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  • Satan dans l'Eglise

    Paradoxe, c'est dans l'Occident "judéo-chrétien" que s'est développée la plus haute idée de la civilisation, alors même que les Saintes Ecritures et les apôtres interdisent aux chrétiens de se comporter en actionnaires du monde.

    Cette très haute idée de la civilisation est notamment dissimulée dans la notion de "modernité", pratiquement indéfinissable. "Dieu est mort" dans un certain nombre de nations ultra-modernes qui prétendent mettre la religion entre parenthèses, mais une idée extrêmement raffinée de la civilisation a survécu à dieu. Or cette idée extrêmement raffinée est source d'une sidération religieuse similaire, au point que l'on peut parler de "fanatisme de la civilisation".

    Dans l'Antiquité, la civilisation représente un idéal moins élevé ; on le reconnaît à ce que la civilisation est alors mieux définie, de façon moins mystique. Même le philosophe païen Platon ne rêve pas d'une politique parfaite. On pourrait citer quelques caractéristiques de la civilisation grecque antique, d'ailleurs dissuasives de croire que la culture moderne perpétue la culture grecque antique.

    Comment caractériser les Etats-Unis modernes en revanche ? Par leur économie capitaliste ? Mais les ressorts de l'anti-économie capitaliste sont eux-mêmes assez mystérieux.

    Le sermon du célèbre évêque chrétien d'Hippone, Augustin, dissuadant les chrétiens de se préoccuper du sort de l'Empire romain, en pleine décadence, ferait sans doute un plus grand scandale aujourd'hui s'il était prononcé publiquement par le représentant d'une Eglise chrétienne ; on peut même observer que des politiciens rusés parviennent à mobiliser parfois des électeurs soi-disant chrétiens sur le thème de la décadence.

    Il faut citer le contre-exemple de Shakespeare, parfois indûment classé parmi les "modernes", mais dont l'oeuvre souligne nettement que la civilisation moderne repose avant tout sur le mensonge, un mensonge extraordinaire (dont Hamlet est averti par une épiphanie).

    Shakespeare permet de comprendre que la conception mystique de la civilisation est liée à une prosternation devant le Temps, que Shakespeare ne manque pas, de façon répétitive, de qualifier d'assassin, pour signifier son désengagement de la culture de mort moderne.

    A contrario l'effort de soi-disant chrétiens pour jouer les premiers rôles en politique et dans les affaires du monde (effort étrangement couronné de succès) nous avertit de l'activité de Satan dans l'Eglise, et cela d'autant plus que ces chrétiens charnels nient dans leurs conférences l'existence même de Satan, ou la minimisent.

  • Au sujet des "Mormons"

    Quelques mots au sujet de la secte chrétienne des "Saints des Derniers jours", couramment surnommés "Mormons" ; cette secte revendique environ 14 millions de membres et son "siège" est à Salt Lake City dans le désert (Utah).

    - Le mot "secte" n'est pas péjoratif en soi ; il faut dire que l'Eglise romaine fait désormais figure de secte en France, dans la mesure où elle n'est pas la principale religion et a tendance à péricliter. Ayant adhéré à l'Eglise romaine durant toute mon enfance, et même au-delà (c'est-à-dire cru que le baptême administré par les prêtres romains était indispensable au Salut), avant que ma foi ne soit profondément changée, je considère avoir fait partie d'une secte, c'est-à-dire d'une Eglise romaine incomparable dans son organisation avec ce qu'elle fut au moyen-âge, quand les élites politiques s'appuyaient sur son clergé.

    A contrario la Psychanalyse - ses rituels, ses prêches, ses prescriptions, son clergé, représentent une religion actuellement dominante, autrement dit une religion d'Etat. Ce n'est pas un hasard si la Psychanalyse dispose en France d'un pouvoir inquisitorial exceptionnel que le clergé catholique a perdu.

    Cette parenthèse refermée, revenons aux "Saints des Derniers jours". J'en ai fréquenté quelques-uns en province quand j'y résidais, où une petite communauté s'était implantée. La curiosité était sans doute mon seul mobile, car pour le reste cette religion était beaucoup trop "américaine" pour me convaincre de son sérieux et ne pas me laisser entièrement dubitatif.

    Encore aujourd'hui je crois que les "mormons" sont Américains comme les Italiens sont catholiques romains, par une sorte d'atavisme culturel.

    Bien sûr le christianisme transcende toutes les cultures et les patriotismes ; on ne peut être pleinement chrétien qu'en abdiquant ses racines, c'est-à-dire en abdiquant ce qu'il peut y avoir de mystique, inclinant au rêve, dans une "culture nationale". Le Messie a indiqué à quel point il est difficile pour un riche d'être sauvé. La difficulté n'est pas moindre pour certaines personnes d'abdiquer leurs racines. De plus, l'air du XXe siècle est saturé de ce mysticisme nationaliste, si antichrétien qu'il semble avoir été inventé exclusivement dans le but de tenir le peuple à l'écart de la Parole de Dieu, qui condamne cette perspective.

    L'Eglise des "Saints des Derniers jours" s'est donné un nom qui souligne la dimension eschatologique ou apocalyptique du message évangélique. Cette dimension eschatologique est une composante de la culture américaine.

    Ce qui différencie le Français de l'Américain est que ce dernier se comporte avant tout comme une personne religieuse, tandis que le Français se comporte avant tout comme une personne irréligieuse (l'américanisation de la France se mesure au progrès de la psychanalyse, religion déguisée en "science humaine").

    C'est un rappel utile en même temps qu'il est redondant, car tous les chrétiens sont des chrétiens des derniers jours, qui commencent après la résurrection de Jésus-Christ à la Pentecôte. Le temps et le terrain du Jugement ne sont pas les mêmes que ceux de la culture ou de la civilisation, qui paraissent s'étirer en longueur.

    Le chrétien ne doit pas mépriser la civilisation, quand celle-ci vaut quelque chose (ce qui est improbable en ce qui concerne la rhétorique démocrate-chrétienne, dont les fruits demeurent invisibles), mais il doit être capable de faire la part des choses temporelles (la famille, le mariage) et des choses intemporelles (l'amour, la vérité).

    Les Saints des Derniers jours rappellent sur leur site internet qu'ils ne vénèrent pas Joseph Smith, leur prophète et fondateur, mais Jésus-Christ. La précision est moins anodine qu'il y paraît, car les hommes ont tendance à se prosterner plus facilement devant les choses humaines qu'ils ne se prosternent devant les choses divines, suivant l'histoire du peuple hébreu racontée par son prophète Moïse.

    Je ne peux donner mon avis sur les sermons et la lumière que Joseph Smith a prétendu détenir, car j'en ignore à peu près tout.

    Expliquant ce qui lie les Saints des Derniers jours à Joseph Smith, qu'ils ne confondent pas avec Jésus-Christ, le site des mormons fait cette comparaison avec l'ascendant de l'apôtre Paul, des Gentils, sur certains chrétiens.

    C'est précisément à propos de la dynamique eschatologique du message de Jésus-Christ que Paul est lumineux. Autrement dit, grâce à Paul, on ne peut voir le christianisme autrement que comme la religion des derniers jours du monde. Cela explique la haine des mondains contre Paul, et leur combat particulièrement acharné contre lui, y compris de la part de soi-disant "chrétiens".

    Paul ne se contente pas comme Augustin d'Hippone de remarquer que l'avènement de Jésus-Christ rend la loi de Moïse caduque, "car l'avènement de Jésus-Christ n'aurait pas de sens autrement", Paul explique quel progrès vers la Vérité représente le message délivré par le prophète Jésus.

    Il explique quelle est la signification de la guerre sainte conduite par Jésus-Christ contre le monde, et que celui-ci n'aura de cesse jusqu'à la fin des temps d'étouffer le message évangélique par tous les moyens dont ce gros animal dispose (à commencer par la propagande, que l'on peut qualifier de "voix du monde").

    Parce que Paul ne lâche pas l'épée de la Parole divine, son ascendant demeure tandis que beaucoup de prophètes chrétiens ou se disant tels au cours des siècles ont vu leur influence diminuer ou s'effacer.

  • Le Football ou la Religion

    Le socialisme est la religion à l'état pur. J'entends par là la religion sans frein, dont on ne peut pas dire qu'elle est "au service de l'homme", car elle conduit rapidement comme les drogues dures, après quelques instants de plaisir, à la mort ou la "solution finale".

    Le football peut être qualifié de "religion socialiste", dans la mesure où un quelconque Dieu n'est pas mis en avant, mais l'Homme ou l'Humanité, notions plus incertaines encore que Dieu. Il est très difficile de postuler ou de démontrer rationnellement l'unité du genre humain, perclus de divisions, aussi l'effort des religions socialistes (nazie, communiste, démocrate-chrétienne...) consiste tout spécialement à donner l'illusion de cette unité, à travers de grands rassemblements hystériques, qui consolident la foi socialiste aux yeux de ses divers sectateurs.

    Il est intéressant d'observer le fanatisme autour du football ; en effet, en même temps que le football fait l'objet d'un consensus au sein des élites politiques et religieuses occidentales, il constitue l'un des démentis les plus palpables à l'idéal démocratique mis en avant par ces mêmes élites. Qui peut sérieusement adhérer à l'idéal démocratique dès lors qu'il voit dans le football et les mises en scènes qui l'accompagnent un phénomène typiquement démocratique ?

    Tout est artificiel dans le football ; c'est ce qui le rend ubuesque, comme toutes les religions artificielles. Le plus grand danger tient dans ce discours éthique complètement truqué, où les "valeurs démocratiques" servent à masquer la concurrence sans frein entre les joueurs et les équipes, c'est-à-dire la vraie règle du jeu tacite, qui à termes condamne même le simple respect d'autrui.

    - Pourquoi le football, m'a-t-on récemment questionné ? Pourquoi le football fascine-t-il plus qu'une autre pratique ?

    D'abord il faut dire que cette fascination reflète l'aspiration de l'homme au néant, c'est-à-dire pour le traduire en termes chrétiens, l'aspiration de l'homme à céder au péché ; allez vérifier en Allemagne ou au Brésil, "terres de football", si la Mort n'a pas le statut de divinité consolatrice.

    Je répondrais que, dans le football, la part du hasard est plus grande que dans d'autres disciplines. D'abord il y a plus de hasard dans les sports collectifs qu'il n'y en a dans les sports individuels prônés autrefois par les Grecs ; de plus les règles propres au football contribuent à l'arbitraire ; il y a au football comme en amour beaucoup d'incertitude.

    D'une certaine façon, la corruption et la tricherie qui règnent dans le football ont tendance à diminuer l'aléa qui serait peut-être plus grand encore sans ces biais.

    Le hasard, synonyme d'ignorance du point de vue scientifique authentique, est un élément distinctif d'une culture de mort, correspondant au nombre de la bête 666, "qui est un nombre d'homme", c'est-à-dire un calcul humain (quand l'homme est calculateur, c'est toujours à partir de l'heure de sa mort qu'il calcule).

     

  • Guerre des Sexes

    La place que la sécurité tient dans l'idéal féminin du bonheur, tandis que l'homme au contraire ne peut s'épanouir sans courir des risques, cela suffit à expliquer pourquoi la concorde entre les sexes est impossible.

    Les Anciens rapprochaient la femme de la figure de la Mort, car la mort incarne la sécurité et le confort absolus.

    Le nouveau testament est hostile au mariage a priori dans la mesure où il est une source de complication, et donc d'égarement, à l'instar de toutes les ambitions sociales ; on voit le Messie répondre avec agacement à toutes les questions sociales qui lui sont posées, dont une à propos du mariage, Lui qui est venu pour parler de l'Esprit de Dieu et non de choses terre-à-terre.

    Comment comprendre la doctrine de l'apôtre Paul en matière de mariage ? D'abord il faut la comprendre comme une concession à l'esprit du temps. Le célibat du Messie est le modèle spirituel proposé au chrétien. Paul se retrouve ici, face aux premiers chrétiens, dans la position de Moïse qui fut contraint de concevoir des règles matrimoniales, comme explique le Messie, parce que les Juifs avaient "la nuque raide" (c'est-à-dire qu'ils n'entendaient rien au message des prophètes).

    On note que les moeurs de la bourgeoisie moderne ont rendu la doctrine de Paul pratiquement inapplicable puisque l'apôtre accorde au mari le pouvoir de commander sa femme, ce qui contredit la législation civile en vigueur dans la plupart des pays occidentaux.

    Il faut encore noter que les chrétiens qui ont choisi de vivre en communauté à l'écart du monde et de demeurer chastes n'obtiennent pas toujours les fruits spirituels qu'ils devraient ; nombreux sont en effet les moines qui ont publié des propos mondains dénués de profondeur spirituelle. Cela s'explique encore sans doute par la faiblesse de l'homme et son enracinement dans la chair ; celui-là même qui se fait eunuque n'acquiert pas en un seul jour la force de qui sait résister à la chair.

    C'est un grave contresens d'interpréter la chasteté de Jésus-Christ comme un sacrifice, ou même comme une méthode. Le Messie n'éprouve pas un besoin charnel qui trahit la faiblesse humaine. Les athées le savent bien, qui pour démontrer que Jésus-Christ était un homme comme tout le monde lui prêtent des relations sentimentales ou sexuelles.

  • Le Christ anarchiste

    Nul ne détrônera Jésus-Christ de sa place d'Ennemi public n°1, qui le fit condamner à mort par la foule juive de préférence au "droit commun" Barrabas.

    Les Barrabas d'aujourd'hui le savent sans doute, c'est-à-dire ceux que la cruauté ou la violence de leurs crimes fait passer pour les ennemis du genre humain. Ils savent que le genre humain, en réalité, ne peut pas se passer d'eux, comme il ne peut pas se passer de la mort ni de la peur ; c'est ce qui explique qu'au jour de leur procès, certains assassins affichent une grande sérénité et sont loin d'être rongés par la culpabilité - ils savent qu'ils contribuent à la justice.

    D'ailleurs je n'ai lu nulle part que Napoléon mourut étouffé dans les remords.

  • De Judas à Nietzsche

    La comparaison de ces deux traîtres (au message évangélique), que près de deux mille ans séparent, est un paragraphe qui s'insère dans mon étude sur le satanisme dans l'Eglise. Elle est en effet une des preuves les plus saisissantes de l'activité de Satan et de l'actualité du Jugement divin.

    Ici ou là on peut entendre parler depuis quelques années de "réhabiliter Judas" ; cette initiative sonne étrangement de la part de ceux qui se situent hors de la foi chrétienne ; de la part de soi-disant disciples de Jésus-Christ, la proposition est plus qu'étrange - elle confirme l'avertissement du Messie et de l'apôtre Paul au sujet de l'avènement de l'antichristianisme dans le monde.

    La remarque selon laquelle le propos de Nietzsche n'est pas si différent des propos tenus par certains philosophes des Lumières n'est pas fausse ; cependant le satanisme affiché par Nietzsche fièrement est original, de même que son projet d'éradication du judaïsme et du christianisme de la surface de la terre, exposé dans "L'Antéchrist", son ouvrage majeur (1895).

    C'est d'abord pour cela que la comparaison de Nietzsche avec Judas est possible : parce qu'ils ont tous les deux tenté de supprimer Jésus-Christ ; le premier physiquement, avec la complicité des autorités religieuses juives ; le second pour sa part souhaitant éradiquer le christianisme (la correspondance privée de Nietzsche indique même qu'il compte sur la haine des Juifs à l'égard du Messie pour l'aider à accomplir cette tâche). Dans les deux cas il s'agit d'une attaque virulente et frontale, à laquelle les Evangiles nous dissuadent d'accorder trop d'importance. En effet, l'antichristianisme le plus redoutable ne s'attaque pas à Dieu en personne, ni à son messager, mais au message qu'il tente de subvertir, ce que ni Judas ni Nietzsche n'ont tenté de faire.

    - Judas et Nietzsche ont en commun d'avoir adhéré au christianisme et d'avoir compris son message ; il n'est pas impossible (l'évangile de Judas Iscariote comporte des éléments dans ce sens), que celui-ci fût le premier parmi les douze à avoir compris un message que l'humanité, deux mille ans après la résurrection de Jésus-Christ, s'efforce encore par tous les moyens d'étouffer.

    Quant à Nietzsche, il fut élevé par sa famille dans la religion chrétienne luthérienne, et son oeuvre témoigne d'une bonne connaissance des Evangiles (ce qui était aussi le cas de la plupart des philosophes des Lumières).

    Le mobile de Judas est moins net que celui de Nietzsche. L'abjuration de Nietzsche est au nom du bonheur ; elle est doublée d'une accusation lancée aux saintes écritures et à la Parole que les chrétiens considèrent divine, d'avoir fait et de faire le malheur du monde à travers les siècles.

    Cette dernière accusation est mensongère, et il est douteux que Nietzsche fût de bonne foi sur ce point. Le message évangélique distingue bien la joie divine (des "béatitudes") du bonheur strictement humain, seulement nécessaire et non spirituel ; mais nulle part la souffrance n'est exaltée comme une voie de salut, bien au contraire puisque les oeuvres sont condamnées, et les sacrifices inutiles déclenchèrent la colère de Jésus-Christ dans le Temple des Juifs.

    L'apologie de la science, comme étant une activité supérieure à toutes les autres, empêchera-t-elle le savant de prendre un bon repas et de se soumettre ainsi à la nécessité commune à tous les hommes ? L'argumentation de Nietzsche contre le mépris chrétien du bonheur terrestre ne vaut pas mieux que l'argument qui accuserait la science de troubler le bonheur humain.

    - Un point sépare Nietzsche de Judas ; Nietzsche ne s'est pas suicidé, contrairement à Judas. Nietzsche a été comme rattrapé par la maladie, qu'il avait passé une bonne partie de son existence à combattre, et le moraliste allemand a fini ses jours dans un asile d'aliénés. Est-ce que cela ne donne pas à croire au destin, à son ironie ? (le destin qui représente pour un suppôt de Satan la seule loi éternelle).

    Nietzsche ne s'est pas suicidé, néanmoins il était très isolé. Son combat l'avait coupé de presque tous ses amis, pour la plupart membres d'une bourgeoisie où l'hypocrisie dominait, et qui craignaient d'être compromis par les propos de Nietzsche, plus virulents que subversifs.

    Aujourd'hui encore les disciples autoproclamés de Nietzsche, bien que le contexte soit plus favorable en Europe au satanisme, ne veulent pas s'afficher comme des suppôts de Satan afin de préserver une certaine respectabilité.