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  • Conte d'hiver

    Francis Bacon et le premier poulet surgelé

    Dans la première moitié de l'année 1626, Sir Francis Bacon eut, tandis qu'il voyageait en carrosse, une controverse avec son compagnon le Dr Winterbourne. En cause, le scepticisme du Dr Winterbourne au sujet de l'hypothèse de Bacon qui prétendait que la viande fraîche pouvait être conservée si on la réfrigérait. Afin de prouver sa théorie, celui-ci ordonna au cocher d'acheter un poulet sur le champ. Les faits sont ainsi rapportés par John Aubrey dans son livre "Vies brèves" :

    - Ils firent arrêter la voiture et se rendirent à la maison d'une pauvre femme au pied de la colline Highgate ; ils achetèrent une poule, demandèrent à la femme de la vider, puis de bourrer la carcasse de neige, et mon maître l'aida même à ce faire.

    Après que la poule fut partiellement plumée, Bacon la plaça dans un sac, l'enrobant plus de neige encore avant de l'enterrer. Malheureusement, selon Aubrey, Bacon attrapa une sévère bronchite et fut si malade qu'il fut incapable de rentrer chez lui ; on l'emmena "à la maison du comte d'Arundel à Highgate, où on le plaça dans un bon lit, chauffé avec une bassinoire ; mais comme c'était un lit humide qui n'avait pas été défait depuis un an au moins, le refroidissement fut tel qu'en deux ou trois jours il succomba -M. Hobbes me l'a dit, je m'en souviens."

    Mort à cause d'un poulet : fait ou fiction ?

    Il est difficile de dire à quel point les sources d'Aubrey sont fiables. Le principal problème est la période de l'année. Si le récit d'Aubrey est exact, alors Londres devrait avoir connu un temps neigeux en avril 1626. Mais il est établi que ce ne fut pas le cas. Cela ne signifie pas que Bacon ne fit pas une expérience avec un poulet congelé, ni que cette expérience sur la réfrigération ne le rendit pas malade. Il se pourrait que, ou bien les deux événements aient été confondus, ou que la maladie de Bacon ait débuté plus tôt cette année-là, ou mieux encore que Bacon, retourné voir le résultat de son expérience ultérieurement, ait attrapé un refroidissement à cause du temps froid et humide. De fait Bacon lui-même confirme la cause de sa maladie. Dans une lettre écrite à son ami absent, Lord Arundel, il s'excuse pour le dérangement de sa maisonnée et admet qu'il était en train de conduire une expérience sur la réfrigération lorsqu'il tomba malade :

    - Mon bon Seigneur, j'ai failli connaître le sort de Pline l'Ancien, qui perdit la vie en tentant une expérience sur le Vésuve en éruption ; en effet je souhaitais faire une expérience ou deux touchant la conservation et l'induration des corps. L'expérience elle-même fut un succès ; néanmoins, lors du voyage entre Londres et Highgate, je fus pris d'une quinte si violente que j'ignore si c'était un calcul, le fait d'un excès quelconque, ou bien du froid, ou encore un peu des trois.

    Quelle que soit la vérité derrière cette histoire, la mort de Sir Francis Bacon sera toujours reliée à ce poulet congelé :

    "Contre la charcuterie, n'était-il pas assuré ? Quant aux poulets congelés qu'il s'est procurés -Ils furent cause de sa maladie, Et jamais ce Bacon ne s'en est remis." (Pip Wilson)

    Pond Square est-il hanté ?

    Où l'histoire prend un tour étrange, c'est que "Pond Square", lieu-dit où l'expérience de Bacon est censée se dérouler, a la réputation d'être hanté, non par Sir Francis Bacon -comme on aurait pu s'attendre-, mais par le fantôme d'un poulet. De nombreux témoignages visuels ont été enregistrés dans la banlieue verdoyante de Highgate (l'étang a été comblé en 1864) pendant les mois d'hiver, et au moins vingt d'entre eux au cours du XXe siècle, la plupart pendant la 2nde guerre mondiale.

    En décembre 1943, le pilote de l'aéronavale Terence Long traversait l'étang, tard dans la nuit, lorsqu'il entendit un bruit qui faisait penser aux sabots de chevaux tirant un attelage. En se retournant, il fut stupéfait de voir quelque chose qui ressemblait à un volatile à demi plumé, hérissé et criant sauvagement en décrivant des cercles, pour finir par disparaître. Encore sous le choc, il se confia à un pompier de l'aviation et lui fit le récit de cette apparition. Le pompier lui répondit que le volatile était aperçu régulièrement dans les parages ; un type l'avait même pourchassé, espérant l'attraper pour en faire son dîner, jusqu'à ce que l'oiseau fonce dans un mur en briques et disparaisse.

    De nouveau pendant la 2nde guerre mondiale, une Mme J. Greenhill, habitant les environs, assura qu'elle avait vu le fantôme d'un poulet à de nombreuses reprises, le décrivant comme "un grand oiseau blanchâtre".

    Dans les années 60, un automobiliste accidenté, rapporta avoir vu un oiseau à moitié plumé, en piteux état, décrivant des cercles en criant. Comme il se dirigeait vers lui, voyant que l'oiseau était blessé, celui-ci s'envola et disparut soudain dans les airs.

    La dernière observation attestée du fantôme aviaire remonte à 1970. Un couple qui s'embrassait fut brusquement interrompu par un volatile jailli de nulle part. Ils expliquèrent que l'oiseau poussait des cris stridents et courait en rond, puis il disparu peu de temps après.

    Le fantôme du poulet n'a plus été vu récemment. Peut-être le volatile, affligé par sa fin peu orthodoxe, a-t-il fini par accepter son rôle dans l'histoire de la science et par se satisfaire des circonstances de sa mort ?

    (traduction d'une note du blog "Haunted Palace")

  • Hamlet & Ben Laden

    - Why is Bacon-Shakespeare so interesting? Because he is the perfect contradiction to US-theocracy. I mean: more than Ben Laden does.

    - Sex is statistics for Bacon, and statistics is Death. Einstein's mathematics are about his own sexual obsession. No body is concerned by this trick except those who want to run faster to Death.

    - After betraying his own master Francis Bacon, whoreson T. Hobbes wrote this (that does regard everyone who is living in a Theocracy as a monkey in Noah's Ark: 'Hell is truth seen from the back.'

  • Bacon, ce héros

    La logique veut que François Bacon, qui érige le principe de la science universelle contre la science universitaire, soit battu en brèche au long du temps par des thésards venus de tous les horizons ; et primo ceux du "grand siècle".

    Après la thèse sur Bacon la plus inepte, celle de Benoît XVI, qui dépasse les bornes de la mauvaise foi en imputant à cet esprit - trop fort pour l'Angleterre, comme son double W. Shakespeare -, la paternité de la métaphysique technologique actuelle (les téléfilms yankis permettent de constater qu'il s'agit plutôt d'une pataphysique ésotérique), on peut citer le procédé le plus vicieux, celui de Hobbes, figure emblématique de la religion judéo-chrétienne.

    Il faut en effet toute la perfidie de Hobbes pour emprunter à Bacon son exégèse "cléricalement incorrecte" des Evangiles afin de mieux consolider la nef de la théocratie anglaise, quand nul n'a mieux discerné que Bacon les effets dévastateurs de la politique et de la morale sur la théologie et l'art, disons, au-delà d'un certain point dépassant les objets de culte artisanaux et la musique de chambre.

    Or, sans Hobbes, que seraient Leibniz ou Hegel, qui n'ont fait dans le premier cas que consacrer le caractère absolu de l'Etat (absolutisme que Einstein n'a pas eu de mal à "relativiser") ; dans le cas de Hegel mettre en branle le Léviathan ?

    La mauvaise foi de Joseph Ratzinger met en relief la grande fidélité chrétienne de Bacon ; il convient aussi de remarquer cette opposition-là. Car ce que les clercs ont emprunté largement aux paganismes, romain notamment, ce sont leurs principes politiques et moraux, avec au XVIIe siècle une ténacité plus farouche qu'au moyen âge (sur ce point de détail Marx s'est peut-être pendant un laps "égaré"). Tandis que Bacon s'est gardé de prendre ce chemin de traverse, qui aboutit à confondre Jésus avec Ponce-Pilate (auquel certains poètes chrétiens ont rendu un hommage indécent). Bacon a pris aux païens autant que possible le meilleur de leur science naturelle et de leur intelligence artistique, beaucoup moins soumises à la griffe du temps et aux variations des saisons. Bacon s'est tout simplement avisé de ce que la statique païenne est corrélée à l'animisme, et l'animisme au temps, à travers les éléments déchaînés. Si Rome s'est contentée de prolonger Athènes, comme Marx en fait la preuve précise, sans la surmonter, c'est en raison de l'indexation des principes romains sur le temps. A croire que n'excite l'admiration de la Rome antique chez les penseurs judéo-chrétiens, que son habileté au pillage. Inégalés, certes, Cicéron, Lucrèce ou Virgile, par leurs suiveurs.

  • Les Mystères Bacon

    Emilienne Naert, à propos du traité de Hobbes "De la Nature humaine" (1640), tissu de spéculations archaïques, note :

    "Il y a aussi un air de parenté entre l'athéisme et l'anti-christianisme de Hobbes et de d'Holbach."

    De fait il est surprenant de constater à quel point Hobbes, qui fut pourtant son secrétaire, renverse complètement la théologie occitane de François Bacon pour fonder ou refonder le "judéo-christianisme" en plein XVIIe siècle. Hobbes n'a conservé de Bacon que l'argumentation contre l'exégèse romaine de R. Bellarmin (exégèse ô combien délicate du "Tu es Petrus...")

    Ce que ne dit pas cette Emilienne, c'est que cette division en deux branches du "judéo-christianisme", l'une athée, l'autre pas, subsiste encore aujourd'hui. Michel Onfray d'une part, par exemple, et Rémi Brague de l'autre. Contemporain de d'Holbach, Diderot est aussi un bel exemple de janséniste athée, dont la particularité est de prendre toutes les théories libérales pour argent comptant, à l'instar d'un Tocqueville un peu plus tard.

  • Eyes to eyes

    Preuve de la supériorité de l'Angleterre : même chez les auteurs les plus éloignés de mon camp comme Hobbes, je trouve quelque chose à glaner, tandis que Nitche ou Proust, je les hais sans réserve, comme des cadavres au parfum tenace.

    Je ne partage aucune des idées de George-Bernard Shaw, et pourtant, "Ne rien dire qui n'irrite pas.", voilà un leitmotiv littéraire presque "shakespearien" !

    A sa façon d'entretenir chez ses alliés yankis la plus profonde stupidité, on reconnaît la perfidie satanique de l'Angleterre, qui jamais n'a su se montrer à la hauteur de ses prophètes.



  • Ad Mariam Europa !

    Les promoteurs démocrates-chrétiens de cet étrange manège qu'est l'Europe, dont le pacifisme est aussi bien dissimulé que la charité dans un sermon janséniste ou le christianisme dans le "Parti orange" de François Bayrou, ces promoteurs n'ont pas hésité à mettre le Nouveau Testament au service d'un projet pharaonique. On pourrait même faire tout un florilège de paroles d'Evangile que les démocrates-chrétiens ne veulent pas entendre voire, pire, de paroles qu'ils ont converties en devises de singes, à commencer par : "Mon Royaume n'est pas de ce monde."

    "Puis il parut dans le ciel un grand signe : une femme revêtue du soleil, la lune sous ses pieds, et une couronne de douze étoiles sur sa tête. Elle était enceinte, et elle criait, dans le travail et les douleurs de l'enfantement." Ap. XII,12.

    C'est ce passage de saint Jean qui a été détourné par les "parrains" de l'Europe lors de sa mise à flots, et répété depuis comme une antienne, sachant que l'ancrage du christianisme dans la géographie est impossible sans des contorsions théologiques doublées de mensonges historiques. Pour bâtir la thèse d'une Europe "latine", il faut beaucoup plus de mythomanie que d'Histoire.

    C'est ici que s'insère la critique de Voltaire, car la calote dont le catholicisme a été recoiffé malgré toutes les admonestations de Jésus contre l'édification d'un royaume terrestre, cette calote est un couvre-chef de plaideur romain, dont le surplis pourpre recouvre tout le branlement canonique (C'est ici qu'on voit aussi que Nitche, "libertin hypermoraliste", est bel et bien un imbécile comparé à Voltaire.)


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    La femme revêtue du soleil, la lune sous ses pieds, a été indentifiée à Marie, mère de Jésus, et les douze étoiles du drapeau européen sur fond d'azur interprétés comme un symbole marial. Jamais aucun théologien sérieux n"a soutenu une telle blague, que la suite du texte interdit (où un séjour prolongé dans le désert de cette femme est peint, femme qui donne ensuite naissance à plusieurs enfants) : premier mensonge qui en entraîne un deuxième plus grave, puisque cette distorsion jette un voile sur la Révélation. En effet la femme revêtue du soleil, symbole comme l'or de la Foi, c'est l'Eglise de Jésus. La substitution relève bien du sabotage historique. Le subterfuge de la part des "parrains" vient peut-être de ce qu'ils craignaient de heurter avec leur propagande des nations protestantes comme l'Allemagne ou les Pays-Bas, l'Angleterre ? La dévotion mariale des luthériens a peut-être été jugée une astuce plus flatteuse ?

    (Dans certaines Eglises protestantes yankies, on déduit que la femme de l'Apocalypse est "Israël". La logique de l'Ecriture est à peine moins altérée que d'en faire Marie ; il s'agit encore là d'une dérive du "judéo-christianisme", c'est-à-dire de la doctrine qui consiste à peu près à additionner l'Ancien Testament et le Nouveau et non à les confronter véritablement, comme le Sermon sur la Montagne y invite, confrontation d'où naît la bonne intelligence du Paraclet. Comme le judéo-christianisme "romain", son cousin yanki a pour effet de substituer Moïse à saint Paul et de déboucher sur une autre forme de Léviathan, un sionisme tout aussi géographique et non moins absurde. Dès la Genèse d'ailleurs, à la suite du combat de Jacob avec l'ange de la fin du temps, Israël devient "la maison de Jacob" dont certaines tribus regagnent le sein d'Abraham (Gen. XLIX, 1-27).


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    La résurgence d'un parti catholique ou chrétien est plus que jamais illusoire en Europe, un fantasme laïc entretenu avec soin, mais la formule diabolique de Hobbes, qui contient les ferments des constitutions agnostiques ultérieures, elle, persiste.

    Les démocrates-chrétiens européens prêtent donc à leur Eglise la virginité de Marie, comme s'ils se disaient à propos de cette Eglise : "Pourvu qu'elle ne soit pas une putain !"

  • Mythomanie laïque

    Le Moyen âge est le théâtre, comme tous les âges moyens tournés vers la "reconquête", d'un débat sur l'âme. Pas d'affrontements sur l'âme, pas de Renaissance. Le purgatoire, inventé au moyen âge par le clergé catholique, n'est autre que "le lieu de résidence des âmes".

    C'est sûrement parce que ni Luther ni Hobbes ne peuvent renier l'âme qu'ils préfèrent souligner l'absence de fondement biblique aux colonnes du purgatoire. D'ailleurs si Hobbes sape le purgatoire, ce n'est que pour mieux animer son Léviathan. Une théorie du purgatoire raffinée implique de le concevoir en mouvement, comme l'arche de Hegel, qui met le Léviathan "à flots", comme pour parer au Déluge. 

    Le débat sur l'âme, qu'on l'estime mortelle ou pas, est inséparable d'une théorie de l'intelligence. Les travaux des neuropsychiatres actuellement sur le cerveau gauche (sic) et le cerveau droit (resic) ressuscitent les théories de l'âme double ou triple, aussi multiples que les mondes dans le cinéma.

    En marge de la théorie de l'âme, il apparaît clairement que la thèse de l'inconscient accorde à la stupidité une autonomie inédite. L'intellect renferme la bêtise, comme l'harmonie contient le chaos et le signe négatif se déduit du signe positif, automatiquement.

    Le destin des orgueilleux est de n'être même pas "moyens" -d'être accueillis dans la carrière du Purgatoire par Satan en personne.