Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

saint jean

  • Des Miracles

    Au sujet des miracles, la question n'est pas de savoir si l'on y croit ou pas ; l'opposition des esprits "cartésiens" à ceux qui ne le sont pas n'a pas plus d'intérêt.

    En effet, la foi dans le hasard est très répandue de nos jours, et le hasard est une forme de miracle. Le miracle s'étale d'ailleurs quotidiennement et en permanence sous nos yeux. Pour les personnes prudentes, dont je suis, la survie des personnes imprudentes est un miracle qui ne lasse pas de me surprendre. Parfois j'en sursaute, même : - Certainement ce con-là doit avoir un ange gardien à son service ! me dis-je en voyant toujours vivant, malgré le temps qui passe, un qui a le don de se jeter dans tous les pièges mortels de la vie.

    On pourrait multiplier les exemples ; je suis sûr qu'à l'inverse, l'existence des personnes prudentes a quelque chose de miraculeux pour les têtes brûlées.

    L'économie capitaliste fonctionne à partir d'impulsions irrationnelles ; on peut donc dire que son fonctionnement relève du miracle.

    D'une certaine façon, le miracle est banal et ce sont les choses qui n'arrivent pas par miracle qui sont rares.

    La signification du mot "miracle" a changé depuis que l'Eglise catholique s'en est emparé pour le besoin de sa propagande. On le voit actuellement, où l'Eglise romaine multiplie les décrets de canonisation, piétinant allègrement au passage la doctrine de saint Paul sur les oeuvres et le salut.

    En présence d'un miracle, la vraie question est de savoir si c'est Dieu qui opère, Satan, ou bien un démon quelconque ? Comme la question est ardue, les théologiens s'y risquent rarement, même si beaucoup indiquent la réticence de Jésus-Christ à accomplir des miracles.

    L'évangile de Jean, dans sa partie la plus prophétique, évoque les grands miracles accomplis par "la bête de la terre" (dont le nombre est 666) à la fin des temps afin de détourner l'homme de Dieu ("Elle [la bête] opérait de grands prodiges, jusqu'à faire descendre le feu du ciel sur la terre, à la vue des hommes, et elle séduisait les habitants de la terre par les prodiges qu'il lui était donné d'opérer (...)" Ap. XIII, 14-).

    Comme la culture est le principal argument contre Dieu (notamment au sein d'Eglises soi-disant chrétiennes), et que la culture contemporaine est essentiellement "technocratique", on peut déduire que les grands miracles accomplis par l'Antéchrist sont les grandes découvertes techniques que l'homme s'attribue, et qui ont bouleversé son mode de vie au cours des dernières décades, tantôt lui apportant plus de confort et de sécurité, tantôt se traduisant par des fléaux dévastateurs pour l'humanité. Ces fléaux font apparaître que l'homme n'a qu'une maîtrise relative de ce qu'il présente comme son oeuvre.

    J'ai remarqué depuis longtemps que les grandes trouvailles technologiques impressionnent beaucoup plus les esprits dévots et superstitieux que les esprits sérieux. Ces derniers font un effort pour que les super-pouvoirs (à double tranchant) de la technologie empiètent le moins possible sur leur existence.

  • Grande Tribulation

    Eh voilà, le 11/11/2011 a passé sans qu'aucun signe apocalyptique ou manifestation céleste extraordinaire ne se produise, du moins en apparence. Il reste que l'Europe n'est pas encore sauve. Les motifs des grands léviathans de s'entre-déchirer n'ont aucune raison de disparaître, ni l'hypocrisie de la "paix mondiale" d'apparaître au grand jour.

    L'idéologie européenne, en tant que kabbale chrétienne ou démocratique, a tout lieu de continuer de susciter le mépris et une grande méfiance de la part des chrétiens authentiques, c'est-à-dire attachés à l'esprit de Jésus-Christ, contenu dans ses paroles de vie éternelle, qu'aucune "doctrine sociale" inique ne peut se permettre d'altérer sans porter des cornes.

    La question n'est pas tant de savoir si le pape Benoît XVI est l'antéchrist ou non, que de comprendre que Satan est le maître de toute doctrine sociale. Nombre de religions païennes sincères, collectives comme la romaine, ou personnelle comme celle de Nitche, sont des démonologies, qui sous une forme naturelle ou une autre, rendent un culte à Satan. Il n'y a pas de "complot illuminati", liant le Vatican aux puissances capitalistes, au sens mafieux du terme, mais une chair ou une âme humaine orientée vers le complot, selon la Genèse et les écritures saintes. La nécessité de l'organisation de foules gigantesques est le principal facteur d'ennoblissement de l'impulsion bestiale personnelle à travers la morale et la politique. La rupture avec dieu n'a lieu dans l'ère chrétienne moderne, qu'en raison de doctrines sociales qui paraissent plus sûres que les divinités patrimoniales antiques.

    L'argument massue de l'athée moderne contre les religions, à savoir qu'elles ne sont que des garde-fou, se retourne aisément contre les doctrines sociales ou la monnaie. Le pari imbécile de Pascal - égyptien, non pas chrétien - est celui-là même que font les "traders" chaque matin ; et leur fièvre est religieuse, car ils manipulent les saintes espèces. Vidée de toute signification universelle, la culture moderne, plus baroque qu'athée, jouant le rôle de ciment social, a une portée exclusivement thérapeutique, y compris lorsqu'elle se complaît dans des thèmes macabres ou merdiques.

    +

    Les chrétiens doivent continuer de se montrer vigilants vis-à-vis des signes qui, dans le ciel, annonceront la tribulation des chrétiens, figurant dans l'apocalypse de saint Jean. La tribulation des chrétiens comparable à la mer de sang qui sépara les Hébreux de leurs poursuivants égyptiens, décrite dans l'apocalypse comme un étang de feu.

  • L'Amour de Shakespeare

    S’agissant de Shakespeare, il faut se garder de l’indécrottable niaiserie sentimentale qui est le trait dominant de la bourgeoisie et de sa science scolastique depuis le XIXe siècle. Les sentiments conduisent au merdoiement ultime ; et le tragédien le sachant maintient sa dialectique à distance de la police des moeurs. La prude salope Ophélie peut aller se faire voir au couvent, comme une bonne "fille à papa". Romance est bonne pour le physiologiste ; mieux vaut dire carrément pour le gastronome et sa méditation digestive, le chrétien gastéropode.

    Aussi est-il parfaitement vain de reprocher à Shakespeare son "manque de psychologie" comme tel ou tel poète nationaliste/thésard appointé s'est permis. Les thésards, dans Shakespeare, sont Rosencrantz et Guildenstern, et on sait ce qu'il advient d'eux enfin.

    Le poème "Phénix et Colombe", partie du "Martyre d'amour" ("Loues Martyr" - 1601) dont la traduction méritoire de François-Victor Hugo ne souligne pas assez l'aristotélisme ou l'"ontologie" shakespearienne appliquée à l'apocalypse, se compose de trois parties. Je choisis d'en présenter d'abord la dernière (Oraison, "Thrène"), dont l'arrière-plan théologique est le plus aisé à traduire. Avant de revenir au début du cantique et à sa partie centrale la plus ardue à expliquer, compte tenu du cancer baroque en phase terminale où nous sommes, la conversion définitive de l'Eglise romaine à des "valeurs actuelles" parfaitement sinistres.

    Le rôle d'assassin dévolu au temps dans l'oeuvre de Shakespeare permet à lui seul de reconnaître une pensée matérialiste chrétienne ; ça empêche de faire de Shakespeare un auteur baroque et de le mêler au culte bourgeois de la musique, des horloges, de la balistique et des miroirs, sans compter le concile "tridentin". Le franc-maçon Joseph de Maistre a vu juste en marquant Shakespeare comme un ennemi de son christianisme ottoman ; grâce soit rendue à de Maistre pour une sincérité dont ses héritiers, adeptes d'une théocratie chrétienne en apparence plus molle, parfaitement narcissique mais non moins meurtrière, sont incapables aujourd'hui. L'avantage des cercles délimités par le compas de de Maistre, c'est qu'ils sont nets.

    Shakespeare peint dans "Troïlus et Cresside" Ajax en héros diabolique ; du crâne fendu d'Ajax jaillirait de la musique. Nul hasard chez Shakespeare.

    III. ORAISON ("Thrène")

    "Beauté, Vérité et Excellence, la Grâce en toute simplicité, dans ces scories sont incluses :

    La mort désormais est là où niche le phénix ; tandis que la poitrine de la loyale colombe repose bel et bien dans l'Eternité.

    Sans laisser de postérité : non pas à cause de leur infirmité, mais du mariage dans la chasteté.

    La Vérité peut paraître sans être ; la Beauté triomphe, mais ce n'est pas elle. Vérité et Beauté peuvent être enterrés.

    A cette urne laissons se rendre ceux qui sont, ou beaux, ou vrais ; murmurons pour ces oiseaux morts une prière."


    La gloire pour le phénix, le salut éternel pour la colombe du sionisme chrétien. Shakespeare, rompu aux sciences naturelles comme aux Saintes Ecritures reprend le symbole de la colombe, oiseau incarnant l'Esprit chrétien de sagesse charitable, déjà présent dans les écrits prophétiques juif ou grec en tant que tel. Persée vainqueur de la Méduse est ainsi représenté sur certains cratères antiques, escorté d'une colombe. Athéné, plus souvent associée à la chouette et sa vision nocturne, l'est aussi parfois à une colombe ; le pouvoir de retourner la tête de Méduse contre ses ennemis est d'ailleurs offert par Persée à la déesse qui incarne l'esprit de Zeus.

    Shakespeare fait certainement partie des humanistes jusqu'à Voltaire inclus qui pensent que les Grecs, d'une manière ou d'une autre, ont élaboré une religion dont l'imaginaire provient largement de l'Ancien Testament, prophéties apocalyptiques incluses. Le plus sérieux de ces savants humanistes est François Bacon puisqu'il jette les bases historiques de cette thèse, tout en énonçant une des plus anciennes théories de la dérive des continents (C. Darwin s'y serait rallié à la fin de sa vie, ce qui si cela est vrai implique la mort du darwinisme dans l'esprit de Darwin lui-même, car il n'y a pas hormis celle d'Aristote de science naturelle moins radicalement opposée à l'idée de transformisme et de progrès par mutation, la mutation étant pour Bacon, ontologiquement et symboliquement, un fait statique.)

    Le phénix, lui, oiseau du Sud (l'emblème du Mexique, par exemple, et qui signifie "rouge sang", "écarlate") est pris comme un symbole luciférien en raison de son rapport avec le soleil (Apollyon est le nom de l'ange de l'abîme, Abaddon en hébreu) et de son pouvoir mythique de régénération dans le temps. Le culte du soleil et la pratique des sacrifices humains dans l'Antiquité comme dans les religions du Nouveau Monde ont été rapportées aux humanistes de la Renaissance dont l'eschatologie ne peut se passer de cette géographie. Est-il besoin d'insister sur le fait que l'esprit de la Renaissance que Shakespeare exprime est à mille lieues de l'existentialisme nazi, du cartésianisme ou du christianisme antitrinitaire du dernier pape ?

    La régénération dans le temps est bien sûr liée à l'engendrement et à la postérité. Les sonnets ont pu être traduits parfois comme l'incitation par Shakespeare à la procréation de tel ou tel hypothétique amant !!! Alors que la strophe invite à la chasteté, à l'imitation du Christ ou de la vierge Marie ; on peut aussi citer l'Apocalypse de saint Jean, principale source d'inspiration de l'auteur du chant ("Et ils chantaient comme un chant nouveau devant le trône (...) et nul ne pouvait apprendre ce cantique, si ce n'est les cent quarante-quatre mille qui ont été rachetés de la terre. Ce sont ceux qui ne se sont pas souillés avec des femmes, car ils sont vierges. Ce sont eux qui accompagnent l'Agneau partout où il va." Ap. XIV, 3 ; ces cent quarante-quatre mille qui ont leur place au ciel sont précisément appelés "martyrs" dans la vision de l'évangéliste.)

    Le culte du temps, s'il est un des aspects essentiels d'une philosophie germanique nazie que Joseph Ratzinger n'hésite pas à recycler (le sinistre Hans Küng a publiquement invité son confrère à adopter totalement l'anti-histoire de Hegel - Hitler excepté), ce culte est interprété -au-delà de Shakespeare- par la science de la Renaissance comme étant démoniaque et lié au débordement d'âme animiste, facteur de superstitions et de croyance païenne dans la métempsycose.

    L'antimonachisme de Shakespeare, à la suite de Rabelais, indique qu'il impute aux clercs le retour en force de l'animisme. Difficile pour nous qui sommes contemporains du pacte entre la religion républicaine "laïque" et les églises chrétiennes, objets d'un mépris croissant et proportionnel au nombre de "paroissiens" qu'elles comptent, de comprendre que l'Eglise pour les humanistes qui la critiquent est devenue une puissance séculière, et que c'est cet aspect qu'ils combattent le plus vigoureusement ; d'autant plus difficile que la scolastique laïque tente de faire croire que la religion de l'Etat actuelle est héritière de l'humanisme "via" la Révolution française, hypothèse parfaitement chronologique et absurde, renforcée par la muséographie boche de Freud, Nitche, Panofsky ou Malraux, suborneurs de l'art dont l'astuce consiste à assimiler l'art de la Renaissance à l'architecture jusqu'à aboutir au plus pédérastique fétichisme que le Capital se charge de fourguer à l'aide de sa vaseline médiatique et de ses petits caporaux éditorialistes.

    Quant aux "oiseaux morts", le lien dans la sagesse des Anciens entre le vent et la puissance de Typhon, facteur des tremblements de terre selon Aristote, ce lien n'incite pas Shakespeare en dehors de la colombe ou de l'aigle à regarder les oiseaux comme des créatures liées à l'Esprit saint. Une pénétration plus forte de la pensée matérialiste d'Aristote, distingué de Platon (L'université aujourd'hui qualifie de "néo-platonicien" un savant comme François Bacon qui rejette Socrate et Platon en tant que porteurs d'un paganisme presque aussi ésotérique que celui de la secte pythagoricienne !) implique que la Renaissance accorde au symbolisme une valeur scientifique plus grande qu'aux signes mathématiques (dont la svastika est un résumé plus-que-parfait). Comme la poésie charrie des éléments mathématiques, le genre tragique que Shakespeare préfère repose au contraire sur une physique matérialiste. Le tyrannie au cours des siècles est aussi indissociable des mathématiques qu'elle l'est de la musique, langages qui exaltent tous deux la vertu et la puissance, une harmonie factice qui dissimule le chaos et l'entropie spirituelle. Les "trous noirs" cinématiques ne font que refléter le néant de l'âme de ces fonctionnaires du culte de soi-même. On ne calcule des "théories des cordes" que pour mieux aller se pendre...

    Pour la science baroque, l'éternité est remplie du sifflement des astres. Pour la Renaissance au contraire, le requiem n'est pas le fracas des instruments de l'hystérique Mozart, qui feront le régal du bourgeois. Mais revenons au début du cantique :

    I.

    Que l'oiseau du plus sublime cantique, sur le seul arbre d'Arabie, soit le héraut triste et trompette pour les chastes ailes obéissant à son appel.

    Mais toi, strident messager, nuisible annonciateur de Satan, augurant la fin de la fièvre, de cette troupe ne t'approche pas !

    Proscrit soit de cette assemblée tout volatile au plumage tyrannique - hors l'aigle, sa plume royale, qui garde la règle sévère de ces obsèques.

    Que le prêtre en surplis blanc sache de cette musique funèbre être le cygne devin de mort, de peur que le requiem ne perde son droit.

    Quant à toi, corbeau triplement archaïque que fabrique le genre noir, avec le souffle que tu donnes et reprends, retourne plutôt à nos convois funèbres.

     

    C'est le "Cantique des cantiques" de Salomon qui est évoqué d'emblée ("Oui, tu es belle, mon amie ; oui, tu es belle ! Tes yeux sont des yeux de colombe." Cant. I,15) ; ou encore : "Lève-toi, mon amie, ma belle, et viens ! Car voici que l'hiver est fini ; la pluie a cessé, elle a disparu. Les fleurs ont paru sur la terre, le temps des chants est arrivé ; la voix de la tourterelle s'est fait entendre dans nos campagnes ; le figuier pousse ses fruits naissants, la vigne en fleur donne son parfum. Lève-toi mon amie, ma belle, et viens ! Ma colombe, qui te tiens dans la fente du rocher, dans l'abri des parois escarpées." Cant. II,10).

    - L'arbre d'Arabie renvoie, lui, à l'olivier dont la colombe dans la Genèse ramène une branche à Noé après la défaillance du corbeau. L'olivier est fréquemment associé dans l'Ancien Testament au pays de Canaan. On pense là encore bien sûr à Athéné et au fait que l'olivier est lui aussi symbole de l'Esprit (le palmier a été évoqué par certains commentateurs, mais Shakespeare précise le "seul" -sole- arbre d'Arabie et le palmier pousse sous toutes les latitudes).

    - L'intérêt de la Renaissance pour les écrits prophétiques, que ses plus grands peintres ont traduit en peinture, a poussé certains humanistes à rapprocher le dialogue entre le sage Salomon et son épouse aux yeux de colombe, de la femme de l'apocalypse de saint Jean, épouse du Christ. La "mariolâtrie" du XIXe siècle assez largement satanique, et celle qui l'est plus encore de la bourgeoisie gaulliste qui n'hésitent pas à mettre le Nouveau Testament au service de son dessein nationaliste, ont conduit à interpréter nombre d'oeuvres médiévales ou renaissantes comme des représentations de Marie, la servante du Seigneur, là où l'épouse du Christ est représentée (typiquement lorsque celle-ci est revêtue par Jésus son époux d'un vêtement blanc, symbole de la pureté et de la virginité des élus à la veille de la seconde résurrection).

    - L'aigle accompagne non seulement saint Jean, "fils du Tonnerre", mais Zeus, que l'humanisme chrétien incorpore fréquemment comme le Dieu de l'Ancien Testament à sa théologie chrétienne. Les autres oiseaux symboles de tyrannie : coq, paon, etc. sont pris par Shakespeare pour des oiseaux qui, jusque dans leurs couleurs, évoquent le diable (A. Hitchcock s'est-il inspiré de Shakespeare ?).

    - Le corbeau, oiseau vain depuis la Genèse et sa substitution par une colombe, symbolise dans l'imaginaire chrétien la synagogue de Satan et un clergé temporel dont le pouvoir repose sur le monopole d'ensevelissement des morts. Certain spécialiste de la religion romaine a pu écrire aussi que l'aigle romain est en réalité un corbeau, ce qui est plausible compte tenu du goût des Romains pour le carnage, les pompes funèbres et les divertissements macabres. Il est en outre prêté au corbeau comme au phénix la vertu de renaître trois fois dans le temps.

    - Le cygne, dans lequel le christianisme romantique (Villiers de l'Isle-Adam) a pu voir un symbole de la poésie étranglée par la bourgeoisie industrielle, Shakespeare en fait un symbole du prêtre annonciateur de la fin du temps.

    Vient ensuite l'antienne, où Shakespeare développe une théologie que Léon Bloy essaiera en vain de relever au XIXe siècle, malgré l'hostilité du clergé à toute théologie extra-sulpicienne. Le "Pilate XV" de Léon Bloy précède notre "Pilate XVI" et ses conférences face à des parterres de notables plus compromis les uns que les autres dans la prostitution capitaliste baptisée "valeurs actuelles", le christianisme social de Mauriac bâti sur un noeud de vipères. Cette eschatologie se concentre sur l'étrange propension de Lucifer à parodier le Christ. Tous les deux sont dits "porteurs de lumière" dans les saintes écritures et "étoiles du matin". Le coït est dit "amour" bien qu'il soit plutôt appétit ou possession. Il est logique que le prolongement de l'accident du temps ait entraîné Shakespeare à élucider ce mystère qui laisse l'apôtre des Gentils lui-même perplexe et constitue la toile de fond de l'histoire ("C'est pourquoi l'homme quittera son père et sa mère pour s'attacher à sa femme, et de deux ils deviendront une seule chair." Ce mystère est grand ; je veux dire, par rapport au Christ et à l'Eglise." Eph. V,31-32)

    II. ANTIENNE

    "Ainsi aimèrent-ils comme doublon, l'être étant présent mais en un seul. Deux personnes, aucune division. Le nombre ici dans l'amour anéanti.

    Coeurs scindés, mais non encore écartés ; un vide, mais pas d'espace visible entre la colombe et sa maîtresse. Mais en eux il y avait un étonnement.

    Ainsi l'amour entre eux brillait-il tel que la colombe pouvait voir brûler son droit dans le regard du phénix. Chacun était le moi de l'autre et réciproquement.

    Le principe ravageur était donc que la personne n'était unie ; deux noms pour une seule nature. Mais ni une ni double n'étant appelée.

    La logique elle-même brouillée voyait la division s’accroître de la multiplication par cette double négation commune."

    [Il ne faut pas s’étonner de lire dans Shakespeare des sentences qui paraissent sonner comme une condamnation prophétique du capitalisme en tant que poésie luciférienne ; il n’est pas en cela un homme très différent de Dante Alighieri, déjà lui-même témoin scandalisé trois siècles auparavant de la corruption de l’Eglise et sa collusion avec le pouvoir politique entre les mains des marchands de Florence. On n’est pas loin de l’attitude de Ben Laden vis-à-vis de l’Arabie Saoudite aujourd’hui, de ses chefs religieux et politiques qui compromettent l’islam dans le trafic d’armes avec les nations occidentales impies… à cette différence que Shakespeare comme Dante va en chrétien se tourner logiquement vers les écrits prophétiques ; car comme dit le chancelier François Bacon : « La prophétie est comme l’histoire. » Dans le sens de l'opposition par Shakespeare de la logique matérialiste au rationalisme luciférien, voir aussi les sonnets n°69 et 144.]

    "Le simple fut si bien composé, qu'elle se lamenta : "Comment un couple peut-il simuler la concorde de l'unité ?"

    L’amour a sa raison mais la raison aucune, si elle s'avère être ce qui peut causer la perte.

    L'oraison ci-dessous est dédiée à la Colombe et au Phénix, co-divinités et astres d'amour, formant le choeur de la scène tragique."

    La véritable "théorie de la relativité" que Shakespeare élabore dans ce passage n'est pas surprenante dans la mesure où une telle théorie est déjà présente dans la "Physique" d'Aristote (déjà sous-jacente au poème de l'Alighieri, dont la Béatrice n'est autre que "l'Eglise des bienheureux" elle aussi, et non une vulgaire donzelle dont Dante se serait entiché). Il a fallu tout le culot du philosophe nazi Heidegger et de sa secrétaire très particulière Hannah Arendt pour inclure le matérialisme d'Aristote aux spéculations de la philosophie boche luciférienne, alors même que la "Physique" d'Aristote représente à peu près la négation de la culture italo-boche. Il ne paraît pas inutile de souligner que la trahison du matérialisme d'Aristote est passée par la philologie de traduction en traduction superposées, juxtaposées, comparées, ressuscitant ainsi la gnose médiévale moisie.

    Chaque mot semble pesé dans cette opposition de la foi et de la raison luciférienne à la charité et à la logique véritable de l'Esprit. Dans cette opposition de l'amour vertueux, légal mais fatal, à l'amour-vrai, don de l'Esprit. Cette théologie inspire aussi les "Sonnets". Et renvoie aux réactions divergentes entre Hamlet et Horatio -ange ou démon ?- face au spectre sur le chemin de ronde d'Elseneur, au milieu de la nuit.

    L'étonnement ("wonder"), que l'on retrouve aussi chez Dante, entre la colombe et sa maîtresse, fait allusion à : "(...) Je vis cette femme ivre du sang des saints et du sang des martyrs de Jésus ; et, en la voyant, je fus saisi d'un grand étonnement. (...) Et les habitants de la terre, dont le nom n'est pas écrit dès la fondation du monde dans le livre de la vie, seront étonnés en voyant la bête, parce qu'elle était, qu'elle n'est plus, et qu'elle reparaîtra. Ap. XVII, 6-7-8." L'épouse du Christ est décrite sous des jours très différents dans l'Apocalypse, y compris sous les traits d'une putain (La Gertrude d'"Hamlet" ; Dante dans son "Enfer" : "A vous, bergers, mirait l'Evangéliste, quand la putain qui sied dessus les eaux avec les rois lui parut s'enivrer..."). L'étonnement est pour le pêcheur d'hommes Jean, fils de Zébédée, de voir l'épouse du Christ en si mauvaise posture.

    La "scène tragique" est bien sûr l'histoire, pour Shakespeare comme pour Eschyle ou Homère. Il faut pour déblatérer à propos de la fin de l'Histoire comme le cuistre moderne/antimoderne, n'y être jamais entré.


  • Scholies d'Origène

    Le mépris réservé par le clergé à l'évangile de Jean, le "fils du tonnerre", et notamment à la révélation de Patmos, que les théologiens aussi bien libéraux qu'archaïsants zappent, m'incite à publier mes propres scholies sur l'Apocalypse au plus tôt - vu l'heure tardive.

    Quand l'Apocalypse n'est pas ouvertement discréditée comme étant une obsession de théologien "millénariste" par un clergé complètement absorbé par les valeurs séculières, elle est subvertie par des romans ou des films qui rendent le canevas historique de l'Apocalypse complètement abscon. Maurice Dantec est un exemple de cette subversion, du détournement de la Révélation au profit du Pacte Atlantique assoiffé d'or noir et armé jusqu'aux dents, Pacte auquel l'islam n'est en mesure d'opposer qu'un judéo-christianisme médiéval sans réelle force militaire. Or, non seulement l'Apocalypse n'est pas une lubie millénariste, mais elle est indissociable de toutes les grandes révolutions théologiques au cours de l'histoire, qui ont profondément marqué l'Eglise elle-même, avant que la religion laïque ne prenne le relais. Les passages un peu mystérieux de l'évangile de Jean concernent d'ailleurs les mêmes sujets que les passages demeurés assez mystérieux des épîtres de Paul.

    Mais il y a encore pire que Dantec, et qui explique sans doute la manière stupide qui consiste pour ce dernier à défendre l'Eglise en n'hésitant pas pour ce faire à se travestir en suppôt mélancolique (veste de cuir et lunettes noires), c'est l'exégèse officielle, validée par les autorités ecclésiastiques, de l'Apocalypse, qui revient le plus souvent à la disqualifier, à en faire un texte apocryphe.

    Je prends un seul exemple, l'ouvrage récent du franciscain yanki Stéphane Doyle, o.f.m. ("A catholic perspective on the book of revelation") : celui-ci, en fait de "perspective catholique", fournit une interprétation du texte à laquelle un adepte du soufisme musulman, un bonze tibétain ou un druide breton pourrait souscrire. Certainement pas un catholique, pour deux raisons :

    - Stéphane Boyle insinue que l'évangéliste Jean (le préféré de Jésus), n'est pas le véritable auteur de l'Apocalypse (!), mais qu'il s'agirait plutôt d'un disciple de saint Jean le Baptiste. Sans apporter aucune preuve ! simplement parce que l'Apocalypse dénote d'une bonne connaissance de l'Ancien Testament de la part de son auteur. Argument totalement absurde qui révèle qu'un franciscain accrédité aujourd'hui, ignore non seulement ce que la doctrine franciscaine doit à l'Apocalypse, mais aussi la Pentecôte et les dons de l'Esprit qui ne laissent AUCUN des évangélistes dans l'ignorance de l'Ancien Testament, auquel tous se réfèrent COMME Jésus lui-même. Jésus abolit la loi ancienne du sabbat, mais en toute connaissance de cause et d'effet.

    Argument débile, donc, mais lourd de conséquence, presque aussi stupide que la thèse des pasteurs protestants yankis selon laquelle l'Apocalypse -ici on se retient d'éclater de rire- serait un pamphlet contre saint Paul. Le franciscain yanki S.C. Doyle partage la même fascination que le dominicain français Philippe Verdin pour la théocratie, indubitablement satanique selon saint Jean, et c'est ce qui pousse bien sûr Doyle à un travail de sapeur sous couvert d'élucidation, procédé bien pire que celui d'un gugusse comme Dantec, qu'on n'est pas tenu de prendre au sérieux.

    - Pour interpréter le sens du nombre 666, que la vision incite à interpréter, S.C. Doyle passe par la numérologie ou la "guématrie", c'est-à-dire par une sorte de science kabbalistique qui, elle non plus, ne participe guère d'une perspective catholique ou chrétienne. Il traduit ainsi le "code 666" par "Néron", en se gardant de s'appesantir sur la démonstration. C'est une autre manière, elle aussi sournoise, de discréditer l'Apocalypse en frappant le texte de caducité. Le code 666 est cité en Ap. XIII, non loin de la phase ultime. Si 666 = Néron, l'Apocalypse n'a plus rien ou presque à nous dire, c.q.f.d. Je relève que sur internet, un autre site ouaibe passe par la guématrie, une guématrie qui paraît plus sérieuse que celle de Boyle, pour démontrer que l'antéchrist n'est autre que... Benoît XVI (Ce qui n'est pas sans rappeler les attaques ad hominem de Dante Alighieri contre les papes simoniaques.)

    En outre ce franciscain n'en profite même pas pour dénoncer -ce qui est le minimum dans un ouvrage de ce type- la scandaleuse récupération par le nationalisme européen de la symbolique chrétienne. Doublement scandaleux le procédé des chrétiens libéraux atlantistes dans la mesure où la femme aux douze étoiles N'EST PAS Marie, mère de Jésus, et ne peut pas l'être ("Les Pères et les interprètes catholiques sont presque unanimes à reconnaître dans cette femme un symbole de l'Eglise" dixit le chanoine Crampon, qui n'est pas un hurluberlu comme S. Boyle, lui.)

    Aussi scandaleux car l'Apocalypse contient la condamnation sans appel de la doctrine nationaliste en général, les nations étant animées par le diable, et en particulier celle, européenne, de Maurice Schumann et Jean Monnet, nation peut-être "aryenne", napoléonienne, laïque, démocrate-chrétienne, tout ce qu'on voudra, mais sûrement pas chrétienne.

    En attendant de donner mes propres scholies, et puisque le temps me serre à la gorge comme tout un chacun, je fais la publicité des scholies attribuées à Origène, perspicace contrairement à Boyle, et dont je m'apprête à recopier ici même quelques extraits. Il faut signaler ici que toute exégèse "augustienne" de l'Apocalypse est plus ou moins oblitérée par le fait que saint Augustin est pénétré de principes platoniciens décadents gênants pour comprendre l'association dans l'Apocalypse entre le diable, la "bête de la terre", et la politique des nations, qui confirme s'il était besoin l'interdiction prononcée par le Sauveur lui-même de sacraliser toute institution humaine.

    Les sept étoiles et l'épée acérée (1,16)

    "Dans sa main droite il a sept étoiles et de sa bouche sort une épée acérée, à double tranchant, et son visage, c'est comme le soleil qui brille dans tout son éclat."

    Il est écrit au Psaume 56 : "Les dents des fils des hommes sont des armes et des traits, leur langue un glaive acéré." (Ps 56,5). Non que les paroles soient absolument condamnables ; si elles sont les armes des justes (Ep 6,17), des traits choisis et une épée honorable (Is 49,2), - car tous les fils des hommes combattent, les uns pour Dieu et sa justice, les autres pour le mauvais et le péché -, il ne faut pas non plus en douter pour ce qui est dit ici de celui qui est devenu Fils de l'homme et qui a dans sa bouche une épée tranchante.

    Il a dit lui-même : "Je ne suis pas venu apporter la paix sur la terre, mais le glaive" (Mt 10,34) et "un glaive qui peut pénétrer jusqu'à la division de l'âme et de l'esprit" (He 4,12). Les méchants qui méditent sur les fausses doctrines ont fortement aiguisé leur intelligence comme une épée acérée (Ps 64,4), pour la rendre capable de faire du mal à leurs auditeurs, mais les autres ont aiguisé leur intelligence dans les divines Ecritures, pour leur propre salut et pour le salut de leurs auditeurs : leur langue est devenue une épée acérée pour le salut ; car les méchants blessent comme une épée, mais les sages guérissent par leur langue (Pr 12,18) et blessent d'amour : le Sauveur nous a donc blessés de son amour (Ct 2,5).

  • Ad Mariam Europa !

    Les promoteurs démocrates-chrétiens de cet étrange manège qu'est l'Europe, dont le pacifisme est aussi bien dissimulé que la charité dans un sermon janséniste ou le christianisme dans le "Parti orange" de François Bayrou, ces promoteurs n'ont pas hésité à mettre le Nouveau Testament au service d'un projet pharaonique. On pourrait même faire tout un florilège de paroles d'Evangile que les démocrates-chrétiens ne veulent pas entendre voire, pire, de paroles qu'ils ont converties en devises de singes, à commencer par : "Mon Royaume n'est pas de ce monde."

    "Puis il parut dans le ciel un grand signe : une femme revêtue du soleil, la lune sous ses pieds, et une couronne de douze étoiles sur sa tête. Elle était enceinte, et elle criait, dans le travail et les douleurs de l'enfantement." Ap. XII,12.

    C'est ce passage de saint Jean qui a été détourné par les "parrains" de l'Europe lors de sa mise à flots, et répété depuis comme une antienne, sachant que l'ancrage du christianisme dans la géographie est impossible sans des contorsions théologiques doublées de mensonges historiques. Pour bâtir la thèse d'une Europe "latine", il faut beaucoup plus de mythomanie que d'Histoire.

    C'est ici que s'insère la critique de Voltaire, car la calote dont le catholicisme a été recoiffé malgré toutes les admonestations de Jésus contre l'édification d'un royaume terrestre, cette calote est un couvre-chef de plaideur romain, dont le surplis pourpre recouvre tout le branlement canonique (C'est ici qu'on voit aussi que Nitche, "libertin hypermoraliste", est bel et bien un imbécile comparé à Voltaire.)


    *

     

    La femme revêtue du soleil, la lune sous ses pieds, a été indentifiée à Marie, mère de Jésus, et les douze étoiles du drapeau européen sur fond d'azur interprétés comme un symbole marial. Jamais aucun théologien sérieux n"a soutenu une telle blague, que la suite du texte interdit (où un séjour prolongé dans le désert de cette femme est peint, femme qui donne ensuite naissance à plusieurs enfants) : premier mensonge qui en entraîne un deuxième plus grave, puisque cette distorsion jette un voile sur la Révélation. En effet la femme revêtue du soleil, symbole comme l'or de la Foi, c'est l'Eglise de Jésus. La substitution relève bien du sabotage historique. Le subterfuge de la part des "parrains" vient peut-être de ce qu'ils craignaient de heurter avec leur propagande des nations protestantes comme l'Allemagne ou les Pays-Bas, l'Angleterre ? La dévotion mariale des luthériens a peut-être été jugée une astuce plus flatteuse ?

    (Dans certaines Eglises protestantes yankies, on déduit que la femme de l'Apocalypse est "Israël". La logique de l'Ecriture est à peine moins altérée que d'en faire Marie ; il s'agit encore là d'une dérive du "judéo-christianisme", c'est-à-dire de la doctrine qui consiste à peu près à additionner l'Ancien Testament et le Nouveau et non à les confronter véritablement, comme le Sermon sur la Montagne y invite, confrontation d'où naît la bonne intelligence du Paraclet. Comme le judéo-christianisme "romain", son cousin yanki a pour effet de substituer Moïse à saint Paul et de déboucher sur une autre forme de Léviathan, un sionisme tout aussi géographique et non moins absurde. Dès la Genèse d'ailleurs, à la suite du combat de Jacob avec l'ange de la fin du temps, Israël devient "la maison de Jacob" dont certaines tribus regagnent le sein d'Abraham (Gen. XLIX, 1-27).


    *

     

    La résurgence d'un parti catholique ou chrétien est plus que jamais illusoire en Europe, un fantasme laïc entretenu avec soin, mais la formule diabolique de Hobbes, qui contient les ferments des constitutions agnostiques ultérieures, elle, persiste.

    Les démocrates-chrétiens européens prêtent donc à leur Eglise la virginité de Marie, comme s'ils se disaient à propos de cette Eglise : "Pourvu qu'elle ne soit pas une putain !"

  • Salut et Salauds

    Déclaration du Colonel Le Nen, commandant les forces françaises d'intervention en Afghanistan : "La guerre est un art."

    Quand va-t-on enfin enseigner à Saint-Cyr et Polytechnique le b.a.-ba du marketing militaire ? Ce gugusse galonné en est resté à un discours de caserne pas très adapté à la télévision française qui s'efforce de démontrer que nous sommes des pacifistes armés (docu diffusé sur M6 qui en dit long sur la farouche niaiserie des officiers de l'armée de terre française, farouche niaiserie dont on suppose qu'elle est censée exciter la sympathie des téléspectateurs, et qui s'accompagne parfois hélas d'un fétichisme chrétien scandaleux.)

    "La guerre est un art." : il n'y a pas des stages où on apprend à dire "Outil de défense nationale" plutôt que "Fusil-mitrailleur" ou "Lance-roquette"? Je suggère plutôt, slogan qui permet d'adresser un clin d'oeil complice à la jeunesse : "La guerre est un art... comme les jeux vidéos!", ou, plus poétique : "Quelle connerie la guerre... quand elle faite par des amateurs."

    Le parachutiste chante : "Saint Michel, ange chevalier...", et il est beaucoup plus malin que ce Le Nen car, en réalité, c'est un dragon-parachutiste.

    "Que celui qui a des oreilles entende ! Si quelqu'un mène en captivité, il sera mené en captivité ; si quelqu'un tue par l'épée, il faut qu'il soit tué par l'épée. C'est ici la patience et la foi des saints." (Saint Jean, Ap. XIII, 9)

  • Sperme et Argent

    C'est sûrement d'avoir subi une autre forme de violence que la violence sexuelle proprement dite qui incite ces jeunes et jolies blondes slaves à se prostituer aussi nombreuses pour le compte de cartels occidentaux et de clients vivant dans des pays largement gangrenés par la laideur physique.

    C'est toujours par un argument qui admet la violence par quoi la prostituée se convainc elle-même de se laisser abuser par l'argent ; la violence avant, la violence autour d'elle, et toutes les autres formes de commerce qui s'apparentent à la prostitution. L'argent EST la violence. La prostituée croit que le monde ne peut pas plus se passer de l'argent que de la violence.

     

    *

     

    Je me suis longtemps dit que si j'avais des enfants, il valait mieux que je prie pour ne pas avoir de fille, afin ne pas risquer d'offrir une victime de plus en holocauste aux prêtres de Bel, qui sont partout et pour qui les êtres les plus faibles sont des proies de choix. Avant de me raviser, de connaître Simone Weil et de comprendre qu'il est plus fidèle et véritable de ne pas se laisser marcher sur les pieds par Satan et ses sbires qui, si on décide vraiment de leur faire la guerre, pourront voir l'oeuvre du temps qui est la leur se retourner contre eux avec une extrême violence, et le bruit de leurs têtes sous les talons des anges feront entendre comme un craquement.

     

    *

     

    Les féministes en réclamant des augmentations de salaire qui leur accordent un pouvoir équivalent à ceux des hommes, où on ne combattant pas la prostitution à l'échelle industrielle sous prétexte que beaucoup de femmes profitent de ses retombées, mettent plutôt la violence dans le sexe et le sperme que dans l'argent. C'est à peu près du niveau de réflexion des ligues de vertu puritaines yankies ou boutinistes.

    L'intolérance des catholiques et des communistes vis-à-vis des prostituées vient de l'Apocalypse de Jean, fils du Tonnerre, qui voulut, impatient, le lancer contre Capharnaüm et que Jésus, d'abord, retint.

     

     

  • Précipitation ?

    Outre mon "Journal de Guerre", je me suis attelé à un petit traité sur "les fins dernières". Il ne s'agissait pour moi au début que d'écrire sur les conceptions artistiques comparées de G.W.F. Hegel, docteur du "national-socialisme", et de ses adversaires Marx et Engels, docteurs du "communisme".

    On lie généralement Hegel plutôt à des despotes comme Napoléon ou Bismarck, étant donné qu'il est leur contemporain et parce que l'hypocrisie capitaliste "bobo" est répandue dans l'université, mais il y a dans le nazisme quelque chose qui "colle" encore mieux avec l'aporie de Hegel, l'idée de "roue", de mouvement cyclique du temps. A quoi il faut ajouter le caractère ésotérique, à la limite du grotesque, présent dans le nazisme comme chez Hegel (Il faut rappeler bien sûr qu'avant de reposer sur une quelconque "philosophie", Hitler est un chef d'Etat capitaliste qui a sorti l'Allemagne de la crise par une politique de type "keynésien".)

    Un idéologue germanique, je ne sais plus si c'est Koestler ou Freud, a avoué que Shakespeare lui donnait envie de vomir. C'est une remarque physique très intéressante parce que, de fait, il y a tout à l'inverse dans le national-socialisme de Hegel pour faire vomir Shakespeare.

    Marx et Engels ont donné des pages de critique littéraire d'une lucidité étonnante où, bien que Marx et Engels fussent plutôt francophiles, le primat de l'Angleterre est reconnu ; et l'espèce de suborneur de l'art Chateaubriand dénoncé, entre autres traits remarquables. Mais Marx est décédé avant d'avoir pu donner l'essai qu'il voulait sur Balzac, où la jointure entre le communisme et le catholicisme (Balzac est presque le seul catholique de son temps à n'être pas janséniste/libéral) serait sans doute apparue plus nette. A vrai dire l'itinéraire intellectuel de Marx est proprement incroyable puisque, instruit dans un milieu comparable à celui du pape allemand actuel, subissant les mêmes influences que Joseph Ratzinger, il a su les combattre plus efficacement que celui-ci pour, au sortir de cette jungle philosophique peuplée de monstres tel Feuerbach, regagner la science chrétienne la plus moderne, Duns Scot et Roger Bacon pour le Moyen Age, ou "le dernier des Renaissants" François Bacon, plus mystérieux encore pour l'Université laïque, chargée avant tout de divertir les jeunes français, que Karl Marx.

    Il serait trop long de le détailler ici, mais la question du progrès de l'art dans l'Histoire, au plan national-socialiste comme au point de vue communiste, débouche directement sur la question de la lumière et de ses multiples "représentations" au cours de l'Histoire connue, c'est-à-dire environ depuis les travaux de Pythagore et de sa secte démoniaque - j'entends "démoniaque" ici au sens "neutre", c'est-à-dire au sens d'Homère et non du Nouveau Testament, où les démons sont reconnus et combattus en tant que tels. Dans la théologie catholique, ne pas croire à Satan revient à ne pas croire dans les Evangiles : il va de soi que cela ne s'applique pas à Pythagore ou à Thalès. De Pythagore jusqu'à A. Einstein, même si les sophismes de ce dernier sont beaucoup trop grossiers, par rapport à ses équivalents grecs ou romains, pour qu'on s'y attarde. L'observation par Simone Weil de l'absurdité complète des travaux de Max Planck vaut plus encore pour Einstein et Poincaré, qui ne sont que des "sous-Bergson".

    *

    Aussi ai-je élargi mon étude à une comparaison non seulement des deux moteurs du progrès artistique, mais carrément des deux "eschatologies laïques" de Hegel et Marx ; jusqu'à la comparaison qui s'impose de cette comparaison avec l'apocalypse de saint Jean, objet si ce n'est principal de l'eschatologie chrétienne, du moins une part essentielle.

    Il paraît évident en effet que les trois faits suivants ont la même cause :

    - l'absence de pensée historique proprement "catholique" ;

    - le mépris des théologiens catholiques contemporains pour l'apocalypse, dont l'étude est reléguée en-deçà de basses questions de moeurs, voire de questions purement juridiques comme celles du mariage ou encore la question de la "doctrine sociale" de l'Eglise, thème renfermant plus d'hypocrisie et de lâcheté que les théologies de saint Augustin et saint Bernard de Clairvaux réunies, sans compter les pirouettes de Jean Guitton, toupie pascalienne, tant l'impérialisme occidental a fait dégorger de sueur et de sang les non-esclaves du tiers-monde au cours du dernier siècle ; tant la passivité de l'Eglise face au crime de l'avortement chimique en série choque, jusqu'aux instigateurs de ce crime même parfois (Cf. les 'Mémoires' de l'académicienne Simone Veil) ; si bien qu'on n'est pas étonné que Dante Alighieri croise autant d'ecclésiastiques dans son 'Enfer' ;

    - le frein mis par l'Eglise à l'exégèse "bloyenne" qui consiste non pas à superposer le Nouveau et l'Ancien Testament, erreur qu'Augustin ne commet même pas, mais à les confronter, en quelque sorte de façon "dialectique", pour reprendre le terme grec classique.

    Le mot de Bernanos selon lequel "Hitler a déshonoré l'antisémitisme" n'explique pas tout en l'occurrence, ni même le soucis de certains prélats de plaire aux médiats et de se fondre autant que possible dans le décors des plateaux de télé, le primat des Gaules Barbarin étant sans doute, encore une fois, le plus bel exemple de lopette démocrate-chrétienne qu'il m'ait été donné de voir de ma vie, pourtant riche en rencontres de cette sorte.

    Vu que l'Histoire est sujette à des précipitations, et tous les efforts de Marx et de Hegel tendent d'ailleurs à deviner quel peut bien être le moteur de ces précipitations, vu que "Nous ne connaissons ni le jour ni l'heure", il me paraît opportun de jeter d'ores et déjà ici quelques jalons.

    - Des deux eschatologies laïques en présence, qui n'ont été enrichies substantiellement ni l'une ni l'autre au XXe siècle, sauf l'eschatologie marxiste par les observations de Simone Weil dans le domaine des mathématiques dites "dures", de l'eau de boudin en réalité, celle de G.W.F. Hegel apparaît comme sacrifiant le plus à l'ésotérisme.

    (Tout l'effort des "philosophes marxistes" après Marx, disons sous l'influence du stalinisme pour simplifier, a consisté à réduire Marx à Hegel, à lui faire parcourir tout le chemin qu'il avait parcouru dans le sens inverse, comme Pénélope détricote son ouvrage pour gagner du temps - ou à le réduire à n'importe quoi, comme Derrida. Côté Hegel, ses ramifications ne valent pas mieux, et l'"existentialisme" n'est qu'une longue dissertation de philosophie ennuyeuse, qui ennuie Sartre lui-même au point qu'il préfère "Bibi et Fricotin" ou "Jules Verne", des extrapolations quasi-algébriques justement, dérivées de spéculations de Hegel, elles-mêmes dérivées de la morale épicurienne/stoïcienne, et qu'on retrouve aussi chez saint Augustin ou certains scholastiques ineptes. J'ai cité Derrida comme exemple de délire marxiste ; pour Hegel on peut citer Heidegger, ultime crétin nazi, "ultime" dans le sens où Hitler lui-même n'est pas si con ; Heidegger dont on peut se demander s'il fait la différence entre la philosophie d'Aristote et celle d'Epicure. Quant à Nitche, cas à part, parodiant M. Rubel, l'exégète de Marx dans l'édition de la Pléiade, on peut dire qu'il incarne à peu près ce que Marx serait devenu si Marx avait été une femelle sentimentale comme Nitche et non un humaniste sérieux.)

    - La "phénoménologie de l'esprit" : voilà l'expression de Hegel qui résume le mieux le caractère démoniaque de la pensée de Hegel, où transparaît le mieux que la pensée de Hegel n'est pas une science vivante, mais bel et bien un 'produit', une poésie, un hymne nostalgique, une philosophie morte, tout ce qu'on veut dans le genre médaille d'or aux jeux pythiques.

    Il n'y a pas d'organe neuf chez Hegel, mais un mélange bien rangé d'empirisme, de théologie et de morale archaïques.
    Pour faire le lien avec l'apocalypse, la Bête de la Mer passe précisément par le "phénomène" pour sidérer ses victimes.
    Neptune, les sirènes, Charybde et Scylla... sont autant de démons surgis de la mer en travers du chemin du retour vers Ithaque. La théodicée de Hegel s'achève par la mort d'Ulysse devant les remparts de Troie. Comment Hegel fait-il pour concilier la très grande génitalité et la très grande spiritualité ? Il n'y parvient pas, pas plus que Darwin ou un prêcheur chrétien du mariage de droit divin.

    Comme "phénomène" on peut citer à titre d'exemple l'électro-magnétisme, en raison de sa connotation satanique (appliqué à de la limaille de fer l'aimant dessine un diable), mais aussi parce que ce phénomène joue un rôle non négligeable dans les spéculations débiles d'Isaac Newton, que William Blake ou Robert Fludd avaient bien percé à jour, en plus d'une théologie anglicano-loufoque, au moins aussi loufoque que celle de Kepler. Dieu sait que la science protestante, même si Luther a toujours récusé l'idéologie héliocentrique (Luther est plus catholique que Benoît XVI !), Dieu sait que cette science-là a pu fournir de nombreux modèles à Shakespeare pour les personnages des traîtres Rosencrantz et Guildenstern.

    Au phénomène s'oppose l'épiphanie. Il a manqué à Marx, Engels et Simone Weil de pouvoir atteindre jusqu'à l'astrologie, comme Shakespeare, même si Marx sait que bien des conflits ne peuvent se résoudre qu'au plan astronomique.

    Il n'y a que deux camps, il n'y en a pas trois. Et les tergiversations de Benoît XVI le rendent extrêmement suspect ; ou bien c'est un béotien, ce qui revient exactement au même. "La laïcité est une bonne chose, je crois", a dit le dernier pape ; il ne croit pas, il doute. Son doute est sa foi.

    *

     


    - Question d'art "populaire", le progrès selon Hegel se fait vers la musique. Pour un marxiste, la musique est militaire et mondaine ou tribale. Les sorciers laïcs croient deviner de la musique partout, jusque entre les hautes sphères, qu'ils s'imaginent sifflantes, comme le python, par friction. La "phénoménologie" peut aussi être comprise comme une "fascination par la musique". Dans la théodicée de Hegel, Ulysse ne se bouche pas les oreilles avec de la cire.

     

    *


    "Heureux ceux qui lavent leurs robes, afin d'avoir droit à l'arbre de la vie, et afin d'entrer dans la ville par les portes ! Dehors les chiens, les magiciens, les impudiques, les meurtriers, les idolâtres et quiconque aime le mensonge et s'y adonne !" Ap. XXII, 14-16

    Comparant ensuite avec l'apocalypse de saint Jean, j'observe brièvement :

    - que Satan se manifeste dans la Vie de Jésus de deux façons différentes, il paraît lui-même d'abord, à l'instar de la Bête de la Mer dans l'Apocalypse, avant d'influencer les Pharisiens et Pilate, les prêtres et le gouvernement, et d'agir indirectement, comme la Bête de la Terre.

    L'exégèse officielle actuelle de l'apocalypse, très contestable (notamment l'ouvrage "officiel" du franciscain yanki Stephen Doyle) est marquée par l'augustinisme ; y compris un exégète moins "bénin", pour rester poli, et plus ancien comme Césaire d'Arles.

    J'y reviendrai, mais disons-le brièvement, la source de Hegel est dans Augustin, Bernard de Clairvaux, comme l'a mis en lumière le médiéviste Etienne Gilson. On peut le dire autrement : Hegel et Augustin tirent leur savoir, comme les Romains, des savants grecs les plus désuets.

    Karl Marx de son côté reconnaît que le matérialisme anglais qui est le sien, même si c'est un peu flou dans sa tête, qu'il ne différencie pas comme il faut F. Bacon de D. Hume, découle de la science scolastique de Duns Scot.

    A ceux qui ne comprennent pas comment un philosophe, Marx, à qui on a collé une étiquette d'athée, vocable lui-même soumis à de très nombreuses variations au cours de l'Histoire (ou Blaise Pascal est "athée" selon moi, ou c'est un blasphémateur), peut rejoindre la théologie catholique il faut expliquer trois choses :

    - Le tour "prométhéen" de Marx, sa rébellion contre le pouvoir civil et religieux qu'il assimile à bon droit, puisqu'en France même, Napoléon III, pour des raisons électorales d'abord, jugea bon de recouvrir son régime d'un vernis chrétien, l'a préservé d'une théologie chrétienne complètement "sécularisée".

    - Le sérieux scientifique de Marx et son goût de la vérité lui ont évité de devenir une sorte de fou furieux à la fois rébarbatif et satanique comme Nitche, qui fabrique de toutes pièces l'histoire de la Grèce et celle de Rome, forge cette notion misérable de "civilisation gréco-romaine", au lieu de se concentrer sur l'essentiel comme Marx, à savoir précisément ce qui oppose les Grecs aux Romains.

    - La troisième est ce que j'appelle "le mystère François Bacon", plus mystérieux encore que la décadence de la science grecque après le sommet que représente Aristote. La bonne dialectique de l'Histoire est englobée pour Marx dans le secret de la "chute" des Grecs. Mais le mystère de la "chute" de l'Angleterre, front pensant de l'Europe, après François Bacon alias Shakespeare, est encore plus mystérieux puisque Marx et Engels ne l'ont pas discerné aussi clairement que le problème grec. Et pas plus l'historien plus ou moins marxiste François Furet.

    *


    La difficulté de distinguer le diable du Paraclet comme le souligne la théologie de Léon Bloy, méprisé et qualifié de "millénariste" par des clercs "mondains", faces de carême comme Pascal, la difficulté vient du tour de Satan qui consiste à porter le masque séduisant de "Lucifer".
    Il ne paraît donc pas imprudent d'aiguiser son arme et de se méfier des tentures, voiles d'hypocrisie derrière lesquels s'abritent les pharisiens, quitte à, s'il le faut, porter comme Hamlet l'estocade.

     

  • Signes sataniques du temps

    Un trait caractéristique du théologien laïc, c'est sa haine spéciale de l'apocalypse. Par conséquent de saint Jean et de saint Paul. Des athéologiens aussi célèbres que Nitche, Gilles Deleuze, D.H. Lawrence, etc., s'en sont pris frontalement ou sournoisement à l'apocalypse, le texte même de la révélation ou ses auteurs.

    Les angles d'attaques sont assez variés, qui vont de la diffamation pure et simple, comme lorsque l'incendie de Rome est imputé aux chrétiens plutôt qu'à Néron, voire carrément la chute de l'Empire romain tout entier, jusqu'au sketch de Yann Moix à la télé, accusant saint Paul d'être un usurpateur et chantant les louanges de la gourdasse Edith Stein pour avoir néanmoins son article dans les gazettes démocrates-chrétiennes BCBG.

    Plus intéressante est l'accusation lancée par Gilles Deleuze à saint Jean de n'avoir aucun talent poétique. Cette remarque prouve que la confusion entre l'Ancien Testament et le Nouveau est le fait de la théologie laïque et pas seulement presbytérienne.

    Récemment la chaîne 'Arte' a diffusé dans la même veine une émission où une bande de clampins bardés de diplômes s'évertuait à démontrer que l'Apocalypse de Jean n'était autre qu''un pamphlet dirigé contre saint Paul', ce qui, je l'avoue, m'a fait peu chrétiennement tordre de rire pendant cinq bonnes minutes devant mon poste de télé. Différents théologiens de mes deux, catholiques comme protestants, avaient consenti à tremper dans cette escroquerie, sans doute contre salaire.

    Pire il faut le dire est le travail de sape du clergé démocrate-chrétien qui s'acharne à NE PAS parler de l'apocalypse et continue de bassiner ses ouailles, après les sermons sur la monarchie de droit divin, avec des sermons sur le mariage de droit divin, le coïtus interruptus à l'américaine, les syllogismes de Benoît XVI, la messe en latin... ou pas, etc. Amen.