Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

  • Hegel = SS

    Le sens de l'histoire n'est pas la décadence indiquée par Nitche. Pas exactement. Non pas parce que la décadence n'est pas, mais parce que Nitche ne donne pas la clef de cette décadence, contrairement à Shakespeare.

    Le sens de l'histoire est encore moins le progrès social ou spirituel selon Hegel, emblématique de l'imposture universitaire moderne. On peut pronostiquer que les élites occidentales périront de la ruse qu'elles ont tirée de l'hégélianisme.

    Bien sûr la politique et l'histoire ne peuvent s'accorder ensemble - à aucune époque ils ne l'ont pu. L'Egypte contre les Juifs, c'est la politique contre l'histoire ; idem pour les Romains contre les chrétiens. La haine d'un homme d'élite républicain vis-à-vis de l'histoire, un chrétien est capable de la deviner à travers toutes ses ruses pour l'étouffer sans avoir l'air d'y toucher.

    La dernière ruse en date consiste pour les élites à remettre l'histoire entre les mains du peuple, à en faire le dépositaire, en espérant qu'il l'écrase sous son poids.

    Ce que Nitche n'a pas compris, c'est que la trahison définit le sens de la politique moderne, irrémédiablement. La vertu fait définitivement partie du passé.

  • Dieu est mort

    Si dieu est mort, alors l'art l'est fatalement aussi ; il ne subsiste plus qu'à l'état de quadrature du cercle, aussi vaine qu'ennuyeuse, qui a le don d'épater le bourgeois et lui seul.

    Entendez par dieu "Satan", le dieu des artistes - Dionysos pour les gastronomes, Apollon pour les architectes musclés.

    Amen.

  • Le Capital

    Le Capital est-il puissance ou impuissance ?

    On peut donner une définition nitchéenne de l'économie moderne, comme un démantèlement de l'art, de telle façon qu'il ne restera plus pierre sur pierre.

    Ou bien on peut donner une définition marxiste de l'économie moderne, comme une ultime tentative pharaonique de mettre fin à l'histoire.

    Quoi qu'il en soit, Satan est aussi difficile à reconnaître dans le monde moderne que la vertu dans un bordel. Pourtant, il est bien là.


  • Du Populisme

    Le comble du populisme est d'organiser des meetings politiques pour lutter contre le populisme.

    La culture démocratique moderne est essentiellement une culture populiste, c'est-à-dire destinée à la mobilisation des masses en cas de menace sur la propriété des élites. La culture démocratique populiste, en tant qu'arme de destination entre les mains des élites, s'efforcera donc autant que possible de censurer l'art populaire.

    La caractéristique du leader fachiste ou apparenté, est de ne jamais faire face à la critique, mais toujours à la foule.

    On n'écoutera pas un quelconque leader d'expression démocratique s'exprimer sur le populisme, tant qu'il n'aura pas trouvé auparavant une justification raisonnable à l'instrumentalisation des masses à l'aide de la culture démocratique, justification qui seule pourrait constituer un début de preuve que ce leader n'est pas un actionnaire cynique du populisme.

  • Déphilosopher

    Ce qu'un marxiste peut reprocher à l'institution républicaine, c'est d'avoir remis au goût du jour la philosophie. La zizanie qui règne au sein des élites intellectuelles, et qui nous est présentée comme la liberté de débattre à la télévision de tout et de rien, cette liberté repose sur le préjugé philosophique moderne en faveur de l'éthique, alors même que l'éthique la plus sûre, c'est-à-dire la moins subjective, eut pour cadre les régimes les plus despotiques.

    En ce sens la critique marxiste est pratiquement aussi pure de tout projet de réforme sociale que la doctrine réactionnaire du surhomme proposée par Nitche. L'historien véritable est aussi éloigné du constat erroné de l'éternel retour du même, suivant une détermination naturelle, qu'il est éloigné de penser que les sociétés humaines peuvent être perfectionnées.

    Contre l'Etat et ses institutions les plus omnipotents, dont l'omnipotence n'a jamais bénéficié qu'à des élites libérales captieuses, Marx est donc dépourvu de parade politique. En revanche il indique qu'il est inutile de prêcher la régulation de l'économie par l'Etat, dont l'histoire enseigne qu'il n'a jamais eu vocation à défendre l'intérêt général, mais que la seule intention de défendre cet intérêt général lui est attribuée, comme elle fut attribuée à dieu autrefois.

    Les apôtres du libéralisme qui prônent la diminution de l'influence de l'Etat, ont à peu près la même idée de l'économie que les casques bleus ou les amateurs de jeux vidéos virils ont de la guerre.

    L'aliénation individuelle est proportionnelle à la puissance de l'Etat, dont les marchands de rêve, soi-disant "économistes", tirent le meilleur profit pour leurs entreprises personnelles. Le goût des drogues en tous genres est la manifestation de l'aliénation individuelle dans les régimes de droit totalitaire, où le discours laïc fait office de verrou et de garantie d'équité de la loi. La laïcité n'est que le service du dogme catholique rendu à l'Etat républicain.


  • Réflexion intemporelle

    C'est sûrement en souvenir de Judas Iscariote que les intellectuels se nouent un truc autour du cou.

  • Du Sionisme

    Avant de parler plus en détail du sionisme, il convient de préciser que ni le judaïsme, ni le christianisme ne sont des points de vue "modernes" ; si les facteurs d'espace et de temps sont essentiels au calcul du progrès moderne, ils n'ont aucune importance spirituelle ou historique. Les prophètes juifs, chrétiens, les apôtres, pensent à contre-courant du monde et non selon sa détermination : c'est un leitmotiv biblique constant.

    Un juif ou un chrétien, en raison de son caractère "moderne", tiendra donc non seulement le propos sioniste, mais tout propos moderne comme un propos idéologique, c'est-à-dire subjectif. Le socialisme, le sionisme, le nationalisme, le communisme, etc. proposent de se soumettre à un idéal, contrairement au christianisme.

    Secundo, Jérusalem a dans l'apocalypse de Jean un double sens, un peu comme Israël précédemment dans l'ancien testament, tantôt chérie de dieu, tantôt blâmée et sanctionnée durement. Jérusalem symbolise dans le nouveau testament l'accomplissement spirituel, en même temps que son nom est associé à Sodome et à l'Egypte, ou encore à Babylone. L'une sera sauvée, l'autre sera détruite ; à chacun de choisir la bonne... ou pas. Pourquoi ce double sens ? L'apocalypse chrétienne contient la révélation du dévoiement (dit "fornication") de la voie spirituelle indiquée par le Christ Jésus sur le plan politique. Cette subversion est systématique tout au long de l'histoire de l'Occident, et contrairement au propos de l'essayiste luthérien Jacques Ellul, bien loin d'y renoncer, l'art politique occidental le plus récent, loin de renoncer à cette subversion, n'a fait que le perfectionner. Bien que l'exemple de la "monarchie chrétienne de droit divin" soit l'exemple le plus frappant de fornication, cet exemple est très loin d'être isolé. Plus subtile, et en même temps plus utile à déceler, la substitution de la "providence" à la parole divine et à son esprit. En effet la parole divine est "libre de droits", tandis que la providence, elle, ne l'est pas, et permet de détruire le catholicisme à l'intérieur du catholicisme. De plus le providentialisme demeure lié à l'invention et à la justification de l'Etat moderne totalitaire dans l'Occident "judéo-chrétien". 

    - Entrons maintenant dans le vif du sujet : le sionisme moderne, en tant qu'idéologie laïque. Avocat zélé et fameux de l'expression du sionisme en France, Bernard-Henry Lévy reconnaît cette définition d'idéologie laïque, quoi qu'il soit plus habile de présenter les idées politiques comme des "idéaux".

    Dans "Les Aventures de la Liberté", dont le titre traduit une conception laïque de la liberté, si ce n'est personnelle, B.H. Lévy précise : le sionisme est un idéal antitotalitaire, né au coeur de l'Europe (Autriche-Hongrie/Mittel-Europa). Le sionisme représenterait, à l'égal de l'européisme, si ce n'est mieux que lui, l'idéal des Lumières et de la Révolution française de 1789, répandu dans toute l'Europe. L'Etat israélien et ses élites dirigeantes seraient donc porteurs du flambeau de la liberté, allumé au coeur de l'Europe, sous la forme du sionisme ; une liberté dénuée du caractère nationaliste ou racial. Je crois avoir à peu près résumé la définition de B.H. Lévy.

    Les actionnaires d'un tel idéal ne peuvent en vouloir à des esprits moins idéalistes de remarquer son côté romantique, et de faire valoir que si l'idéal laïc sioniste est assez neuf et vierge, d'autres idéaux laïcs ont précédemment entraîné au XXe siècle les plus formidables bains de sang que l'humanité avait jamais connus auparavant. C'est donc la philosophie et l'anthropologie qui sont mêlées aux crimes modernes "contre l'humanité" (expression dépourvue de sens chrétien ou juif), non la théologie. Précisons : il faut pour conférer à la théologie chrétienne ou juive un mobile guerrier, la ramener à une culture ou une philosophie.

    Du moins peut-on accorder à B.H. Lévy de ne pas tenter l'accord impossible entre le judaïsme ou le christianisme et l'idéal laïc sioniste, opération de manipulation scandaleuse des esprits menée par certains clercs chrétiens, et à peu près aussi grossièrement chrétienne que le sacre de Napoléon par le pape. En revanche il se moque des faits historiques en attribuant à l'Europe centrale la promotion des valeurs des Lumières. Une telle thèse ne peut que rencontrer l'adhésion d'ignorants. Le nationalisme n'est pas un produit des Lumières françaises ou européennes. C'est une religion mystique qui découle de l'ordre juridique républicain et son appui dans la propriété. Cette religion a été baptisée dans le sang et la guerre, et non par la philosophie des Lumières. Si ce n'était le cas, stalinisme et hitlérisme auraient aussi bien pu se prévaloir de l'héritage des Lumières que l'idéologie sioniste laïque.

    Comme les idéologies sont idéologiques, les idéaux sont idéalistes ; voilà pourquoi il n'y a pas grand-chose à en dire de plus. Un juif ou un chrétien ne sera pas antisioniste, il se contentera d'être juif ou chrétien.

    La difficulté de l'idéal sioniste est à servir de support à une morale s'imposant à tous ; le subterfuge catholique romain qui consistait pour son clergé à dire le droit commun "au nom de Jésus" est difficile à renouveler sous la forme d'une éthique commune "au nom des victimes juives de la choa", ou même des victimes du totalitarisme en général. Le statut de la victime se doit d'être éminent.

    Bien que les victimes juives ne s'opposent pas formellement, comme le nouveau testament, à la fondation d'un ordre royal, laïc, démocratique, ou encore un consortium industriel et bancaire sur leurs reliques, il semble difficile de fonder une morale planétaire sur cet argument, y compris avec des moyens de propagande décuplés par rapport à ceux de l'Eglise romaine jadis. Aucune morale ne s'est jamais imposée dans l'histoire sans l'appui de forces militaires conséquentes. Comme tout romantisme, le sionisme paraît être exposé à un brutal retour à la réalité ; plus que d'autres idéologies laïques, il paraît confus et marqué par l'abstraction.

    (En lien, non pas avec l'idéologie sioniste mais l'histoire du salut chrétien, je propose cette étude de Rodney Sankinka, chrétien congolais sur la grande prostituée de l'apocalypse, dans laquelle celui-ci se demande si elle est une figuration mythologique de Rome ou de Jérusalem ?)


  • Ami, entends-tu ?

    ...le vol noir du corbeaux dans nos villes.

    Il ne s'est pas passé une seule journée depuis la fin du mois de juin sans que l'une de ces bestioles ne vienne faire étalage de style déclamatoire dans mon aire de repos ; chacune d'elle a certes plus d'intelligence économique que tous les experts économiques du pays réunis, mais je ne peux pas néanmoins sacquer cette espèce, comme tout esprit anticlérical. Je ne serais pas plus étonné que ça si l'un de ces freux essayait de me crever les yeux. C'est le principe du curé : obliger ses ouailles à fermer les yeux et à écouter de la musique ; son gouvernement sur les esprits en dépend.

    Certain érudit spécialiste de la Rome antique (non pas le pitre L. Jerphagnon ou le pitre P. Veyne), estime d'ailleurs que ce n'est pas d'aigle romaine dont il faudrait parler, mais de corbeau romain. J'ai oublié pourquoi, mais les magistrats et les ministres ont en effet tendance à se jeter sur tout ce qui brille.

  • Hegel = SS

    Je replonge un peu pour le besoin de mon "Dialogue avec l'Antéchrist" dans l'entreprise de démolition de l'hégélianisme par Karl Marx, parallèle à celle de Nitche (non pas comme Nitche, au nom de la culture et de l'élite, mais au nom de l'histoire et du peuple).

    L'introduction de l'hégélianisme en France après la 2nde guerre par ses "nouvelles élites", à lui seul suffit à les condamner dans les termes catégoriques de Bernanos. Cette introduction revient en effet à substituer, disons à la variété des idées françaises, la philosophie pangermaniste de Hegel et faire perdurer l'uniformité allemande au-delà de l'Occupation. On comprend ici pourquoi certains passages de Bernanos ou Simone Weil restent confinés à l'enfer des bibliothèques. Et ce sont les élites démocrates-chrétiennes qui, en ce qui concerne Bernanos et S. Weil, effectuent le travail de censure, comme les élites staliniennes ont effectué le travail de translation du marxisme en hégélianisme.

    Le dégât de l'hégélianisme est comparable à une régression de la pensée au moyen-âge : il en est en effet de la "Phénoménologie de l'esprit" comme des sommes théologiques médiévales : personne ne la lit, mais tout le monde se prosterne devant ce Reich de syllogismes. Il est vrai que le curé Sartre en a donné dans "Les Mots" une version sublimée pour les écolières, exprimant dans un français correct ce que Hegel exprime dans un allemand de cuisine. De la même manière il faut reconnaître une plus grande efficacité au curé d'Ars qu'à Maître Eckart ou Thomas d'Aquin.

    Je reviens à Marx et sa dénonciation du subterfuge du droit moderne, sur ce point très proche de Nitche, c'est-à-dire faisant valoir la nature de la règle de droit contre l'abstraction juridique, comme un mathématicien pourrait faire valoir la règle mathématique contre les syllogismes d'Einstein.

    «Constatons avant tout le fait que les «droits de l'homme», distincts des «droits du citoyen», ne sont rien d'autre que les droits du membre de la société bourgeoise, c'est-à-dire de l'homme égoïste.» (Marx, La Question Juive)

    J'avais oublié que la dénonciation des droits de l'homme comme une imposture de la bourgeoisie libérale figurait dans "La Question Juive", où Marx se démarque complètement de Nitche, puisque Marx fait valoir dans cet ouvrage secondaire qu'il ne faut pas confondre Juif et adorateur du veau d'or ; tandis que Nitche lance de temps à autres des compliments aux banquiers juifs ou à la race juive.

    Puisqu'il est question de droit et de loi, soulignons que la critique de Marx est conforme aux prophètes juifs en général, et à Moïse en particulier. La transcendance de la loi que Hegel s'est efforcée de fabriquer, si elle a le don de remettre les clefs de la loi entre les mains d'un nouveau clergé -ici Hegel joue le rôle de la "trappe" des prêtres babyloniens dans le livre du prophète Daniel-, ce deus ex-machina plus totalitaire encore que le culte brahmanique emprunté à Nitche par les nazis, est bien sûr irrecevable pour un Juif fidèle à la loi de Moïse, qui n'a pas le caractère anthropologique des "droits de l'homme". Hegel se défend d'être subjectif, mais sa démonstration revient à démontrer que la démocratie n'est pas une utopie subjective. Pour le chrétien qui ne reconnaît pas d'autre loi que l'amour, c'est-à-dire le perfectionnement de la loi de Moïse dans la matière ou l'esprit le moins subjectif et le plus contraire à la règle juridique, il verra dans le procédé hégélien une extraordinaire sournoiserie en comparaison de la loi égyptienne ou romaine ; il ne s'agit plus en effet seulement d'ignorer l'amour, mais de l'empêcher en le reléguant dans les mots.

    On voit à quel point les idéologies modernes naissent de l'arbitraire humain, c'est-à-dire d'un désir de mort parfaitement identifié par Nitche. En effet, cette idéologie hégélienne, Shakespeare en a parfaitement discerné le mécanisme près de deux siècles avant qu'elle ne germe et pousse sous la forme de la très volumineuse somme de Hegel. On peut constater en effet que pas un des éléments de cette conjuration ne manque dans "Hamlet". Ni la trahison de Luther par Hegel, bien plus subtile que celle de Nitche ; ni le mariage incestueux de l'Eglise et de la loi, à quoi Hegel ne fait qu'apporter un perfectionnement tactique, essentiellement sous la forme du flou juridique (Hobbes, lui, est un traître positif, aussi peu hypocrite qu'un jurisconsulte chrétien peut l'être) ; ni le préalable essentiel de la réduction de la cosmologie à une mécanique céleste ; ni le retour provisoire de l'Aryen Fortinbras au sein d'un complot occidental, dont son faible degré d'initiation le condamne comme Nitche à jouer le second rôle d'inséminateur culturel ; et on pourrait continuer ainsi morceau par morceau, jusqu'au moindre détail : Ophélie comme la pétasse existentialiste kirkegaardienne à son papa. Sans oublier la transposition du prophète Daniel dans le personnage de Hamlet, qui explique que les banquiers juifs ou démocrates-chrétiens ne reconnaissent pas Hamlet, et estiment qu'il s'agit-là d'un personnage énigmatique et peu policé.

     

  • Trente Glorieuses

    Laissez-moi vous raconter l'histoire de trente glorieuses, qui ont mis bas autant de filles avides de reconnaissance, qui ont mis bas autant de fillettes indignées qui réclament des droits.

    Et si vous croisez un philosophe démocrate-chrétien qui vous dit qu'il y a de l'esprit là-dedans, bottez-lui le cul de ma part.

    Comme nul n'est responsable de la débandade, personne ne doit se faire un devoir du redressement. N'écoutez pas tous ces Joffre, ces Foch ou ces Galiéni de la reconquête du taux de croissance. Laissez-les à leur viagra et à leurs donzelles émancipées.

  • KTO est Satan

    Celui qui cause "Urbi et orbi" s'expose à n'être entendu que de quelques actionnaires. Ainsi va le monde jusqu'à n'être plus qu'une vaste propriété (intellectuelle).

  • Eloge de la faiblesse

    A l'éloge de la faiblesse dans le domaine éthique, correspond l'éloge de la laideur dans le domaine esthétique. Pour bien comprendre qu'il ne s'agit pas là seulement d'une affaire de goût, il faut comprendre la beauté comme l'équilibre, et la laideur comme le mouvement.

    Nitche a le tort de croire, ou bien il feint de croire, que l'éloge de la faiblesse est une invention judéo-chrétienne, prédestinée à faire tâche d'huile dans les masses populaires, suivant un mécanisme psychologique qu'il détaille, séduisant mais biaisé ; la vérité est bien plutôt de l'état de faiblesse de Nitche lui-même, gravement malade, et qui s'est soigné par le rejet de la morale et de la culture protestantes bourgeoises qui lui avaient été inculquées par ses parents. On retrouve d'ailleurs là la structure psychologique du fachisme, à qui il faut s'empresser d'ajouter que les cartels industriels et bancaires ont donné toute sa puissance de destruction effective, selon un stratagème qui survit aujourd'hui sous des formes différentes, au sein d'un processus de guerre ou de révolution permanent, que seuls des esprits frappés de léthargie ne reconnaissent pas.

    Le simple trouffion, pas plus n'a conscience de la guerre, tant qu'il n'a pas reçu un éclat d'obus en pleine figure ; et il y a aussi des maréchaux d'empire qui ne connaissent pas les clefs de la partition qu'ils jouent.

    L'éloge de la faiblesse et de la laideur : remontez un peu les canaux qui conduisent à cet éloge, ou bien tirez sur les fils merdeux qui y mènent - ils ne vous mèneront pas au christianisme ; ils ne vous mèneront pas aux prophètes juifs non plus ; ils vous mèneront aux ayants-droits des victimes.

    Pas d'éloge de la faiblesse dans le christianisme, ce qui reviendrait à dire que la crucifixion est une invention chrétienne. Il me semble que le piège s'élabore dans la tête de Satan au moment où les tortionnaires du Messie jouent sa tunique aux dés, car, dès lors, la règle du jeu va un peu changer, et le brouillard tomber sur la bataille, ou ce que Nitche appelle "la modernité".

    Aux yeux du Christ, "l'homme du peuple", "l'anarchiste", le "raté", pas plus que le juif qui a compris l'ignominie accomplie par ses prêtres, n'est plus faible que l'homme d'élite. Il est au contraire plus fort, car il ne se bat pas avec les mains liées, ni la conscience enchaînée. Il possède moins, par conséquent il est moins possédé. En ce sens, c'est un extraordinaire pied de nez au destin que l'oeuvre de Shakespeare, derrière la figure du prince hyperboréen du Danemark. Plût au destin de permettre à Nitche d'endosser une autre armure que celle de Shakespeare.



  • KTO est Satan

    Comme il convient de ne pas parler de corde dans la maison d'un pendu, on ne dira pas "Satan", mais "le génie du christianisme".

  • L'Erreur de l'âme

    L'âme est le biais humain. L'éloge de la faiblesse sera nécessairement l'éloge de l'âme. Le "château de l'âme", une erreur consolidée, aussi efficace contre les éléments qu'un pâté de sable face à la mer. L'âme est ce qui unit la veuve au pharisien. Si la philosophie moderne est un panier de crabes, c'est parce que les philosophes modernes se meuvent tous dans le sens de l'âme, se nourrissant du flux et du reflux des idées.

    On peut prendre l'âme pour la définition du produit du péché. La Genèse de Moïse est une belle leçon de science physique qui suspend le jugement humain.

  • Kultur

    Les hommes très cultivés sont l'inverse des femmes très vierges, et c'est pour ça qu'ils s'entendent à merveille pour ne donner aucun fruit.

  • Déphilosopher

    Si la France n'est pas une nation de philosophes, c'est parce qu'elle n'est pas une nation de bricoleurs comme l'Allemagne. Il faut dans ce genre d'industrie avoir le soin des finitions, comme dans la musique.

    Les philosophes français sont juste bons à faire reluire la philosophie.

  • Maître Nietzsche

    Nitche, comme Don Juan, n'a pas de disciples ; il n'a que des valets, dont l'effort est pour étouffer le scandale des paroles de leur maître.

    Nitche voudrait bien être l'amant du monde, mais à condition qu'il ne soit pas aussi vieux.

    Nitche est trop moral pour des banquiers démocrates-chrétiens. Mais il pourrait faire un tabac dans la mafia sicilienne.

  • Déphilosopher

    Les philosophes qui, comme Jankélévitch, se font les avocats d'une morale joyeuse, ressemblent à des serins. Mais ils chantent moins bien.

  • KTO est Satan

    "Il faut se méfier des libérateurs autoproclamés." Lucien Jerphagnon

    Il n'est pas clair ici si le théologien chrétien-démocrate bordelais fait allusion à Jésus-Christ, aux apôtres ou à Karl Marx ?

  • KTO est Satan

    "La question de dieu ne disparaîtra jamais." Jean-Luc Marion

    Traduisez : prêtres, philosophes et spéculateurs auront toujours du travail, ou la définition professionnelle de dieu comme une question.