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thomas d'aquin

  • Chrétiens en guerre (2)

    Le christianisme est une religion de paix, mais les chrétiens s'affrontent depuis des siècles au cours de guerres sans pitié. Il y a là sans doute de quoi dégoûter du christianisme...

    Je lisais il y a quelques heures sur un réseau social les messages d'un soi-disant chrétien, un de ces cadres supérieurs de la nation, ayant occupé un haut rang dans l'échelon administratif militaire : il éructait littéralement de haine. L'un de ses parents venait-il d'être fauché par une balle ou écrasé par un obus ? Il ne semble pas.

    Tournons-nous plutôt vers un artisan de paix : Francis Bacon. J'hésite à le qualifier d'humaniste car le terme a perdu toute signification précise. F. Bacon tire de la Bible cette leçon, illustrée aussi par Homère, que la modération est ce qui fait le plus défaut à l'homme naturel (sans morale), le précipitant tantôt vers Charybde, tantôt vers Sylla.

    Sur le plan religieux, F. Bacon décrit donc le pacifisme radical de certains chrétiens (les "anabaptistes", par ex.), d'une part, et la justification de la guerre par des motifs chrétiens d'autre part (les exemples ne manquent pas), comme deux erreurs ou deux écueils opposés.

    Autant que possible la guerre doit être évitée par les dirigeants chrétiens ; et, bien sûr, on ne prévient pas la guerre grâce à des incantations pacifistes ou en faisant la course aux armements - ni en faisant les deux en même temps (ce qui est assez caractéristique du régime démocrate-chrétien).

    Et, lorsque la guerre éclate malgré tout, comme la guerre relève de la politique, elle ne doit en aucun cas être justifiée par des arguments chrétiens, car les chrétiens doivent "rendre à César ce qui est à César" selon la réplique de Jésus aux pharisiens.

  • Science et christianisme

    Si la philosophie de Thomas d'Aquin est aujourd'hui caduque, et la formule de l'Eglise catholique romaine qui consiste à honorer ce philosophe chrétien-platonicien vide de sens, la raison en est que l'Eglise romaine a perdu à peu près tout crédit scientifique au fil des siècles ; on est plus habitué aujourd'hui à entendre le clergé se prononcer sur les questions sexuelles les plus triviales, de "bonnes femmes", que sur les questions de science. Parfois le clergé catholique romain se plaint de l'obsession des médias pour des matières aussi peu spirituelles, mais à vrai dire l'Eglise romaine est une institution féminisée à l'extrême où l'on se passionne vraiment pour les problèmes de moeurs et les questions juridiques.

    Or l'effort de Thomas d'Aquin porte justement surtout sur les moyens d'accorder la vérité chrétienne à la vérité scientifique "commune", accord à vrai dire impossible en ce qui concerne Platon, qui n'est pas un véritable savant, mais qu'il faut regarder plutôt comme un prêtre païen.

    Un autre exemple illustre à quel point Thomas d'Aquin est caduc : la théorie de l'évolution ; de très nombreux catholiques romains s'en font aujourd'hui les avocats, certains même comme s'il s'agissait d'un article de foi, par crainte de ne pas être à la mode, handicap fort gênant du point de vue de la propagande. Or il est fort peu probable, compte tenu de sa formation intellectuelle aristotélo-platonicienne, que Thomas d'Aquin eût cautionné l'hypothèse du transformisme. La science naturelle païenne est en effet incompatible avec la thèse du transformisme, qui sent l'anthropologie moderne à plein nez. Les savants païens sont très loin de croire les singes capables d'apprendre la lecture ou l'écriture, voire la présentation d'un JT, contrairement aux savants modernes. Ce sont d'ailleurs généralement les mêmes catholiques romains qui ont foi dans le darwinisme ET la démocratie, pure superstition juridique.

    Thomas d'Aquin est caduc au sens où je viens de l'indiquer que la communauté scientifique catholique est dissoute depuis longtemps et l'Eglise romaine soumise aux diktats technocratiques désormais. En un sens moins visible, il n'est pas complètement "out", car les clercs du moyen-âge sont tout de même à l'origine de cette grande broderie qu'est l'anthropologie moderne, continuée par d'autres philosophes après eux jusqu'à aujourd'hui, plus ou moins déistes ou athées - anthropologues d'abord. Contrairement à l'affirmation gratuite du pape-philosophe Ratzinger, issu de l'école des crétins philosophes de Francfort, le christianisme ne peut fonder un discours anthropologique, puisque l'amour vient exclusivement de dieu et que la chair, elle, est faible. "Pas de salut chrétien par les oeuvres", dit en outre Paul de Tarse, ce qui exclut la philosophie naturelle. Cette prétendue "anthropologie chrétienne" n'est en réalité qu'un résidu de la philosophie païenne de Platon.

     

     

     

  • L'Anthropologie chrétienne

    L'anthropologie chrétienne est l'argument derrière lequel le paganisme des soi-disant "élites chrétiennes" s'avance masqué, c'est-à-dire la formule la plus efficace de l'antichristianisme. Cette rhétorique anthropologique subversive évoque la prophétie des apôtres concernant l'avènement de l'Antéchrist, c'est-à-dire une puissance apparemment sympathisante du Christ Jésus, et non pas hostile.

    Les Evangiles sont la parole de dieu, du point de vue chrétien, et par conséquent intangibles : nul ne peut y ajouter ou y retrancher, à moins de commettre le péché de fornication, c'est-à-dire non pas une faute du point de vue anthropologique, mais un péché contre l'esprit de dieu. L'inaltérabilité de la parole divine est indiquée par la mention qu'elle durera plus longtemps que la terre elle-même, c'est-à-dire que l'humanité.

    La difficulté de l'homme à comprendre la parole divine tient d'abord à la nature pécheresse de l'homme. L'anthropologie chrétienne semble hésiter entre la source divine de la vérité et la raison humaine commune. Or, comme on ne peut se satisfaire d'une demi-science, qui ménagerait une place au mensonge, on ne peut se satisfaire d'un demi-christianisme, trempé dans l'eau tiède du désir et des ambitions humains. Tandis que le Messie nous dit que le christianisme est à prendre ou à laisser, d'une certaine manière l'anthropologue chrétien nous dit le contraire.

    Où l'on discerne encore que l'anthropologie chrétienne est satanique, c'est sur le plan social ou mondain, puisque le Messie, poursuivant le but du salut de l'homme, méprise absolument le plan social ou mondain, tandis que le but sournois de l'anthropologie chrétienne est de le revaloriser.

    Le clergé chrétien, romain en particulier, prétend donc avoir inventé une méthode complémentaire de l'enseignement de la parole divine. Or cette méthode n'est ni plus efficace, ni complémentaire : elle contredit et occulte l'amour et l'esprit de vérité chrétiens, exactement pour la même raison qui incita le clergé juif à trahir l'esprit de la loi de la Moïse en se l'appropriant. Or cette opération de blanchiment du monde à l'aide de l'anthropologie chrétienne est à l'arrière-plan de tous les génocides de l'Occident moderne : elle a servi à battre le rappel des foules ivres de bonheur et de sang. Arrachez le masque de l'anthropologue athée ou moderne, et vous découvrirez au-dessous celui de l'anthropologie chrétienne, acharnée à traduire le message évangélique en propositions sociales impossibles.

    L'anthropologie chrétienne est également indissociable de l'élitisme ou de l'esprit de caste, car bien entendu les élites sont actionnaires du monde, bien plus que ne le sont les personnes du peuple, asservies aux chimères et aux utopies sociales. Si cela semble assez évident en ce qui concerne l'ancien régime et sa consolidation à l'aide de lois chrétiennes, ça n'est pas moins vrai en ce qui concerne la démocratie, régime plus sournois mis en place par les élites bourgeoises afin de tenir les peuples en haleine.

    - La médiocre encyclopédie Wikipédia traite dans un article de la notion confuse d'anthropologie chrétienne ; en préambule, l'article indique que l'anthropologie chrétienne doit surtout à trois noms (sic) : Aristote, Thomas d'Aquin et Jean-Paul II. Suivant le propos de cet article, destiné à justifier grossièrement la "cause sociale chrétienne", Aristote serait un précurseur du concile Vatican II. Il s'agit ici de l'interprétation d'Aristote par Thomas d'Aquin, représentatif de l'effort du clergé du moyen âge pour rendre la société civile compatible avec les exigences évangéliques - effort sournois et impossible, puisque la spiritualité chrétienne s'efforce de souligner l'assise sociale dans le mensonge, le péché et l'absence de spiritualité. Thomas d'Aquin fait en outre dire à Aristote le contraire de ce qu'affirme le savant naturaliste grec, à savoir qu'il est improbable physiquement que l'âme persiste au-delà de la mort, et que certainement l'âme n'est autre qu'un principe physique, et non divin ou métaphysique. Or la croyance dans la persistance de l'âme n'est pas plus requise du point de vue chrétien qu'elle est requise du point de vue d'Aristote : cette croyance répond à un besoin anthropologique ou social, éthique.

    - L'ancien évêque de Rome Jean-Paul II, quant à lui, ignore délibérément que les symboles chrétiens - les paraboles et l'apocalypse chrétiennes s'appuient largement sur des expressions symboliques - ces symboles et métaphores ont une signification opposée à celle des symboles et métaphores païens, qui ont, eux, bel et bien une valeur anthropologique, tandis que les symboles et les métaphores chrétiens ne peuvent produire d'effet sur le terrain anthropologique ou social, c'est-à-dire des choses temporelles. Les évangiles, notamment, démystifient l'érotisme, qui au contraire sur le plan anthropologique est systématiquement une denrée mystique.

    Même le vitriol déversé par Nitche au nom de Satan sur les évangiles et l'anthropologie chrétienne moderne qu'il accuse d'avoir inversé les valeurs bien plus réelles de l'anthropologie païenne, ce vitriol est moins néfaste, car il met à jour certaines parties authentiques du christianisme, notamment l'inaptitude de celui-ci à servir un quelconque art ou à justifier une quelconque société.

  • Chrétien et soldat ?

    Dans un square parisien, comme je suis en train de glaner un peu d'internet gratuit, un Témoin de Jéhovah m'aborde. Il m'offre deux de ses brochures sans se douter que j'attends l'apocalypse avec autant d'impatience que lui (patience est vertu de petit rentier).

    La gazette des Témoins de J. s'appelle "La Tour de Garde". Je la feuillette sur un banc après avoir rédigé une note pour ce blogue. Elle est fabriquée manifestement aux Etats-Unis, tire à trente-sept millions d'exemplaires et est traduite dans une centaine de langues différentes.

    Mon attention est attirée par deux articles dans le n° daté du 1er octobre 2009. Le premier sur l'Esprit saint dont l'auteur nie qu'il puisse être une "personne" ; après avoir fait le tour de la gazette, ça me semble être la seule différence notable entre les Témoins et la théologie catholique... Le rédacteur ne critique pas directement la conception catholique trinitaire qu'il n'a pas l'air de bien connaître. Vu que quasiment aucune ouaille catholique n'est capable de donner une explication claire du "trois-en-un divin", on ne saurait reprocher aux Témoins de J. leur ignorance.

    *

    Plus intéressant l'article intitulé "Peut-on concilier guerre et christianisme ?" d'Olivier O'Donovan ; j'ai même un léger sursaut en lisant ce titre, qui serait beaucoup trop politiquement incorrect pour un journal français chrétien ayant pignon sur rue aujourd'hui. Le "civisme" est prôné aujourd'hui jusqu'à l'absurdité par les plus hautes autorités chrétiennes en France, et le "civisme" implique de larguer des bombes sur des civils innocents en Afghanistan comme en Irak naguère, afin de protéger l'économie française capitaliste de la concurrence.

    D'ailleurs O. O'Donovan se garde de répondre à cette question brûlante de la possibilité d'accorder le statut de soldat et celui de chrétien dans son article. Mais il pose quelques jalons intéressants. Il cite d'abord saint Augustin (en 417 "de notre ère", est-il précisé, je suppose à l'attention du lectorat yanki de "La Tour de Garde") :

    "Gardez-vous de croire qu'on ne puisse plaire à Dieu dans la profession des armes (...). Il en est (...) qui, en priant pour vous, combattent contre d'invisibles ennemis ; vous, en combattant pour eux, vous travaillez contre les barbares trop visibles."

    O'Donovan qualifie malicieusement Augustin de théologien "catholique". En réalité le renom d'Augustin est plutôt dans les pays de confession protestante. Chez les catholiques, ce sont les jansénistes qui ont remis à la mode saint Augustin au XVIIe siècle pour des raisons politiques (que l'extrait cité par O'Donovan permet aisément de deviner).

    Thomas d'Aquin (XIIIe siècle) est ensuite cité :

    "Les guerres sont licites et justes (...) dans la mesure où elles protègent les pauvres et tout l'Etat contre les violences des ennemis".

    Ici on ne peut s'empêcher de penser à Bernard Kouchner. C'est-à-dire que le propos de Thomas d'Aquin constitue un progrès considérable par rapport à celui d'Augustin, à la stricte condition qu'il ne soit pas fait une application hypocrite de cet "humanisme militaire" protecteur des pauvres. Un peu d'histoire suffit pour connaître que l'hypocrisie prévaut généralement dans le déclenchement des conflits militaires, surtout au cours de l'histoire récente, et bien sûr au-delà du seul cas de Bernard Kouchner.

    O'Donovan s'en abstient, mais il aurait pu citer des formules plus pacifistes encore datant de la Renaissance, celles d'Erasme, par exemple, afin d'illustrer le progrès vers l'orthodoxie chrétienne jusqu'au XVIe siècle. Orthodoxie qu'on peut traduire comme la correspondance de la théologie avec l'Ecriture sainte qui la surpasse toujours ; orthodoxie dont on peut vérifier historiquement qu'elle coïncide avec une dépolitisation de la théologie.

    O'Donovan cite justement : "Remets ton épée à sa place, car tous ceux qui prennent l'épée périront par l'épée." prononcé par le Messie contre l'apôtre Pierre, sûrement pas par hasard (Matth. 26:47-52).

    Il aurait pu citer aussi, qui dissuade plus largement encore le chrétien de se compromettre dans la carrière des armes : "Que celui qui a des oreilles entende ! Si quelqu'un mène en captivité, il sera mené en captivité ; si quelqu'un tue par l'épée, il faut qu'il soit tué par l'épée. C'est ici la patience et la foi des saints." (Ap. Jean 13: 9-10)

    Bien sûr, on est en droit de trouver ça naïf et utopique. Mais la politique du point de vue chrétien est une utopie qui a la puanteur du Danemark, la couleur pourpre, écarlate ou orange des âmes corrompues.

    "La Tour de Garde" des Témoins de Jéhovah s'avère donc une lecture très saine en définitive pour des catholiques, par comparaison à la chienlit et la cinéphilie immonde des gazetiers démocrates-chrétiens actionnés pour beaucoup d'entre eux par "Le Figaro", dont les arrières-pensées politiques précisément sont transparentes comme le cristal.

  • Pitié pour Sarkozy !

    Après avoir exclu les Africains de l'histoire sur des critères qu'il aurait d'abord dû s'appliquer, voilà-t-il pas que Sarkozy veut bouter le moyen âge hors de la science et proclame noir sur blanc qu'assimiler la pédérastie à l'homosexualité est tout à fait moyen-âgeux (sic).

    La conception de l'histoire de Sarkozy & Guano consiste à peu près à croire que c'est le dernier crétin qui a parlé qui a raison, idée qui n'est pas "historique" mais "médiatique". On peut penser -voire souhaiter-, que "qui pèche par le médiat, périra par le médiat", comme tout gobe-mouche.

    D'ailleurs pour faire confiance à un type comme Franz-Olivier Giesbert, il faut quand même sacrément manquer de physionomie ! Quant aux démocrates-chrétiens boutinistes qui ont soutenu Sarkozy, ils ont été les premiers à le trahir, comme bonne girouette sent le vent venir ; et si certains d'eux s'accrochent encore à Fillon, ce doit être à cause de son air de croque-mort.

    *

    Rappelons que d'une certaine façon le XXe siècle opère à travers sa philosophie existentialiste un retour au moyen-âge, remet une définition strictement politique de la vie humaine ("existence") en selle. Mais le XXe siècle "tardif" va plus loin que le moyen âge dans l'éloge de la folie, en inventant le "ghetto homosexuel" (celui de San Francisco doit être un des premiers), espèce d'abomination néo-nazie, utopie dont les ressorts sont d'abord Démagogie et Mercantilisme, frères jumeaux de la louve capitaliste. Que telle ou telle personne accepte ou pas d'être répertoriée sous l'angle de son penchant sexuel n'enlève rien au caractère totalitaire de cette typologie. Le regroupement par religion, juive, musulmane, lefèbvriste..., si on peut le trouver médiéval et sectaire, n'atteint pas le point d'absurdité ou de hasard du ghetto "gay" ou du ghetto racial. Sans compter les rayons de la Fnac "spécialisés" dans la littérature cucul-bobon rose, qui là encore donnent une idée de la modernité au ras de la tétine. La Fnac avec sa littérature "certifiée non conforme" affiche presque sa conception totalitaire du livre-fétiche, au demeurant, comme si les lecteurs étaient devenus de parfaits connards et qu'on pouvait se foutre ouvertement de leur gueule en leur fourguant des romans d'Alexandre Jardin ou de Jean d'Ormesson comme de la littérature.

    *

    Le président ignore la différence entre le mot d'origine grecque "pédophile", et l'insulte de cours de récréation : "Sale pédé !", que le code pénal est débile à réprimer, tant et si bien qu'on peut même se demander si ceux qui ont eu l'idée d'un tel gadget ne sont pas des bobos TOTALEMENT hypocrites, qui inscrivent leurs enfants à l'école à Neuilly tout en voulant régir les cours d'écoles qu'ils fuient. Il m'est arrivé plusieurs fois de me faire traiter de "sale pédé" par des putes sur tel boulevard après avoir décliné leurs services, et je dois dire que je préfère ça à "fils de pute" ou "chien de ta race", sachant que les bobos connaissent, eux, toutes les manières d'insulter quelqu'un sans déborder les lignes blanches qu'ils tracent.

    La "pédérastie" n'est pas une catégorie juridico-sexuelle mais un penchant culturel au sens large. Tenir à quarante ans passés sa gonzesse par la main à Disneyland, comme si c'était sa maman traduit une certaine forme de pédérastie, même s'il s'agissait sans doute plutôt de la part de Nicolas et Carla de fournir un cliché conforme au sentimentalisme pédérastique dominant dans la société capitaliste, notamment dans les milieux nostalgiques qui ont élu Sarkozy.

    Les théories qui, au XXe siècle, ont tenté d'expliquer la pédérastie par la génétique, non seulement ont une accointance certaine avec la philosophie nationale-socialiste, mais sont en outre toutes plus grotesques les unes que les autres. Leur seul intérêt est de permettre de comprendre : 1/ Le rapport entre génétique et statistique ; 2/ Le rapport entre pédérastie et national-socialisme/capitalisme.

    1. L'observation de la nature est secondaire dans le transformisme darwinien, sous l'influence primordiale d'une idée statistique et morale (les valeurs germaniques de "mère patrie", de retour à la "terre-mère", tout l'attirail nitchéen qu'on retrouve jusque dans l'idéologie du "parti vert" écolo, espèce d'irlando-fachisme inepte).

    2. La pédérastie est quelque sorte le terme de l'existentialisme (définition politique de la vie humaine). Sous le poids écrasant de la politique, l'individu redevient un petit enfant, doté d'une sexualité particulièrement immature ; d'une frénésie sexuelle peut-on dire, puisque la frénésie sexuelle est le propre du petit enfant, ce que le puritanisme allemand "augustinien" savait mieux que son dérivé freudien actuel. L'hostilité du capitalisme vis-à-vis de "ce qui peut émanciper de la politique", à savoir la science, est encore plus forte que celle du nazisme.

    - Plus grave dans la mesure où il est censé être le premier magistrat du pays, le président ignore la différence entre la pédophilie qui ne s'accompagne pas de violence ni de plainte (celle de Frédéric Mitterrand ou de Gabriel Matzneff écrivains, ou encore des récits détaillés de crimes sexuels perpétrés sur des enfants exploités par "France Télévision") et la pédophilie condamnée pénalement. Le moyen âge sait mieux que Sarkozy que le droit n'est pas la vie, et que l'opposition du genre "hétérosexuel-homosexuel" est, comme l'inceste, une notion totalement relative, c'est-à-dire entièrement culturelle. Bien sûr Sarkozy est à mille lieues du christianisme ou ce n'est qu'un "chrétien de campagne électorale" comme la Boutin, mais on peut quand même rappeler que si tel n'était pas le cas, si la pédérastie/homosexualité était "génétique", alors cela signifierait que l'homme n'est qu'un automate, jouet du hasard et du destin.

    (Même le fameux argument de la "morale naturelle" de saint Thomas d'Aquin, prolongé actuellement par la morale républicaine et hypocrite des "droits de l'homme" n'est de la part de Thomas d'Aquin guère plus qu'une entourloupe pour éviter que la nomenklatura ecclésiastique de son temps ne qualifie d'hérétiques ses emprunts à la philosophie matérialiste païenne d'Aristote.)

  • Misère de la religion

    Affirmation grotesque du cardinal Y. Congar (1904-95) dans un dico. de théologie de la supériorité de Martin Luther sur saint Augustin !, Thomas d'Aquin !! ou... Blaise Pascal ? Mme de Staël ou Jean-Paul Sartre ne sont pas aussi sottement germanophiles et rétrogrades que ce Congar.

    Qu'est-ce que l'infâme carreur de cercle préhistorique de Blaise Pascal vient faire dans cette loterie ? Difficile de prendre le concile de Vatican II au sérieux, dont ce Congar incarne la légèreté ; plus difficile encore que de prendre "Mai 68" et le ludion Cohn-Bendit au sérieux.

    "(...) les commerçants ont entre eux une règle commune, qui est leur sentence principale et le fondement de toutes les pratiques financières. Ils déclarent en effet : 'J'ai le droit de céder ma marchandise aussi cher que je peux.' Et ils considèrent cela comme un droit. En fait, c'est faire place à la cupidité et ouvrir toutes grandes les portes et fenêtres de l'Enfer."

    Martin Luther, "Du commerce et de l'usure".

    Aussi limité et attardé soit Luther sur le plan théologique (par rapport à l'humanisme et même la scolastique péripatéticienne), il n'est pas malhonnête ; plus proche en vérité de la politique menée à Cuba aujourd'hui que des manigances de ces banquiers d'affaire boches capitalistes imbéciles qu'on voit à la télé persister à défendre leur religion de la plus-value après deux guerres mondiales et une guerre froide meurtrière entre les Etats-Unis et la Russie qui continue de tuer.

    Dans son traité sur le commerce et l'usure, Luther propose d'ailleurs un système de contrôle des prix (assez utopique) tel que celui que F. Mitterrand tenta de mettre en place en 1981 et que les banquiers firent capoter illico.

  • God bless the Poors

    Marx se garde de préciser à quelle vitesse la mécanique capitaliste va s'enrayer. Justement parce les statistiques et les probabilités sont exclues de la science marxiste, qui emprunte sa dynamique à Aristote (au moins autant qu'Averroès ou saint Thomas d'Aquin).

    Peut-être Marx a-t-il sous-estimé l'appui fourni par Satan à cette idéologie d'hommes ? Ce n'est pas sûr car il avait lu Balzac pour qui la volonté de puissance des acteurs du capitalisme est clairement d'origine satanique.

    De même aujourd'hui il est difficile pour un catholique d'ignorer l'omniprésence de Satan dans la culture yankie, à côté des références bibliques. C'est particulièrement net dans la musique pop et dans le cinéma. Un "cinéaste catholique", c'est le genre de truc que j'ai du mal à avaler ; je préfère dire "un suppôt de Satan" tant le cinéma est vecteur de destruction de tout art et de toute science. Quant au slogan "rock n'roll", il est évidemment diabolique aussi.

    Mais les deux preuves les plus flagrantes pour moi sont l'emprisonnement d'Ezra Pound, savant mystique, tendre et dur, comme un homme du moyen-âge, peut-être le seul vrai savant né sur le sol des Etats-Unis. Et cette façon proprement odieuse qu'ont les puritains yankis de baptiser leurs "holdings", c'est-à-dire leurs "hold-ups", de noms chrétiens.

  • La symétrique des idées

    L’angélisme de Thomas d’Aquin consiste à amalgamer deux courants de pensée opposés, à savoir l’archaïsme de Platon et la modernité d’Aristote.
    Cet angélisme est le fait de Hegel aussi, qui mêle l’obscurantisme de Kant avec la philosophie des Lumières.

    Thomas d’Aquin et Hegel doivent à l’impression d’exhaustivité qui résulte de l’amalgame leur triomphe dans l’Université, où l’on confond volontiers la gravité avec le volume. Mais de là viennent aussi les contradictions de Thomas d’Aquin et Hegel, leur talon d'Achille. Hegel qui combat le romantisme à partir de principes romantiques.

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    On peut voir les choses de façon plus dynamique. Le mouvement de Thomas d’Aquin est de s’extraire de la "romanité" pour aller vers la pensée classique. Et le mouvement de Hegel est de s’extraire de la pensée germanique pour aller vers la pensée néo-classique.
    Autrement dit c’est manifestement le fait pour Thomas d’Aquin de s’éloigner du christianisme “romanisé”, et pour Hegel de s’éloigner des extrapolations kantiennes qui font leur force.

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    De l’étude de Thomas d’Aquin et de Hegel, sans aller jusqu’à Marx, il ressort deux évidences :
    - De la plus ténue à la plus forte, de la plus athée à la moins athée, il n’est aucune pensée en Occident qui n’émane des Grecs ou du christianisme, le plus souvent d’un mélange des deux. Et même au-delà : le nationalisme juif ou l’internationalisme islamique ont plus à voir avec la logique grecque ou chrétienne qu’avec le talmud ou le coran.
    - La pensée prétendûment post-moderne ou laïque, se caractérise par une tentative de nier autant que possible ses origines.
    On peut la scinder facilement en deux branches. L’une qui s’efforce de brouiller encore plus les cartes du jeu de Hegel, de tirer Hegel vers une petite mystique de sous-préfecture ; l’autre courant consiste à étouffer le radicalisme de Marx - ou bien à le tronçonner, ce qui revient au même étant donné que la force de Marx tient à son unité. Si l’on occulte le combat de Marx contre la religion laïque, on ne peut pas comprendre le Manifeste du parti communiste.

    En dehors du national-socialisme et du communisme, il n’y a donc rien à l’Ouest de nouveau à signaler. La pensée “post-moderne” n’est qu’une pensée d’esclaves qui se contentent de nier leurs chaînes. Au fétichisme de l’art s’ajoute celui des idées.
    La dynamique des idées s'est déplacée de l'Occident géographique vers la Russie, l'Amérique du Sud et certains mouvements islamiques, de façon plus anecdotique. Contre la force du Verbe, les missiles et les comptes en banque bien garnis sont impuissants. Les Occidentaux se pavanent dans des armures qu'ils n'auront bientôt plus la force de soulever.