Je ne vais pas me plaindre de ce climat un peu frisquet, plus propice au travail. Toutes ces belles étrangères en tenues légères dans Paris, l'été venu, ne facilitent pas la concentration. Et puis au moins, pendant ce temps, les journalistes n'osent pas nous soûler avec le "réchauffement".
Un exemplaire des Fleurs du Mal dédicacé à Delacroix a été mis aux enchères et acquis pour la somme de 600.000 euros, environ, peu importe, tous ces zéros n'impressionnent que les lecteurs du Monde, du Figaro ou de Beaux-Arts magazine ; ils n'ont pas de sens précis.
Bernard Arnault, via Vuitton, sponsorise bien, lui, un ouvrage sur Marx…
Ça ne fait pas pour autant de Baudelaire et Marx des auteurs "bourgeois", "capitalistes" ou "sarkozystes", pour parler le langage actuel. On peut même voir en Baudelaire un anti-Littell parfait. Condamné pour certains de ses poèmes des Fleurs, pour leur défense il écrivait :
« Le livre doit être jugé dans son ensemble, et alors il en ressort une terrible moralité. (…) Il y a plusieurs morales. Il y a la morale positive et pratique à laquelle tout le monde doit obéir. Mais il y a la morale des arts. Celle-ci est tout autre, et depuis le commencement du monde, les arts l'ont bien prouvé.
Il y a aussi plusieurs sortes de Liberté. Il y a la Liberté pour le Génie, et il y a une liberté très restreinte pour les polissons. »
Cela signifie que la civilisation est une chose subtile, si subtile qu'il ne vaut mieux pas la confier à des "libéraux" cyniques, forcément cyniques. Car la liberté dont il est question ici, c'est celle des banquiers. Leur morale ? Elle consiste à s'enrichir coûte que coûte. De Guizot à Sarko, on n'en sort pas.