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  • L'Apocalypse et les enfants

    Il est beaucoup plus facile de causer de l'apocalypse avec les enfants. Principalement parce qu'ils ne prennent pas tellement les adultes au sérieux, leur système de croyance. Et ils ont raison : les adultes passent pratiquement tout leur temps à jouer avec leur vie. Je crois que ce qu'il y a de sympathique chez les Français, d'ailleurs, d'enfantin, c'est qu'ils ne prennent pas vraiment les questions sexuelles ou politiques au sérieux.

    D'ailleurs pour prendre la politique au sérieux, il faut commencer par se prendre soi-même au sérieux, ce qui n'est pas une preuve d'intelligence, mais au contraire de QI. Finalement c'est la peur de s'ennuyer qui détermine les Français contre la politique.

  • La Foi

    Pour un chrétien, le socialisme se confond avec ce truc ridicule qu'est la "foi" ou "l'espérance" ; et le doute, par conséquent, avec le pressentiment du socialiste d'avoir été berné par la nature -la sienne, sa mère, les femmes, toutes les choses naturelles.

    - Passant par la station Guy Môquet, je lis sur une méchante petite plaque d'acier un bout de la lettre-testament du jeune Guy : "(...) ce que je souhaite de tout mon coeur, c'est que ma mort serve à quelque chose." Je ne vais pas jeter la pierre au petit Guy : à son âge j'étais aussi con et socialiste que lui. Il y a la foi et le doute dans ce testament improvisé, car Guy se demande bien A QUELLE CHOSE sa mort pourra bien servir, comme l'agneau dont le loup s'est approché tout près, à l'aide d'arguments socialistes.

    Et je me demande bien aussi, moi qui suis chrétien et donc anarchiste, à quoi peut servir la mort des petits agneaux socialistes, qui se sacrifient ainsi pour l'art abstrait ?

    Guy Môquet, si tu avais pu voir à quoi ta mort a servi - des marchands d'arme cyniques se décernant le prix Nobel de la paix -, tu aurais sans doute beaucoup souffert. Sur ce point, Brassens a tort : mieux vaut mourir pour l'art abstrait brutalement, dans la fleur de l'âge, en croyant que ça va servir à quelque chose.

  • Théorie du plaisir

    On trouvera le maximum de plaisir sur cette terre dans des choses peu coûteuses.

    Ce peu de plaisir sera largement gâché par la douleur du plus grand nombre, malmenés par le destin, vieux salopard allié des curés jusqu'à la fin des temps. Même se sentir lâche est douloureux, et les hommes politiques évitent cette douleur en ne pensant à rien.

  • L'Europe négationniste

    C'est le sacre de Napoléon par lui-même que l'auto-satisfecit des technocrates européens, se remettant le prix Nobel, rappelle. Sans doute Napoléon était-il plus conscient de la portée anthropologique de son geste ; moins irresponsable, bien que, déjà, massivement meurtrier.

    La seule paix dont la technocratie européenne peut se prévaloir, c'est celle qui règne après les grands massacres humains : la paix des cimetières. De tels discours, propres aux benêts, sont faits pour entretenir l'espoir ; la politique se situe désormais au niveau du pantomime.

    Ne vous y fiez pas : Anders Breivik est l'Européen véritable de la fin des temps, le fils de l'Europe prédatrice et sournoise.

  • Requiem

    Il paraît que faire écouter le requiem de Mozart à des boeufs ou des veaux facilite leur abattage. Ils partent l'esprit tranquille. Ils ne sont pas les seuls à qui la musique fait cet effet.

  • Fils du Ciel

    "Pourquoi nul ne m'a enseigné à reconnaître les constellations et à me familiariser avec le ciel étoilé, qui surplombe ma tête et dont je ne connais cependant pas la moitié à ce jour ?"

    Thomas Carlyle

    - Etrange divertissement de la science, en effet.

  • Oublier le temps

    Un mathématicien franco-italien, Carlo Rovelli, vient de publier : "Il faut oublier le temps." J'ai eu l'occasion naguère lors d'un colloque scientifique d'exprimer mon doute à ce fonctionnaire de la science, quant au sérieux de la science universitaire contemporaine. Mon initiative venait de ce qu'il paraissait lui-même fort empêtré dans la théorie d'Einstein sur la relativité du temps, affectée par lui à travers la notion floue d'espace à la matière elle-même.

    - Dialogue impossible avec le représentant d'une science technocratique, qui ne conçoit pas, ou mal, la convergence de la science, de l'art et de la théologie, de sorte qu'ils se reflètent toujours à travers les âges, d'une manière plus ou moins aisée à distinguer. L'art, la science et la théologie de l'Egypte antique, civilisation la plus pure, se répondent ainsi parfaitement.

    L'esprit français quant à lui, moins religieux et plus concret que celui des autres peuples, conçoit mal qu'une science qui repose sur le langage et des concepts mathématiques absents dans la nature, se proclame "expérimentale". On voit d'ailleurs que la haute définition du langage algébrique s'accommode du flou le plus complet sur des notions telles que l'espace ou l'infini, vocables sous lesquels chacun peut pratiquement placer ce qu'il entend.

    La science est un enjeu théologique majeur, et vice-versa. Y compris aujourd'hui, dans la mesure où la technocratie sous l'empire desquelles nous évoluons, se doublent d'une sorte de culte ou de religion qu'on peut qualifier de prométhéenne. En quelque sorte le feu nucléaire inspire un respect analogue à celui que le fleuve amazone a pu inspirer à telle ou telle tribu riveraine. Etc.

    Comme l'art égyptien reflète la géométrie et la science égyptienne, je fais remarquer que les mathématiques modernes trouvent un écho dans l'art du divertissement où la culture nord-américaine brille. Seul un ignorant pourra contester le rapport étroit entre la religion et le divertissement. Toutes les religions païennes l'ont soigneusement prévu et organisé comme soupape à la contrainte de l'ordre social. Il est parfaitement juste de la part de l'historien Marx, relayé par Orwell dans le même sens, d'indiquer le caractère éminement religieux du monde moderne technocratique, c'est-à-dire son inclination pour la vertu et le mode de raisonnement virtuel.

    L'application la plus courante qu'on puisse rencontrer du voyage dans le temps est le cinéma, qui fait éprouver à ses adeptes un tel phénomène virtuel. "Il faut oublier le temps." : une telle proposition, dans le domaine artistique, entraîne l'artiste à reléguer le cinéma au niveau de la musique, c'est-à-dire du divertissement religieux ou culturel, sans grand intérêt par conséquent pour élever l'humanité au-dessus de la bêtise animale qui est son penchant alternatif. Autant dire que pour un savant/théologien/artiste juif ou chrétien, le mélange de cinéma et d'humanisme passe nécessairement pour une grossière plaisanterie. Autant laisser faire l'art par des ordinateurs, si vous voyez ce que je veux dire, et s'en remettre à eux pour libérer l'homme de la condition humaine. Il faut dire ici à quel point l'éthique moderne est propice à la fainéantise, et j'ai toujours vu depuis ma plus tendre enfance le cinéma fréquenté par des branleurs à la recherche du temps perdu. A partir de là, ça détermine forcément une économie fondée sur l'exploitation d'autrui : je veux dire lorsque pour le profit de divertissements assez médiocres, il faut dépenser des millions, conséquemment des esclaves doivent turbiner en parallèle toute la journée avec la devise : "Le travail rend libre." placardée au-dessus de leur tête. Des concepts frauduleux et perturbateurs de l'intelligence humaine, comme la "propriété intellectuelle", en découlent aussi.

    Très nombreux sont les artistes dans l'histoire qui, contrairement aux prêtres fainéants, se proposent par conséquent de ne pas tenir compte du temps et de ses effets dans leur art. Pensez que, sans ça, on n'aurait que des artistes académiques ou modernes (l'académisme est toujours ce qui paraît le plus moderne sur le moment). Shakespeare, qui tient compte du temps suivant l'observation que celui-ci exerce une contrainte majeure sur le progrès et l'imagination ("L'art est long, la vie est courte"), ne voyage pas dans le temps jusqu'à nous. La réalité est autre : Shakespeare se maintient en relation avec nous du fait de son propos universel, par conséquent hors du temps et des dogmes religieux. Shakespeare n'est pas menacé par la ruine, et dévalue ainsi les civilisations les plus orgueilleuses, dont la jalousie viscérale fait d'ailleurs qu'elles ont tenté d'effacer ses oeuvres.

    Sur le plan scientifique, "oublier le temps" revient à extraire la science de la fonction technocratique et religieuse qui lui est assignée. La science ne peut être "consciente", et non irresponsable comme la polytechnique, disculpée par la propagande et l'éducation civique scientifique de tous ses crimes abominables, "consciente" selon le voeu des humanistes, que sur le plan individuel. Il n'y a aucun dommage à rejeter le mobile technocratique, et à mépriser des tocards arrogants qui, à coups de milliards, ne parviennent même pas à atteindre le but limité que les arts libéraux ne peuvent dépasser : la jouissance paisible du plus grand nombre, et un équilibre relatif, point de départ et non terminus de la science véritable. Toute la difficulté est de ramener à une moindre lâcheté l'Occident, qui s'est exposé lui-même par la gabegie de ses élites à un mauvais film terrifiant : le reflet de sa bêtise, l'insondable connerie qui consiste à se rassurer à l'aide de systèmes providentiels, qui sont la première cause de la tragédie humaine. 

  • L'Hypothèse

    Si j'avais été Pascal, les grands espaces sidéraux ne m'auraient pas inquiété, mais bien plutôt ce cloaque que fut le XVIIe siècle des chrétiens esclavagistes. Je me serais demandé comment m'extirper d'une telle merde ? Par comparaison, La Bruyère est un logicien brillant (bien que faux sur le point de l'âme).

    Si Blaise Pascal plaît tant aux demoiselles et aux banquiers, c'est parce qu'il divague à 200%, comme toute la clique janséniste. En dehors des mathématiques modernes, je ne connais pas de discours plus débile que le jansénisme. Les deux sont sans doute liés, c'est-à-dire l'altération de la géométrie sérieuse des Egyptiens, jusqu'à donner l'architecture moderne, qui craque à la moindre secousse. Si la valeur d'une civilisation se mesure au niveau de ses architectes, je ne donne pas cher des gratte-ciel de New York.

    Surtout n'écoutez pas le genre d'abruti, dont les universités sont pleines, qui dit aimer Pascal ET Molière, Descartes ET Bacon, Montesquieu ET la démocratie : ils les ignorent et méprisent tous.

     

  • Au stade totalitaire

    Les peuples heureux n'ont pas d'histoire. Quant aux régimes totalitaires socialistes, ils ne peuvent poser l'axe ou le décret du bonheur, sans étouffer par ailleurs l'histoire. La foi dans la démocratie traduit exactement le même négationnisme de l'histoire et la même crédulité que la croyance dans la monarchie de droit divin auparavant.

    Le droit monarchique, essentiellement égyptien et déjà battu en brèche plusieurs siècles avant l'ère chrétienne par la philosophie grecque ou juive, est au demeurant plus rationnel que la foi dans la démocratie. On peut dire de la doctrine satanique de Joseph de Maistre, à la fois qu'elle a été rendue caduque par le mode d'organisation bourgeois, et en même temps qu'elle sacrifie moins la science sur l'autel de la piété religieuse.

    Un historien juif ou chrétien observera immédiatement que la démocratie n'est pas dans la nature, d'une part, contrairement au système d'oppression pyramidal des pharaons, et d'autre part que l'homme, sur le plan de l'organisation morale et politique, n'a jamais fait mieux qu'imiter la nature. On ne peut donc reprocher à l'élite libérale de ne pas appliquer la démocratie et de se contenter de la faire miroiter, puisqu'elle est physiquement inconséquente. A la violence physique de la tyrannie égyptienne (oedipienne), la bourgeoisie libérale a substitué la manipulation des esprits mieux adaptée, et un onirisme encore plus débridé et irrationnel que celui de la religion géométrique égyptienne.

    Pratiquement, si la foi dans la démocratie ou le socialisme est étrangère à la pensée française, c'est à cause de l'attachement de celle-ci à l'histoire. Le meilleur de la pensée française se résume à une défense de l'histoire, notamment contre la philosophie morale et le culte du droit germanique, très loin de se réduire à l'hitlérisme. Les rares tenants français de la monarchie ou de la démocratie, d'autant plus démoniaques qu'ils ont la prétention d'appuyer leur doctrine sur les évangiles, partagent la caractéristique d'ignorer complètement l'histoire et l'enlisement des civilisations, l'une après l'autre, dans les spéculations juridiques et la quête du bonheur de philosophes-parasites.

    L'épicurisme, dit Marx, est un signe de déclin de la philosophie grecque ; chez un crétin moderne comme Nitche, il relève de l'ignorance que la puissance économique occidentale repose largement sur la frustration des masses ; au stade industriel, c'est évident, mais encore au stade de l'économie des vieillards occidentaux, qui consiste essentiellement à procurer à la production industrielle une plus-value et une dimension mystique ; cela passe par le viol des consciences des générations les plus jeunes ou les moins aptes à résister au réflexe sentimental, inculqué en lieu et place de l'esprit critique.

    Anders Breivik est un artiste contemporain, c'est-à-dire une victime de la société qui l'a façonné tel qu'il est, c'est-à-dire amoureux d'une vieille peau -la civilisation occidentale- ménopausée depuis longtemps.

    J'entendais récemment une brave apôtre de l'éthique républicaine s'apitoyer sur la tendance des jeunes Français à l'autodestruction. Elle résulte d'un calcul des élites de ce pays, qui ont intérêt à une morale sado-masochiste.

  • Le sacrifice de Roméo

    Un lecteur s'inquiète de ma santé mentale. Mais la passion ne me menace guère, et je m'efforce de détourner autant que possible de la passion amoureuse quiconque en est affecté pour son propre malheur.

    L'imbécillité de Roméo et Juliette porte l'estampille de la caste bourgeoise à laquelle nos deux pigeons appartiennent, et Shakespeare a voulu montrer dans cette pièce comme d'autres la mécanique de la bestialité occidentale.

    Derrière les milliards de tonnes de chair incendiées par la bourgeoisie occidentale, on retrouve toujours les mêmes ficelles qui mènent Roméo à l'assassinat et au suicide.

    L'ignominie particulière de l'Occident moderne se rencontre d'abord dans son clergé, dont la fourberie et la corruption excèdent celles de toutes les autres civilisations (le clergé, c'est-à-dire le prêtre, mais aussi le poète ou le philosophe, dernièrement le publicitaire l'emportant sur les autres).

    La folie est d'ailleurs la marque particulière du milieu démocrate-chrétien dans lequel j'ai été élevé, et dont je n'ai cessé de m'éloigner, en raison de sa coïncidence presque parfaite avec le néant et la mort.

  • Des Nouvelles de Satan

    Il faut, pour comprendre Satan, étudier la science physique. Sauf les médiocres moralistes allemands des XIXe et XXe siècles, retournés au byzantinisme médiéval et auxquels les Français réservent le mépris dû aux philosophes régionalistes, tout le monde est conscient que la "science physique", d'une part, et la "métaphysique" de l'autre, définissent deux ordres divins opposés ou contradictoires.

    - Plus simplement : ou bien vous êtes païen, suivant la formule égyptienne probablement la plus pure du droit naturel ou physique, et dans ce cas la métaphysique est dans le prolongement du plan physique, l'"au-delà" pratiquement fait pour stimuler la volonté (cela implique par ailleurs une conception du cosmos teintée de vitalisme : l'univers est, à l'image des espèces vivantes, en perpétuelle mutation). Ou bien vous êtes juif ou chrétien, et dans ce cas la métaphysique est un mode de pensée qui s'élève contre la physique. Le païen se résout à la condition humaine, et cherche dans la culture un baume apaisant contre le caractère inexorable de la condition humaine. Le chrétien, au contraire, se rebelle contre la condition humaine, et n'évite pas par tous les moyens de divertissement de regarder la mort en face.

    - En résumé, les chrétiens (je ne parle pas d'un imposteur comme Benoît XVI, qui se réfère constamment à une philosophie allemande totalement extérieure au christianisme, athée, et qui correspond au plus bas niveau jamais atteint par la philosophie européenne), les chrétiens ne se privent pas d'étudier la détermination macabre de l'existence humaine. Celle-ci l'est au point qu'il n'y a de "personnalité morale" possible, au sens juridique, sans cet effroi de la mort. Qu'il s'agisse du fantôme de l'Etat, où des personnes qui cultivent leur identité ainsi que les fantômes font.

    Comme dit Hamlet, pour résumer l'état d'esprit du Danemark/Occident antichrétien : fuyant la mort, il se précipite au-devant d'elle. C'est une définition de l'âme d'un terroriste, ici, que Shakespeare prête à la pensée humaine incapable de s'élever au-dessus de l'éthique.

    Il convient dans l'Egypte antique, comme dans tous les régimes totalitaires qui en reprennent le schéma, d'encourager cette peur, afin de consolider l'architecture sociale et politique. C'est le problème que pose le christianisme authentique de saint Paul ou Shakespeare dans toute société : l'évangile chrétien désacralise la mort - en cela il est fondamentalement antisocial. La société n'a de valeur qu'aux yeux des lâches, dit le christianisme. Dès lors qu'un soi-disant théologien chrétien prétend concilier le christianisme avec une doctrine sociale, vous pouvez être sûr que c'est un menteur et un traître de la pire espèce - la plus dangereuse pour l'humanité. Shakespeare a tout dit sur le "modus operandi" d'un tel type de traître, et que sa fonction est requise par l'élitisme politique. Sans aucun doute c'est à un tel subterfuge démoniaque, sous le masque chrétien, que Molière réagit. Un étranger à l'Occident n'y comprendra jamais rien, tant qu'il ne comprendra pas que l'Occident est le terrain d'une lutte à l'intérieur du christianisme, entre des chrétiens aussi éloignés que Molière l'est de Richelieu.

    Dire que Satan est un personnage de premier plan dans l'art et la littérature française (si l'on ne fait pas cas du roman bourgeois, qui n'a aucune espèce d'intérêt scientifique), cela revient à dire que l'art français adopte une position critique vis-à-vis de la condition humaine. L'absence de discours critique vis-à-vis de la condition humaine n'est que bavardage religieux.