur renouvelée au XVIIe siècle baroque. La théorie du purgatoire est certainement la plus fameuse figuration de la corruption du christianisme sous l'effet des spéculations anthropologiques de son clergé. On peut remarquer ici que cette théorie anthropologique, après avoir contribué à la fortune de l'Eglise romaine, a largement contribué à sa banqueroute spirituelle.

    C'est cette formule anthropologique que Shakespeare et Molière combattent. On peut être certain de retrouver derrière la haine exprimée par nombre de moralistes vis-à-vis de Molière ou Shakespeare, contemporains ou non, le mobile clérical.

    Le personnage de Sganarelle exprime ainsi de façon caricaturale la foi chrétienne plébéienne de son temps, la plus propice à aligner le peuple sur les entreprises d'aristocrates dévoyés (Don Juan). Ironiquement, Molière rapproche la morale chrétienne de Sganarelle d'un "éloge du tabac", où le valet met plus de coeur que dans ses autres dévotions.

    Molière anticipe ici la comparaison par Marx de la drogue avec la religion. Il permet plus généralement de comprendre que la drogue revêt une valeur sociale éminente dans toutes les sociétés, en proportion de l'oppression psychologique ou physique exercée par son gouvernement.

    L'éloge de la souffrance et de la douleur d'un commissaire politique tel que Niche, souffrance et douleur qui forment cimentent la nation, est insuffisant pour convaincre le peuple qui endure réellement la souffrance et la douleur. Le vin, l'opium, toutes les drogues y subviennent mieux que la philosophie morale républicaine.

  • Apocalypse 2012

    L'Angleterre depuis Shakespeare n'a cessé de décliner. Et comme l'Angleterre est le fer de lance de l'Occident, ainsi de cette partie du monde.

  • L'Âge de Fer

    Je vérifie chaque jour au cours de mes études la véracité de cette sentence d'Emerson : "Les commentaires universitaires ne valent que pour les citations qu'ils contiennent." (les plus longues possibles, s.v.p.)

    A cela il faut ajouter que les pires superstitions du peuple sont d'abord forgées dans les universités. D'autant plus méfiant doit se montrer l'étudiant vis-à-vis du traitement scolastique des auteurs et savants ayant ouvertement exprimé leur mépris de l'université et des universitaires.

    A la sentence d'Emerson on se doit d'ajouter l'observation de Bacon que les vastes bibliothèques prouvent plutôt l'ignorance que le savoir humain. 

  • Frayeur nocturne

    Les femmes n'aiment pas, elles adorent (c'est-à-dire qu'elles consomment). La plupart ne comprennent pas que beaucoup d'hommes redoutent leurs mandibules.

    Un homme ne devrait pas éprouver plus de complexes à avouer sa crainte des femmes que celle des eaux dormantes ou des essaims. Parce que j'ai toujours craint les femmes, je les ai toujours respectées.

    La violence des hommes à l'égard des femmes (Sade, les juifs, l'islam), indique toujours un mouvement anarchique désespéré. La société a fait de Sade une brute, il lui fait voir de quel bois il se chauffe désormais, à travers les femmes.

  • Platon ou Marx ?

    Le régime soviétique est plus près du communisme de Platon que de Marx. De l'aveu même de Lénine, la révolution bolchevique a vite pris un tour religieux funeste. Lénine sait pour l'avoir lu qu'il n'y a pas de République, encore moins d'Etat chez Marx.

    En somme l'Union soviétique a connu, entre la religion paysanne et la religion bourgeoise à laquelle elle s'est rendue, un culte de la fonction publique, comme la France avant elle. La brutalité de l'administration soviétique s'explique en grande partie par la vitesse à laquelle cet Etat gigantesque est passé d'une économie agraire au stade d'une technocratie moderne. Cette brutalité a donc une cause analogue à celle qui précipita les Etats du Nord dans un affrontement contre leurs voisins du Sud des Etats-Unis. Le besoin de "modernisation" est encore un motif suspect aux yeux de Marx, qui le désigne comme un argument libéral d'abord, occultant le jeu des forces conservatrices dans le déroulement des révolutions. Si la révolution anglaise a moins fait couler le sang, explique Marx en substance, c'est parce que l'aristocratie britannique s'est embourgeoisée progressivement et adaptée plus vite à la nouvelle donne économique, prenant possession de l'Etat plus subtilement. A peu près acquis aux idées des Lumières, qui n'envisageaient pas le saccage des symboles de la monarchie, c'est d'ailleurs ce que Louis XVI et ses ministres ont tenté : un virage politique "à l'anglaise".

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    Le dernier dévot que j'ai entendu parler de Platon en termes élogieux, faisant valoir l'actualité des valeurs platonicienne, est une dévote : feu Jacqueline de Romilly.

    Ainsi Platon serait le père du totalitarisme moderne ? C'est un peu exagéré, car bien qu'il soit de tous les philosophes grecs un des plus religieux, Platon ne légifère ni ne philosophe dans le vide, abstraitement, comme c'est le cas du légiste républicain moderne quand il promulgue des lois inapplicables, pour servir la propagande de l'Etat républicain, blanchir des expéditions militaires de nature impérialiste.

    Athènes n'a jamais compté plus de quelques centaines de milliers d'Athéniens, esclaves et citoyens confondus. Quand la Chine aujourd'hui, qu'on s'efforce hypocritement ou diplomatiquement de convertir à la démocratie, compte des millions d'esclaves. Platon serait donc un imbécile, si son principe démocratique ne revenait pas à remettre le pouvoir entre les mains de l'élite d'un Etat qui a la taille d'une grande métropole, contrairement aux barbares alignés derrière un chef militaire.

    Dans l'ordre des moyens et de l'organisation morale où la politique impose ses lois, le critère quantitatif ou mathématique n'est pas le moindre, puisqu'il est primordial. La religion s'impose comme le meilleur moyen de diriger ou manipuler de véritables marées humaines, quand Athènes pouvait se contenter d'une simple philosophie plus éclairée, d'une morale moins puritaine.

    L'absence de puritanisme est aussi une raison pour laquelle on pourrait éprouver de la nostalgie de Platon et sa République. Ce serait se tromper encore et méconnaître la loi du puritanisme. Celui-ci a pour principale fonction de régler les moeurs d'Etat plus vastes, suivant la vieille règle de la division entre une classe de possédants et d'usufruitiers (qui ont le loisir de jouir), et une classe de besogneux, qui n'ont que le loisir de besogner en attendant leur tour.

    Imposer l'épicurisme en Chine ? Vaste blague de curé républicain cynique, oublieux que l'hédonisme occidental est d'ores et déjà le chiffon rouge que les régimes tyranniques sous-développés agitent devant leurs sujets.

  • Slogan 18e

    "Police partout, Justice nulle part !" : l'homme se fait justice en condamnant autrui.

    Quant à l'institution judiciaire, elle protège les intérêts des puissants depuis toujours. Les régimes de plaideurs ont la particularité d'être les plus iniques. Ne pas croire le prêtre républicain lorsqu'il promet l'égalité pour tous. A l'aide d'un tour de passe-passe mathématique, l'arbitraire judiciaire est légitimé.

    L'égalité républicaine n'a jamais régné que dans les cimetières ou sur quelque champ de bataille. Toute l'idéologie républicaine n'est qu'une idéologie de soudards grossièrement travestie en règles civiles.

  • Le Surhomme sentimental

    Le sentimentalisme est le trait de caractère par lequel l'homme s'abaisse au-dessous de l'animal et court à sa perte.

    En effet, tandis que l'amour libère, les sentiments aliènent. Tandis qu'un individu intelligent ne souffre pas d'être gouverné, les personnes sentimentales, au contraire, requièrent un garde-fou, un chef qui les rassure, des élections aussi inutiles et somptuaires soient-elles, une perspective, une identité, un avenir, bref : tout le fatras religieux.

    Il n'y a pas de complot totalitaire nazi, soviétique, libéral ou autre, au sens où, étymologiquement, la politique est un complot, dont Shakespeare a montré qu'il s'achève nécessairement en drame pour ses acteurs. Mais il y a des stigmates du totalitarisme, et le sentimentalisme en est un.

    Disons en quoi le sentimentalisme est lié, paradoxalement, à la doctrine du surhomme de Nitche. Pourquoi les super-héros nitchéens (tous superflics) émeuvent les gonzesses.

    Non pas pour s'acharner sur le cadavre de Nitche, mêlé depuis longtemps à la poussière de ses aïeux hyperboréens, mais parce que la doctrine du surhomme est la plus susceptible de s'insinuer comme un poison dans le coeur d'un adolescent.

    En somme la doctrine du surhomme joue le rôle des anciennes croisades, prônée par un clergé non moins satanique que Nitche auprès des jeunes gens pour se débarrasser de leur encombrante présence, contraire à la prospérité bourgeoise.

    Le lien entre Nitche et le sentimentalisme (ou la brute, dont le fétichisme traduit bien le sentimentalisme) est dans cette idée, développée par Nitche, de "morale pure". Pour la mieux comprendre, on peut la traduire par l'"idéal social". Tandis que les vieillards ont appris à s'accommoder d'un épicurisme tranquille, les jeunes gens savent rarement se satisfaire d'une société dépourvue d'idéal ; ils tombent donc facilement dans la religion, qui exerce sur eux une fascination équivalente à celle des drogues.

    On pourra trouver dans tous les comportements sociaux qui ne participent pas directement de la vie économique ou pratique, des exemples de "morale pure". Divertissements, sentiments, carnavals républicains, "droits de l'homme", etc.

    Ainsi la sublimation des moeurs conduit-elle au sentimentalisme, dans le cas des jeunes filles et des hommes efféminés (comme on peut en voir dans la publicité, -art ô combien nitchéen-, déclarer leur flamme à telle donzelle, parce qu'elle porte telle marque de serviette hygiénique plus souple).

    Comment Nitche a-t-il pu passer à côté du fait que l'Eglise romaine, en christianisant le mariage païen, a oeuvré avant lui bien plus efficacement dans le sens de la morale pure, faisant d'une institution civile, gouvernée par le régime de la propriété (se métamorphosant au gré des mutations du droit de propriété), un idéal, contre la dissuasion du Christ de voir dans le mariage un remède possible au mal ?

    Nitche se retrouve ainsi plus près des moines capucins imbéciles que de Shakespeare, accusant ceux-ci d'avoir contribué à la folie furieuse sentimentale de Roméo et de Juliette.

    Bien sûr le grand théologien anglais, dont l'esprit plane sur l'inconscient de l'Occident moderne, n'ignore pas que la trahison du Christ au nom de la morale de ces capucins est loin d'être la première.

    La morale pure conduit à la violence et à la brutalité plutôt qu'à la rêverie et au sentimentalisme dans quelques cas virils plus rares. Sade est une sorte de Nitche doté d'énergie sexuelle, conscient qu'en matière de bonheur ou de vie heureuse, chaque personne, chaque peuple est parfaitement légitime de voir midi à sa porte. Il n'y a rien de plus personnel que le plaisir ou le bonheur. Pour quoi, pour qui l'entraverait-on ? Ces cas sont plus rares, passent souvent par la manipulation ou l'argent, moyens de possession plus discrets ; mais cela ne doit pas occulter l'aisance des personnes sentimentales à se métamorphoser en brutes, sous l'effet d'un aiguillon quelconque, comme la morale et la politique savent en inventer cent. Croisade et amour courtois sont liés. Seul le tartuffe prônera l'un et pas l'autre. Homère et Shakespeare nous font voir qu'Achille et Ajax, dans le fond, sont des niais.

    Nitche ne propose pas de surmonter la pitoyable trivialité réelle de la morale bourgeoise, comme le christianisme, Shakespeare ou Marx, mais de la fuir. Voie sans issue.

    On peut d'ailleurs observer que, si le capitalisme n'accomplit jamais le bonheur terrestre, il ne peut se passer de le promettre sans cesse ; et qu'il compte pour faire cette promesse sur des moralistes imbéciles tels que Nitche.

  • Exit Darwin et Nitche

    Je constate que la statue d'Einstein commence de vaciller. Il commence d'être critiqué dans des cercles moins confidentiels que le mien. Déjà il y a quelques années, lors d'un colloque scientifique international, j'avais pu observer que les "experts" présents, au lieu d'accommoder leurs nouvelles théories physico-mathématiques aux spéculations officielles d'Einstein, avaient plutôt tendance à les contourner, gênés par cette assimilation de l'espace au temps par un tour de passe-passe algébrique, voire à proposer Bergson à la place d'Einstein.

    Mais j'ai toujours cru que Darwin tomberait avant Einstein. Notamment parce que le renfort de l'idéologie évolutionniste au meilleur des mondes capitaliste (concurrence = progrès) est assez flagrant et susceptible de mettre la puce à l'oreille du public, même profane. Sans compter le refus des savants évolutionnistes d'admettre leurs erreurs passées, ou à mots couverts seulement (Y. Coppens) ; enfin le caractère sensible de délire religieux de la part de Pascal Picq.

    Nitche, pur conservateur, comme souvent les descendants de paysans polonais, contredit Darwin : il ne croit pas qu'il y a évolution, mais régression. C'est d'ailleurs le seul point de convergence avec le christianisme et le marxisme opposés, pour lesquels le progrès ne peut être que spirituel et individuel, contre le pharisaïsme ou la philosophie morale (existentialisme). Nitche est une sorte d'architecte qui n'aurait pas compris que l'architecture est un "art du mouvement".

    Le délire propre à Nitche est de croire l'homme animé d'intentions similaires à celles de l'animal, plus encore que Darwin (on peut penser en effet qu'un préjugé favorable à l'idée de progrès politique ou social a conduit Lamarck ou D. à croire que les espèces animales, elles aussi pouvaient "progresser").

    Je propose donc une théorie de l'évolution de l'espèce humaine, mieux adaptée aux mouvements de l'âme humaine, et notamment à celui de la masse des hommes : "L'évolution de l'espèce humaine passe par la destruction régulière de son élite ou de son clergé, qui redevient comme la sangsue un parasite dès lors qu'elle ne subvient plus au besoin de soulager efficacement le peuple des maux qui infectent le corps social."

    Une théorie qu'on ne risque pas d'entendre beaucoup, puisque l'évolutionnisme de Darwin est essentiellement une théorie cléricale, qui réaffirme l'idée de progrès social et renforce ainsi la position morale éminente du clergé républicain.

    Avec l'idée d'évolution, bien qu'elle soit exactement du même tonneau que la "modernité" selon Nitche, un futurisme plutôt qu'une nostalgie, Darwin a composé dans le domaine de la morale pure un rêve bien plus efficace que le mépris affiché de Nitche pour le peuple. Bien que Nitche a parfaitement compris le rôle indispensable de la musique et du mensonge pour mener le peuple au gré du clergé, il est lui-même largement malhabile à composer des mélodies qui flattent le peuple pour mieux le berner.


  • Le Destin est un Tsunami

    Le Destin peut-être comparé à une vague puissante. Elle noie, elle a noyé, elle noiera la plupart des hommes.

    Certains s'efforcent de se porter à son sommet et de la surfer : c'est là l'attitude du clergé et des élites, la clef de son culte du hasard et des mathématiques ; par quoi il convainc la masse du peuple, plus puissante, de s'incliner devant lui ; par quoi aussi le clergé se convainc de sa prédestination et de sa vie éternelle.

    Dans l'ésotérisme on décèlera toujours, à la suite de Marx, le moyen de légitimation de l'élite vis-à-vis du peuple. N'ayant ainsi aucune légitimité spirituelle, mais exclusivement pratique, l'élite invente "la morale pure" ; elle fait de l'anthropologie une religion ou un principe spirituel, et finit par tourner la tête du peuple qui n'y entend plus rien à cette maille inextricable tissée par le clergé, "aux fins d'éclairer le peuple" en principe ; mais, en réalité, pour mieux le suborner par des moyens psychologiques. 

    Ainsi les peuples orientaux, Japonais ou Allemands, sont-ils le plus souvent stoïques devant la mort. Pauvres imbéciles médusés, ils ont été convaincus comme de bêtes soldats par leur clergé de laisser dans leurs vies, non pas aux pauvres, mais plutôt à la mort, une place d'honneur. Non pas prêts à mourir, mais disposés à s'offrir à cette putain, la plus fortunée d'entre les fortunés.

    Enfin, les saints et les martyrs tentent de briser la vague du destin et de ne surtout pas se laisser enivrer par la vitesse. A cette différence près qu'ils ne se vont pas vers la haute mer et le territoire liquide, symbole de la mort, mais vers le concret et le solide. 

  • Figures de style

    De l'idée romantique que le style est comme le fichier ADN d'un artiste vient sans doute que nombre d'écrivains, plus ou moins professionnels, se répandent dans les médias, y usant parfois leurs derniers postillons. Je pense bien sûr ici à Jean d'Ormesson, mouche du coche de la littérature, en passe de devenir une "icône gay".

    Pour Dante, Béatrice fut la révélation qu'il ne faut pas tout attendre de l'Eglise romaine, qui n'est pas au ciel. D'Ormesson est plutôt tombé amoureux de la "Fée électricité".

    Tous ces hommes de lettres balisent en quelque sorte leur territoire ; ils s'imaginent marquer ainsi plus profond dans la terre leurs petites pattes de mouches, et qu'on ne les oubliera pas, sitôt le livret de messe de leur existence refermé. Dans un autre corps de métier, on s'achètera le plus gros emplacement au cimetière, pour impressionner le village. On constate que le romantisme mène à un raisonnemment plus quantitatif ("quantique" disent les curés) que qualitatif.

    Mauvais calcul que celui-là, et pour ainsi dire puéril. Car ce qui "passe" le moins bien à travers le temps, c'est le genre clérical ou moderne, l'ode au temps des élites bienheureuses. Il me semble que les tueurs en série ont une idée de la gloire moins idiote.

    En effet le peuple, qui dure plus longtemps que les élites, balaie tout ça, comme la mer les petits châteaux de sable : la philologie, la théorie des cordes, les trois dons de la grâce selon le chanoine Machin-chouette, le "génie du christianisme" (qui n'en compte aucun hormis Satan). 

    Le destin de l'homme d'élite ou du pharisien qui se dit investi d'un pouvoir divin ou scientifique est de plaire aux femmes et, de son vivant, berner la foule. Mais une fois mort, pschhhittt ! C'est à peu près le destin de Don Juan. Pour l'art populaire, il y a Molière. Non pas que les tares sociales décrites par Molière : séduction, misanthropie, goût de la médecine et des mathématiques, tartufferie, sentimentalisme, pédophilie, etc., n'existent pas dans le peuple, mais elles sont plus concentrées dans le clergé ou l'élite : pour ainsi dire elles y sont justifiées sous les vocables de la "modernité" ou de la "civilisation", du "code civil".

    La plus grande force n'est pas du côté du clergé ou de l'élite, mais toute sa ruse et sa puissance consiste à faire croire qu'elle y est. Ainsi dans la pyramide, qui signifie l'ordre théocratique, le sommet est plus fragile que la base. Autrement dit : "le poisson pourrit par la tête".