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Lapinos - Page 71

  • Victimisation

    On a sous les yeux, avec l'affaire de l'attentat de Toulouse, un bel exemple de ce que l'essayiste-journaliste E. Zemmour appelle la "victimisation". Il désigne pour sa part l'attitude complaisante vis-à-vis des immigrés, sans pousser le politiquement incorrect, comme la rebelle Simone Weil, à inclure la commémoration de la choa dans cette rhétorique ; celle-ci pensait en effet que cette commémoration serait parfaitement inutile et avait flairé l'arnaque de la victimisation avant l'heure.

    Bien qu'il appartienne à la même faction politique qu'E. Zemmour, dont le financement par des marchands d'armes, notamment, est connue, le président Sarkozy n'a pas tenu compte des propos du journaliste puisqu'il vient d'encourager la victimisation des Arméniens de France.

    Le seul point où Zemmour n'a pas tort, c'est que la victimisation, étant un état d'esprit ou une propagande sociale, elle est féminine et sado-masochiste. Les immigrés les plus virils dans les banlieues refusent l'étiquette de victimes que les médias ou l'administration veut leur coller sur le front, d'autant plus que son hypocrisie est devenue flagrante. Les médias font ainsi leur beurre avec les rodéos dans les banlieues, et y incitent, toute revendication passant par un coup d'éclat filmé par la télé. Les Français en ont marre des problèmes dans les banlieues ? Qu'ils brisent le système médiatique, c'est la condition sine qua non pour y arriver.

    Comme le terrorisme à l'échelle mondiale est la rançon de l'organisation à l'échelle mondiale, les banlieues françaises et leur délinquance sont un dommage collatéral engendré par l'organisation économique de la France, dont le régime est laïc et républicain. Voilà pourquoi Zemmour ne peut pas aller au bout de son raisonnement. La victimisation est une tartufferie qui émane de l'élite républicaine, non des victimes. Elle n'est pas mue par la pitié, mais l'intérêt.

    Quand un peuple n'obéit pas à dieu, il est nécessairement dirigé par une élite de pharisiens. Le salopard Netanyahou, assassin multi-récidiviste qui se moque des commandements de dieu, ose donner des leçons de morale ! Qu'est-ce qu'il ne faut pas entendre. Et ce chacal d'Alain Juppé, protubérance d'incompétence arrogante, quand est-ce qu'il cessera de se dire chrétien pour draguer la Gironde ? Cette contrée lugubre paraît plus sûrement entièrement possédée par Satan, et le chrétien s'y sentira plus mal à l'aise encore que dans une cathédrale gothique.

    Le phénomène de la victimisation républicaine évoque immédiatement au chrétien le "Laissez les morts enterrer les morts !" de Jésus, qui coupe court à toute comédie sociale dans le style des pleureuses juives ou orientales. J'ai entendu ce matin à la radio une de ces salopes juives inciter au meurtre de l'assassin de Toulouse. Malheur aux gosses dont la mère est une salope de ce genre, il y en a beaucoup plus qu'on ne le croit. Il est même probable que, derrière chaque soldat israélien, préférant sa patrie à dieu, il y a une connasse de mère juive qui prétend que c'est le sens de la loi de Moïse d'accorder le droit de propriété aux juifs sur la terre d'Israël !? Même dans les milieux les plus incestueux en France, je n'ai jamais entendu un tel délire. Au contraire des religions païennes, dieu n'accorde aucun droit aux juifs. Tandis que les païens ne cessent de négocier avec leurs dieux, on pourrait dire que le dieu des juifs se caractérise par son intransigeance. De cette intransigeance, déjà les juifs qui se tournèrent vers le veau d'or se plaignaient. Je suppose que les rabbins sont en Israël, comme les prêtres catholiques romains en France, rattachés à l'office de tourisme, pour laisser piétiner ainsi sans réagir l'ancien testament par des bonnes femmes hystériques et ivres de sang.

    Pour le chrétien, la victimisation s'apparente à la nécrophilie, comme d'ailleurs toutes les sortes de délires sociaux typiquement païens. Contrairement à ce que prétendent les papes romains renégats, le christianisme exclut le plan social. L'architecture, qui est la formule magique du plan social, est certainement la discipline la plus éloignée du christianisme, à tel point qu'il suffit à un chrétien de détecter l'arrière-plan architectural d'une doctrine pour reconnaître son mobile satanique. Si Karl Marx est un des plus grands penseurs chrétiens, c'est pour la raison qu'il a mené à bien une entreprise de démolition spirituelle de l'architecture nationale-socialiste (hégélienne) ou républicaine, et montré aussi que la République s'est glissée dans la carcasse de l'Eglise romaine, ressuscitant son architecture démoniaque (C'est particulièrement net en ce qui concerne le nazisme ou l'hégélianisme ; Hegel a Napoléon Ier pour modèle, devant lequel le pédéraste franc-maçon Joseph de Maistre se pâma aussi, et Napoléon a bel et bien ressuscité un culte romain sous l'étiquette chrétienne, dont Hitler a dû se passer afin de séduire le prolétariat, quand Napoléon recrutait ses hordes dans les campagnes.)

    Le "judéo-christianisme" est un amalgame grossier qui vise à restaurer le plan architectural. Pourquoi "grossier", parce qu'il n'y a pas de théologie chrétienne dans l'histoire dont le mobile ne soit plus temporel que le mobile de la démocratie-chrétienne, pas plus crédible que la dévotion chrétienne au sein de la mafia sicilienne.

    On retrouve, je dirais depuis Dante, dont l'idéal chrétien est pavé des bonnes intentions qui forment aujourd'hui l'enfer des Etats-Unis, l'aspect de rituel initiatique ou de "passage" joué par la mort. C'est une caractéristique de l'ésotérisme égyptien ou romain, dont on trouve aussi la trace dans l'apocalypse "new age", fondé sur les hypothèses paradoxales de la physique newtonienne, et qui prédit une transmutation ou une métamorphose de la terre et de l'humanité.

    Israël est acoquinée avec une nation, les Etats-Unis, dont le satanisme excède celui de l'Allemagne nazie ou de la France napoléonienne. Les artisans de cette alliance immonde détournent les saintes écritures à leur propre fin, inventant de toutes pièces une éthique judéo-chrétienne qui n'existe pas. Ils n'obtiendront jamais rien de plus que ce que la violence de leurs mensonges leur a permis d'obtenir. Il faut se garder de chercher à se venger d'eux : tant que la chair et non l'esprit les anime, ils sont déjà morts, mais non en paix.

     

     

     

     

     

     

  • Islamisation ?

    L'attentat de Toulouse donne lieu au ballet de tartuffes habituels. Je vois Alain Juppé et B. Netanyahou à la télé, tueurs en série qui en profitent pour se dédouaner de leurs crimes. C'est exactement le même mobile religieux qui anime l'assassinat légal perpétré par les troupes françaises en Afghanistan, et le jeune assassin d'enfants.

    Ce n'est pas l'islamisation qui guette la France, mais la connerie. Un tel fléau ne se combat qu'en combattant la propriété comme la religion la plus dangereuse de toutes, gouvernée par la terre, salope que les papes cornus baisent sans pudeur. Bien sûr la propriété ne peut être vaincue dans tous les coeurs, mais combattez-là d'abord dans le vôtre, comme une doctrine de chiens blasphémateurs.

    Le régime qui embrasse la religion de la propriété projette ses enfants dans l'enfer sous couvert de s'occuper de leur avenir. Car il n'y a pas de propriétaires dans le sein de dieu. Seule la nature accorde des droits, non pas dieu, et la nature, à la fin, reprend tous ses droits. 

  • Satan et le cinéma

    Quand j'évoque le nouveau testament et le Christ, une gonzesse me réplique qu'il s'agit là, pour elle, d'une vérité "dogmatique" (sic) improbable, je suis complètement estomaqué.

    La France dans laquelle je vis est probablement la plus rigide et dogmatique de toutes, plus pythagoricienne que Pythagore, en un sens - en même temps qu'elle n'a jamais été aussi éloignée du christianisme et, malgré ça, il faut continuer de s'entendre dire que le christianisme est "dogmatique".

    Il n'y a pas d'art plus dogmatique que le cinéma, en même temps qu'il inspire le dégoût aux chrétiens et aux juifs, pour la simple et bonne raison qu'il est, comme l'art égyptien, un art procréatif, typique des cultes solaires théocratiques.

    Or le cinéma, au niveau de l'escroquerie religieuse la plus grande, est partout. On doit féliciter le cinéaste néo-nazi Lars von Trier pour sa franchise, ainsi que tous les cinéastes abonnés à des sectes sataniques. Gare, en revanche, aux cinéastes chrétiens ou juifs, engeance de vipère, qui introduisent le culte de Lucifer sous couvert du Christ. Si les catholiques romains entendaient sincèrement combattre la pédérastie et le viol des enfants dont leur Eglise s'est rendue coupable, ils commenceraient par, de toute urgence, inculquer à leurs gosses l'esprit, qui protège du cinéma, fait pour asservir à la matrice.

    Dogme et ennui, voilà ce qu'exprime le cinéma. En ce qui me concerne, j'en ai été protégé par la littérature française. Même Proust, aussi autrichien et nazi soit-il, n'est pas aussi emmerdant que le cinéma, bien que son art soit aussi thérapeutique. Une fois que vous avez pigé l'astuce de E = mc2, tous les films vous paraissent du même niveau, de la science égyptienne la plus molle, car la plus spéculative.

    - Pourquoi le clergé républicain répand-il parmi ses ouailles l'idée que le christianisme est "dogmatique"  ? Ce mensonge est nécessaire afin d'occulter que le régime républicain prolonge le dogmatisme catholique romain, en le renforçant selon le diagnostic exact de Marx. Ce sophisme consiste à assimiler le christianisme à l'Eglise catholique romaine médiévale, alors que le dogme catholique romain est soumis à la théorie de la relativité, comme toutes les règles. Je veux dire que l'Eglise romaine n'est plus qu'une coquille juridique vide, ou une personne morale creuse : les vérités institutionnelles qu'elle énonçait n'ont plus force de loi, ou seulement dans la mesure où elles sont compatibles avec le dogme républicain.

    Une personne normalement alphabétisée constatera en lisant le nouveau testament que le christianisme est, sans doute plus encore que le marxisme, une pensée anti-institutionnelle, c'est-à-dire entièrement eschatologique. De ce point de vue explique saint Paul, le christianisme perfectionne le judaïsme, et ramène les juifs désorientés par leurs prêtres dans la voie spirituelle et surnaturelle. Ce qui justifie Nitche de combattre saint Paul comme un anarchiste, au nom du dogme religieux, qui implique un mysticisme juridique naturel, tel que celui dont les cinéastes se servent pour bercer leurs clients et leur inculquer l'abnégation du culte identitaire nazi.

    A part un cinéphile, qui peut croire qu'un énergumène comme BHL est juif ? De tous les juifs, chrétiens ou même seulement Français, le moins capable de discerner que la principale religion aux Etats-Unis est le culte égyptien de la propriété, et tout le mysticisme écoeurant, incestueux, qui va avec. Le moins capable de voir que Barack Obama est un pharaon égyptien. Et que, de ce genre de culte profondément antisémite et antichrétien, sont issus tous les génocides sans exception, quelle que soit le logo dont les bannières des assassins sont frappées.

    Ce n'est pas pour rien que le cinéma est évoqué dans l'apocalypse chrétienne, car il est la formule du mensonge universel, de nature dogmatique.

    Les chrétiens authentiques et qui conservent la parole de dieu telle qu'elle est doivent garder l'espoir, bien que le mensonge universel paraisse l'emporter largement. La violence du dogme, comme toute violence, s'épuise d'elle-même une fois son pic atteint. Elle finit par céder au principe d'évolution auquel elle se soumet, tandis que la vérité chrétienne, anticonstitutionnelle et antidogmatique, est parfaitement incorruptible. Elle EST, mais ne devient pas, et la musique de Satan ne durera pas éternellement.

    Il ne faut surtout pas hésiter à opposer à la racaille démocrate-chrétienne la plus grande fermeté.

  • Satan est KTO

    Depuis plusieurs mois que je regarde de temps en temps cette chaîne de télévision chrétienne, je n'y ai toujours pas entendu un seul enseignement véritablement chrétien.

    Bien sûr, il est parfois, et même souvent, question des saintes Ecritures, mais comme on traite Shakespeare dans les thèses universitaires modernes d'auteur "baroque" ou "romantique". La récupération du christianisme à des fins sordides est une chose contre laquelle les chrétiens sont assez avertis, ayant d'abord été témoins du même phénomène dans le judaïsme.

    Le "dogme", s'il convient parfaitement à la religion des Egyptiens, est assez contestable dans le christianisme, son usage plutôt obscurs étant donné le caractère institutionnel de la vérité dogmatique : mais là, sur KTO, il n'est même plus question de dogme institutionnel, mais de "chacun pour sa pomme". Untel déclare que l'essentiel du christianisme est "D'accepter de se laisser aimer par dieu.", formule incantatoire sans grand intérêt ; suivi de tel autre qui donne le christianisme selon Chateaubriand en exemple, alors que le vicomte breton n'a jamais aimé que lui-même, ne supportant même pas la concurrence que lui faisait Napoléon dans la chorale de Satan.

    En résumé, KTO diffuse sous l'étiquette chrétienne une sorte de religion bouddhiste. Je prends ici le bouddhisme comme la religion la mieux faite pour entraîner toutes les sortes de soumission. Si je me trompe, qu'un bouddhiste me corrige, car j'avoue connaître beaucoup mieux la démocratie-chrétienne et sa tendance à se prosterner devant toutes les idoles païennes possibles et imaginables que le bouddhisme. J'ai ouï-dire que Bouddha n'était pas gras dans toutes les sortes de bouddhisme, voire qu'il voulait le bien du peuple ; y a-t-il un bouddhisme qui ne traduise pas le "bien du peuple" comme une sorte d'exercice d'endurance à la douleur, susceptible d'entraîner l'adhésion de toutes les bonnes femmes de la terre, et d'être repris par tous les dictateurs de la terre comme religion d'Etat ? Si ça se trouve, qu'on me le dise.

    Quant au sigle KTO lui même, typique de la logocratie démoniaque, je ne serais pas étonné qu'il se rapporte au nombre de la bête, qui est un "nombre d'homme" selon l'apocalypse - le fameux 666, et qu'on désigne sous le terme générique d'"éthique". E. Swedenborg, rejetant la morale catholique romaine comme protestante, dans la continuité de saint Paul, qui n'est pas plus "moral" que les autres apôtres, explique assez bien en quoi l'éthique chrétienne est le fléau des temps modernes, représenté dans l'évangile comme "la bête de la terre".

  • Elus du peuple

    L'organisation d'un divertissement aussi coûteux que l'élection du président de la République au suffrage universel, en période de vaches maigres, suffit à résumer l'imbécillité extraordinaire de l'élite française actuelle. Elle souligne le caractère religieux du gaspillage de ressources humaines que cette farce ubuesque représente.

    Ce sont surtout les intellectuels et l'intellectualisme qu'il faut accuser ; il est en effet plus logique pour des politiciens de vouloir continuer d'exercer le plus vieux métiers du monde, en ignorant cette réalité que ce jeu de société à été conçu pour sidérer les Français qui, aujourd'hui, ont le moins envie d'y jouer.

    Les moins malhonnêtes au sein de l'élite reconnaissent que ce barnum somptuaire a été mis en place par une sorte de dictateur mal-aimé des Français, une sorte de Napoléon III au rabais, avec l'aide de techniciens rompus au trucage juridique, c'est-à-dire plus italiens ou allemands que français. Si les Français parviennent difficilement à s'acclimater aux Etats-Unis, où le même culte a pris une dimension pornographique, c'est bien parce que cette société de rapports est la plus éloignée du peu d'empressement des Français à communier aux saintes espèces sociales.

    Je croise un anarchiste dans la rue, arborant un tee-shirt : "Ni Dieu, ni maître, ni télévision." Le "ni télévision" est bien sûr le plus important, sans quoi ce serait seulement la devise de la grande truanderie politicienne libérale. On ne peut pas non plus se passer d'ajouter : ni élu du peuple, selon des conditions entièrement déterminées par l'élite républicaine. Je ne suis pas musulman, mais je me demande : comment pouvez-vous avoir envie de voter, vous, musulmans, quand le culte républicain est axé autour de la propriété, alors qu'aucune spiritualité un peu sérieuse dans l'histoire de l'humanité n'a manqué de souligner que dieu est la seule chose qui échappe à la transaction ; et que Marx a récemment encore montré que la liberté est parfaitement incompatible avec le régime de la propriété, d'où le ferme bannissement par le clergé républicain d'une pensée qui ne contribue pas à l'abrutissement du genre humain et l'imitation du singe, sous couvert de perfectionner cette espèce ?

  • L'Oeil du cyclone

    Il m'a fallu plusieurs minutes, hier soir, pour convaincre un pote sincèrement pacifiste que l'instinct est le mouvement le plus opposé à la paix et la liberté. Cela en dit long sur l'impact dévastateur de trois chienlits convergentes, et qui se soutiennent les unes les autres en paraissant s'opposer : le libéralisme, le républicanisme et la démocratie-chrétienne.

    Faire passer l'instinct pour un mouvement libre est le propre de la religion, habile à maquiller l'instinct en rituel ou en communion, à accorder à la musique plus que la vitamine dont elle est capable : un mysticisme de pacotille, équivalent de la gastronomie.

    Accusez la religion tant que vous voudrez de n'être qu'un refuge pour les esprits peureux, mais ayez le courage de couper court à la musique, qui procède exactement de la même rengaine païenne rassurante.

    A l'intérieur du christianisme, qui réprouve le plus vigoureusement l'art démoniaque de la musique, le progrès de celle-ci est un indice certain de la lâcheté croissante des institutions soi-disant chrétiennes. Au stade de l'opéra italo-boche, il n'y a plus que des femelles.

    Le mouvement instinctif est l'amplitude minimum, à laquelle les institutions républicaines ont réduit les artistes, afin d'en faire des petits chiens dociles ; assez cons pour ne pas comprendre que l'instinct est l'impuissance, dont les pouvoirs publics s'accommodent le mieux. Si Louis-Ferdinand Céline se limitait à l'instinct, il ne serait qu'un suceur de bites parmi cent littérateurs modernes.

    Car de l'instinct même, dionysiaque, la politique s'éloigne afin de gagner en puissance, sans qu'il soit même à ce stade, question d'art, mais seulement de religion, de musique ou de cinéma ; et donc de hochets tendus au peuple par un clergé de brutes sournoises. La propriété intellectuelle ? Vous entendez ça, il faut en plus payer la saloperie de propagande néo-nazie ; ça ne suffit pas d'être bombardés de slogans publicitaires par des débiles mentaux collectionneurs de godemichets, il faut en plus souscrire un abonnement.

    Celui qui prend le mouvement instinctif pour le mouvement libre, prend la soupape, le carnaval pour la liberté. C'est un opprimé. Son mouvement n'est pas libre, mais déterminé par la peur. C'est elle qui lui donne toute sa vivacité. Enchaînés par les pouvoirs publics à la musique, confondant vitesse et précipitation, l'ivresse qu'elle procure avec la liberté, ainsi sont les petits soldats assassins enrôlés par Satan, et non les artisans de paix. Il n'y a pas d'autre solution que d'affonter la bête sociale immonde comme Shakespeare, ou planter le pieu dans l'oeil de Polyphème comme Ulysse et ses compagnons. Vous voulez la paix, faites-la. La guerre est l'oeuvre des fainéants et des papes.

  • Exit la religion !

    Une religion démoniaque, reconnaissable à l'arsenal de dispositions juridiques et morales que son clergé se donne pour tâche de faire appliquer, ne survit pas à la faillite du régime qu'elle sert. Autrement dit, dès qu'une telle religion s'avère inadaptée sur le plan de l'organisation, elle s'étiole et meurt.

    On en a l'exemple en France avec le catholicisme romain qui, à la fin du XVIIIe siècle, à l'occasion de la révolution industrielle, a perdu sa raison d'être, qui était de régir le monde paysan, et s'est effondré petit à petit.

    Depuis plus d'un siècle, la principale raison d'exister de l'Eglise romaine est hors d'elle-même, puisqu'il s'agit avant tout de faire paraître modernes les valeurs républicaines qui lui ont succédé, mieux adaptées au monde industriel.

    Le jugement lucide de la philosophie des Lumières est celui de Marx, et non du clergé républicain ou libéral. Les philosophes des Lumières n'ont pas remporté de haute lutte un combat idéologique contre les jésuites et les jansénistes ; ils ont installé la philosophie sur les ruines fumantes de la morale catholique romaine, tombant en désuétude. C'est la raison pour laquelle Marx critique la philosophie en tant que catéchisme, tandis que le régime soviétique et les partis communistes ont été contraints de restaurer la philosophie, à des fins morales.

    - L'effondrement actuel des valeurs républicaines a la même cause que l'effondrement de l'Eglise romaine autrefois ; la principale raison en est la fin de la production industrielle en Europe. Tout le reste n'est que tartufferie de clercs républicains spécialisés dans cette discipline qu'ils nomment "sociologie", pour cacher derrière un mot savant un vulgaire pacte entre propriétaires. Si l'on veut vivre dans le régime républicain et les valeurs républicaines aujourd'hui, il suffit d'émigrer en Chine, où ces valeurs conservent un rôle de sidération du prolétariat.

    Je prends volontiers l'exemple du féminisme, car il permet de rapprocher les valeurs républicaines des valeurs nazies et de réaffirmer ainsi qu'elles sont identiques, potentiellement aussi dangereuses par conséquent. Bien qu'il n'a pas de justification rationnelle, puisqu'il n'est pas prouvé que la condition sociale des hommes est meilleure que celle de l'autre sexe, on considère le féminisme comme une valeur républicaine moderne, ce qui présente le gros avantage de pouvoir donner des leçons de morale au tiers-monde.

    Eh bien, sous le drapeau féministe, s'avance désormais la revendication de la prostitution comme une activité sociale légitime, et donc morale. Bien sûr les petites dindes sous ce genre de slogan ne se rendent pas compte de la réalité de la violence de la prostitution dans le tiers-monde, mais le soldat SS ne se rendait pas compte de la violence du front de l'Est avant d'y être. L'extraordinaire perversité des valeurs républicaines est détectable à leur capacité à inculquer un esprit de sacrifice aux plus jeunes, correspondant à l'état de guerre ou de concurrence économique où nous sommes - un esprit de sacrifice économique. Or il n'y a pas de charniers sans que, au préalable, n'ait été inculquée au bourreau la propre conscience de lui-même comme une pièce de boucherie, au niveau du bétail humain.

    Donc le délitement de la société occidentale, qui n'a rien à voir avec l'individualisme véritable, mais bien plus avec la quête identitaire nazie, sa double fonction égotiste et militaire (le soldat ne donne pas sa vie gratuitement, il faut lui bourrer le mou en échange, et dans ce domaine l'"identité" ou la quête des racines ne "mange pas de pain".), ce penchant macabre ou suicidaire traduit aussi l'épuisement de la violence républicaine en Europe.

    Les valeurs républicaines sont en train de passer pour les valeurs de pontifes, aussi inaptes à les faire respecter que le pontife romain ses prêchi-prêcha. Comme ces valeurs ont pour clef de voûte la défense de la propriété, c'est une bonne nouvelle.

    Il ne reste plus aux gosses qu'à se soumettre à la publicité commerciale et sa puissance de libération maximum de l'instinct du propriétaire, ou bien à reconquérir l'estime de soi, d'abord, reconquête à laquelle la pornographie républicaine s'oppose, comme l'Eglise romaine auparavant, religion de propriétaires fonciers maquillée en christianisme ; pour pouvoir enfin accéder aux choses de l'esprit. Il convient de souligner ici que la charité est un accès direct aux choses de l'Esprit, quelle que soit la confession de celui qui la pratique, dit Jésus-Christ.

    Il convient de souligner aussi que le mensonge accumulé dans toutes ces strates juridiques au cours du temps, comme une lave solidifiée, a pour seul but d'empêcher cette charité, pour que le règne de Satan s'éternise ; les chiens qui portent crosses, mitres, anneaux, couleurs pourpres et écarlates significatives, ont substitué le culte de Satan à celui de dieu, se condamnent eux-mêmes plus sûrement encore que ceux qui parlent franchement au nom de l'antéchrist. Ils ne vous mèneront nulle part. Qui peut gober cette plaisanterie qu'il est possible, dans le domaine spirituel, de se laisser guider par une sorte de fonctionnaire préposé à cette fin ? Si Jésus désavoue la hiérarchie ecclésiastique, c'est bien sûr qu'il est impossible de se libérer de la condition humaine par procuration.

  • Krach de l'art

    La modernité, c'est "le dernier cri" en matière de goût artistique. Aussi ne puis-je pas m'empêcher de penser, quand j'entends parler d'un "artiste moderne", à un vieillard sur son lit de mort appelant sa mère au secours.

    Le cri du Christ sur la croix romaine est, comme les trompettes de l'apocalypse, une invitation à l'éternité. Elle sera détruite, Rome, la mère des nations païennes portant le masque chrétien, comme le mensonge finit toujours par faire place à la vérité, les os durant plus longtemps que la peau ou l'âme, et l'esprit plus longtemps que les os.

  • Cave Canem!

    - Le principal avantage de l'éthique moderne, c'est qu'elle dispense même de l'honnêteté.

    - Nous établirons bientôt ici le rapport entre l'éthique démocrate-chrétienne, d'où les Etats-Unis tirent aujourd'hui un moyen de sévice supplémentaire, et la "bête de la terre" ou le nombre 666.

    - Il n'est pas exclu que la chute des étoiles annoncée dans l'apocalypse chrétienne ne se rapporte à celles figurant sur le drapeau des Etats-Unis. Une chose est sûre, ces étoiles sont en rapport avec les nations maudites, depuis l'ancienne Egypte des pharaons. L'astrologie apocalyptique indique que ce qui est fait dans le cadre des nations par les hommes ne participe pas d'un mouvement libre mais instinctif. Le caractère alchimique des sentiments et mobiles humains primaires est très loin d'être une découverte moderne. Pour Homère, la guerre de Troie a nécessairement lieu ; en effet la guerre est un théâtre d'actions humaines inconscientes, la conclusion de tout projet éthique ou politique. Sous le drapeau de l'humaniste moderne, BHL, le pape ou un guignol du même genre, il y a des plaisantins comparés à Homère.

    L'apocalypse se situe au niveau d'Homère, et non du drame bourgeois démocrate-chrétien, éternel retour de l'encombrement de la voie spirituelle par des jacasseries de bonnes femmes. Les mouvements inconscients des nations ont une raison cosmique, voilà ce que dit l'apocalypse chrétienne. Pourquoi un homme du peuple est-il mieux à même de comprendre cette science chrétienne ? Parce que c'est la personne la plus facile à convaincre que l'anthropologie ou la sociologie n'est pas centrée sur l'homme, comme ses actionnaires le prétendent, mais sur la caste des prêtres, qui définissent la condition humaine, non pas telle qu'elle est, mais en fonction de ce que ça pourra leur rapporter.

    En outre la science chrétienne apocalyptique implique la destruction de l'art moderne, le plus élitiste et religieux, et ça, les plus malins parmi les curés modernes le devinent ; car il y a plus malin que l'antéchrist Nitche. Le pharisien le plus malin de tous affirmera que l'expérience de Dieu est impossible à communiquer car, en effet, si tel était le cas, le pharisaïsme judéo-chrétien pourrait durer indéfiniment.

    Qu'est-ce que j'entends par destruction de l'art moderne ? Je veux dire qu'une fois Shakespeare bien compris et élucidé, non pas présenté comme un auteur "énigmatique", eh bien il ne reste plus grand-chose d'autre dans l'art que des objets de musée destinés à rassurer le parti féminin le plus conservateur. Le plus intéressant spirituellement dans la Révolution française, c'est la destruction d'ouvrages d'art, en raison de l'entame dans l'orgueil humain que cette destruction représente. Opérée avec discernement, en commençant par la destruction de l'artiste vaniteux, du poète qui sommeille en chacun de nous, cette révolution serait celle, individuelle, de Hamlet, dans la voie chrétienne. Le seul fait qu'il indique que la société est une planche savonnée par son élite cléricale suffit à comprendre que Hamlet n'est pas plus fou que Jésus-Christ : ils le sont simplement aux yeux de la société qui, elle, ne peut pas se retenir de fuir, de sorte qu'elle est condamnée à mort par avance, au contraire de n'importe quel salaud qui, jusqu'à la dernière minute, peut vaincre en lui la doctrine sociale, par laquelle il s'était confectionné une petite armure diabolique, car susceptible de le sauver lui, et lui seul ; temporairement et non au-delà. Hamlet expédie le moyen âge en enfer !

    Derrière le plan politique européen, il n'est pas difficile pour un chrétien de voir les cornes du diable, et une tentative similaire à celle des Etats-Unis de faire passer Saturne pour le dieu des chrétiens.

     

  • Dans la Matrice

    Pour s'en plaindre ou, au contraire, s'en féliciter, on entend parfois : "Q'est-ce que le monde est compliqué, j'y comprends rien !"

    Les marionnettes ne pensent pas moins que le contrôle de leurs mouvements leur échappe. Dès lors qu'on a compris que le plan social ou la civilisation n'est qu'un mensonge destiné à couvrir la propriété, alors l'apparente complexité du monde se trouve considérablement diminuée.

    - Pourquoi n'y a-t-il pas de femme artiste ? Parce que, identique à la société, la femme est incapable de penser en hors du culte. Elle ne peut donc pas faire simple. Plus l'art est pur du mobile érotique et de son but, l'appropriation ou la conquête, plus il est simple et moins il est religieux.

    Partout, dans les arts ou la science, apprenez à reconnaître le paradoxe ou l'absurdité ; c'est la marque de la culture de vie ou du socialisme démoniaque.

    L'esprit humain ne se satisfait pas du paradoxe ou de l'absurdité, mais la propriété comme les femmes s'y réfèrent constamment, comme à un garde-fou qu'elles ne peuvent pas lâcher. L'existentialisme ne veut rien dire : on s'en gargarise, mais on ne l'explique pas : c'est précisément la recette de son succès auprès des femmes.ophelia.jpg

    A plusieurs reprises j'ai essayé d'enseigner à une femme à regarder les choses telles qu'elles sont, à la manière d'un artiste, et non à travers le prisme de son désir. En vain ou presque. Les femmes ne veulent que des curés ou des médecins. Même des femmes laides, sur qui pèse un enjeu social moindre, celles qu'on expédiait autrefois au couvent, et dont on pourrait espérer un peu moins de conformisme, je désespère. Les femmes sont prédisposées à se satisfaire du mensonge sous la forme de vérités mathématiques les moins expérimentales possible.

    La terre est un véritable charnier de petites connes comme Ophélie. Shakespeare montre la bêtise humaine dans Ophélie, Juliette ou Roméo (l'aristocrate de sexe masculin est quasiment une femme)... et il se trouve malgré tout encore des idiotes pour désirer ressembler à Ophélie ! La méthode est sans doute d'y aller très progressivement. Le phallus de l'homme rassure les femmes, la vérité les terrorise. Le sabre et le goupillon, le drapeau rouge et noir, telles sont les femmes : orthonormées.

    Shakespeare est si sauvage contre la société qu'il fait entendre, dans le langage fleuri ou stylé de certains de ses personnages, la petite musique de la propriété. On reconnaît chez Shakespeare un hypocrite au style que le tragédien lui prête. Le monde est très simple, en fait : les petits bourgeois de Hamelin vont en enfer en écoutant une berceuse dans leur casque.

    (Ill. par Léah Piken Kolidas. Celle-là a bien compris les symboles païens qui, aux yeux de Shakespeare condamnent Ophélie à mort.)

     

  • Fruit de la passion

    La condamnation de la passion par les apôtres chrétiens est souvent mal comprise, notamment à cause d'imbéciles catholiques romains qui ont saccagé et continuent de saccager sans vergogne la théologie chrétienne au bénéfice d'entreprises les plus douteuses.

    Tout est dit ou presque par le mot de "commerce", qui traduit à la fois le rapport amoureux et la transaction monétaire. C'est un rapprochement aussi judicieux que celui entre l'argent et toutes les sécrétions humaines.

    Pour Bacon-Shakespeare, il n'y a pas d'hommes amoureux, il n'y a que des imbéciles. Karl Marx s'en prend à juste titre au romantisme comme à un fléau de l'esprit, par où la bourgeoisie libérale replète trahit le même mobile que l'aristocratie d'ancien régime. Balzac peint une réalité sociale crapoteuse derrière les grandes bannières sentimentales. Il n'est pas difficile de deviner qu'il n'y a qu'un seul "génie du christianisme" dans tout le christianisme, c'est le pédéraste Chateaubriand lui-même, presque aussi amoureux de sa propre enfance que Proust.

    Le mépris chrétien de la passion amoureuse n'est pas difficile à comprendre. Il se justifie, comme celui des sages de l'Antiquité, par le refus de l'esclavage. Shakespeare souligne bien que la passion amoureuse a été restaurée dans ses droits par un clergé romain indigne, pour le bénéfice de l'ordre aristocratique d'abord. L'issue catastrophique du délire amoureux de Roméo et Juliette, a bien comme le mariage de la reine Gertrude et du roi Claudius un motif apocalyptique sous-jacent. Ce n'est pas le fait du hasard si l'on retrouve dans la figuration de l'Eglise romaine sous les traits d'une prostituée, le double aspect sexuel et mercantile.

    La prostituée porte en effet la double marque de l'esclavage social : le sexe et l'argent. Ainsi les personnes passionnées ou romantiques sont-elles, comme Ophélie en est l'illustration dans "Hamlet", selon la sagesse chrétienne ou antique, des personnes inauthentiques, c'est-à-dire n'agissant pas de leur propre chef, mais sous l'emprise d'un conditionnement social plus fort. Ces personnes prennent leur esclavage ou leur manque d'indépendance pour un choix délibéré ; en réalité elles sont quasiment "virtuelles" et leur trajectoire inflexible est déjà écrite dans les astres, selon la sagesse chrétienne qui voit les personnes morales comme des personnes perdues d'avance.

    Shakespeare a prévu le triomphe du romantisme, idéal le plus truqué, comme un encens flottant au-dessus de l'exploitation de l'homme par l'homme, c'est-à-dire de l'esclavage généralisé et du commerce total, vanté par des chiens qui en tirent le maximum de profit comme le "libéralisme", alors qu'il est parfaitement automatique et programmé pour l'enfer.

  • Krach de l'art

    Un esthète moderne entiché d'art, comme tous les esthètes, pose cette question : "Peut-on vivre sans art ?"

    La bonne question est : "La société s'accommode-t-elle de l'art ?" Et la réponse est : non. La société contraint l'artiste à occuper une fonction, qui est grosso modo celle de la religion ou de la musique, c'est-à-dire du pire divertissement possible, car il se donne une apparence mystique qui le fait prendre au sérieux. Dès lors qu'un artiste a un minimum de forces, il résistera aux vêtements sacerdotaux que la société veut lui faire enfiler.

    Nitche qui exprime sa haine des anarchistes, des juifs et des chrétiens, pourrait aussi bien ajouter les artistes à sa liste. De façon caractéristique, le moraliste tente de réduire la tragédie grecque à un art allemand ou oriental dionysiaque, alors que l'art d'Eschyle ou de Sophocle est, de tous les arts, parmi les moins musicaux ou fonctionnels. Tout ce que touche Nitche et qui n'en est pas, à la manière de Proust, il le transforme en religion. Nitche ne comprend pas où Shakespeare veut en venir. C'est pourtant simple : l'anarchiste, le chrétien, tout ce que Nitche déteste, Hamlet l'incarne, dans Elseneur, métaphore de la civilisation moderne dont toutes les forces sont liguées pour l'éliminer. Nitche ne sait pas lire.

    Sur un point Nitche n'est pas parfaitement adapté au totalitarisme moderne, que la religion empêche de discerner, c'est lorsqu'il exprime franchement son mépris du peuple. C'est en cela que Nitche est comparable à Hitler, qui vaut pour la même raison, parce qu'il affiche la supériorité du peuple aryen sur les autres. Le peuple doit absolument se garder de se laisser conduire par des musiciens ; ceux-là n'ont jamais fait que le maintenir dans l'enfer. Le musicien le plus franc, c'est celui qui casse sa guitare, et n'y retouche plus jamais ; c'est le même geste que pour un soldat de briser son arme. Et c'est bien dans le rock'n roll que plan satanique est le plus clairement affiché, comme chez Nitche ou Hitler.

    En vérité dit le Christ, la vie d'un seul homme vaut mieux que l'existence de toutes les nations, et c'est cette vérité-là que la musique s'efforce d'étouffer. L'importation de musique depuis le XIXe siècle par la bourgeoisie républicaine, dans un des pays les moins prédisposés à ce culte, a essentiellement une fonction militaire. L'entraînement du soldat est un entraînement musical. Tous les instruments de musique ont leur pendant dans les arsenaux. L'harmonie du monde du connard allemand, c'est le "big-bang".

    L'historien honnête qui voudrait écrire l'histoire du christianisme occidental, arriverait à la conclusion que la vérité chrétienne a persisté en vertu de ses meilleurs artistes, contre le clergé officiellement chrétien. Pour une raison simple : ces artistes ont offert une meilleure résistance au monde, quand le clergé s'est efforcé de réduire chacun à personne. Il y a plus de résistance à l'esprit du monde dans Molière que dans les cinquante derniers conciliabules d'hypocrites démocrates-chrétiens !

    L'abnégation du Christ n'est pas le sacrifice au profit de la société, mais au contraire l'abnégation de ce qui fait de nous des personnes sociales, à commencer par la peur. Le Christ n'a pas peur de la mort, il redoute la douleur, qui est la condition sociale même, l'iniquité plus terrible que la mort, le carcan qu'il est venu abolir. Pas plus qu'il ne la craint, le Christ ne désire la mort, qui n'est douce qu'aux yeux des mourants et de ceux qui souffrent ; la mort que la condition humaine, seule, ennoblit, et tous ces pseudo-artistes ou pseudo-curés qui n'ont de cesse d'embrasser la mort sur la bouche, croyant l'amadouer ainsi, et justifiant ainsi la douleur.

    Mes frères, n'ayez pas peur. Comprenez que toutes vos peurs sont génétiques ou héréditaires. Elles vous sont inculquées comme un poison pour vous faire entrer dans la danse macabre, aussi vifs puissiez-vous être, et plus vous le serez, plus les vieillards s'efforceront de vous coincer dans l'étau social. C'est pourquoi le Christ est venu apporter le glaive entre le père et le fils, afin de vous dégager de toutes les obligations de votre race, espèce, famille, qui mettent un contrat sur votre tête à la naissance. Afin de vous soumettre à son père, qui lui seul vous veut libre, et qui est le seul père digne de porter ce nom.

     

     

  • Reconnaître Satan

    Si le monde se résolvait à l'affrontement des forces du bien et du mal, du ying et du yang, du noir et du blanc, alors Satan n'aurait pas de consistance.

    A cette réalité du mal souvent accompli au nom du bien, et du bien commis parfois au nom du mal, le chrétien reconnaît la présence de Satan dans le monde, qu'il emporte avec lui.

    A la beauté de la charogne et au charme qu'elle exerce sur le poète, Baudelaire reconnaît sa possession, ce qui revient au même. L'esthétique est la même cruche pour les gogos que l'éthique. Un seul suppôt de Satan parle ainsi plus vrai que toute la démocratie-chrétienne. Merci Baudelaire de ne pas prendre le diable pour une simple figure de style.

  • Egalité & Réconciliation

    - L'égalité est une utopie républicaine selon K. Marx, de nature juridique et destinée à occulter la nécessité du rapport de forces social, de sorte que la société, qui n'est qu'un moyen, perdrait son sens si l'égalité pouvait être accomplie, comme l'argent perdrait sa fonction s'il était également réparti.

    Marx reprend l'idée de Shakespeare que l'argent fait perdre à ceux qui le possèdent la notion de qui ils sont vraiment (beaucoup moins puissants qu'ils ne croient), ainsi qu'à ceux qui en sont privés mais le désirent ardemment (beaucoup moins vains qu'ils ne croient). Le possédant est possédé, aussi bien sur le plan physique que psychologique ; il cède en échange du réconfort moral de la propriété, le bénéfice de la spiritualité qui n'est pas, elle, une perspective macabre, contrairement au plan social. L'ignorance que celui-ci n'a qu'une valeur actuelle place en outre les jouisseurs et les cyniques, qui le comprennent mieux (les libéraux), dans la position de dominer le monde plus facilement. L'individu qui parvient à jouir le mieux, c'est-à-dire avec modération, se place dans la position idéale pour comprendre que la société se mord la queue, c'est-à-dire qu'elle n'est qu'un moyen, privé de but en dehors d'elle, comme le langage traduit la société, sans échappatoire possible. Et cette jouissance modérée, l'organisation capitaliste du monde l'empêche même.

    Marx rejoint donc bien la spiritualité chrétienne, puisque jamais le Christ ne justifie aucune institution humaine ou juridique, conscient qu'elles reflètent toutes le péché et la mort. Il n'y a pas d'éthique ou de morale marxiste, pas plus qu'il n'y a de morale ou d'éthique chrétienne, car celle-ci est déterminée par la mort et non par la vérité. Il n'y a pas de culpabilité dans le christianisme, mais un mensonge qu'il faut vaincre, et son pouvoir d'agrégation des hommes entre eux.

    Gare aux faux apôtres chrétiens qui prônent la mort comme une étape nécessaire, et ourdissent une morale ou une éthique chrétienne afin d'asservir les plus faibles à une volonté collective aveugle. Leurs prêches se heurtent à la réalité que ce sont les tenants de la morale et de l'éthique qui condamnent à mort le Christ.

    - Réconciliation : elle ne peut avoir de sens que si elle a un but spirituel, et non celui de bâtir un énième parti réformateur sur les ruines des précédents ; elle ne peut avoir de sens qu'en ayant conscience que les divisions suscitées par les puissants de ce monde entre les plus faibles, est une zizanie dont l'ordre politique et moral tire profit.

  • Claudel et Shakespeare

    J'indiquais récemment que Voltaire qualifie Shakespeare de "sauvage". Ce n'est pas l'adjectif le moins approprié, puisque la vision chrétienne s'oppose à l'angle païen de la civilisation (la théorie des "racines chrétiennes" est une théorie juridique, et le christianisme n'a ABSOLUMENT RIEN de juridique).

    J'écris "angle" exprès, car la littérature de Shakespeare recèle cette prophétie selon laquelle la "terre des Angles" est la pointe avancée de la civilisation occidentale, "hyperboréenne" comme disent Nitche ou les nazis.

    Certains critiques ont pu dire que le portrait des rois par Shakespeare était une sorte d'anticipation du dictateur oedipien Hitler. En réalité, c'est le "royaume chrétien d'Angleterre" qui est visé, et tous les régimes théocratiques soi-disant chrétiens par conséquent, qui inversent la spiritualité chrétienne d'une façon frappante, et qui trouve confirmation dans l'apocalypse aussi bien que les mises en garde répétées de Jésus et des apôtres contre les faux prophètes et prêtres chrétiens. La grande leçon d'histoire apocalyptique de Shakespeare est celle-ci : dans l'ordre démoniaque de la puissance morale et politique, l'étiquette chrétienne ajoute une ruse supplémentaire.

    Le poète soi-disant catholique Paul Claudel écrit quant à lui : "Ces écrivains anglais, de Shakespeare à Dickens et à Kipling, sont tous des païens. Pas le moindre sentiment du Christ, pas même un soupçon de métaphysique chez l'un d'eux."

    Claudel est le pharisien-type, tel que Shakespeare le décrit sous les traits de Polonius dans "Hamlet", c'est-à-dire du chrétien planqué derrière une "morale chrétienne" dépourvue de fondement chrétien. Il est impossible de fonder le catholicisme sur la morale, puisque celle-ci n'a pas de caractère universel. C'est un grand thème shakespearien que la trahison des clercs du moyen âge.

    A tous les points de vue : littéraire, chrétien et métaphysique, Claudel divague. Il n'y a sans doute pas de "sentiment du Christ" (?) chez Shakespeare, en revanche pas une page qui ne se réfère aux écritures saintes ou à saint Paul, ce qu'il faut être athée ou païen pour ne pas remarquer. L'écrivain pédéraste et pédagogue (l'un va rarement sans l'autre) R. Kipling a donné des fables dont le sens est assez contradictoire, quoi qu'il en soit très éloigné du symbolisme apocalyptique de Shakespeare, le mieux maîtrisé dans tout l'art anglais, en un mot le plus logique. Si l'on tient à citer un écrivain démoniaque, pédéraste et britannique, c'est le nom de Lewis Carroll qui s'impose.

    La métaphysique "par-delà le miroir" de celui-ci est typiquement païenne - "pythagoricienne" -, et c'est exactement celle contre laquelle Shakespeare livre bataille. La littérature régressive et pénible à lire pour un adulte normalement constitué de L. Carroll indique d'ailleurs assez bien que les mondes virtuels où la métaphysique païenne trouve refuge se conçoivent aussi bien sur le mode politique de l'au-delà, que sur le plan intime du rêve et de la perte de conscience volontaire.

    Mieux vaut pas de métaphysique du tout plutôt qu'un "soupçon", comme dit Claudel, qui confond sans doute la métaphysique avec l'alchimie ou la cuisine italienne.

    Le globe ou la sphère est pris souvent à la Renaissance comme le symbole de la métaphysique par excellence, précisément parce que c'est une forme qui n'est pas physique ; elle ne fonde donc pas de morale. Au contraire de la métaphysique païenne égyptienne ou pythagoricienne, déduite dans le prolongement de la morale ou de la politique, la métaphysique chrétienne renverse l'ordre moral, ce qui est indiqué dès la Genèse par les deux voies opposées de la chute, naturelle ou physique, et du salut, métaphysique ou spirituel.

     

  • Science et surnaturel

    Lors d'un reportage tv sur l'exorcisme et les exorcistes, un médecin-psychiatre est interrogé en tant qu'expert ; il décrète l'opposition de la science et du "surnaturel". C'est là un spécimen de dévôt républicain, dont la science procède du matraquage, amplifié par des moyens de propagande sans commune mesure.newton.jpg

    - Tout d'abord, il n'est pas démontré sur le plan scientifique que la télé peut contribuer à l'enseignement scientifique plutôt qu'à l'idiotie générale. Cette sorte de scientifique qui cautionne des reportages télévisés est particulièrement suspecte, au moins, d'une grande naïveté.

    - La médecine psychiatrique n'est pas à proprement parler une "science", mais une technique ; les plus illustres savants ont montré par le passé que la médecine a un pouvoir de suggestion sur les foules, analogue à celui de la religion. Le sorcier du village n'était pas par hasard aussi thaumaturge. Pour une raison simple : la culture de vie païenne est, depuis la nuit des temps, le discours religieux le plus banal, sur lequel les grandes théocraties se sont appuyées et s'appuient encore. Au contraire de la méfiance française, on peut remarquer la grande confiance, naguère, du régime nazi dans la médecine, au point de l'ériger en véritable science.

    En principe, sur le plan technique, la fin justifie les moyens. Qui reprochera à un médecin d'employer des moyens ésotériques s'il parvient à soigner efficacement ? Ainsi, l'homéopathie est une science largement "occulte", mais cela n'empêche pas que son usage soit répandu dans les cabinets de médecine et les hôpitaux publics.

    - Galilée, Copernic, Bacon, Descartes, Newton, Leibnitz : il n'y a aucun de ces grands savants ou reconnus tels aujourd'hui qui ne fasse large part au "surnaturel", ainsi que toute la science pendant des milliers d'années avant eux. Et cette liste est très loin d'être exhaustive.

    Galilée, par exemple, qui bénéficie aujourd'hui d'une gloire démesurée, croyait encore au purgatoire plus de trois siècles après Dante (!), et il appartenait au lobby catholique romain le plus archaïque, mélangeant le surnaturel païen avec le surnaturel chrétien de la manière la moins rigoureuse.

    Il y a donc une double inconstance de la part de la science technocratique moderne, dont ce médecin-psychiatre partage l'épistémologie nébuleuse.

    Primo, elle devrait se désolidariser de savants, dont l'imagination fait largement place à des croyances surnaturelles d'origines diverses. D'ailleurs cette science technocratique se livre à une propagande mensongère, à l'aide de moyens dont même l'Eglise romaine n'a jamais disposé, quand elle affirme que la science de ces grands savants qu'elle continue d'honorer, était sans lien logique avec leurs croyances surnaturelles. C'est aussi mensonger que de dire la science technocratique moderne en général, et la médecine psychiatrique en particulier, coupées de la FOI dans le progrès social. Je cite deux menteurs de cette espèce, de stature internationale : le Français Claude Allègre et, plus encore, le Britannique Richard Dawkins, auteurs dans le domaine de l'histoire de la science d'ouvrages sans fondement historique - voire à la limite de la bouffonnerie dans le cas de Dawkins.

    - De surcroît, il existe plusieurs sortes de "surnaturel", et la psychiatrie est fondée sur l'un d'entre eux, quoi que cet expert semble l'ignorer. C'est en outre le plus religieux et le moins expérimental. La méthode spéculative ou psychologique implique en effet de croire dans des états abstraits tel que l'infini, sans consistance naturelle ou expérimentale. Cette sorte de surnaturel, qu'on peut dire "théorique" ou "hypothétique", ou encore "transcendental" a été critiqué plusieurs siècles avant notre ère par Aristote, savant matérialiste et astrologue, qui la fustige comme le courant religieux le plus superstitieux.

    L'opposition moderne d'un technocrate tel que C. Allègre entre une science expérimentale, et une autre qui ne le serait pas, est inepte. Les technocrates placent d'ailleurs dans leur panthéon les savants les moins basés sur l'expérience, comme Newton, Descartes ou Galilée. La démonstration de Galilée du mouvement de la terre autour du soleil est en effet hypothétique/mathématique et contraire à l'expérience de sa stabilité.

    L'opposition entre différentes sortes de surnaturel par Aristote est beaucoup plus scientifique. F. Bacon a renouvelé cette critique à la fin du XVIe siècle ("Novum Organum"), afin notamment de souligner chez certains de ses confrères (Gilbert, Copernic, Galilée) le télescopage de ces différentes sortes de surnaturel, et la confusion absurde que ce télescopage engendre.

    - Pour finir, signalons que la caution fournie en outre à ce reportage de TF1 par un "sociologue des religions", Frédéric Lenoir (!), frise le ridicule, puisque la sociologie n'est autre qu'un discours religieux déterminé par le préjugé juridique républicain. De sorte qu'il n'y a pas de chef de parti politique en France qui ne soit aussi un "sociologue", comme son projet l'y oblige, et même si l'on ne doit pas exclure dans le domaine politique le plus radical cynisme, derrière le projet de société.

    (Ill. de W. Blake représentant I. Newton, le front penché sur la terre. Blake suggère que Newton est trop terre-à-terre et manque de spiritualité. Il n'empêche que Newton a écrit des traités de théologie, qui pour manquer de rigueur n'étaient pas insincères pour autant.)

  • A. Soral et K. Marx

    Il est arrivé deux ou trois qu'on me confonde avec Alain Soral, d'"Egalité & Réconciliation". Bien qu'il est très sympathique, comme tout ce qui fait en temps de consensus publicitaire l'objet de poursuites médiatiques, je diffère de Soral sur quelques points.

    - L'athéisme professé par celui-ci est le plus petit détail, car la foi ne compte pas aux yeux des chrétiens, dont je suis. Ce n'était qu'un truc de curé sous l'ancien régime pour se donner de l'importance. Dans la réalité, le Christ rapporte le comportement exemplaire d'un Samaritain, pour bien dire aux juifs qui auraient été trop marqués par le pharisaïsme : l'étiquette ne compte pas, mais seulement la charité.

    - En revanche, je ne suis pas "républicain" comme Soral, car le républicanisme est un vecteur, non pas d'athéisme, mais d'antichristianisme. L'idéal républicain cherche en effet à faire croire, à n'importe quel prix, c'est-à-dire en mentant de façon éhontée, au "progrès social", promesse dont il n'est pas difficile de deviner qu'elle est faite pour asservir le plus grand nombre aux besoins de quelques-uns. Cette idéologie est la plus contraire au christianisme, dans lequel l'écoulement du temps n'a d'autre effet que le pourrissement ; au christianisme étranger à une libération d'ordre collectif ou social.

    Le socialisme omet de dire que si chacun est libre, alors la société ne sert plus à rien ; ou plutôt : le seul socialisme conçu ainsi, dans le but de détruire la société, par conséquent profondément irréligieux, c'est celui de Marx et Engels. Or, c'est le plus antirépublicain, c'est-à-dire le moins élitiste et le plus dissuasif de croire dans le progrès juridique.

    Outre Soral, je m'étonne d'ailleurs de "marxistes républicains" !? Mélenchon, Philippe Poutou, etc., alors que Marx a fait la démonstration que propriété publique et propriété privée sont indissociables, l'Etat appuyé sur les banques, et les banques sur l'Etat. L'illusion de croire l'argent public séparé de l'argent privé vient de la nécessité de faire gober, tâche qui incombe au clergé républicain, que le "progrès social" est autre chose que l'enrichissement, c'est-à-dire le pillage juridique organisé du reste du monde.

    Mais surtout, Marx a fait la démonstration que la formule juridique républicaine moderne, y compris le national-socialisme allemand, ne fait que perpétuer la formule inaugurée par l'Eglise romaine, en l'adaptant aux nouvelles exigences de l'exploitation industrielle. Le culte juridique mis en place par l'Eglise romaine (bien plus antimessianique et efficace que le nitchéisme récent) dans l'ancien régime, répondait à l'exigence de l'enracinement du paysan dans la terre et dans son travail. Seul le droit a des racines, et non le christianisme. Les thèses raciales allemandes sont d'ailleurs exactement faites du même bois, mais destinées cette fois à des prolétaires athées.

    +

    L'intérêt récent d'Alain Soral pour l'apocalypse, c'est-à-dire le récit mythologique chrétien de l'histoire du monde, en revanche, le rapproche. D'abord parce que j'argumente depuis plusieurs années que l'orientation de la science matérialiste marxiste est apocalyptique. Bien qu'il a eu des positions différentes à l'égard du christianisme, Marx ne s'est d'ailleurs jamais beaucoup éloigné de l'apocalypse, imitant une méthode typique des "Lumières françaises" qui consiste à opposer au clergé catholique ou protestant l'esprit et la lettre du Nouveau Testament. Je recommande chaudement cette méthode. Tout au plus l'athée qui la pratique risque-t-il de devenir chrétien.

    Quelques précisions : - "matérialiste", contrairement à certaine légende dorée athée, ne signifie pas "athée". L'athéisme moderne participe d'un mouvement bien plus psychologique que matérialiste. Les savants matérialistes grecs sont nombreux. Aucun d'eux n'est athée. Le matérialisme est concentré autour de la question de savoir si la nature comporte le vide, ou si celui-ci est seulement une notion métrique.

    - Le point le plus intéressant abordé par Soral est celui du lien entre la mythologie et la science matérialiste. L'imagination est-elle aussi propice à la science qu'elle l'est à l'art ? telle est la façon dont on peut poser la question. Et répondre que, jusqu'au XVIIIe siècle, l'art, la science et la théologie n'étaient pas disjoints, et la place de l'imagination incontestée. Le prétexte fallacieux d'élargissement des connaissances parfois invoqué pour expliquer la division de la science et de l'art en différentes branches, dissimule la vraie raison, technocratique, de cette évolution, de conserve avec la substitution d'une méthode spéculative, aujourd'hui répandue dans toutes les disciplines, à l'imagination.

    Il faut se demander, par conséquent, au minimum, si l'effacement progressif de la mythologie et de l'imagination au cours des derniers siècles, loin d'être une marque de "progrès scientifique", ne serait pas la conséquence d'un totalitarisme avancé ?

    - Ensuite, quand on se dirige comme Soral vers l'apocalypse chrétienne à partir de préjugés sociologiques et juridiques, il faut éviter de tomber dans un piège. Celui auquel je fais allusion précédemment, d'abord : l'église romaine étant la matrice de la sociologie républicaine, ayant introduit le poison de l'éthique bien avant la République, au moyen-âge, sous la forme du purgatoire, mieux vaut s'éviter un saut dans le temps inutile et croire la vieille sociologie meilleure que la nouvelle.

    Il faut éviter en outre le mélange d'apocalypse et d'éthique, selon le propos ésotérique de Dante Alighieri, et plus encore de Chrétien de Troyes, auteur d'une légende démoniaque, dont Shakespeare a souligné l'indécence et le symbolisme magique. Cette mythologie subversive et maçonnique, au sens où elle tente d'adapter le christianisme à un système de castes, permet de faire le constat que le symbolisme alchimique ne date pas d'hier, mais qu'il a été vivace du temps des cathédrales gothiques.

  • Résistance française ?

    Les personnes intelligentes ne se laissent pas gouverner facilement. Mais seuls des imbéciles peuvent se laisser gouverner par des édiles et des journalistes, représentants de commerce habiles à organiser la frustration générale, selon un plan dont les tenants et les aboutissants sont obscurs, se perdent dans les limbes d'un humanisme scolaire complètement truqué, où la tartufferie républicaine déploie des efforts d'hypocrisie inégalés dans l'histoire de France.

    Non, les Français n'ont pas la passion de la politique, sinon ils seraient nazis ou yankees. Que les journalistes soient issus de Sciences-po., les politiciens de l'Ena, l'X ou Normale Sup., ne signifie pas que la majorité des Français a le goût égyptien de l'administration ou des mathématiques dans le sang. Demandez aux Français ce qu'ils pensent de Jacques Attali, la crème de l'élite, ou d'Alain Juppé ? Beaucoup diront que ce sont des bêtes à concours sans grand relief, s'occupant encore à l'âge de la retraite de justifier les espérances placées en eux par leurs mères, débordant pour cette raison du cadre de l'administration prudente.

    Les promenades des politiciens dans les travées du salon de l'Agriculture n'intéressent que les journalistes français.

    +

    Les peuples frustrés et qui ne jouissent pas ou mal sont d'autant plus en proie à la politique, et enclins à croire dans la promesse aussi ignoble qu'imbécile de l'enrichissement comme solution à tous les problèmes. Alors que l'enrichissement libéral est un processus qui marche à la frustration, et ne peut certainement pas y mettre fin. La fascination pour les mises en scène macabres de la sexualité au sein de la jeunesse yankee est sans aucun doute la conséquence d'une culture juridique et libérale débordante. L'aspect juridico-commercial de cette sexualité est perceptible. Sa frénésie signale une jouissance minimum et quasi-mécanique, proche de l'accomplissement d'un devoir civique.

    Le slogan libéral de Guizot ou Sarkozy - "Enrichissez-vous !" - n'est pas aussi féroce que le slogan au fronton des camps de travail nazis, il est pire encore. C'est un excitant de la férocité humaine plus puissant de faire passer le produit abstrait du travail pour un moyen plus noble que le travail lui-même. La morale nazie est une morale de travailleurs et d'industriels esclavagistes, typique du XIXe siècle ; celle des libéraux, aujourd'hui, est une morale de gangsters ou de banquiers, dont on peut attendre des conséquences plus terribles, et qui d'ores et déjà a commencé de les provoquer.

    Parvenir à la jouissance est déjà pour un peuple la source d'une moindre inféodation aux fantasmes des politiciens et à la paccotille de leur rhétorique. La France est moins frustrée que les Etats-Unis, donc  c'est une nation moins fétichiste et prête à entendre les airs de pipeau joués par les politiciens. Le culte de la politique qui règne aux Etats-Unis, vu de France apparaît comme la chienlit commerciale la plus grotesque. Si les médias français n'avaient pas exercé une censure stricte lors de l'élection d'Obama, manifestation de dévotion religieuse orchestrée à l'échelle mondiale, les voix françaises dénonçant cette imposture totalitaire auraient été mieux entendues.

    +

    C'est soi-même avoir une intelligence morale ou politique, donc limitée, que de se fier à un autre pour conduire sa vie.

    Le prétexte invoqué jusqu'ici pour se soumettre, de la division des tâches et d'une meilleure organisation, ce prétexte ne tient plus. Le caractère mafieux de l'organisation est visible, l'échec de l'organisation également ; mais, surtout, il faut avoir été éduqué par des salauds pour soumettre son esprit ou son libre-arbitre à la division des tâches.

    Jeunes gens, vos maîtres se foutent de vous. Outre qu'ils abusent de vous sous le prétexte de préparer votre avenir, ils vous plient aux mêmes règles d'organisation et de division du travail par lesquelles les femmes musulmanes sont maintenues dans leurs devoirs, et présentées comme archaïques ; de sorte que la prostitution n'est pas moins obligatoire dans le régime libéral commercial que le voile dans l'islam.

    Les vieux cons qui vous ont dupé espèrent que leur retraite s'effectuera dans le bon ordre et le respect de leurs intérêts. Ces lascars ne doutent de rien : ils ont foi dans la politique. Ils voudraient que les gosses votent même quand ça ne sert plus à rien, dans un mouvement de pure dévotion religieuse pour des institutions entièrement virtuelles.

  • Satan dans l'Eglise

    Les progrès de la propagande font que ses artisans peuvent nous montrer de vrais petits films de guerre à la télé, apparemment sans effets spéciaux. Ce type de cinéma est destiné à raffermir le lien entre le citoyen, vautré dans son canapé, et le type de la légion étrangère qui met sa peau au bout des valeurs actuelles, et se fait l'ange gardien des "intérêts français" dans des contrées lointaines barbares, peuplées de Talibans qui refusent le droit de vote aux femmes.chevalierdurer.jpg

    Les bidasses se plaignent souvent de se faire couillonner par les politiciens, mais c'est toujours a posteriori, en feignant d'ignorer que l'entraînement militaire suppose une bonne dose de connerie.

    "On ne fait pas d'omelettes sans casser des oeufs !" : glapit le jeune officier d'une voix rauque de puceau qui cherche une posture virile, sans se douter que les oeufs en question sont le plus vraisemblablement ses propres couilles, que sa fiancée attend avec impatience au pays.

    On ne soulignera jamais assez, après Homère et Shakespeare, le rôle joué par les femmes - mères, épouses, fiancées -, dans l'incitation au crime de sang ; d'autant plus, ici, que c'est le principe dont le talmud ou les talibans dérivent : la volonté d'endiguer le flux des femmes.

    - Plus on progresse dans la hiérarchie militaire, plus on s'éloigne du feu et des valeurs de courage et d'honneur censées animer les soldats. A cela il faut ajouter que les soldats n'ont jamais été autant bernés que par des politiciens portant les insignes de leur caste, sauf peut-être Hitler, qui est allé au bout de son plan, et fait figure d'Ysengrin, tôt défait par une bande de goupils.

    La scène est en Afghanistan, produite par "France 2". Pellicule et caméra ont été mieux calibrés et millimétrés que les tirs d'armes lourdes dont le petit détachement de légion étrangère va arroser les collines avoisinant sa position héroïque, afin d'épater la ménagère devant son écran. La "voix off" déclare, comme une mise en bouche :

    - Le sergent Slavo, d'origine polonaise et fervent catholique, est un spécialiste du tir d'obus de mortier...

    Remarquez comme le catholique fervent, polonais ou hongrois, ordinairement l'objet des moqueries du clergé républicain français en raison de ses moeurs désuètes, devient d'un seul coup une sorte de héros à la pointe de la défense des valeurs féministes occidentales ! Idem quand il s'agit de faire des travaux de plomberie au noir. L'idée d'un fervent catholique, le cul fièrement posé sur des phallus d'acier géants, tirant à l'aveuglette comme un crapouillot, ne fait même pas naître un soupçon d'ironie voltairienne dans la voix du commentateur.

    Merde, sans les fervents catholiques de cette sorte, comment ferait-on pour assassiner la concurrence de sang-froid, nous qui avons été élevés au lait de l'éthique républicaine humanitaires, qui ne livre jamais ses obus sans quelques sacs de lait en poudre avec.

    Le metteur en scène du sketch veut-il présenter objectivement un épisode du conflit ? Non, d'abord parce que l'objectif d'une caméra est le prisme le plus déformant. Même l'absence d'ironie du présentateur, je ne peux pas la garantir. Il est simplement surprenant d'entendre souligner l'opinion religieuse d'un soudard d'une armée en principe laïque. En amont, dans l'Education nationale, une telle révélation déclencherait un scandale. Musulmans et catholiques sont la cible des moralistes républicains, du FN à "Charlie-Hebdo" et Mélenchon, sauf quand ils se font un devoir d'accomplir les basses oeuvres économiques ou militaires de la République.

    La réalité morale est d'une complicité des ministres-tartuffes républicains avec les sous-fifres démocrates-chrétiens. Ce serait à la République d'assumer jusqu'au bout ses valeurs économiques et militaires en limitant strictement l'accès dans l'armée à des types sans confession religieuse. Quant au clergé catholique, il peut bien ravaler ses prêchi-prêcha à la mords-moi-le noeud : en dehors de quelques femelles hystériques, il ne convainc plus personne. C'est le comble du négationnisme d'accorder les Evangiles au métier de soldat, tout en se répandant simultanément en diverses repentances ignobles. Bande de chiens, sur quelle parole du Christ fondez-vous le courage et l'honneur du soldat ? Pédérastes, allez vous faire tuer à la place de gosses dont vous libérez l'instinct sans aucun droit de le faire ! Sacrifiez-vous vous-mêmes au nom d'un civisme que pas une ligne des saintes écritures ne prescrit ! Voilà ce qu'il est chrétien de dire.

    La voix-off poursuit de ses questions saugrenues le "sergent Slavo" (pseudo raciste), afin de meubler entre deux salves, dont on se gardera bien, du moins dans l'oeil de la caméra, d'aller vérifier le résultat, qui pourrait être une charpie sanglante moins télégénique qu'une escouade de jeunes légionnaires en vadrouille.

    - Mais, dites, sergent, et vous n'avez pas peur de la mort ?

    - Non, je n'ai pas peur de la mort... Parce que je crois en dieu...

    Le crime de Satan contre l'Esprit chrétien est constitué là, sergent. Crime en bande organisée, puisqu'il remonte bien plus haut que notre sous-off., à l'engeance démocrate-chrétienne, qui a totalement vidé le christianisme de sa substance, le remplaçant par une éthique de barbares romains ou boches. D'une telle aliénation, la démocratie-chrétienne est responsable et attire ainsi sur elle la colère de dieu.

    Imbécile de sergent, plus con qu'un samouraï japonais ou un soldat de la SS. C'est le métier du soldat de ne pas avoir peur de la mort, sinon il serait tailleur pour dames. En quoi la foi de notre soldat est, malgré tout, celle d'une femme ignare, qui aurait tout à gagner à croire en quelque divinité marine ou solaire, plutôt qu'au dieu des chrétiens. Il saurait mieux ainsi que c'est plutôt vers la vie et la jouissance que son culte doit se tourner, au lieu de jouer l'office de la mort.

    Le seul droit que la nature accorde, c'est la vie, et tous les plaisirs qui vont avec. A l'arrêt de mort, la nature reprend tous les droits qu'elle a accordés ; toutes les illusions juridiques s'envolent, et le coffre-fort rempli des espérances de la démocratie-chrétienne est vide ; des tas de gredins plus malins l'ont vidé dans son dos.

    Sergent Slavo n'est pas plus catholique ni libre qu'un pion dans une partie d'échecs n'est libre de sa trajectoire.



  • La Vérité en face

    L'homme requiert pour vivre des moyens physiques. Faible ou taré - enfant, femme ou vieillard -, il requiert en outre des raisons de vivre, qu'il nomme "sentiments". Ces raisons s'opposent radicalement à celles que les hommes en bonne santé, repus mais non assez bête pour se satisfaire seulement de vivre comme des outres, recherchent.

    D'un vieux philosophe qui tombe amoureux d'une pousse fraîche, on ne peut s'attendre à beaucoup de sagesse. La leçon en est seulement que l'âge ne gâte pas les hommes aux yeux de beaucoup de femmes, bien au contraire. L'inverse est moins vrai. Quant à l'égalité des désirs, surgissant parfois dans des cervelles mathématiques étroites, elle aurait l'inconvénient de les éteindre tous, comme l'argent s'il était également réparti, ne servirait plus à rien.

    C'est par les sentiments que l'homme s'abaisse au-dessous de l'animal, qui ne les éprouve pas. Les sentiments définissent l'instinct humain, le moins fiable, et qui guide l'homme vers des crimes beaucoup plus atroces que ceux perpétrés par les singes ou les loups. Les sentiments sont toujours à l'origine des grands massacres ou des charniers, nous dit Homère, d'un temps où la sagesse n'était pas un vain mot et les assassins ne s'embarrassaient pas de justifier leurs crimes par le droit ou l'éthique.

    L'enfant lutte contre ses sentiments afin de devenir adulte. La femme patauge en général toute sa vie dans le verre d'eau de son âme, avant de se noyer dedans. L'homme est composé de 80% d'eau, dit-on. Parfois on se demande si les femmes n'en sont pas faites à 100%, impénétrables par l'esprit. Les vieillards portent sur le visage et le front les signes mathématiques de la bêtise et des sentiments invaincus.

    Je ne rends qu'une brève action de grâce à la nature : celle de m'avoir fait naître Français, dans une nation où l'étalage des sentiments est à peu près assimilé au comble de la vulgarité. Et pas seulement dans les cercles aristocratiques. Si les sentiments font le jeu du petit commerce et de la grande distribution, ils n'ont jamais séduit au-delà (même les caissières des supermarchés, en France, ne sont pas toutes sentimentales ; je ne le dis pas par fierté nationale, mais parce que c'est un fait). La France a l'éthique en horreur. Son esprit de résistance vient de là, similaire à celui du peuple hébreu, et qu'il convient de perfectionner pour recevoir, de l'Esprit, toute la force.

    Et vive la récession des sentiments ! Jeunes gens, ne vous inquiétez pas pour votre avenir, ce sont les vieux cons sentimentaux qui sont dans l'impasse. Ils ont tout misé sur cette peau de chagrin. Ils vous ont fait esclaves de leur indolence, jusqu'au viol de votre conscience. Laissez-les, seuls, solder leur compte.