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  • Marx pour les Nuls (3)

    Comment un marxiste peut-il reconnaître un libéral à coup sûr ? (Tous ne portent pas une casquette de base-ball ou des ray-ban, il en est même qui se disent trotskystes ou marxistes, voire catholiques.)

    Mon piège préféré : faire lire un roman d'Evelyn Waugh. Si le sujet rit, c'est qu'il n'est pas vraiment "libéral".

     Maintenant, comment reconnaître un PHILOSOPHE libéral ? Parlez d'art et de politique en même temps, tout naturellement. Ce sont des terrains où le philosophe libéral est très mal à l'aise. Déjà, il ne voit même pas le rapport.

     

     

  • Pragmatisme

    Ne dites pas "Rien ne va plus" mais "Tout va bien".

  • Triptyque politique (III)

    Quelle nation couve alors aujourd’hui le progrès et la modernité ? L’Inde, et plus encore la Chine, les pays musulmans, sont largement fantasmés par les bourgeois occidentaux afin de légitimer leurs politiques commerciales. On ne s’indigne de la dictature birmane à la télé que pour mieux trafiquer, dans la réalité, avec la Chine. Le “ressort” des libéraux, il n’est pas besoin d’aller le chercher bien loin. Un énergumène comme Guy Sorman, de retour de Chine, avoue la réalité de la misère matérielle et morale des Chinois, immédiatement avant d’énoncer que le système capitaliste est le meilleur des mondes possibles. De Sorman à Pangloss.

    Reste Poutine et la Russie. Plusieurs facteurs semblent indiquer que les Russes sont les seuls à ne pas avoir perdu la tête. C’est peut-être la seule chose que BHL a vue, c’est comme si son instinct lui avait révélé que la menace la plus sérieuse pour son compte en banque et son système de pensée débile se situe en Russie.
    En effet, Poutine semble s’efforcer de tenir en respect ce qui pourrait constituer en Russie une classe libérale irresponsable telle que celle qui s’est emparée du pouvoir à l’Ouest de l’Europe, une classe avec laquelle les catholiques n’auraient jamais dû collaborer : Bernanos l’a fait et il s’en est très vite repenti. Ça n’a pas servi de leçon à tous ces démocrates-chrétiens : Xavier Darcos, Patrice de Plunkett, Philippe Oswald, Philippe de Villier, Christine Boutin, etc.

    D’autre part, c’est une sorte de dialectique historique que Poutine réalise au plan idéologique. Au lieu de fonder la nouvelle nation russe sur des principes juridiques abstraits, comme les États-Unis, et sur une histoire entièrement fabriquée en conformité avec ces principes, au lieu d’amputer l’histoire comme ont fait les Français, Poutine fait la synthèse entre la monarchie orthodoxe et le communisme soviétique : foi et raison.
    Benoît XVI dit la même chose, mais il parle dans le désert, les occidentaux libéraux ne retiennent que les aspects secondaires de sa pensée, sur la liturgie, la famille, le débat dépassé sur le concile Vatican II, cette querelle désuète de moines désœuvrés.
    Le comble, c’est que la synthèse de Benoît XVI rencontre celle de Poutine, alors même que le pape est “interdit” de circuler en Russie. Ça n’est un paradoxe que pour les libéraux qui n’y entendent rien à la politique, ou pour les démocrates-chrétiens “œcuméniques”. Lorsque le figuier ne porte pas de figues on le coupe pour en faire du petit-bois.

  • Triptyque politique (II)

    Après les Etats-Unis et la France, passons au Royaume-Uni. Nul doute que les Britanniques surpassent en intelligence les Français. Ils n’ont pas élagué l’arbre en commençant par les racines, comme la bourgeoisie française.
    Ils n’ont pas renié Shakespeare comme nous avons renié Molière ou Racine. Mais les Britanniques, dissimulant derrière un double-jeu politique leur mépris pour la “civilisation” yankie, les Britanniques, pris à leur propre jeu machiavélique, ne savent plus très bien eux-mêmes où ils en sont, du côté de Shylok ou du côté d’Henri V.

    L’Allemagne, c’est une affaire entendue, après son écartèlement et sa décapitation, se réveille à peine. Ce raseur de Gunther Grass peut passer en Allemagne pour un penseur. Les Allemands en sont même réduits à importer pour se nourrir la littérature de Beigbeder, Eric-Emmanuel Schmitt ou Houellebecq !
    L’Allemagne, d’ailleurs, a-t-elle jamais vraiment existé ? Tout au plus de 1870 à 1943, et dans la cervelle embrumée de Maurras et des gaullistes.

  • Triptyque politique (I)

    « En Amérique, nous n’avons pas de tradition conservatrice aristocratique, ni de tradition marxiste ou socialiste. Nous sommes un pays fondamentalement libéral. Le spectre politique est plus limité qu’en Europe. »
    Samuel Huntington (“Manière de voir”, oct.-nov. 2007)

    En d’autres termes, l’élite nord-américaine n’a pas une conscience politique très développée, voire pas de conscience politique du tout, tout juste a-t-elle conscience, comme Huntington, de sa médiocrité.
    En effet, il se trouve que le marxisme d’une part, et le "conservatisme aristocratique" d’autre part, promu par des écrivains tels que Waugh, Barbey d’Aurevilly, Baudelaire, principalement, sont les deux pointes de la pensée occidentale. C’est parce qu’ils sont privés du marxisme et de la pensée réactionnaire aristocratique que les Yankis confondent l’invention du Viagra, de l’internet ou de l’I-pod, avec le progrès, la modernité.

    Un des points communs entre le marxisme et le “conservatisme aristocratique”, pour reprendre le terme d’Huntington, c’est la méthode historico-critique. Cette méthode a été abandonnée peu à peu en France depuis la révolution de 1789 sous les régimes bourgeois libéraux qui se sont succédés après que les fanatiques révolutionnaires ont perdu le pouvoir.
    Aujourd’hui la conscience politique, en France, malgré le recul historique dont nous bénéficions, est faible, étranglée par les démocrates-chrétiens, les socialistes, les libéraux de gauche et de droite, tous bâtards de la même idéologie funeste.

    Difficile de trouver en France de véritables réactionnaires, ou même des marxistes cohérents. Les penseurs marxistes français, Althusser, Balibar, etc., mélangent l’ordre des priorités chez Marx ; ainsi l’athéisme de Feuerbach n’est qu’un point de départ pour Marx et pas un point d’arrivée ! Eteindre le mysticisme, hégélien, de la pensée marxiste, est un contresens : ça revient à transformer le marxisme en système, en philosophie. Sans compter les sociologues ineptes comme Baudrillard ou Debord, qui ont pompé sur Marx quelques idées originales mais les ont maquillées avec des gadgets sociologiques roccoco.

    On a presque en France des penseurs marxistes “kantiens” ou "freudiens" : un comble ! La seule qui grimpe sur les épaules de Marx pour voir encore plus loin, c’est Simone Weil, et elle est presque entièrement marginalisée, diffamée dans “Les Temps modernes” de Lanzman par un yanki obtus.
    De Michel Onfray en passant par Luc Ferry jusqu’à Alain de Benoist, les idéologies les plus ringardes prolifèrent en France, qui fut naguère le pays des Lumières.

    Dans le domaine artistique, le terme de scandale n’est pas exagéré. La France qui, jusqu’au XIXe siècle, emportée par son élan, offrait un cadre politique à la production artistique la plus élevée, elle ne songe plus aujourd’hui qu’à singer le mercantilisme yanki. Quand j’entends parler d’art contemporain, je sors ma cravache.

  • Marx pour les Nuls (2)

    Depuis Jean-Jacques Rousseau, Diderot, Voltaire, la pensée libérale n'a fait que décliner, lentement mais sûrement. Pour être exact, elle a fait le chemin de la poésie à la logorrhée. Kant et Nitche sont des étapes décisives, que Schiller et Goethe compensent à peine.

    On va dire : "Mais les idées de Rousseau, celles de Diderot, déjà, sont bêtes !" Certes, mais Diderot, et surtout Rousseau, en sont conscients. Ils ne sont pas aveugles et entêtés. Lorsque l'abbé Galiani démontre à Diderot que les idées économiques libérales sont simplistes, Diderot l'admet sans faire la mule. On subodore que c'est le simplisme même de ces idées qui a séduit Diderot, esprit rêveur - qui retombe aussitôt d'ailleurs dans ses rêveries.

    Mais cette franchise d'un philosophe libéral à admettre son erreur, cette liberté-là est perdue depuis longtemps, il n'y a plus que de féroces crétins, qui, dès qu'ils dénichent un esprit libre, un esprit différent, d'où qu'il vienne, le traquent comme un lapin.

    Bête, Jean-Jacques ? Certainement pas, il choisit ses idées en fonction de leur beauté plastique et pas de leur vérité. Il a l'intelligence de son art. Au demeurant les idéologues libéraux ont pioché chez Rousseau ce qui les arrangeait. Si ce genre d'exercice avait de l'intérêt, on pourrait faire la démonstration que Rousseau n'est pas si loin de Maurras au plan des idées. "La politique d'abord", répète Rousseau.

    Le bon sens, Voltaire en avait sans doute un peu plus, mais il le gardait pour lui. On lui doit quand même Pangloss, qui préfigure le crétin capitaliste moderne, Guy Sorman par exemple, qui nous affirme, au nom du pragmatisme - tant qu'à faire -, que son système inéluctable est le meilleur des mondes possibles.

     Ils s'appelaient "philosophes" mais c'étaient des poètes, épatés par le bon sens anglais, qui leur était étranger. ll y a quelques jours à la télé, BHL était confronté à Daniel Herrero, une sorte de rugbyman poète. Le lyrisme de cet Herrero, qui n'est pourtant pas Chateaubriand, fit pâlir notre philosophe ; chose incroyable, il baissa même les yeux. Cet Herrero l'avait mis à poil. Ni conscience ni candeur.

     

  • Encore un essai ?

    Ça faisait trois ans déjà que je l’avais perdue, du jour au lendemain. Je la croyais loin de Paris, quelque part en Italie, en Allemagne, ailleurs. Et puis je ne sais pas ce qui m’a pris, j’ai tapé son nom dans "Google", puis dans l’annuaire. Elle était là, tout près, de nouveau. Je n’ai pas pu m’en empêcher, quelques minutes plus tard j’ai composé son numéro, comme un con. Je suis tombé sur lui. Toujours là. J’ai rusé, mais je crois qu’il a deviné… une voix de gosse inquiet ; la menace que j’avais fait planer autrefois sur la tête de ce brave type, car je suis sûr que c’est un brave type : un astrophysicien, ça ne peut être qu’un brave type - la menace était de retour. Merde, si ç’avait été un avocat ou un toubib, je n’aurais pas eu autant de scrupules, mais un astrophysicien, c’est désarmant.

    Les sentiments, c’est l’idéologie la plus difficile à vaincre. Je croyais m’en être débarrassé, depuis le temps. Qu’est-ce qui m’a plu, chez cette fille, en dehors de son cul et de ses molets, honnêtement, hein ? Bac+12 en littérature comparée et même pas foutue de connaître Céline, ni Von Salomon, ni Waugh ; ni même de lire Cicéron dans le texte ; et qu’est-ce qu’elle lisait, cette dinde, pour se distraire ? “Bonjour tristesse” ! Qu’est-ce qu’elle buvait, cette nouille ? De la tisane ! Ses idées politiques ? Aucune ! Elle disait qu’elle était de gauche mais elle ne savait pas bien pourquoi, ça faisait partie de son milieu… bon, pas de baratin, c'est déjà ça.
    Est-ce qu’elle baisait bien, au moins ? Mieux qu’une Française, mais c’est pas difficile, les Françaises sont tellement prévisibles, comme programmées.

    Alors quoi ? Peut-être c’est cette fêlure qui m'a touché, comme si elle avait connu la guerre, des temps difficiles, qu’elle savait que tout allait exploser dans la minute suivante.
    Et quand je lui parlais du bon Dieu et de ses saints, elle me regardait un peu comme si j’étais le type qui a le pot de colle qui va consolider la potiche brisée. Et en même temps, il se peut très bien que j’ai imaginé tout ça, vu qu’elle me regardait aussi en souriant, parfois, comme si j’étais zinzin.

    Merde, j’ai honte de ma faiblesse. Aussi loin que je rembobine le fil, ma conscience politique s’est toujours heurtée à mon penchant pour les gonzesses, et vice-versa. Déjà lorsque j’avais dix ans et que la poitrine replète de la petite Laetitia, dix ans aussi mais un châssis de vingt, me faisait l’effet d’un coup de couteau dans le bas-ventre quand je la regardais en coin, tandis que la peau cuivrée de la grande Valérie, deux ans de retard scolaire, soit cinq d’avance, la grande Valérie qui portait des corsages ajourés me faisait palpiter sur mon banc, je luttais, mieux que maintenant, parce que je voyais le commerce avec les gonzesses comme une sorte de truc nihiliste ou bouddhiste, un puits assez immonde dans le fond.
    La femme, c’est le repos du guerrier, d’accord, et pour la plupart elles ne désirent rien d’autre, ça saute auxyeux. Encore faut-il des guerriers.

  • Table rase de la télé (7)

    Altercation sur le plateau de Guillaume Durand entre deux philosophes contemporains, Michel Onfray et Jacques Attali :

    "- Libéral !

    - Irresponsable ! (c'est pareil)"

     Vont-ils s'entretuer ? Hélas non, la réalité de la promotion commerciale de leurs petits ouvrages les rattrape bien vite. Ils se réconcilient au pied de cet autel, à coups de compliments :

    "- J'aime beaucoup votre micro-crédit !

    - Et moi votre université populaire !"

    Xavier Darcos, la seule lueur d'intelligence qui brille au gouvernement, n'a pas de mal à mettre en miettes les petits fétiches de nos deux prophètes de bonheur.

    Mais lorsque le ministre de l'Education faisant l'éloge du pragmatisme et de la raison déclare qu'il fera tout pour s'opposer au pouvoir de l'argent dans l'Education nationale, on ne peut s'empêcher de penser à toutes les promesses que les démagogues de sa famille politique n'ont pas tenues. Et "C'est en vain que Sarkozy prospère..."

    Un symptôme intéressant : les trois interlocuteurs, le ministre en uniforme de ministre et les deux philosophes en uniformes de philosophes s'accordent pour dire que Marx et la révolution sont dépassés. Quand on se réclame de Nitche comme Onfray, il ne faut pas manquer de culot pour dire ça vu que Nitche était déjà ringard dès sa publication ; mais ce que pensent Attali, Onfray et même Darcos de Marx, on s'en beurre le museau, ce qui est intéressant c'est que Marx ait surgi tout d'un coup, comme ça, comme un spectre dans cette conversation entre bourgeois libéraux.

    *

    Sur une autre chaîne, encore un documentaire sur les kamikazes japonais du maréchal Ugaki. Ce documentaire occulte évidemment un fait historique majeur, à savoir que les Etats-Unis n'ont jamais remporté une véritable victoire militaire de leur histoire : avec toute leur armada ils n'ont pu aller au-delà de l'île d'Okinawa. La victoire des Etats-Unis sur le Japon est la victoire d'un terroriste, MacArthur, mieux armé, sur un autre terroriste, Ugaki. Ben Laden réveille de vieux souvenirs.

    Les documentaires sur les kamikazes sont assez nombreux sur les chaînes publiques, entre horreur et fascination. Logique, vu que le samouraï-kamikaze est en quelque sorte l'antithèse du démocrate libéral, de Michel Onfray par exemple.

     

  • Marx pour les Nuls (1)

    Je tombe par hasard sur le site d'Alain Soral sur une phrase de Roland Gaucher, un ex-pote de Le Pen aujourd'hui décédé qui dit à peu près : "Maurras et Karl Marx sont utiles pour qui veut bien comprendre la politique."

    En réalité, lorsqu'on lit Marx on comprend à quel point Maurras et la politique, ça fait deux. Bref, si on est pressé, on n'est pas obligé de lire Maurras, on peut passer à Marx directement.

    Quant à Le Pen lui-même, je ne crois pas à sa conversion au marxisme une seconde. Même s'il a un petit côté Lénine, fondamentalement Le Pen est un anarchiste, un trublion, ce qui explique pourquoi il a été séduit à la fois par les thèses libérales (Blot, Mégret, Le Gallou) et maurrassiennes. Le libéralisme, l'anarchie et le royalisme ne sont que trois facettes d'une même utopie, que chacun choisit en fonction de son tempérament.

    D'ailleurs Le Pen comme son pote Gaucher, je crois, est l'auteur d'une étude sur le mouvement anarchiste, je ne parle pas des guignols qui servent de service d'ordre à l'UNEF dans les manifs aujourd'hui.

  • Revue de presse (XIX)

    Je ne peux pas m'empêcher de jeter régulièrement un oeil dans l'hebdomadaire "Famille Chrétienne". C'est le dernier organe d'expression de la démocratie chrétienne, une idéologie en voie de liquéfaction. La plupart des démocrates-chrétiens sont devenus des démocrates tout court, des démocrates banals, sauf "Famille chrétienne" et de petits bulletins comme "La Nef", l'"Homme nouveau".

    Mais la démocratie chrétienne a joué naguère un rôle historique non négligeable, elle a même eu un homme fort en la personne du général De Gaulle.

     On écrira plus tard le tort que la démocratie chrétienne a causé au catholicisme en le compromettant avec le libéralisme et la démocratie. Il y a bien eu au XIXe des écrivains catholiques réactionnaires de talent pour s'opposer à cette trahison, Louis Veuillot et Léon Bloy en tête, et même un pape, Pie IX, mais en définitive ils ont perdu cette bataille, l'appui de la bourgeoisie libérale a permis aux démocrates-chrétiens de triompher.

    *

    J'étais surtout curieux de voir comment "Famille chrétienne" jugerait le cirque de Cécilia et Nicolas Sarkozy, qui ont transformé la politique française en mauvaise pièce de boulevard, ce bovarysme politique, alors que "Famille chrétienne" s'obstine à promouvoir le cadre familial comme le rempart le plus solide contre à la décadence des moeurs modernes, la famille que le Président de la République et sa deuxième épouse ont ridiculisée.

    La réaction du rédacteur en chef de l'hebdo, Philippe Oswald, la voici : "La rupture d'avec l'esprit de Mai 68 fut un leitmotiv de la campagne électorale de Nicolas Sarkozy. Force est de constater qu'on reste loin du but (...). Car les esprits restent prisonniers de cette révolution libertaire qui érige les désirs et les satisfactions individuelles en norme du bien.

    Quel redressement espérer pour notre société, si chacun, jusqu'au sommet de l'Etat, s'enferme dans la recherche du souci de soi et en fait profession publique ? A cette sincérité-là, on préférerait, à tout prendre, cette bonne vieille hypocrisie qui savait, dans son vice, rendre hommage à la vertu."

    Assez comique, je trouve, cet hommage du démocrate-chrétien à l'ancien régime. En gros Philippe Oswald s'estime trahi par Sarkozy. Cette blague ! C'est plutôt les lecteurs de "Famille chrétienne", s'ils avaient deux sous de catholicisme, qui devraient se sentir trahis par Oswald et son magazine qui a fait campagne en faveur de Sarkozy.

    Et puis il n'y a pas de "révolution libertaire", ni d'"esprit de 68", c'est un mythe complet. Il y a au contraire une continuité du pouvoir et le terme de "manif de consommateurs frustrés" est plus adapté. Cohn-Bendit, un révolutionnaire ? Foutaises !

    Alors, une prise de conscience de la part d'Oswald et des démocrates-chrétiens ? Non, car "Famille chrétienne", sur le fond, est une véritable incitation à regarder la télévision, ne cesse de faire l'apologie du cinéma yanki le plus niais, d'Harry Potter, les plus étronimes sottises ; des prêtres psychologues navrants, Tony Anatrella par exemple, dispensent leurs conseils "zen" à deux balles sous couvert de "modernité"... Bref "Famille chrétienne" dégouline d'existentialisme chrétien. Et Oswald prétend faire de la politique ?? Toute l'hypocrisie démocrate-chrétienne est contenue dans cet édito d'Oswald ("Famille chrétienne", 27 oct.-2 nov.).