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verulam

  • Chrétiens en guerre (2)

    Le christianisme est une religion de paix, mais les chrétiens s'affrontent depuis des siècles au cours de guerres sans pitié. Il y a là sans doute de quoi dégoûter du christianisme...

    Je lisais il y a quelques heures sur un réseau social les messages d'un soi-disant chrétien, un de ces cadres supérieurs de la nation, ayant occupé un haut rang dans l'échelon administratif militaire : il éructait littéralement de haine. L'un de ses parents venait-il d'être fauché par une balle ou écrasé par un obus ? Il ne semble pas.

    Tournons-nous plutôt vers un artisan de paix : Francis Bacon. J'hésite à le qualifier d'humaniste car le terme a perdu toute signification précise. F. Bacon tire de la Bible cette leçon, illustrée aussi par Homère, que la modération est ce qui fait le plus défaut à l'homme naturel (sans morale), le précipitant tantôt vers Charybde, tantôt vers Sylla.

    Sur le plan religieux, F. Bacon décrit donc le pacifisme radical de certains chrétiens (les "anabaptistes", par ex.), d'une part, et la justification de la guerre par des motifs chrétiens d'autre part (les exemples ne manquent pas), comme deux erreurs ou deux écueils opposés.

    Autant que possible la guerre doit être évitée par les dirigeants chrétiens ; et, bien sûr, on ne prévient pas la guerre grâce à des incantations pacifistes ou en faisant la course aux armements - ni en faisant les deux en même temps (ce qui est assez caractéristique du régime démocrate-chrétien).

    Et, lorsque la guerre éclate malgré tout, comme la guerre relève de la politique, elle ne doit en aucun cas être justifiée par des arguments chrétiens, car les chrétiens doivent "rendre à César ce qui est à César" selon la réplique de Jésus aux pharisiens.

  • Tee-Shirt baconien

     

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    Comment se procurer ce tee-shirt iconoclaste, fait pour agacer tout ce que l'Université compte comme spécialistes de l'oeuvre de Shakespeare ? Ici.

  • Des vicissitudes des choses

    Extrait des "Essais" du très chrétien savant Francis Bacon Verulam :

    Quand la religion antérieurement reçue est déchirée de discordes, et quand la sainteté des docteurs de la religion est déchue et scandaleuse, quand de surcroît les temps sont stupides, ignorants et barbares, on peut prévoir l'apparition d'une secte nouvelle, pour peu qu'il surgisse également alors quelque esprit extravagant et bizarre pour en être le fauteur.

    (...) Dans la jeunesse d'un Etat, les armes florissent ; dans son âge mûr, c'est le savoir ; puis tous les deux ensemble pendant quelque temps ; dans son déclin, les arts mécaniques et le commerce.

     

  • Sur la religion

    Quelques maximes sur la religion extraites des "Essais" du très chrétien savant Francis Bacon Verulam (1561-1626) :

    Athéisme

    - Il est exact que peu de philosophie incline les esprits vers l'athéisme, mais la profondeur philosophique ramène à la religion.

    - On lit dans l'Ecriture : "L'insensé a dit dans son coeur : Il n'y a point de Dieu.", et non "L'insensé a pensé dans son coeur" ; si bien qu'il se le répète par coeur en lui-même plutôt comme une chose qu'il souhaite qu'une chose qu'il puisse croire pleinement et dont il soit persuadé ; car nul ne nie l'existence d'un Dieu hors ceux qui ont intérêt qu'il n'y en ait point.

    - On verra même des athées s'évertuer à faire des disciples comme les autres sectes, et, qui plus est, on en verra qui se font supplicier pour leur athéisme sans se rétracter ; alors que s'ils pensaient vraiment qu'il n'y a point de Dieu, pourquoi s'en inquiéteraient-ils ?

    - Ceux qui nient Dieu ruinent la noblesse de l'homme, car sans contredit l'homme s'apparente aux animaux par le corps, et s'il ne s'apparente à Dieu par son esprit, c'est un être vil et misérable.

    Impiété

    - L'impiété n'est pas de nier le dieu du vulgaire, mais de prêter à Dieu les sentiments du vulgaire.

    Schisme

    - Les causes de l'athéisme sont les schismes, s'ils sont nombreux, car un seul schisme important ajoute à l'ardeur des deux partis, mais des schismes multiples introduisent l'athéisme. Une autre cause est le scandale causé par les prêtres. Une troisième cause est l'habitude impie de se gausser des choses saintes, qui viennent petit à petit souiller le respect dû à la religion. Et en dernier lieu la culture, surtout quand elle coïncide avec la paix et la prospérité ; car les troubles et les calamités inclinent davantage les esprits vers la religion.

    Scolastique

    Au concile de Trente, où la doctrine scolastique fut prépondérante, certains prélats eurent une sentence profonde : "Que les scolastiques ressemblaient aux astronomes, qui imaginaient des excentriques et des épicycles et des mécaniques similaires de cercles, pour sauvegarder les phénomènes, tout en sachant fort bien qu'ils n'existaient pas", et que de même pour sauvegarder l'unité de l'Eglise, ils avaient imaginé quantité d'axiomes compliqués et subtils.

    Superstition

    - Mieux vaut n'avoir aucune idée de Dieu qu'une idée indigne de lui ; car si l'une est incroyance, l'autre est insolence ; et la superstition sans nul doute est un blâme à la divinité. Et plus l'insolence est grande à l'égard de Dieu, plus elle est grande à l'égard des hommes.

    - L'athéisme vaut mieux que la superstition, car l'athéisme laisse à l'homme le bon sens, la philosophie, la charité naturelle, les lois et l'honneur, qui peuvent tous, à défaut de religion, lui servir de guides vers une moralité extérieure ; mais la superstition les détrône tous pour ériger dans l'esprit des hommes une monarchie absolue.

    - Les causes de la superstition sont les rites et cérémonies qui flattent agréablement les sens : l'abus de la piété extérieure est pharisaïque ; le respect excessif des traditions qui ne peuvent qu'accabler l'Eglise ; les manèges des prélats en vue de leurs ambitions et de leurs profits ; l'indulgence aux intentions, qui ouvre la porte aux rêveries et aux nouveautés ; l'accès aux choses divines par l'assimilation aux choses humaines qui engendre forcément des confusions et des fantaisies ; enfin la barbarie des temps, notamment quand les calamités et les désastres viennent s'y ajouter.

  • Sonnet 144

    144 est dans le christianisme le nombre sacré (12x12) de la Jérusalem céleste, aux antipodes des cités de chair bâties par les hommes qui, à la fin des temps, doivent s'écrouler sous le poids de leurs mensonges, comme s'écroula le temple de Jérusalem, rebâti en trois jours par Jésus-Christ, sous la forme spirituelle de son Eglise.

    - Attardons-nous sur le sonnet n°144 du poème théologique de Francis Bacon Verulam alias Shakespeare. On peut le comparer aux poèmes des rois juifs Salomon et David.

    La "Divine comédie" de Dante Alighieri est une autre comparaison possible, si ce n'est que Shakespeare se démarque nettement du catholicisme de Dante - "maçonnique" dirait-on aujourd'hui ; "ésotérique" est le mieux pour qualifier les théologies chrétiennes qui tentent la conciliation impossible du christianisme et des institutions judiciaires.

    Le purgatoire est l'élément central dans cet ésotérisme. Dépourvu de fondement scripturaire, il est en revanche nécessaire à un clergé soumis à la charge de faire respecter la morale en vigueur, comme toute projection virtuelle dans l'espace et le temps est nécessaire afin d'agréger les foules. De ce point de vue-là, l'Europe n'a pas beaucoup évolué depuis le moyen âge.

    Sans la compréhension de ce progrès sur la théologie médiévale et ses enjeux politiques effectué par Shakespeare - et plus largement la Renaissance -, on ne peut guère comprendre cet art.

    Politiquement incorrect, puisque privant les pouvoirs publics de références au christianisme, Bacon-Shakespeare nous propose, au travers de tragédies et sonnets, plus proches des paraboles que la filandreuse philosophie monastique (aussi filandreuse qu'il est nécessaire pour noyer le poisson), sa théologie ; il procède ainsi à la manière d'Homère, non comme Dante Alighieri par l'ajout d'éléments empruntés aux religions païennes romaine ou égyptienne.

    Pour simplifier, on peut citer le célèbre conte, plus sommaire que ceux de Shakespeare, "Blanche-neige", où l'on retrouve les mêmes figures, inspirées de l'apocalypse. Une mauvaise reine opposée à une jeune fille pure, sans oublier le prince charmant christique ; les bonnes ou mauvaises fées, symbolisent l'influence des astres lors de la naissance.shakespeare,bacon,verulam,nostradamus,apocalypse,blanche-neige

    Ces différentes figures opposées sont un des thèmes principaux de la mythologie chrétienne de Shakespeare, ainsi que des sonnets.

    (Le dessin ci-contre, attribué à Nostradamus, montre ces trois figures emblématiques : à gauche, l'Epouse de Jésus-Christ, c'est-à-dire l'Eglise ; au centre la prostituée, symbole du détournement de la parole à des fins iniques, et Marie, mère de Jésus, à droite.)

    "J'ai deux amours, l'un confortable, l'autre désespéré.

    Qui, comme deux forces opposées, me sollicitent."

    [Amour érotique des biens de la terre, contre amour chrétien spirituel. On ne conçoit pas que Shakespeare, qui a par ailleurs écrit une tragédie narrant les conséquences funestes de l'amour passionné, et souligné la bêtise romantique de l'aristocratie, avant qu'elle ne devienne un procédé commercial systématique, mette en scène son goût des amours charnels multiples, comme dans un roman de gare. Les anthropologues modernes prennent leur désir pour la réalité, ce qui est l'inverse du christianisme, qui exige au contraire de prendre pour la réalité tout ce qui n'est pas de l'ordre de la biologie et de sa reformulation morale ou politique.]

    "Le bon ange est parfaitement clair.

    Le mauvais esprit une femme aux couleurs malsaines.

    Afin de me précipiter en enfer cette diablesse,

    Pousse mon bon ange à s'éloigner de moi,

    Et, le corrompant, tente d'en faire un démon."

    ["Puis je vis le ciel ouvert, et il parut un cheval blanc ; celui qui le montait s'appelle Fidèle et Véritable ; il juge et combat avec justice. Ses yeux étaient comme une flamme ardente ; il avait sur la tête plusieurs diadèmes (...)" (Ap. XIX,11) La force de l'esprit de dieu est ainsi représentée dans l'apocalypse par une sorte de "prince charmant". La prostituée aux vêtements pourpres et écarlates incarne, elle, l'esprit de chair légitimé, celui qui préside à la chute du genre humain, et persiste à égarer les impies jusqu'à la fin des temps.]


    (A suivre)

  • Brave New old World

    The authorship of New secular Christianism is sometimes alloted by Scholars to English Scientist Francis Bacon Verulam (XVIIth).
    No doubt that there is an attempt in Bacon's Theology to make true catholicism, i.e. 'universal' in the Greek understanding of 'catholic'. But was Bacon even as naive as Dante Alighieri about a neutral posture of the State toward Churches? Probably not. Most of Bacon's Theology is about the bad mixing of politics, philosophy, science, ethics and theology that was making the gospels the property of a few clerks at the end of the Renaissance.

    I heard recently Swiss lobbyist Jean Ziegler on French TV giving the advise to last Pope Benedictus XVIth to give up the Catholic clerks' celibacy: is this new Christianism wished by Bacon? No, this is proving that Ziegler, although he is a rather intelligent lobbyist fighting against poor people Slavery organized by International Industry, Z. has no idea about Christianism that he is translating into a dim Socianism (It is therefore funny that Ziegler is quoting stupid German old fashioned philosopher Theodor Adorno as J. Ratzinger himself.)
    US Theocracy with religious leader Obama after Bush does not correspond to Bacon's idea either.


    Close to Bacon is Karl Marx, that is to say opposite to Brave New World in which we are. Scientific Progress in both Marx or Bacon view has nothing to do with Time religion of Einstein or Planck; communist progress cannot be splitted up from individual freedom.
    It took four centuries to capitalists States since Bacon to concentrate the power and the economy for the benefit of a few gangsters under the hypocrite mask of 'liberalism' that can only abuse a few paederastic hypocondriac cow-boys like Clint Eastwood now in Copland-USA.

  • Le vrai François Bacon

    L'hypothèse selon laquelle François Bacon pourrait avoir écrit les pièces signées Shakespeare est écartée avec dédain par Michèle Le Doeuff, spécialiste française officielle de F. Bacon (fac de Toulouse). Mais les commentaires sur Bacon de Mme Le Doeuff s'avèrent sur de nombreux points parfaitement baroques et grotesques ; par exemple :

    - Etant féministe, Mme Le Doeuff transpose sur l'objet de son étude sa fantaisie féministe alors même que le féminisme est une variété de sexisme qui n'a de sens que dans un contexte politique récent, la plupart des "droits" acquis par les femmes occidentales ou nord-américaines l'ayant été du fait de l'industrialisation massive et de la généralisation du salariat. Le seul intérêt du féminisme de Mme Le Doeuff est qu'il la conduit à dénoncer le pillage par le "misogyne" Gaston Bachelard d'une partie de l'oeuvre de Bacon. Il faut ajouter que ce pillage est d'autant plus contestable que les délires scientifiques de Bachelard s'écartent complètement de la rigueur scientifique souhaitée par Bacon (dont Marx peut plus légitimement revendiquer la paternité).

    *

    - Plus grave, dans la mesure où cette assertion est devenue un lieu commun sur Bacon (dont J. Ratzinger s'inspire probablement pour s'en prendre de façon inepte et inique à François Bacon dans une encyclique récente), M. Le Doeuff propage l'idée selon laquelle François Bacon serait un des pères fondateurs de la science moderne. Il n'est pourtant pas difficile de prouver que la science de François Bacon est beaucoup plus proche de celle de son homonyme Roger Bacon, moine franciscain du XIIIe siècle, que de la science de Descartes ou d'Isaac Newton, bien peu expérimentales contrairement à la légende dorée de ces deux rhétoriciens (tels sont-ils qualifiables du point de vue de la science matérialiste ; la science d'Einstein ou de Bergson aurait d'ailleurs certainement fait beaucoup rire François Bacon). Descartes prétend il est vrai s'inspirer en partie de Bacon ; mais il prétend aussi s'inspirer d'Aristote qu'il n'a pas vraiment compris, pas plus que le savant nazi Heidegger plus récemment. L'expression de "science expérimentale" est destinée à faire avaler le mythe de la neutralité de la science laïque, bien qu'il ne soit pas difficile de constater qu'Aristote ou Ptolémée font beaucoup plus appel à l'expérimentation que Freud ou Bachelard.

    Son propre statut entraîne Mme Le Doeuff à occulter elle-même deux faits concernant la science actuelle : primo celle-ci est dans une large mesure une science de fonctionnaires financée par de grands groupes industriels et donc complètement étrangère aux voeux formulés par François Bacon ; secundo la science a pris la place que la théologie occupait au moyen âge et remplit un rôle religieux désormais en contradiction complète avec l'intention de Bacon. La meilleure preuve ce sont les cris d'orfraie que déclenche à la télévision la simple affirmation que le darwinisme est une pièce essentielle de l'idéologie nationale-socialiste, comme du capitalisme désormais.

    *

    - On peut supposer -même si elle n'en fait pas état-, que Mme Le Doeuff est athée étant donné la légèreté avec laquelle elle interprète ou relègue le christianisme de François Bacon qui est au contraire un axe essentiel de la science de Bacon, si ce n'est l'axe principal.

    C'est un point particulièrement intéressant ; il permet de comprendre mieux la dimension religieuse qu'occupe la polytechnique aujourd'hui. Si des savants aussi différents que Bacon, Newton ou Galilée doivent être purgés de leur christianisme au prix de mensonges grossiers (Newton est sans doute un des savants les plus "religieux", dans le mauvais sens, de tous les temps, et cela bien que ses connaissances en théologie sont déficientes), c'est pour mieux les intégrer à un corpus scientifique laïc prétendument neutre.

    Comment comprendre que l'université laïque et le pape s'entendent aussi bien, l'une pour déformer, l'autre pour dénigrer François Bacon ? L'explication en est très intéressante. Si la théologie de Bacon est minimaliste dans la forme c'est parce que, précisément, selon le savant anglais, la scolastique a pour effet de dénaturer le sens des Saintes Ecritures dans une très large mesure, de les enfouir sous des tombereaux d'explications plus ou moins gnostiques, non de les mettre en valeur. Les circonvolutions de l'histoire font que l'anticléricalisme de Bacon, désormais que l'Eglise n'est plus qu'un grand cadavre tout à fait froid, transposables à la science universitaire laïque. Typique l'exemple de la biologie quand on observe ne serait-ce que la phraséologie d'un Stephen Gould dans le domaine du transformisme. L'observation de Marx à propos de la scolastique de Duns Scot, selon laquelle ce genre de science fait autorité par son seul poids d'encre et de papier vaut pour les massifs traités de Gould qui empile des considérations quasiment juridiques sans jamais fournir d'explication univoque aux mutations ne serait-ce que légères observées dans certaines espèces animales.

    La science universitaire, on le constate, renouvelle l'attentat de la scolastique contre les Saintes Ecritures en général et l'apocalypse en particulier en enterrant la science physique sous des tombereaux de commentaires frappés au coin des préjugés de leurs auteurs. Karl Marx et Simone Weil se voient confirmés dans leur affirmation que la religion de l'Etat qui est inévitablement celle de ses fonctionnaires, mais pas seulement, est un opium plus fort encore que celle de Rome.