La morale a le don de s'autodétruire, comme les moralistes, qui se suicident gaiement.
Lapinos - Page 73
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Moralité
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L'iconoclasme
Aujourd'hui l'irréligion consiste à se moquer de la publicité et des publicitaires. Chez tous les pédophiles on retrouve ce mouvement de consommation désordonnée, imprimé d'abord par la publicité.
L'autre jour j'ai vu un type dans le métro, rageur, arracher une affichette publicitaire : c'était un iconoclaste.
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Civilisation
La civilisation a été beaucoup trop peinte en France avec une casquette et un bâton de flic pour que cette vieille lune y soit vraiment prise au sérieux.
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Dialogue avec l'Antéchrist
"Ce n'est pas le doute qui rend fou, mais la certitude." F. Nitche
Dans le domaine moral où il se complaît, le philosophe pollack a parfaitement raison. Les vices d'aujourd'hui sont les vertus de demain.
Les vieux cons plein de certitude se remplissent d'amertume en constatant que leurs vieilles lunes sacrées sont aujourd'hui bafouées : "Nique ta mère la République, avec ses prothèses mammaires !" Mieux vaut donc être une girouette.
L'escroc est le mieux adapté dans la société, observe Alphonse Allais - moraliste bien moins allemand. En effet, les escrocs n'ont guère plus de certitudes que les politiciens ; sauf l'argent, qui n'est pas si sûr.
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Le Camp des Saints
L'homme ne peut entretenir avec l'animal que des rapports bestiaux, dont la propriété indique la formule juridique.
L'homme ne peut entretenir avec dieu que des rapports divins.
L'homme ne peut entretenir avec ses semblables que des rapports ambigus.
Les plans de la Jérusalem céleste renversent l'édifice de la civilisation où le trafic d'hosties a cours général.
Aux béatitudes caractéristiques de l'inadaptation des saints au monde, il faut ajouter celles de l'ange au dernier chapitre de l'apocalypse :
"Heureux ceux qui lavent leurs robes, afin d'avoir droit à l'arbre de la vie, et afin d'entrer dans la ville par les portes ! Dehors les chiens, les magiciens, les impudiques, les meurtriers, les idolâtres, et quiconque aime le mensonge et s'y adonne !"
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Ordo ad Chao
Aucun génocide moderne ne peut se passer de l'argument de la civilisation. Ni le génocide de civils espagnols par Napoléon, ni le génocide des Indiens d'Amérique par les colons européens, ni les génocides plus récents commis par les Allemands, les Turcs, etc.
C'est la raison pour laquelle les SS ne se contentent pas de réduire les populations allogènes en esclavage, ils leur font en outre la morale : "Le Travail rend libre."
- Aujourd'hui les Chinois ne sont pas seulement réduits en esclavage, ils doivent en outre entendre les leçons de morale de Cohn-Bendit : "Produisez bio, mettez un peu la pédale douce à votre croissance, caressez le dalaï-lama dans le sens du poil et prêtez du pognon à l'Europe qui en a bien besoin, etc." Ces leçons ne sont pas directement adressées au prolétaires chinois, bien sûr, mais à leurs maîtres, afin de respecter les convenances.
Il va sans dire qu'en matière de civilisation, chacun voit midi à sa porte. Une tribu de cannibales, de son point de vue, est parfaitement civilisée.
La mondialisation, bien sûr, a changé la donne, et le colonialisme propulsé l'idée de civilisation, comme le monopole commercial suscite l'apposition de marques de fabrique sur les produits de la civilisation.
Si l'apologie de la civilisation est le négationnisme historique, et certains apôtres de la civilisation ne s'en cachent pas (Nitche, P. Valéry), c'est parce que la civilisation a pour effet d'occulter l'origine et la fin du mouvement politique, un peu comme le vernis qu'on appose sur chaque tableau, y compris quand c'est une croûte cubiste parfaitement civilisée et destinée à rester hermétique au peuple, comme la destination de la civilisation ou de la musique.
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USA as a Black Hole
It is difficult from France to make the difference between Barack Obama and Rick Santorum. Politics is always about the same boring things: money, war, sex. Of course, there are many positions to make sex or money, lots of different weapons, but this is just life and consumption.
Of course R. Santorum would not make more than 1% in France with his 'Kinder Kirche Küche' motto from Hell. 'Democracy from God' does not work in Europa, because of the 'Kingdom from God' before which was as satanic as Christian people can guess.
Barack Obama would probably make a better score, around 20%, because he is not a true Yankee, and you can see it. But the rich, brilliant Black Lawyer is not very representative in France and too exotic. Jewish bankers are more common hypocrits.
Family principle -which has no link with christianity-, not more than the pagan cross and hat of the Roman pope, is contrarily a political obsession. For example, most of male politickers are making politics to make their mother happy, even she has died and lives 'in the nirvana' (Oedipus tale is more true than S. Freud imagined). What makes 'family' so modern in USA is immigration+bankruptcy. Family is a just a way to say: 'We, American people, want the money that we rob to weakest countries back!' Family motto works on people who are afraid: the romantic girl which is in every US guy. Family, money and war, they all are justified by Nature.
- 'Ron Paul' and 'Tea party' are so stupid that European journalist are embarassed when they try to make an interview of one of these. There is no country in Europa that is grounded on the dream like USA are, but the recent European business partnership which is sinking. You must be grounded on dream and theater to deny that economy is just war.
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Sacré Graal
La quête du Boson de Higgs fait penser à celle du Graal. C'est à peu près le même symbolisme sexuel. La quête du Boson de Higgs, qui se chiffre en milliards d'euros, est peut-être la dépense la plus somptuaire de tous les temps.
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Krach de l'art
Le régime de l'art abstrait exige que celui-ci soit englouti avec les civilisations qu'il a servi a étayer. Que pensera-t-on d'un vieillard qui lègue son dentier à ses héritiers, en plus de sa cassette ?
C'est ce qui explique que les reliques des vieilles civilisations barbares ont des relents macabres, et que les vitrines des collectionneurs reflètent la mort. Croire aux fantômes ou visiter un musée, c'est la même chose ; le point de vue diffère peu. Idem pour la messe. Les fantômes, comme toutes les personnes morales, ne sont pas seulement effrayants ; il sont aussi rassurants.
Le mercantilisme libéral n'oblige pas seulement à accumuler les biens de consommation courante et les gadgets, mais aussi à stocker les détritus des civilisations caduques. Les muséographes, ces vers à bois, s'en donnent à coeur joie. Le prétexte de la science qu'ils se donnent est risible. Malraux, un savant ? C'est un curé, de la pire espèce, celle des prêcheurs à rallonge. Un vrai zombie.
A la méthode militaire qui consiste à donner dans le gigantisme pour se prouver qu'on est "la civilisation des civilisations", les commerçants préfèrent le coup de la cote mirifique ; "Si ça vaut tant, c'est que c'est pas du flan !" ; Houellebecq 500.000 ex., ça te pose un homme. Personne se rend compte ou presque que Houellebecq a la valeur du thermomètre dans le cul du malade : il indique la température. La cote, et puis à défaut de gigantisme, la compilation de toutes les vieilles peaux tannées des civilisations mortes ; d'où l'odeur de cadavre omniprésente dans tous les lieux de culte. "T'aurais bien aimé vivre à quelle époque, si t'avais pu choisir ?" : question que le bourreau ne fut pas assez con pour poser à Louis XVI avant de lui trancher la tête.
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Dialogue avec l'Antéchrist
Aujourd'hui les ennemis du Christ sont partout, y compris et surtout dans les maisons réputées chrétiennes. Moi-même, j'ai longtemps été de ceux-là. Je reviens de loin. Je conseille à ceux qui recherchent l'adrénaline partout, y compris dans les activités les plus stupides, comme de faire du surf toute la journée, de se lancer plutôt à la recherche de la vérité.
Il est assez naturel que les femmes se préoccupent surtout de ce qui est bon pour elles. Mais il faut se garder d'écouter les conseils dans ce sens.
- Il n'y a rien dans le Nouveau Testament pour fonder une quelconque institution, aucune morale, aucune éthique, aucun bazar hypocrite de ce genre. Peut-être certains le croient, ou ça les arrange de le croire ; il n'empêche.
- L'antéchrist à qui j'ai dit ça, en terrasse d'un café, a tout de suite tilté. Je l'ai vu se dire : "Merde, je ne savais même pas ça !" C'est un athée qui n'aime pas avoir des idées reçues. J'espère que ça ne lui prendra pas trop de temps de vérifier. D'ailleurs, c'est un athée que la perspective de l'apocalypse réjouit. Il n'y croit pas, mais il aimerait bien qu'elle se produise, ne serait-ce que pour le chamboulement. Ne lui faites pas le coup : "Mais ça va être atroce, l'apocalypse, tous ces gens qui vont crever en même temps, et les jeux olympiques qu'on va devoir annuler !" Il est assez costaud, mon type, pour affronter cette vérité que la réalité est déjà parfaitement atroce, et que ça peut difficilement être pire.
Si tu redoutes le pire, quand t'es athée, tu peux toujours te tirer une balle dans la tête ou te jeter d'un pont, et basta ; il y a des tas de gens qui font ça chaque semaine sans que ça remette une seconde les jeux olympiques en question. Il faut que le spectacle continue ; chacun s'accroche à son masque, c'est comme une seconde peau.
- L'antéchrist Nitche, lui, n'a pas que des défauts. C'est même un peu dingue de se dire que sa contribution à l'oeuvre de Satan est somme toute réduite. Comme il avoue le motif de la lâcheté, prône ouvertement le mensonge et le masque, certains lecteurs peuvent se dire : "Elle n'est pas faite pour moi, cette morale de junker polonais ; et d'ailleurs je ne suis même pas junker." D'ailleurs je pense la même chose de Hitler : trop franc du collier pour être un suppôt de première classe.
- Les suiveurs de Nitche sont beaucoup plus efficaces. Et je suis sûr que Satan les paie beaucoup mieux que ce pauvre F.N., dont je ne suis pas certain qu'il a eu une vie si gaie. Les deux ou trois stigmatisations rationnelles de Jésus-Christ qui sont dans Nitche ont disparu, qui permettaient de choisir entre la civilisation et le christianisme. Plutôt que de s'attaquer directement à Jésus (on ne sait jamais, des fois que le pape pourrait encore servir), un plus malin que Nitche préfère dire que "l'expérience de dieu ne se communique pas" ; bien sûr, c'est la vocation de la vie terrestre de Jésus de communiquer son expérience de dieu. L'antichristianisme est donc ici parfait, bien que discret. Il faut préciser que la religion dans laquelle dieu ne communique pas est celle des prêtres de Babylone, un subterfuge qui donne la clef de l'au-delà au clergé. Dans la plupart des religions païennes, dieu = la nature ; l'expérience de dieu est donc le fait le plus banal pour les païens.
- Il faut dire qu'une des principales causes de l'athéisme et de l'antichristianisme en France depuis le XIXe siècle, même si ce n'est pas la seule, est la nécessité pour la bourgeoisie industrielle de couper le prolétariat des vieilles traditions et croyances paysannes, liées au mode de propriété ancien, pour le soumettre à un nouveau régime. La bourgeoisie industrielle a donc procédé en France, bien que moins rapidement, comme les soviets en Russie. Rien à voir avec l'athéisme intellectuel, conçu comme la conclusion logique du christianisme par le penseur athée le plus rigoureux (L. Feuerbach). La diminution du nombre de prolétaires et leur émancipation ont rendu moins nécessaire cet athéisme "socio-professionnel".
- Tandis que Nitche réagit au contraire au puritanisme protestant de sa caste. Si on ajoute à ce christianisme un peu d'hédonisme et de joyeusetés, on obtient presque le catholicisme patenôtre à la française ou à l'italienne. Même s'il fut précédé par Dante, Luther a voué aux gémonies les marchands et les spéculateurs allemands (non pas les papes romains hédonistes).
- Quand j'étais gosse, je me figurais comme Nitche que ça devait être très difficile, voire impossible, de suivre le Christ. Avant de me rendre compte que c'est loin d'être si simple de se vouer au diable. Même les types très riches que j'ai rencontré, ils m'ont plutôt fait pitié, à cause de leur manque d'imagination qui fait que, souvent, de tout leur fric, ils ne savent pas trop quoi faire. Molière est le plus grand théologien français.
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L'Epée de Hamlet
Le théâtre "Le Phénix" de Valenciennes a imaginé d'instruire le procès de Hamlet, à l'initiative de l'agent culturel Yan Duyvendak. L'expression d'"agent culturel" permet de conserver à l'esprit le rôle policier de la culture, déterminant dans la société totalitaire. L'idée de liberté ou d'épanouissement sexuel est typiquement le genre d'idée véhiculée par la police culturelle afin de réduire l'art à la seule fonction monétaire. L'agent culturel ne fait donc que prolonger les efforts du curé romain pour idéaliser la sexualité, même s'il est crucial que le profond conservatisme de la culture demeure invisible.
On ne s'éloigne pas ici du thème de Hamlet, pièce où Shakespeare dévoile l'atrocité du monde, l'anthropophagie d'Ophélie et Laërte, dissimulée derrière la fidélité aux préceptes de leur père Polonius et de grandes déclarations sentimentales hypocrites. A travers ces personnages douteux, Shakespeare fait apparaître l'ignominie de l'éducation chrétienne des jeunes aristocrates anglais ; il rappelle cette évidence évangélique que la civilisation est nécessairement antichrétienne, et qu'il n'y a en quelque sorte que Polonius ou le pape à avoir assez d'imbécillité pour l'ignorer.
De manière rationnelle, bien que cela soit contraire à la logique de la pièce, l'agent culturel moderne a tendance à éprouver de la sympathie pour Ophélie, perverse petite fille à papa qui fait passer la cupidité pour de l'amour, et que la confrontation avec la vérité pousse au suicide. Insupportable pour les dévôts, le théâtre de Shakespeare demeure à travers les siècles. La bêtise antishakespearienne, inaugurée au XVIIe siècle par des moralistes conscients que Polonius est leur portrait craché, peut aller chez le fonctionnaire préposé aux affaires culturelles modernes jusqu'à faire de Claudius le héros de cette tragédie. Je cite cet exemple pour montrer à quel point, sous prétexte de service culturel, on se fout de la gueule du peuple.
Dans l'oeuvre apocalyptique de Shakespeare, le phénix ou l'oiseau de feu sacré des civilisations indienne et américaine, est pris comme le symbole du diable, opposé à la colombe de paix de l'esprit. Le symbolisme du phénix est proche de celui de la swastika indienne. La science apocalyptique de Shakespeare lui permet de discerner la conjonction démoniaque des peuples du Sud et de ceux du Nord, "hyperboréens". Autrement dit pour Shakespeare, l'adhésion de l'Europe du Nord à la culture satanique, bien au-delà du seul Hitler, est le fait d'une mécanique astrale, bien plus que du choix éclairé de tel ou tel. La culture comme la religion a pour effet de soumettre l'homme, à travers le masque social, à l'instinct ; c'est-à-dire à la chimie, qui n'est pour Shakespeare qu'une émanation des astres.
Le procès de Hamlet rappelle que la procédure et le droit fondent la théocratie. Passion du droit telle qu'elle fonde même, à l'instar des spéculations mathématiques les plus folles, nombre de divertissements. Le rappel est dans l'apocalypse de la puissance occulte du droit dans la figure du cavalier noir, qui porte une balance et symbolise la justice des hommes, dont l'éthique crapuleuse des marchands signifie le terme. La folie du propriétaire justifie tous les crimes : voilà le propos de Hamlet, et pourquoi il doit demeurer inaudible aux oreilles du peuple. Même le culte des morts n'a pas d'autre explication que le vice de forme de la propriété, qui fonde tous les codes.
"Laissez les morts enterrer les morts", proclame Hamlet à la suite du Christ.
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Delenda est Roma
La secte juive apocalyptique dite des "Esséniens", dont on a parfois prétendu que Jésus était issu, en raison d'une méconnaissance de l'évangile, qui est apocalyptique de A à Z, parle du "piège de la femme".
C'est ce que nous traduisons dans le langage moderne par "la civilisation", vers quoi convergent tous les arts abstraits, dont Rome est dans les temps modernes la mère, bien qu'elle paraisse à beaucoup de ses ayant-droit bien fatiguée, si ce n'est ridicule dans sa prétention à vouloir continuer de dicter à ses enfants leur conduite.
On peut déceler ainsi le motif de l'art abstrait, conçu comme une énigme pour le peuple par ses prêtres ou ses sorciers, et présenté comme une intention pure. Ainsi le droit est abstrait, et les "droits de l'homme" ont pour fonction de le présenter comme une intention pure ; ils représentent le caractère infini du droit, qui est naturellement borné. Marx piétine cette intention pure, comme le nouvel opium du peuple. Tandis que le pape romain les accrédite, bien qu'ils n'ont aucun fondement évangélique, et qu'aucun théologien chrétien sérieux n'a jamais raisonné en termes de droit. Explicitement Jésus refuse de trancher une question de droit (fiscal) qui lui est posée. Juridiquement il a été condamné à mort.
On peut se figurer le meilleur de l'art abstrait comme le bras de fer de l'homme avec la nature. Ce bras de fer titanesque, dont tous les charniers de l'humanité résultent, se fait avec les moyens fournis par la nature elle-même. Là tient l'énigme, dans la nécessité de dissimuler cette vérité que le combat mené contre la nature avec les armes qu'elle fournit est perdu d'avance - vérité ô combien désarmante. La nature reprend toujours les quelques droits qu'elle accorde : c'est le piège de la femme contre lequel le christianisme prévient.
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Apocalypse 2012
Rien ne dit que l'objectif de l'apocalypse est plus difficile à atteindre que, pour un petit groupe de pirates de l'air, mettre à genoux une nation puissante.
La puissance du monde tient à sa force d'attraction, contenue dans la promesse faite à tous d'un peu de gloire future. La piraterie et le terrorisme ne font que regrouper quelques déçus d'un système dont le fonctionnement exige de promettre beaucoup, tout en tenant peu. Les politiciens ne savent même pas pourquoi ils font autant de promesses ubuesques. C'est leur rôle, voilà tout ; comme des acteurs, ils se confondent avec leurs costumes. Et il n'y a rien que de l'étoffe de petits héros diplômés dans leur tête.
Chaque fois que cet adversaire impersonnel est frappé, il cicatrise et sort renforcé de la démonstration aux plus téméraires de son invicibilité.
Coupez une ramification, et il en poussera deux. Sans y toucher, laisser pourrir cette société de rapport n'est pas moins efficace.
Le terroriste conçoit le rapport humain plus blanc que la société elle-même. Il imagine des vierges pures au paradis. La société sait mieux de quoi elle est faite, et cette vieille putain fardée se sert de cette science pour allumer l'envie d'elle aux plus naïfs, leur instiller la fureur de vivre, qui est le tempérament du terroriste, plus con que la société qui l'a enfanté.
C'est la vérité qu'il faut apprendre ; une fois celle-ci sue, la vieille matrice flasque ne sera plus qu'une sorcière dépourvue de charme ; à ses pieds un miroir brisé.
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Satan rules USA
It is poor US-Citizens responsability to fight as much as they can for peace against US-Government need of war. Because they are the only one to be able to. When you are rich, you cannot think but just try to keep the money that strengthens weak people and makes their life an ugly mixing of terror and comfort. Money makes people run faster than Usain Bolt for same stupid reason than him.
If philosophers can say that money is as stupid as Life or Nature, it is because $ is protecting from the terror that $ is building. Female need male sex for same reason: she is weak. Lost is the country which citizens are afraid to be poor. It's an old country.
Sometimes you can listen to someone who does explain that, because he was very poor in his first years, he does need money to feel better now. Truth is that his primary fear did not prevent him against the mirroring of money that will let him as weak as he was first. Foolish or weak people are experts at painting in brilliant colours what they imagine that could fill their black hole. And this is 99% 'art'. 'Abstract Art for cowards' writes French Louis-Ferdinand Céline, who was turning in the Capitalist Circus as a Tiger in his cage.
The weakest you are, the richest you need to be. Same for nations. The biggest they are, the most corrupted by money. It's biologic. This is the reason why Prophet Moses is condemning bad Jewish who praise the Golden Calf, or the reason why Jesus-Christ does doubt rich people to follow him an join the All-Saints-Camp. Because God is Strength, though a big State or money, which are made of the same bloody nature, can only as Satan share their power during a while.
The idea that God is word or language is coming from Liars; mostly latin clerks who are suckers and traitors as Shakespeare-Bacon does explain in his tragedies (two latin clerks making of Romeo a stupid bloody aristocrat, for instance). Because their own power came from language -as lawyers. But Jesus-Christ who gives us his experience of God tells us that 'What comes out people mouth is corrupting people, not what comes in' (Mat. XV-11) This enables Shakespeare to demonstrate that blood and language are both corrupted. This is why Roman Empire was Satanic: because it was under the law.
- I recently watched on a TV-Show a young US-Citizen who was taking advantage of this short time of Glory to threaten the World like this: 'Satan is my Master, and you will soon see how big his power is!' I am the last to mistake Satan's power Who is able to make Catholic clercks praise Him, in the name of God or Jesus-Christ.
Is she not said to be Christian, US Politicker Hillary Clinton who explained recently that it is not ethical to piss on a dead man but you can kill him? In the terrific silence of religious authority that did not notice that the confusion between peace and death is nazism or egyptian religion, but not Christian. And that every Christian who is using weapons or even put someone in jail is condemning himself (Rev. chap. XIII).
This young satanist is blind if he does not see that TV, theater and music are already showing the power of his God. But I doubt that Satan's power next explosion will prevent the devil's Gunners as for the A-Bomb before. Therefore I think US-Citizens praising Satan are closer to Jesus-Christ than many supposed to be US-Christian, whose abstract belief is hidding that they are their own God. The situation of Satanic people claiming against Christian people because they do not care charity or their own law prohibiting the use of weapons is not 'bizarre'. It is normal or legal.
Denying the power of the Devil when you are Christian is just as stupid as denying the power of the Nature, or being a 'Christian ecologist' (!). You can recognize this ignorance, not in Ancient Egyptians of course, who did properly understand their God and praised him better than Roman civilization, Germany or USA, but in the Jewish, Christian or Muslim for whom 'God is out the world', i.e. nowhere but in Banks or Paradisiac islands for rich people.
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Le Tartuffe laïc
Prenons un exemple de tartuffe laïc moderne. Disons Eric Zemmour. Parce que je le trouve plus pittoresque que Philippe Val, Jean-Pierre Chevènement ou Caroline Fourest. Zemmour est un peu moins banal aussi, car le rôle du tartuffe laïc est généralement réservé à des philosophes portant à gauche.
- Le premier rôle du tartuffe laïc est de faire oublier : 1/ qu'en matière de religion, le culte du veau d'or tient la dragée haute à tous les autres cultes, y compris dans le judaïsme, au grand dam de Moïse ou de Jésus-Christ.
2/ qu'en matière de religion, celle du veau d'or est certainement la moins neutre et la plus contraignante ; son slogan : "Enrichissez-vous !" est le plus invasif de tous. En proportion de la publicité et du clientélisme électoral dans notre monde. "Invasif" au sens sexuel, car chaque mode de propriété traduit un penchant sexuel particulier, montre Molière d'une façon moins vulgaire que Sade. En parlant d'art érotique, laïc ou non, un classement peut tout à fait être envisagé en fonction du rapport à la propriété qu'il implique.
Contre les grands esprits français désintéressés, le tartuffe moderne s'efforce à l'aide de la laïcité de blanchir le culte républicain de la propriété. Autrement dit, il se paie la tête des pauvres, c'est-à-dire des personnes les moins disposées à l'égard du culte.
Le tartuffe laïc remplit exactement en France le rôle dévolu aux Etats-Unis à une multitude de sectes religieuses à 99% pharisiennes.
Il est inutile de "faire valoir ses droits" face au tartuffe laïc. Cela revient à se défendre avec les moyens de l'agneau face au loup.
Comprenez le droit tel que Molière ou Shakespeare l'expliquent : comme la manière pour le clergé de s'arroger un pouvoir divin que dieu ne lui a jamais accordé, mais Satan, "dieu des habiles" et des faux-monnayeurs.
Satan est-il neutre ? Charniers et cimetières illustrent le mieux l'idée de "neutralité laïque républicaine".
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Kandinsky et l'Apocalypse
Etonnant mélange de la part de W. Kandinsky de la spéculation religieuse orientale la plus abstraite avec le thème de l'apocalypse chrétienne ou du jugement dernier. En effet l'apocalypse oppose à la culture de vie ou la morale pure des civilisations païennes qui dévore l'individu, la force de l'esprit qui peut, seule, le sauver.
Dans l'ère chrétienne depuis plus de mille ans, l'anticléricalisme s'appuie sur l'apocalypse de Jean, qui a toujours le don de susciter chez les personnes les plus dévotes et religieuses une réaction de rejet quasi-épidermique, en raison de leur dépendance à l'espace-temps (= musique), dont le rôle thérapeutique compense l'aliénation religieuse. Bien sûr il est impossible de s'interroger sur le sens de l'histoire moderne, en omettant le fait décisif majeur d'un christianisme contenant le désaveu de l'autorité morale, celle-ci n'étant pas inspirée par Dieu mais par la peur.
- Mais voyons plutôt ce qu'un commentateur moins critique que moi dit de la peinture de Kandinsky :
"Le thème de la grande résurrection ou jour du jugement dernier est le thème apocayptique par excellence. L'apocalypse est le dévoilement visionnaire de la fin des temps : récompense du juste souffrant, et punition du méchant.
Kandinsky souligne la liaison au texte sacré par la présence de saint Jean, auteur de l'Apocalypse du Nouveau Testament. A cela il faut ajouter la présence de l'archange Gabriel dont la fonction est d'expliquer les choses. Le thème précédent se concluait par l'enlèvement d'Elie qui partait dans le soleil dans un char de feu. Mais son retour était annoncé, retour que Jésus reconnaît dans la venue du Baptiste (Matthieu, XVII, 12). Nous voyons ici saint Jean Baptiste après son martyre, tenant sa tête coupée. Il est là pour protéger la foule des Baptisés, le groupe des Elus. Au-dessus de ce même groupe se trouve une forme arrondie qui joue le rôle de la colline supportant la cité spirituelle en train de s'écrouler, ou de la montagne de Sion supportant la Jérusalem terrestre.
Mais en même temps le personnage féminin qui soutient cette forme peut-être identifiée comme la Sainte Vierge qui étend son voile au-dessus des Baptisés. Ce thème est traditionnel dans l'image sacrée orthodoxe, il rappelle l'apparition de la Vierge à Constantinople, où elle étendit son voile protecteur au-dessus de l'assemblée en prière. (...)"
Philippe Sers
- Ce paragraphe comporte deux passages confus, qu'il convient d'éclaircir. L'avènement de la Jérusalem céleste coïncide dans l'Apocalypse avec l'effondrement de la Jérusalem terrestre, comme l'avènement de Jésus-Christ coïncide avec l'effondrement du temple des juifs ; le voile du temple se déchire, signifiant la fin du mensonge religieux.
La "Jérusalem céleste" n'est qu'une autre désignation de cette femme, dite "l'épouse du Christ", que le commentateur identifie de façon vague à la "Sainte Vierge", ce qui vaut tout de même mieux que le mensonge fréquent dans le clergé romain, qui consiste à faire passer l'épouse du Christ dans l'apocalypse pour sa mère. Ailleurs, dans ce blogue, j'ai détaillé le problème que pose à l'Eglise romaine, ainsi qu'à toutes les institutions religieuses subséquentes, la présence dans l'Apocalypse d'une figuration anti-institutionnelle de l'Eglise. Qu'est-ce qu'un clergé remplissant un office séculier peut comprendre à l'apocalypse ? Rien. Il accomplit une oeuvre d'art abstrait de justification des oeuvres terrestres.
- Le triptyque peut faciliter la compréhension d'un christianisme dont la vision historique et anticléricale est triptyque, suivant une progression logique. Le peuple Hébreu est associé à la terre promise (Israël sous la conduite de Moïse) ; Jésus-Christ est associé à sa mère selon l'esprit, la vierge Marie ; la Jérusalem céleste est l'épouse selon l'esprit du christ. L'union est ainsi parfaite, puisque le chrétien de "la fin des temps", qui commence dès la résurrection de Jésus, est à la fois l'époux et l'épouse. Au contraire d'une femme que sa fonction procréatrice "dédouble", amour et vérité réunissent l'homme à lui-même. Comme toujours, le nouveau testament montre les choses de l'esprit opposées à la norme humaine ou naturelle.
La "Jérusalem céleste" ou "le camp des saints", "l'épouse de Jésus-Christ", sont autant d'expressions pour parler d'une même réalité spirituelle.
- Les choses spirituelles sont dans le christianisme, non pas les plus abstraites comme dans la religion égyptienne, babylonienne ou romaine, mais les plus réelles. L'ineptie de Kandinsky est de ne pas voir l'opposition pourtant nette entre l'idéalisation géométrique, dont la fonction est religieuse, et l'apocalypse où prévaut la conception chrétienne finie du temps, la plus imperméable à l'idéologie.
A l'aide d'une peinture faite pour prôner que "tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes", Kandinsky peint le thème du jugement dernier chrétien, sans doute la doctrine qui engage le moins à se fier aux rêveries ou aux spéculations de la géométrie.
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Le Péché originel
"Le marxiste se révolte contre la condition humaine elle-même, c'est-à-dire contre le péché originel. Il prétend organiser le monde comme si le péché originel n'existait pas, ou n'était, comme il le croit, qu'une invention de la classe exploitrice ; et il est assurément beaucoup plus dangereux pour l'homme, de nier le péché originel que de nier Dieu."
Bernanos
Contre Bernanos :
La condition humaine est révoltante, puisqu'elle s'achève par la mort, "somme de tous les péchés" selon saint Paul. Satan est, dans le christianisme, l'artisan de la condition humaine, absurde contradiction de dieu.
Les sciences morale et politique reposent sur l'absurdité de la condition humaine, comme un édifice bâti sur le sable, au contraire du christianisme.
Marx ne croit pas que le péché originel soit une invention de la classe exploitrice, mais que les moyens mis en oeuvre pour endiguer la mort et ses effets, ont pour seuls fruits l'enrichissement et le bon plaisir de cette classe, privant en outre une majorité d'opprimés de l'exercice de la liberté. L'hypothèque de la mort est un instrument au service de la théocratie, qui fabrique à l'aide de celui-ci l'opium du peuple.
La répartition de la société en différentes classes dont les intérêts divergent n'est pas le fait du marxisme. Est marxiste le constat que le rôle essentiel de l'argent dans l'organisation sociale interdit de prêter aux organismes sociaux et politiques un autre mobile que l'instinct de conservation et l'imitation de l'animal... à moins d'être un hypocrite.
Le christianisme ne dit pas qu'il faut vivre coûte que coûte, mais qu'il est vain de vivre sans chercher à faire son salut. La vie consume comme un bûcher des vanités ceux qui se contentent de la santé ou de la fortune.
Il est plus dangereux pour l'homme de nier Satan que de nier Dieu. Fort heureusement la croyance dans Satan est la plus commune dans toute l'histoire de l'humanité, que ce soit directement dans les cultes païens antiques, ou indirectement sous la forme du culte de l'argent.
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Dans la Matrice
"Qui abolit les paraboles contenues dans les mythes antiques interdit presque toute conversation entre l'humain et le divin."
Francis Bacon Verulam
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Dans la Matrice
Dans la technocratie où nous sommes, la plupart des hommes ne savent plus faire la part du diable et de dieu. D'autant moins que des théologiens chrétiens sournois s'efforcent de démontrer que le diable n'existe pas, réinventant ainsi de toutes pièces le christianisme, au mépris du peuple et du savoir le plus élémentaire. De brillantes civilisations se sont prosternées devant la nature et ses démons, lui ont rendu un culte beaucoup moins vil et hypocrite que le culte de l'argent, mais le diable n'existe pas pour le journaliste moderne démocrate-chrétien.
Je dis "dans la technocratie où nous sommes", car la technocratie est sans aucun doute la première raison d'étouffer le christianisme, au profit de la formule démoniaque qui sévit aux Etats-Unis, derrière l'étiquette chrétienne et les serments sur la Bible. La multiplication des sectes sataniques dans cette nation, produit dérivé des fantasmes de l'Europe baroque, n'est certainement que la partie émergée de l'iceberg, car ce n'est pas la tactique du diable d'avancer à visage découvert.
Comme je l'expliquais à un ami musulman récemment, curieux de la science chrétienne du diable, la technocratie consiste dans l'absorption des puissances élémentaires de la nature : eau, feu, air, terre, au profit de la société. Ou plutôt : la technocratie est la conséquence ultime du procédé artistique banal qui consiste à imiter la nature. Ce procédé devient ésotérique ou absurde dès lors qu'il n'est plus seulement un moyen pratique d'existence, mais une fin en soi. Tel est le fond de la culture technocratique, à commencer par l'art cinématographique démoniaque, qui propage une fausse idée de la liberté, sous forme du hasard, qui ne fait que recouvrir un déterminisme naturel. L'instinct est alors élevé au rang d'instrument de libération (tout au plus le cinéma peut-il engendrer l'instinct de la catastrophe naturelle, dont les espèces animales sont dotées).
L'art chrétien s'est occupé de reconnaître jusque dans la physiologie humaine ces deux aspirations contradictoires ; l'une terrestre et animale qui sert le dessein du diable ; l'autre céleste et divine par laquelle l'individu peut s'arracher à l'espèce et à l'exigence collective de puissance, pour apprendre peu à peu où réside la vraie force.
A cet égard je signale aux musulmans qui ne le comprennent pas toujours bien, ou qui pourraient mieux le comprendre en lisant Averroès, le christianisme n'implique pas une idée transcendante de dieu, comme "extérieur au monde". Si le "logos", terme grec dont les chrétiens se servent pour parler de dieu, n'était qu'idéal pur ou langage, alors il serait une puissance, conçue au contraire en termes technocratiques, comme la fin ou l'origine de l'énergie vitale.
Les sciences morales et politiques se situent au niveau de l'animalité, selon Aristote, et la technocratie ne fait que les amplifier. Cette animalité entraîne la condamnation chrétienne de toutes les utopies morales ou politiques, décuplées par la technocratie. Ces utopies signifient l'emprise croissante de Satan sur le monde. En même temps que les codes de plus en plus sophistiqués dont elles se servent indiquent un processus d'autodestruction quasiment cancéreux.
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Via Romana
Le théologien chrétien gallican Bossuet indique dans son commentaire de l'apocalypse que, s'agissant de Satan et du nombre de la bête (666), toutes les pistes mènent à Rome. Il ne s'agit pas pour Bossuet comme pour Dante, Boccace, Luther ou Swedenborg, d'accuser la Rome pontificale de pornographie, mais l'Empire romain. Les Romains sont en effet pour les chrétiens ce que les Egyptiens furent pour les juifs. Bossuet ne se mouille ainsi pas beaucoup.
Les athées ne le comprennent pas toujours, mais si Marx et Engels s'inscrivent dans la continuité de ces penseurs chrétiens, c'est en raison de leur combat "drastique" contre le droit naturel qui régit les sociétés païennes. Ce droit heurte de plein fouet le réalisme chrétien. Le relativisme juridique, à terme, rend fou. D'y être nécessairement soumises, entraîne les civilisations vers leur perte. Marx identifie donc le droit comme la source première de l'idéologie et de sa barbarie consécutive. Il applaudit la peinture de Balzac d'une France en pleine déliquescence judiciaire, et les caricatures de Daumier de magistrats en proie à l'aliénation, illustrent bien Marx.
Mais revenons à Bossuet. S'il enfonce une porte ouverte à propos de l'Empire romain, en revanche sa tentative de dévaluer l'apocalypse en reléguant ses causes et effets aux premiers temps du christianisme, contredit la vision chrétienne et met pratiquement un terme à la théologie, envisagée de façon minimaliste par saint Paul comme le moyen de faire coïncider amour et vérité parfaitement. La vision de l'apôtre Jean ne dissimule pas que cette fin du monde sera aussi tragique que fut la résurrection de Jésus pour les Romains et les pharisiens, voire Judas et son espoir déçu que le Christ réitère le sauvetage de Moïse.
- Un artiste païen auquel je tentai récemment d'inculquer quelque notion de cette apocalypse chrétienne, en dehors de laquelle il n'y a dans l'ère chrétienne pas d'artistes, mais des décorateurs d'intérieur apointés, s'efforçant de faire passer leur byzantinisme pour une nouveauté, eut cette réaction à chaud : - Mais je connais ton truc par coeur ! C'est le manichéisme des bons qui seront sauvés, et des méchants qui seront précipités dans l'enfer.
Oui, l'apocalypse et son jugement dernier est manichéenne au sens où elle prive de fondement la perspective du purgatoire et permet à Luther d'avancer qu'il n'est qu'un lieu d'aisance bourgeois (la recherche du temps perdu). Le purgatoire ou l'au-delà païen, ainsi que Homère l'indique déjà, ne fait que correspondre au besoin de celui ou celle qui peine à jouir d'élargir le temps artificiellement, ou à la volonté des pouvoirs publics d'en faire autant, afin de faire mieux admettre la souffrance et la douleur.
Non, l'apocalypse n'est pas manichéenne au sens où elle ne répond pas au besoin moral d'ordonnancement de la société, d'où surgit toute puissance physique et son absurdité explosive, l'interdiction de tuer un jour, la permission le lendemain. C'est bien tout le problème des édiles qui ont construit leur vie selon la fortune et le droit, sans d'autres justifications que des chimères comme le voyage dans le temps, dont on fera bien de s'assurer de la véracité, avant d'accuser l'apocalypse d'être incongrue.
Pour répondre à un dernier sarcasme, en forme de question : "Comment une telle mythologie multimillénaire, sans cesse démentie par les faits, dans un monde aussi bien éduqué que le nôtre, peut-elle continuer de passionner toujours les foules ?", on peut rétorquer un autre sarcasme : si la passion de l'apocalypse traduisait l'inquiétude de la foule, alors celle-ci devrait se précipiter plutôt dans le socialisme, dont toutes les valeurs : travail, famille, nation, argent, bonheur, drogue, cinéma, ont une fonction religieuse rassurante.
L'apocalypse répond plutôt communément à cette question : le labyrinthe des conventions sociales, comme il a une porte d'entrée, dispose-t-il d'une issue ? Chacun a donc dans le coeur, non seulement l'obsession de la mort qui détermine sa geste sociale, selon le mode le plus religieux, mais aussi l'apocalypse, par laquelle l'individu rompt les amarres avec la société et arrête dans son esprit le mouvement implacable du temps. Le type qui se suicide ne fait qu'emprunter l'express social ou l'autoroute pour l'enfer, quand les autres font le tour de Paris en métro.
En effet le socialisme lui-même ne peut se passer de multiplier les portes de sortie, pour éviter d'apparaître comme un traquenard ou une chappe de plomb. Toutes ces issues sont conçues sur le même principe, mathématique, de la mise en abyme, c'est-à-dire de la mort. Le socialisme tire de la mort la seule raison de vivre. Autrement dit la société piège par la fin. Plus on se débat pour s'arracher à ce marécage, plus il nous aspire. Les crétins qui prônent l'ataraxie, comme l'auguste Schopenhauer, ne se rendent pas compte que la seule raison qui pourrait y inciter, c'est de diminuer la souffrance, que l'ataraxie ne fait qu'augmenter. Le saut à l'élastique n'est pas une doctrine plus sotte. Ce n'est qu'un exemple parmi cent de la stupidité des doctrines sociales.
La puissance sociale et l'illusion de celle-ci sont de surcroît manifestée par le fait que, si chaque citoyen consent à mourir, c'est à condition de ne pas aller seul au trou. Le socialisme dialogue avec les morts, c'est-à-dire les fantômes. De cet ésotérisme acharné, il tire la raison de se moquer du réalisme.
Pour sidérer les foules, le technocrate n'a besoin que de deux ustensiles : un masque et un miroir. La franchise du bâton risquerait d'éveiller les soupçons sur la profonde insanité des élites qui gouvernent le peuple des croyants que la mort les attend au virage.