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peuple

  • Exit la culture

    Entre la culture et le peuple, Marx interpose la critique. Plus largement, aucun détracteur de la propriété et de l'argent ne cautionne la culture, dans la mesure où celle-ci comporte la justification de la propriété et de l'argent.

    Marx a du reste anticipé la métamorphose du culte néo-païen catholique romain en culture républicaine, et fait du motif de se plonger dans la culture moderne un motif semblable à celui de plonger dans l'opium.

    Il ne faut pas chercher plus loin l'extraordinaire gaspillage de ressources humaines pratiqués par les élites républicaines, plaçant ainsi une cloche à fromage étanche sur les gosses de ce pays, sous le couvert d'un cartésianisme si étriqué que Descartes lui-même ne le reconnaîtrait pas.

    L'appétit spirituel des gosses a été coupé à l'aide du néant de l'existentialisme, au point que le satanisme ou l'écologie peuvent passer légitimement pour des axes plus sûrs que la foi dans l'argent.

  • Le bénéfice du doute

    Je souffre chaque fois que j'entends quelqu'un déclamer contre la vérité, surtout quand c'est un homme issu du peuple. Je souffre d'autant plus que c'est un artiste, qui coupe ainsi les ailes de son art, le ramenant ainsi au niveau de la musique.

    Si les mathématiques sont élevées au niveau de la science dans les régimes technocratiques, de même que la musique est élevée au rang de l'art, c'est pour une question de pouvoir : afin de mieux diviser. Ainsi la vérité ne subsiste plus qu'en tant qu'elle est religieuse, c'est-à-dire fondée sur la foi et la raison. Quel capital donnera des fruits, sans le doute et sans la foi ? Les déments qu'on voit s'agiter dans les salles de marché, sont sous l'emprise d'un délire de religieux.  

    La foi de Benoît XVI dans l'avenir trahit que sa théologie est une mystification.

    Si l'on ne doit retenir qu'une seule chose de Marx, c'est celle-ci : la vérité est ce qui dérange le plus les élites, et, bien entendu, cela inclut les soviétiques et leurs poètes avides du sang des peuples. Qu'il y ait des "poètes communistes", des fêtes pitoyables "de l'humanité", cette absurdité signifie que le prolétariat a été maintenu dans l'ignorance et l'esprit de sacrifice, exactement comme les paysans furent par le clergé romain.

    La masse est assimilable au néant pour Marx, comme elle l'est pour tout chétien. Aucune aspiration à la liberté n'est compatible avec le raisonnement quantitatif.

    L'obstacle de la foi religieuse et du doute, n'est pas seulement levé dans le christianisme ; il l'a été bien avant, dès l'Antiquité. Le bénéfice du doute est toujours pour les élites. A cet égard, le jansénisme est la théologie judéo-chrétienne la plus exécrable, dans laquelle on retrouve l'origine de tous les méfaits accomplis par l'Occident moderne. Musique, mathématique, foi et raison, forment le socle d'un culte satanique, dont les symboles sont transparents, et dont le maléfice est accru des oripeaux chrétiens qu'il porte, qui éclabousse l'épouse du Christ du sang versé par la race de fer.

    A la suite de Shakespeare, transperçont donc ces chiens, planqués derrière la tenture de l'éthique.

    Pape romain, geignant sur les maux de la terre et la possession des propriétaires, ne se prive pas pourtant de bénir les puissances démocrates-chrétiennes, qui dans la zizanie ont trouvé le dernier moyen de faire durer le monde.

  • Art et Peuple

    Aucune élite n'a jamais eu besoin de la science ou de l'histoire. Ce que l'élite requiert, c'est la religion, pour faire obstacle l'histoire, qui présente le grave défaut aux yeux de l'élite de faire perdre aux institutions leur caractère sacré. Tout ce qui relève du mysticisme ou de l'abstraction pure, ce que les autorités éthiques baptisent aujourd'hui "culture", sent nécessairement la merde pour l'historien. 

    Le républicanisme peut se résumer à un élitisme: par conséquent, le républicanisme comporte un volet religieux. L'usage de la vieille ruine catholique romaine est pour détourner l'attention du fanatisme religieux républicain actif, camouflé derrière l'argument culturel. Pas plus qu'il n'y a d'historien catholique romain, il n'y a d'historien républicain.

    L'historien authentique se doit donc de révéler la double face de la science moderne. Les mathématiques et la mécanique jouent dans la civilisation occidentale en phase terminale, depuis le XVIIe siècle, un rôle décisif. Or on retrouve dans les mathématiques une dimension religieuse. Pratiquement, si l'humanisme ne s'était pas opposé à la polytechnique, on pourrait dire que l'inconscient collectif occidental n'a pas évolué depuis le moyen âge. Il s'est seulement métamorphosé. Shakespeare nous montre des monarques médiévaux sans prise sur les événements, au sommet de la pyramide mais écrasés par le destin lorsque celui-ci s'inverse ; aujourd'hui ce sont des systèmes politiques entiers qui sont dans la même situation de s'agiter ou de tenter de se réformer en vain. Quand on ne progresse pas sur le chemin de la liberté, on régresse.

    La culture élitiste comporte donc un aspect de dénigrement de la science, ou de subversion encore plus dangereuse à laquelle Rabelais fait allusion. Cette subversion consiste à faire passer l'outil scientifique pour l'objet de la science elle-même. De cette confusion, qui est la marque du totalitarisme, plus encore que des régimes tyranniques antiques, découle le propos marqué par le fanatisme religieux d'un Karl Popper, selon lequel la science doit se préoccuper de chercher, et non de trouver (on comprend qu'une formule aussi débile ait du succès dans l'université).

    On observe le même phénomène dans l'art, dont la barbarie technocratique a provoqué la scission de la science. Pour épouser la culture républicaine, il faut abhorrer la science. Pour fabriquer l'utopie démocratique totalitaire, il faut en effet purger la culture de l'histoire. L'attachement de la pensée française à l'histoire, fait d'ailleurs qu'il n'y a pratiquement aucun penseur français à gober l'utopie démocratique, c'est-à-dire à ne pas faire le constat qu'elle est une démagogie extrêmement dangereuse. Les chefs religieux actuels qui tentent d'astreindre les jeunes générations à ce culte, ont bien de la peine à citer des références sérieuses et à occulter que la mystique de la souveraineté populaire est un emprunt à l'élitisme d'Ancien régime.

    L'art dit "abstrait", c'est-à-dire musical ou mathématique est indissociable de la technique. Il ne traduit pas autre chose que la substitution de l'artiste à l'objet de l'étude scientifique. Et cette substitution traduit l'envahissement de l'art par des considérations religieuses. Un artiste qui ne voit pas que Cervantès est un artiste beaucoup plus important que Picasso ou Dali, ne connaît rien à l'art : c'est probablement un conservateur de musée, investi d'une mission religieuse. 

    A l'opposé, la science véritable comporte une incitation à se méfier de l'élite et de son aspiration religieuse. Une religion truquée, reposant sur un "deus ex machina", c'est-à-dire l'homme lui-même, et, selon l'organisation pyramidale, l'élite.

    Le principal et dernier appui de la culture aujourd'hui, malgré l'imposture assez évidente de ses ministres ou acteurs, est dans le confort intellectuel procuré par l'ingéniérie et la technologie. La culture française est désormais sous tutelle de la Chine. C'est-à-dire qu'un bouleversement politique en Chine pourrait contribuer à la débâcle culturelle occidentale, c'est-à-dire à la crise religieuse à laquelle on assiste. C'est un cas typique de dépendance du maître vis-à-vis de son esclave.

    Il ne faut pas chercher ailleurs que dans l'université la responsabilité de l'abaissement de l'art au niveau de la foire aux fétiches ou du cinéma. Non pas l'imputer aux commerçants, aux collectionneurs, ou encore à des vandales imaginaires. Grosso modo, l'université a inventé un "cartésianisme français", qui ne correspond même pas à Descartes, et qui consiste à démontrer, sans jamais le prouver, que tout ce qui n'est pas fonctionnel n'existe pas, et donc à assigner à l'art ou à la science humaine, les limites de l'intelligence artificielle.

  • Art et Peuple

    Extrait d'une interview de Toni Morrisson (prix Nobel et universitaire afro-américaine, caution morale de Barack Obama). Où l'on peut voir que, comme en France, les intellectuels racontent n'importe quoi aux Etats-Unis.

    "J'ai une vision très différente du rapport entre l'art et la politique que celle de la plupart des gens. Je pense que tout art véritable est politique, et tenter d'en faire quelque chose d'apolitique est en soi un acte politique. Dans ses pièces, Shakespeare parle de gouvernement, de guerre, de pouvoir, et tout cela est politique à mes yeux...

    Comme beaucoup de Yankees, capables de citer une ou deux tirades de Shakespeare par coeur, Toni Morrisson n'a pas lu Shakespeare, c'est-à-dire qu'elle l'a pris pour un auteur ornemental, une sorte de cinéaste. Sans exception, il n'y a pas une pièce où Shakespeare, parlant du pouvoir, de la guerre et du gouvernement, n'en souligne la détermination satanique. Le pouvoir des rois n'a rien de surnaturel, dit Shakespeare à la face des institutions chrétiennes hideuses. Chose étonnante pour un Yankee, il semblerait que Shakespeare a lu le nouveau Testament.

    L'art "apolitique" ne peut avoir d'autre sens que l'art le plus primitif ou éthique, "dionysiaque" comme disent les conservateurs de musée modernes. C'est encore ce qu'on appelle l'esthétique ou la culture de vie.

    Une bien meilleure théorie que celle de Toni Morrisson vient à l'esprit : si l'art étatsunien est entièrement politique ou esthétique, cela signifie qu'il n'y pas d'art chrétien, apocalyptique, aux Etats-Unis. Dans ce cas, pourquoi les Etats-Unis brandissent-ils des symboles chrétiens, au lieu, comme le parti nazi, d'agiter des croix gammées ? Est-ce que les membres des sectes sataniques aux Etats-Unis sont les seules personnes qui ne sont pas hypocrites ? Vu de France, ce cirque ignoble ressemble à une nation maurrassienne, le culte de l'or en plus.

    ... avec la période de l'anticommunisme, on a fait du mot "politique" un mot sale. En réaction à ce qui se passait en URSS, on a décidé aux Etats-Unis que l'art ne devait être qu'esthétique."

    A entendre Toni Morrisson, tout ce que disent les soviétiques est vrai ? Certes, Karl Marx a proposé une autre voie à l'art que l'esthétique : la science ; mais la science n'a pas plus à voir avec la politique que l'esthétique. Très fréquemment, les savants sont persécutés par les hommes d'Etat, qui ne supportent que les polytechniciens, astrologues, psychanalystes, médecins. Par ailleurs, l'URSS est une technocratie socialiste, comme les Etats-Unis : rien n'oppose ces nations, sauf leur niveau de développement.

    Qu'est-ce qui n'est pas éthique, technique ou esthétique dans l'art des Soviets ?

     

     

  • Art et Peuple

    - Le peuple s'interroge sur l'art abstrait et se demande s'il n'y aurait pas là quelque ruse religieuse ? En effet.

    - Le clergé répond que l'art abstrait est l'art de s'interroger toujours, sans chercher de réponse. A juste titre.

    - Il faut entendre par "abstrait" l'art le plus spéculatif : la photographie, le cinéma ou l'argent. Dans le domaine des choses virtuelles, le clergé se meut à son aise, comme l'araignée sur sa toile.