La fascination des journalistes pour Sarkozy, celle des journalistes “de gauche” est la plus remarquable, s’explique par le fait que Sarkozy a “inventé” un truc qui les méduse : l’existentialisme d’Etat.
La plèbe a toujours été avide de ragots sur les puissants, au point d’en fabriquer sur le compte de Marie-Antoinette, par exemple. Ce qui est nouveau dans le cas de Sarkozy, qui ferait presque regretter la discrétion de Chirac ou de Mitterrand, l’abstinence de Balladur ou de Jospin, c’est que sa politique consiste à donner à la plèbe ce qu’elle réclame, même si Carla Bruni évoque plus un plat de tagliatelles “light” qu’une de ces orgies plus ou moins fantasmées d’Ancien régime.
Berlusconi en Italie, la référence s'impose plus encore que la référence à Giscard, Berlusconi a choisi le football. Maigre consolation pour un Français que de constater que les grandes capitales italiennes symboles de la Renaissance, sont désormais peuplées de crétins amateurs de football !
Berlusconi possédait cependant un avantage politique sur Sarkozy : celui d’être directement propriétaire des médias qui faisaient sa promotion. Sarkozy, lui, est juste pote avec Lagardère, Bolloré (candidat au rachat de TF1) et cie. On sait ce qu’il en est de l’amitié entre “businessmen”. Le jour où Sarkozy ne remplira plus ses objectifs d'audimat, il pourrait se retrouver plus démuni que la fourmi Berlusconi.
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Petit pastoureau
(Ill. de H.) -
Promixité
Cinquième fois en vingt-quatre heures que ma voisine se fait baiser par son amant et que les boiseries font remonter leurs gémissements et beuglements jusqu’à moi. Comme quoi en plein Paris on peut avoir l’impression d’habiter à la campagne. Qu’est-ce que ça va être au printemps !
À tout prendre dans les esgourdes, j’aime mieux ça que d'entendre les Beatles ou Madonna qu’ils mettent parfois à pleine sauce pour se donner le moral en dehors du coït.
Pour les spécialistes du comportement que ça intéresse, je relève que ces étreintes à répétition sont brèves, deux à trois minutes grand maximum, suivies de longues conversations enjouées (dont la teneur exacte m’échappe), et que la femelle s’est mise à gémir et à beugler à son tour à la quatrième reprise seulement (Si je n’avais pas su que mademoiselle était là, j’aurais pu croire que monsieur se branlait.)
Peut-on dans ce cas aussi parler de gaspillage et d’existentialisme exacerbé ? Ou faut-il se garder, en l’espèce, de faire une moyenne entre les tempéraments, au risque d’accréditer les thèses de Le Pen sur l’inégalité entre les races (Il est basané et ma voisine, elle, est très blanche de peau.)
En tout cas moi je suis présent, contrairement à son amant vigoureux, dans les mauvais moments comme dans les bons, lorsque ma voisine se met à gémir de douleur aussi, et pleure à gorge déployée son dernier “bon coup” envolé vers de nouveaux ciels de lit.
Et c’est reparti pour un sixième coup ! Peut-être une sorte de défi ou un record à battre… L’ennui ne mène-t-il pas aux pires extrémités ? -
À quai
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Demain la révolution ?
On dit parfois d’untel qu’il “s’est dépensé sans compter” pour une cause qui le dépassait. Je crois qu’on peut dire ça de Marx ; son mariage brillant avec Jenny von Westphalen était pour Marx l’assurance d’une carrière à faire pâlir de jalousie un BHL, un Finkielkraut ou un Luc Ferry - plus sérieusement, d’une carrière à la hauteur de celle de Hegel, si Marx n’avait pas refusé le poste qu’on lui proposait à l’Université d’Iéna pour se consacrer librement à la révolution.
Non pas une révolution “matérialiste”, comme certains béotiens le prétendent, mais une révolution spirituelle, bien que Marx fût un bon vivant aimant le vin, avec un côté “rabelaisien”, ça n’empêche ; au contraire, on sait où la spiritualité puritaine qui plaît tant aux bonnes femmes, mène.
Les ravages de la mondialisation donnent aujourd’hui raison à Marx. N’est-il pas significatif que même le champion de l’immobilisme permanent, François Bayrou, se réfère aujourd’hui à Marx dans le Figaro ? Entre parenthèse il n’y a qu’un lecteur de ce canard décadent pour ne pas se rendre compte que Bayrou fait dire à peu près n’importe quoi à Marx, au gré de son ambition électorale ridicule.
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On peut dire également de Mère Térésa de Calcutta, très politiquement incorrecte elle aussi comme Marx, qu’elle s’est dépensée sans compter. Contrairement à ce qu’a pu dire Jean-Paul II, sainte Thérèse de Lisieux n’est pas particulièrement “antijanséniste”. C’est bien plutôt Mère Térésa qui est une sainte “marxiste”, au point qu’elle a pu agir dans le sens des Évangiles pendant de nombreuses années, sans même avoir la foi ! Un tel “matérialisme” est si scandaleux pour les bourgeois que les démocrates-chrétiens ont tenté de l’occulter.
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Maintenant quelle différence y a-t-il entre “se dépenser sans compter” et “se gaspiller” ? Dans ce domaine, non pas abstrait mais humain, Dieu seul est un juge équitable… Il semble cependant que Sarkozy fournisse un bon exemple de gaspillage ; le moins qu’on puisse dire c’est qu’il n’économise pas ses gesticulations et sa salive (On dirait une mise en scène vulgaire de Jérôme Savary), et qu’il ne nous épargne pas au passage. -
Viande froide
La preuve que Gracq n'intéresse que les illettrés ou les machabées m'est fournie par un lecteur du "Monde" - on ne choisit pas toujours ses amis. Celui-ci me fait observer que la nécro. de Gracq est signée Poireau-Delpech, raseur de première classe lui aussi, mais surtout cané depuis belle lurette, avant Gracq par conséquent.
Le titre du papier est un calembour : "Profil Gracq", quelque chose comme ça, vu qu'entre les petits escrocs de province abonnés au "Canard enchaîné", la racaille républicaine qui ne jouit que des déboires des puissants, et les grands bourgeois qui ne jurent que par "Le Monde", la différence s'est estompée.
Pourquoi mon pote persiste-t-il à acheter "Le Monde" ? "Par routine", me répond-il, acquiescant toujours lorsque je lui fais remarquer la médiocrité de tel ou tel papelard, un soi-disant critique d'art, Harry Bellet, qui recopie un dossier de presse sur Schongauer pour trente balles de l'heure, un expert ès religions, Tincq, qui ne connaît même pas la sienne dans le détail. La routine tue.
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Métis
(ill. de H.) -
Créationnisme (13)
On connaît le mot de Chesterton selon lequel le monde actuel serait plein d’idées chrétiennes dévoyées.
Famille chrétienne, dernier magazine démocrate-chrétien en circulation, fournit la preuve presque chaque semaine de l'inaptitude à raisonner de façon authentiquement chrétienne, de l'évanouissement de la raison consécutif à l'évanouissement de la foi.
Dans le dernier numéro de ce magazine, on peut lire une interviou de Jean Jaume, un évolutionniste démocrate-chrétien plus ou moins paléontologue, le genre de bavard qui comme son confrère anglo-saxon Stephen Gould remplit des bouquins et des bouquins de considérations générales, au détriment de la vraie science (celle d’un Réaumur, par exemple).
Pour situer exactement le niveau de la prose de ces pantins, il faut dire que ce ne sont même pas des historiens des sciences sérieux, ni des vulgarisateurs compétents comme Claude Allègre… ni même des auteurs de science-fiction habiles comme Buffon ou Darwin !
“En dehors de toute conception religieuse”, ce Jaume entend démontrer dans son bouquin que Darwin n’est pas le seul théoricien de l’évolution valable. Tu parles d’un "scoop" ! Enterrer Darwin pour ressusciter Teilhard de Chardin, tu parles d’un progrès !
Jean Jaume résume la théorie de Darwin comme un mélange de sélection naturelle et de hasard - un hasard “pondéré”, en quelque sorte. Si la théorie de Darwin est bancale, pourquoi ne pas lui en substituer une encore plus déconnante ? Voilà à peu près la logique des démocrates-crétins.
“En dehors de toute conception religieuse” : on peut être certain que ce préambule naïf, un "leitmotiv" de Gould également, annonce une tonne de préjugés démocratiques assénés avec la bonhomie de Pangloss. En effet, pas plus tard que quelques lignes plus bas, vient la conclusion définitive de Jean Jaume, ô combien prévisible :
« On ne peut plus prétendre, aujourd’hui, avoir une démarche scientifique et être non-évolutionniste. »
Tout est dit dans cette démonstration, ce credo, de l’esprit démocratique et “libéral” : amen !
L'espèce de croyants la plus dangereuse qui soit, c'est bien celle des croyants qui ignorent qu'ils croient, parce que c'est l'espèce la plus bête. La "bêtise" des démocrates fait encore plus peur que la "méchanceté" des nazis.
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J’en profite pour noter au passage le discernement de Marx et ce petit “tour” que lui a réservé l’histoire.
Pour Marx, Malthus et Darwin - qui s’est largement inspiré du précédent -, n’ont qu’une valeur limitée : ils ont le mérite à ses yeux d’ébranler profondément les valeurs de la bourgeoisie. Au plan scientifique en revanche, Marx n'est pas dupe du manque d’originalité, pour ne pas dire plus, de Malthus et de Darwin, de leurs erreurs quasi-volontaires. Il qualifie l’Essai sur le principe de la population (1803) de “pasquinade”.
Mais Marx sous-estimait le cynisme de la bourgeoisie. La classe dominante n’a en effet pas hésité longtemps à propulser Malthus et Darwin, ces deux plagiaires, au rang d’idoles, à leur construire des autels et à excommunier tout ceux qui osent pointer du doigt la faillite de leur idéologie. On n'arrête pas le cours du progrès, mais on peut l'inverser apparemment. -
Puceau
À Sarkozy, à Enthoven père et fils, et à Arno Klarsfeld, il faut ajouter, paraît-il, Laurent Fabius et Patrick Besson. Celui-ci a écrit élégamment quelque part qu'il avait "servi dans le même corps que le président de la République". Ça doit être de Sacha Guitry ou de quelque autre auteur de boulevard apprécié de Besson ; les citations aussi peuvent resservir.
Moi je peux me vanter de n'avoir pas été attrapé par Carla Bruni ! Ou presque, vu qu'à dix-sept ans, j'ai quand même été amoureux d'elle quelques jours, à la suite d'une interviou à la télé. Mais c'est resté platonique, et c'était inévitable : la conversation d'une aristo italienne ne pouvait manquer de produire une forte impression sur le jeune lycéen provincial que j'étais alors.
Aujourd'hui, si j'étais Président de la République, quitte à prendre un modèle, j'en prendrais un plus récent. Ou quitte à prendre une chanteuse, je prendrais plutôt Rihanna. Et si la conversation n'était pas à la hauteur du reste, eh bien tant pis, on ne causerait pas.
Patrick Besson a l'air d'être fier d'être passé avant le président ; aurait-il été aussi fier s'il était passé après ?
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J'espère qu'on ne m'en voudra pas trop de ces propos profanes incongrus quand la ferveur de Noël touche même Jean-Marie Bigard…
Un slogan dans le métro : « REVENDEZ VOS CADEAUX DE NOËL SUR PRICEMINISTER.COM ! » Carla est-elle en train d'inventer le président-Kleenex ? Ah, quand même, Carla, si j'étais plus jeune… -
Cob
(Ill. de H.) -
Le repos
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Réciprocité
D'après un communiqué laconique d'un porte-aprole, Julien Gracq n'avait pas le souci de l'au-delà ; ça tombe bien vu que l'au-delà n'a pas le souci de Julien Gracq non plus.
Difficile de trouver un poète plus ennuyeux ou plus artificiel. Sauf peut-être J.M.G. Le Clézio, qui perpétue le style "profs de lettres modernes" de Gracq. -
L'œil
(Ill. de H.) -
Au crépuscule
Je sais pas si c’est l’appel de Sarkozy à se convertir à la foi catholique, mais la basilique était pleine comme un œuf pour la messe de minuit ! Un peu plus et on refusait du monde à l’entrée…
Le curé parle de la “joie de Noël” ; faut croire que je suis un peu pisse-vinaigre vu que personnellement je ne me sens pas joyeux mais plutôt las ; trop de folklore dans ces agapes. Les païens évolutionnistes n’ont pas su inventer leurs propres cérémonies, leurs propres cantiques, alors ils se rabattent sur ceux de leurs grands-parents, sans grande conviction, ils pointent leur nez à la messe de minuit, histoire de.
Il y a des regards curieux tournés vers les grandes orgues, vers les enfants de chœur en aubes blanches et les volutes d’encens. Ils n’ont jamais vu le Jour du Seigneur à la télé, ou quoi ? En vrai c’est jamais pareil.
Pour me protéger du courant d’air près de la porte, je me suis agglutiné à un groupe d’une trentaine de personnes, parmi lesquelles il y a quelques jeunes couples, qui se tiennent debout enlacés ; ils ont l’air contents d’être là et se pelotent même un peu pour marquer le coup. L’ambiance est bizarre, je me sens comme un étranger dans cette foule. Je suis soulagé de sortir dans le froid et de déambuler seul dans les rues recouvertes de givre, quelques glissades en fredonnant des cantiques : « Vexilla regis… ». Serais-je vraiment en train de devenir misanthrope ? Au début j’avais pourtant un côté boute-en-train… -
Belles ruines
(Ill. de H. d'après H.) -
Nue
(Ill. de H.) -
Pégase
(Ill. de H.) -
Table rase de la télé
Je ne sais plus quel vieux raseur pontifiant, Edgar Morin je crois, un de ces sages comme l'Université en produit en série chaque année, s'inquiétait l'autre jour sur un plateau télé qu'il n'y ait plus aucun dissident aujourd'hui en France. Ce consensus général était pour lui signe de quelque chose.
Encore un qui doit lire "Le Monde", "Le Figaro" et "Libé" le matin entre deux croissants et qui s'imaginent que ces canards publicitaires retranscrivent fidèlement la réalité. T'as qu'à croire, Edgar ! -
Candidat !
Une amie me fait cette remarque impertinente que j’aurais tendance à me prendre pour le pape. Ça vaut toujours mieux que de se prendre pour le président de la République !
Elle réplique que je me prends AUSSI pour le président de la République !
Tant que les femmes vivront plus longtemps que nous, elles auront le dernier mot.
Du reste, je suis théoriquement éligible au trône de Pierre, qui n’est pas réservé à un cardinal ni même un ecclésiastique. La date du prochain scrutin et ses conditions sont entre les mains de Dieu, mais je ne vois pas ce qui pourrait m’empêcher de dévoiler les grandes lignes de mon programme à l’avance, pour ne pas être pris au dépourvu.
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Parmi les mesures d’urgence que je prendrais, il y aurait l’interdiction faite au clergé de prononcer des sermons jansénistes ou existentialistes. Evidemment, parler en paraboles comme Jésus exige un sens de l’épopée et du conte qui n’est pas une vertu très répandue parmi les curés contemporains qui n’étudient pas Cervantès à l’école, hélas.
Mais la littérature chrétienne regorge de passages magnifiques, de Bossuet, de Baudelaire, de Bloy - ou de Péguy, de Claudel, pour prendre des auteurs plus modernes ; on pourrait se contenter d’en lire des morceaux au lieu d’infliger à des assemblées démocrates-chrétiennes, c’est-à-dire déjà à moitié païennes, des dissertations complètes de philo. J’observe que dans ma paroisse, le mauvais penchant à philosopher n’a fait qu’augmenter depuis l’élection de Benoît XVI. Il n’est plus un curé, aussi petite et reculée soit son “secteur”, qui ne se prenne désormais pour saint Thomas d’Aquin.
De façon pratique et vu le paganisme galopant en France, le clergé s’efforçant dans sa grande majorité de contredire les ordres du Vatican, le plus efficace serait de prendre un décret interdisant carrément aux prêtres de prêcher et d’abandonner ce petit jeu aux protestants.
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Deuxième mesure d’urgence, vu que refaire de la politique est essentiel et urgent pour l’Eglise catholique, et qu’on ne peut pas faire de politique sans hommes, j’ordonnerais une conscription générale pour remplir de nouveau les séminaires. Tous les catholiques de sexe masculin de vingt à cinquante ans seraient mobilisés, détournés pour leur plus grand profit et celui de la société de la “vie de couple”. On serait d’ailleurs surpris de constater que les hommes de trente à cinquante ans sacrifient, si ce n’est la sexualité, du moins cette merveilleuse “vie de couple”, sans trop de regrets.
Seuls les pères de familles vraiement nombreuses seraient acquittés, ainsi que ceux qui s’acquitteraient d’une taxe qui financeraient les études et le logement des séminaristes les plus déshérités
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Un dernier point d’actualité. Recevrais-je au Vatican si j’étais élu pape Nicolas Sarkozy et sa bande de potes, Jean-Marie Bigard, Alain Delon ou Bernard Arnault ? Bien sûr, mais à condition qu’ils soient vêtus comme les bourgeois de Calais et non en costumes rayés de maquereaux ripoublicains. Dans ces conditions il n’y a aucune raison d’interdire à Zachée de pénétrer dans la ville sainte. -
Embuscade
(Ill. de H. d'après Delacroix)Socialiste,parti,France,etat,nicolas sarkozy,politique,europe,pouvoir,ministre,ong,communiste,climat,gauche,etats-unis,Italie,chine,maire,japon, municipale,marine le pen,alain soral,marxisme,karl marx,municipale,elections,environnement,segolene royal,guerre,droite,Grande-Bretagne,poutine,russie,francois fillon,jean-marie le pen,bhl,finkielkraut,francois hollande,christine boutin,jacques chirac,region,elu,dominique de villepin,radicaux,Espagne,budget,ecologiste,energie,iran,amadinejah,bernard kouchner,rama yade,modem,francois bayrou,yves daoudal,attac,russie,medvedev,claude allegre,referendum,rechauffement,otan,al qaeda,ben laden,dieudonne,lionel jospin,capitalisme,capital,plus-value,israel,palestine,juif,arabe,obama,hillary clinton,george bush