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orwell - Page 2

  • Science sans conscience

    J'explique longuement dans ma précédente note comment la "culture scientifique" revient à ce que Rabelais qualifie de "science sans conscience".

    Un athée tel que George Orwell fut capable de deviner sur quelle imposture scientifique repose la technocratie moderne, et de saisir l'ampleur de cette imposture. Celle-ci mène à une sorte de religion de la science, s'éloignant de plus en plus du rationalisme scientifique pour basculer dans la science-fiction.

    Seul un chrétien peut comprendre le sens historique de cette gigantesque imposture. On a coutume de dire, de croire (ou de récuser) qu'un chrétien est reconnaissable à l'amour ou la charité dont-il fait montre, dépourvue du caractère érotique "nécessaire" ou providentiel (à travers le "providentialisme", le monachisme catholique romain a réintroduit la culture de vie païenne sous l'apparence d'institutions chrétiennes) ; mais, dans le christianisme, amour et vérité scientifique sont indistincts, de sorte qu'on peut dire que c'est le manque d'amour, aussi bien que de science, qui permet à l'humanité de persister, aux yeux d'un historien chrétien tel que Shakespeare. Le monde s'appuie sur l'iniquité, et cette iniquité se traduit dans le domaine scientifique par le monopole des technocrates.

    - La science moderne, en particulier la science physique, est organisée comme une poupée russe ou comme une suite mathématique. Elle tire la plupart de ses "preuves", non d'expériences présentes, mais de démonstrations ultérieures, où la vitesse supposée de la lumière joue un rôle primordial, alors même que cette vitesse est quasiment impossible à mesurer concrètement. Cette science évolue paradoxalement depuis le XVIIe siècle et la révolution copernicienne. Elle progresse contre sa propre logique. Prenons un exemple : les données de l'astronomie moderne contemporaine invalident largement la révolution copernicienne, tout en étant solidaires et consécutives de celle-ci. Cette manière d'évoluer de la science est bien plus typique d'un phénomène religieux que d'autre chose, car on peut dire de la plupart des religions qu'elles progressent en s'adaptant.

    - De ce fait, l'imposture scientifique des élites technocratiques est beaucoup plus facile à discerner dans le domaine de l'histoire, science à laquelle les élites ont substitué, grosso modo, l'idéologie hégélienne, dont le caractère "providentialiste" a l'avantage, pour les élites, de consolider leur position dominante.

    L'histoire est une science plus facile d'accès pour l'homme du peuple que pour l'homme d'élite, pour la raison indiquée par Shakespeare que la conduite des hommes ou la politique implique l'aveuglement ou l'ignorance de certaines réalités sur lesquelles l'historien véritable fait au contraire la lumière. L'historien véritable est très rare : il se caractérise par le refus d'octroyer aux élites dans l'histoire le rôle prééminent qu'elles sont amenées à jouer en politique. En outre, Shakespeare se montre très avisé quant à l'irresponsabilité ou la folie particulière des élites modernes, c'est-à-dire aux conséquences de la révélation chrétienne sur le plan politique.

    On peut observer que l'idéologie hégélienne satisfait aussi bien les exigences d'une élite antichrétienne que d'une élite soi-disant chrétienne, et s'étonner d'une telle "ouverture d'esprit". La raison en est simple : l'idéologie totalitaire hégélienne est élitiste, et c'est tout ce qui importe en l'occurrence.

    G.W.F. Hegel traduit la révolution française d'une manière qui n'a pas l'heur de coïncider exactement avec les préjugés inculqués en France par l'Education nationale sous couvert d'instruction civique. En effet, Hegel traduit la révolution française comme un signe de progrès chrétien. Deux autres versions sont davantage en vogue dans l'intelligentsia française : la première, c'est que la révolution de 1789 est un progrès antichrétien ; la seconde, nitchéenne ou baudelairienne, c'est que la révolution française n'est pas un progrès, mais au contraire une catastrophe.

    L'observation juste est que, plus la taille des nations enfle au cours de l'histoire moderne, plus l'enseignement officiel de l'histoire en leur sein se rapproche de l'idéologie pure. La loi des Etats ploutocratiques modernes (Etats-Unis, Russie, Chine, etc.) ne peut se passer du fanatisme religieux afin de se faire respecter, et par là-même ne peut pas tolérer la critique historique. En termes de propagande de la foi, la supériorité de l'idéologie hégélienne, au contraire des arguments réactionnaires de Nitche ou Baudelaire, est de paraître s'accorder avec l'histoire, exactement comme la démocratie ou la promesse d'égalité.

    La mécanique de base du raisonnement hégélien est presque aussi bête que les mathématiques modernes, et c'est ce qui explique qu'elle fonctionne à plein. En résumé, l'Occident est gouverné par des élites qui entraînent les peuples occidentaux vers le progrès, comme Moïse conduisit les Hébreux jusqu'en Terre promise. C'est l'absence d'esprit critique, notamment à l'égard des élites dirigeantes, qui explique le succès du raisonnement hégélien dans les castes occidentales dirigeantes, aussi bien national-socialistes (Etats-Unis) que soviétiques (URSS/Chine).




  • Poupée russe

    Débat sur le thème du totalitarisme sur "France Télévision". N'y sera pas abordé -bien entendu- le rôle primordial de la télévision ou de la cinématique en général dans la diffusion de la bêtise, de loin la meilleure arme au service d'un Etat totalitaire. Remarquable en effet la servilité accrue du journaliste par rapport à tous les clergés antérieurs, sa dévotion extrême aux mécanismes politiciens, plus grande encore que celle du politicien lui-même. C'est peu de dire que Hegel ou Maurras triomphent, puisque c'est "politique d'abord"... et surtout rien de plus à côté.

    Il suffit de prendre le train ou le métro, d'entendre les gosses y causer des personnages de films ou de séries télé comme de personnes réelles pour comprendre comment l'infantilisation et l'iconoclasme au cours des cinquante dernières années passent par le cinéma. Des adultes (plus de douze ans) lisant "Harry Potter" dans le métro, les soirées Casimir au "Grand Rex", c'est "1984" d'Orwell accompli, avec toujours le trait de caractère pédophile marquant dans la morale capitaliste.

    Le cinéma c'est l'ultime architecture romantique ; elle conclut l'esthétique nationale-socialiste de Hegel en démontrant que l'architecture c'est la ruine. Le cinoche c'est le sommeil éveillé de l'impuissant. Or ce qui distingue la meilleure architecture, la plus gratuite, la moins politisée, du plus médiocre compilateur de cahier des charges urbaines, c'est que ce dernier tend vers un maximum d'âme, au nombre d'or.

    Nul n'est d'ailleurs plus contraint de croire à la survie de l'âme que le citoyen au milieu d'une dictature ou d'une théocratie, perfusé d'information. Le cinéma par ses hologrammes dispose à la mort.

    Un débat à la télévision sur le totalitarisme, voilà le totalitarisme.